Le gouvernement veut-il vraiment la peau de MaPrimeRénov’ ?


Le gouvernement veut-il vraiment la peau de MaPrimeRénov’ ?

Illustration : Bilanol, modifiée par RE.

MaPrimeRénov’ est un dispositif bien connu permettant aux particuliers d’obtenir des subventions pour leurs projets de rénovation énergétique. Son historique a toutefois été pour le moins chaotique courant 2024, avec l’annonce d’importantes réductions de budget. Une situation à l’origine de vives inquiétudes sur la stabilité, voire la pérennité, du dispositif. Avec à la clé, une réticence des investisseurs à lancer de nouveaux projets.

Le sujet s’est corsé le 10 octobre dernier, lorsque Laurent Saint-Martin, ministre du Budget, a présenté le projet de loi de finances (PLF). Ce projet a beaucoup fait parler de lui en matière de rénovation énergétique, car il prévoyait une diminution drastique de l’enveloppe allouée au dispositif MaPrimRénov’.

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Un régime pour le moins draconien, en effet. En 2024, le budget avait été initialement fixé à 5 milliards d’euros, avant d’être raboté à 4 milliards en février 2024. Pour 2025, il serait abaissé encore à 2,5 milliards d’euros, soit une baisse de 50 % par rapport au budget initial de 2024. Rappelons qu’en 2023, le budget de MaPrimeRénov’ était de 3,4 milliards ; le nouveau budget pour 2025 serait donc inférieur de près de 1 milliard d’euros à celui de 2023.

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Un budget 2025 bien difficile à construire

En difficultés pour la construction de son Projet de loi finances (PLF), le gouvernement justifie cette réduction de plusieurs manières. En premier lieu, il s’agirait du constat d’une sous-consommation du budget de MaPrimeRénov’ en 2024 ; ce constat a conduit Laurent Saint-Martin à parler, le 10 octobre dernier « d’adapter les crédits aux besoins réels ». En deuxième lieu, cette baisse s’alignerait avec l’objectif du gouvernement de réduire les dépenses de l’État de 60 milliards d’euros et de plafonner le déficit public à 5 % du PIB.

À noter que le ministre a précisé que cette enveloppe pourrait évoluer si nécessaire. Le ministre de l’Économie ainsi que celui du Logement ont confirmé tous deux qu’elle pourrait évoluer à la hausse si les besoins de financement en faisait autant.

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Les atermoiements de 2024 ont échaudé le secteur

Les plans du gouvernement sont toutefois très variables et pas faciles à suivre. Rappelons ses atermoiements en 2024. Le gouvernement avait initialement prévu d’exclure la rénovation par geste du dispositif MaPrimeRénov’ avec en ligne de mire l’objectif de favoriser les rénovations d’ampleur ; cet objectif avait été confirmé par la publication d’un décret le 15 juillet 2024 (n°2024-819) qui visait à augmenter les plafonds d’aides pour ces dernières.

Depuis le 15 mai, la rénovation par geste était toutefois revenue dans les faveurs du gouvernement ; Christophe Béchu, alors ministre de la Transition écologique avait en effet déclaré : « Mieux vaut une rénovation globale à un mono-geste, mais mieux vaut un mono-geste plutôt que pas de rénovation du tout. ». Le secteur de la rénovation énergétique s’en est bien sûr réjoui, tout en relevant que ces annonces contradictoires étaient nocives au lancement des projets. Elles laissent en effet les investisseurs potentiels dans l’expectative de changements difficiles à maîtriser.

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Le besoin de stabilité est reconnu

Résultat probable de ces revirements, le nombre de dossiers de rénovation est en berne, avec 78 000 logements rénovés au premier semestre 2024, pour un objectif de 350 000 par an. Valérie Létard, ministre du Logement, relève en revanche les très bons chiffres du troisième trimestre : 71 000 dossiers pour les rénovations d’ampleur et 173 000 dossiers pour les rénovations mono-geste.

Le 12 novembre 2024, la ministre a confirmé en outre que les « les mono-gestes de rénovation, ciblés mais efficaces, seront toujours éligibles au dispositif MaPrimeRénov’ ». Le besoin de stabilité est en outre reconnu par le gouvernement ; Valérie Létard précise en effet : « Je suis particulièrement mobilisée pour garantir la stabilité des aides du dispositif MaPrimeRénov’, attendue à la fois par les professionnels du secteur et les propriétaires ». Si l’on en croit les annonces actuelles du gouvernement, le dispositif serait donc pour l’essentiel maintenu en 2025, dans sa version qui a cours depuis le 15 mai 2024.

Notons que cette version amène en outre à quelques simplifications, dont notamment l’accès à MaPrimeRénov’ par geste pour les maisons individuelles classées F et G, ainsi que le fait qu’il n’est plus besoin de fournir un DPE avant réalisation des travaux.

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