Faisant cap vers le Brésil, le Pyxis Ocean est devenu le premier grand navire cargo à associer fioul et énergie éolienne au monde. Équipé de deux voiles rigides, il pourrait marquer le véritable début de la décarbonation du secteur très polluant du transport maritime.
Le 15 août, le Pyxis Ocean, un vraquier de 229 mètres de long affrété par le géant de l’agroalimentaire Cargill, a quitté le port de Singapour en direction du Brésil, prenant la mer comme des dizaines de milliers d’autres cargos. Mais celui-ci a une particularité : il s’agit du premier grand navire de commerce fonctionnant avec une propulsion éolienne, en complément d’un moteur au fioul.
Construit en 2017, le Pyxis Ocean a été équipé de deux voiles rigides de 37,5 mètres de haut conçues par l’entreprise BAR Technologies. Ces voiles appelées WindWings devraient participer à la propulsion du navire, permettant, en théorie, une réduction de la consommation de fioul à hauteur de 30 %.
Si les WindWings ne sont pas destinées à être le moyen de propulsion principal du cargo, elles ont permis au navire d’atteindre la vitesse encourageante de 5,5 nœuds (10 km/h) sans l’utilisation des moteurs lors d’un précédent essai en mer. Sans ses voiles, le Pixys Ocean reste un vraquier comme les autres : il est équipé d’un moteur au fioul MAN développant une puissance de 8 880 kW (12 073 ch) et capable de le propulser à une vitesse de 14,5 nœuds (27 km/h).
Outre la réduction de carburant, les voiles rigides ont l’avantage de pouvoir être adaptées à des navires existants, comme ce fut le cas pour le Pyxis Ocean. Si les premiers retours sont convaincants, Cargill pourrait rapidement faire équiper un navire de classe Newcastlemax, l’un des plus grands vraquiers du monde transportant charbon, minerai de fer et autres céréales.
Les autres projets de navires bas-carbone
Les projets et prototypes de navires cargo décarbonés se multiplient, à l’image du Yara Birkeland et sa propulsion électrique, du voilier Oceanbird ou encore du projet nantais Neoline. Concernant les navires de très gros tonnage, la propulsion nucléaire est sérieusement étudiée par plusieurs constructeurs, bien que très critiquée, jusqu’aux fervents partisans de l’énergie nucléaire.
Désormais, le système va être minutieusement analysé en conditions réelles pendant les six semaines de ce premier trajet. Selon l’industriel Cargill, cette première version des WindWings va permettre d’améliorer la conception et la fabrication de ce système pour accélérer la décarbonation du secteur du transport maritime. Et il y a urgence, car celui-ci représente près de 3 % des émissions mondiales de CO2, soit un milliard de tonnes par an.
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BAR Technologies n’est pas le premier à tester grandeur nature. De nombreux autres systèmes de propulsion vélique ont été installés ces dernières années : MOL exploite le SHOFU MARU depuis un an, la Maritime Nantaise a installé l’aile de Wisamo sur le MN Pelican, le Ville de Bordeaux teste son kite Airseas depuis un an aussi, et il y en a d’autres.
A suivre aussi, la sortie du Neoliner, premier gros cargo à propulsion principale vélique.
En Normandie nous avons la société Ayro qui produit le même type de voiles pour cargos. Ils viennent d’équiper le navire Canopée chargé de transporter Arianne 6 en Guyane.
https://ayro.fr/
4,6 TONNES DE FUEL EN MOINS PAR JOUR, c est enorme. Ca fait 4 600 litres en moins par jour
a 1 euro le litre, c est 4600 euros d economie par jour. Sur 10 jours, c est 46 000 euros d economie. Ce sont des cargos qui fonctionnent toute l annee. . L economie est geante et explique l empressement de l appliquer aux autres bateaux de la flotte !!!