Le gaz de décharge de Waga Energy flambe aujourd’hui à la bourse de Paris
La startup française Waga Energy a mis au point un procédé permettant d’épurer le gaz émis par les déchets ménagers enterrés pour l’injecter dans le réseau de gaz naturel ou l’utiliser comme carburant. Pour son premier jour de cotation à la bourse de Paris ce 27 octobre, l’action de la société flambe et gagne plus de 11%.
Lorsqu’ils sont enfuis en décharge, les déchets organiques provenant des ordures ménagères se putréfient et produisent un mélange gazeux contenant du méthane, mais aussi du dioxyde de carbone, de l’azote, de l’oxygène et des impuretés. Tel quel il ne peut pas être injecté dans le réseau de distribution de gaz naturel. Comme il s’agit d’un puissant gaz à effet de serre (responsable au niveau mondial de 5 % des émissions), les centres d’enfouissement ont l’obligation de le capter, en France du moins. Certains l’utilisent pour produire de la chaleur ou de l’électricité, mais le rendement est faible et, dans 50 % des cas, le gaz récupéré est juste brûlé dans des torchères.
Du méthane pur injecté dans le réseau
Une petite équipe d’ingénieurs a planché sur un procédé consistant à épurer ce gaz pour en faire du méthane pur à 98 %, apte à être injecté dans le réseau de gaz ou utilisé comme carburant pour véhicules.
En 2015, après 10 ans de recherches, la technologie est au point. L’équipe crée alors la start-up Waga Energy pour exploiter et commercialiser le procédé baptisé Wagabox. Celui-ci combine deux techniques : une filtration par membrane permet d’abord de séparer le CO2. Ensuite, une distillation cryogénique élimine l’oxygène et l’azote.
Waga Energy a mis au point un procédé permettant d’épurer le gaz émis par les décharges
Les deux premières installations ont été inaugurées en 2017, à Saint-Florentin (Yonne) et à Saint-Maximin dans l’Oise. Aujourd’hui, la jeune entreprise exploite dix Wagabox en France, et trois autres sont en construction sur des sites d’enfouissement opérés par des acteurs industriels ou des collectivités. En 2020, elle affichait un chiffre d’affaires de 9,5 M€ pour une perte nette de 1,9 M€.
Entrée en bourse
Pour financer son développement, Waga Energy a fait son entrée à la bourse de Paris ce 27 octobre. A la fin de sa première séance sur le marché, l’action a flambé de plus de 11% à 26,2 euros, alors que son prix d’introduction avait été fixé à 23,54 €. L’offre, sursouscrite 4 fois avec une demande totale de 345 M€, a permis à la jeune pousse iséroise de lever plus de 108 millions d’euros. Elle est désormais valorisée à plus de 500 M€.
Waga Energy utilisera ses nouveaux capitaux pour financer une partie des fonds propres nécessaires au déploiement de la centaine d’installations que l’entreprise souhaite exploiter d’ici 2026. A cet horizon, elle ambitionne un chiffre d’affaires de 200 M€, mais ne s’engage pas à être à l’équilibre, la direction privilégiant le déploiement rapide de ses installations sur un marché encore peu pénétré par la concurrence.
