L’inauguration tant attendue du parc de Saint-Brieuc marque officiellement la fin d’un projet complexe, qui aura fait couler beaucoup d’encre. Mais elle met également en lumière un semblant de désintérêt de la part de l’État. De quoi inquiéter une filière en plein questionnement.
Si depuis mai, les 62 turbines du parc éolien de Saint-Brieuc tournent avec vigueur pour alimenter une bonne partie de la Bretagne, leur inauguration n’avait toujours pas eu lieu. C’est désormais chose faite ! Pendant deux jours, les festivités ont donc marqué la fin d’un projet à la fois long et périlleux. L’appel d’offres, remporté en 2011 par Iberdrola, aura fait l’objet de nombreuses critiques de la part des riverains, des pêcheurs et même des associations écologistes. Au total, il aura donc fallu 12 ans pour que ce parc voie le jour et commence à produire ses premiers kilowattheures.
Désormais, la ferme éolienne devrait produire l’équivalent de 9 % de la consommation électrique de la Bretagne, soit 1 820 gigawattheures (GWh) par an. Cette production sera rendue possible par ses 496 mégawatts (MW) de puissance installée, répartie sur 62 éoliennes occupant un périmètre de 75 km².
Une filière qui s’inquiète pour l’avenir
Les bonnes nouvelles s’enchaînent dans le secteur de l’éolien offshore. Cette inauguration fait, en effet, suite à celle du parc de Fécamp il y a quelques mois, et précède de quelques semaines, à priori, l’inauguration du projet Provence Grand Large, premier parc éolien flottant de France. Pourtant, malgré ces nouvelles, la filière de l’éolien en mer s’inquiète d’un manque flagrant de visibilité. Malgré des objectifs globaux de 18 GW d’éolien offshore d’ici 2035 et 45 GW d’ici 2050, l’État n’a toujours pas proposé de ligne de conduite pour y parvenir.
En outre, cette nouvelle inauguration a été marquée par l’absence du président de la République et du Premier Ministre. Celui-ci s’était d’ailleurs montré particulièrement critique vis-à-vis du projet dans une interview en 2021. Il avait alors qualifié le projet d’échec. Ce n’est pas la première fois que le président de la République fait faux-bond pour un tel évènement, puisqu’il avait également manqué l’inauguration du parc de Fécamp.
Simple coïncidence ou véritable stratégie politique ? Difficile à dire. Néanmoins, l’État semble se concentrer sur le développement du nucléaire, au possible détriment des énergies renouvelables. Malgré cette période troublée, la situation devrait s’améliorer avec la nomination prochaine d’un nouveau gouvernement, et la publication, le 26 septembre, d’une carte « des zones propices à l’éolien en mer » à l’horizon 2035 et 2050.
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C’est encore bien cher : après 12 ans de travaux et 2,7milliards d’investissements, le parc de la baie de Saint-Brieuc, d’une capacité de 500 mégawatts, sera exploité pendant une durée de vingt-cinq ans.; Quand on compare ce qui est comparable (puissance, durée de vie, facteur de charge) le coût de cet investissement est équivalent à plus de 30 milliards d’euros (soit deux très beaux EPR). Tout cela pour un prix du mégawattheure de 155 euros garantis pas l’État. Et quid des coûts de raccordement…
Vraiment, on est mal « barrés ».
on est en Françe. Le lobby nucleaire regne en maitre. Allez voir dans d autres pays pour la rentabilite et la duree d installation !!!! Personne ne mets 12 ans a construire une ferme eolienne , meme offshore. Demandez aux chinois, ils vont expliqueront…
Personne ne mets 17 ans pour construire un réacteur nucléaire.
Demandez aux chinois, ils vous expliqueront !!!
En 2007, le chantier de l EPR de flamanville devait durer cinq ans, pour un coût de 3,3 milliards d’euros. Il aura duré près de dix-sept ans, pour une facture désormais estimée à 19,1 milliards. Effectivement, l inefficience de l etat français n est plus a demontrer !! Vous avez vu pour les 4 nouveaux EPR, ils sont encore sur le papier, que il a deja fallu reajuster le prix a 67,4 milliards. on va rigoler !!!!
Un projet économiquement fragile
Au-delà des effets d’annonce du gouvernement, le malaise : le coût de l’électricité que fourniront les EPR2, est estimé par Greenpeace France entre 135 €/MWh et 176 €/MWh par Greenpeace, très loin devant le tarif actuel de 70 €/MWh.
2,7 milliards pour 496MW, ça fait 9 milliards pour 1650MW (EPR).
Relatif à un taux de charge 2x moins élevé qu’un réacteur nucléaire, on arrive donc à 18 milliards pour un équivalent 1650MW.
Relatif à une durée de vie de 25 ans (60+ ans pour EPR), on arrive donc à 43,2 milliards pour un équivalent 1650MW.
Chapeau bas !
Stratégie politique ? C’est sûr qu’il en a donné de nombreux exemples jusqu’à présent. Aucun sponsor dans la branche, plus probablement.
Espérons que l’assemblée fera sauter tout gouvernement qui voudrait ralentir le nucléaire ou accélérer sur les enr.
Pendant ce temps, aux US, on fait turbiner la transition energetique tant par l installation de nombreuses fremes offshore comme par l inauguration de batteries high tech
https://www.innovant.fr/2024/09/11/un-projet-titanesque-aux-etats-unis-la-plus-grande-batterie-fer-air-jamais-construite-prete-a-pulveriser-tous-les-records/
100h d’autonomie ça commence à être utile, mais seulement 85MW de puissance. Et combien d’hectares occupés? Bref le nucléaire a encore de belles décennies devant lui.
Sans parler de Three Miles Island qu’ils viennent de relancer.
Ils viennent de relancer 3 miles??… Lisez les articles en entier par pitié…
Par pitié, lâchez-moi les baskets. « Le géant de la tech (Microsoft) mise sur la centrale la plus tristement célèbre des États-Unis pour se décarboner. Il doit investir 1,6 milliard de dollars à Three Mile Island pour relancer la production d’électricité sur le site. ». (réf: les Échos). Ou bien « La tristement célèbre centrale nucléaire de Three Mile Island relancée pour fournir Microsoft en électricité. (NDR : pour pourvoir aux considérables besoins de l’IA.) »En 1979, un accident dans l’un des réacteurs de la centrale de Three Mile Island avait ébranlé la confiance des Américains dans leurs installations nucléaires. Quarante-cinq ans plus tard et cinq ans… Lire plus »
Vous dites qu’ils viennent de relancer…
C’est un projet à 2028 et qui va sans doute connaître des aléas. Soyez sérieux aussi…
J’aimerais bien que cela ne se fasse pas. Malheureusement si l’on en croit la Tribune, cela ne va pas trainer. Par exemple, toujours pour les besoins de l’IA: « Selon The Information, deux entreprises de la tech seraient en train d’envisager la construction de deux « giga data centers » aux États-Unis, qui consommeraient au départ 1 gigawatt, pour arriver d’ici à quelques années à une consommation de 5 à 10 gigawatts – contre autour de 200 mégawatts pour les plus gros en France -, coûtant chacun 125 milliards de dollars. ». Mon commentaire : « de 5 à 10 Gigawatts, c’est la puissance… Lire plus »