La mission première de la Société du Canal de Provence (SCP) consiste à sécuriser l’approvisionnement de l’eau dans la région. Mais l’entreprise se diversifie également dans le développement d’énergies renouvelables. Elle teste notamment depuis 2016 des tronçons de couverture du canal par des panneaux solaires. Le projet franchira bientôt une nouvelle étape, puisque la SCP projette de recouvrir le canal d’ombrières solaires sur une longueur totale de près de 5,5 kilomètres.
La SCP s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité énergétique dès 2025 en produisant 40 GWh d’électricité par an, soit la consommation annuelle des ouvrages de la concession régionale. C’est ainsi qu’elle exploite déjà 14 mini centrales hydroélectriques sur les infrastructures de la concession. Avec une puissance totale installée de 3,8 MW, ces ouvrages permettent de produire environ 16,5 GWh chaque année. Mais la société investigue également la filière solaire en développant des projets d’agrivoltaïsme et des centrales flottantes sur des réserves du Canal. Ces projets ont abouti à des réalisations s’échelonnant entre 100 kW et 10 MW de puissance installée.
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Depuis 2016, la SCP s’est associée au pôle de recherche technologique du CEA (CEA Tech) pour tester l’installation de panneaux solaires photovoltaïques au-dessus du Canal de Provence.
L’idée n’est pas neuve. L’Inde est pionnière dans la couverture de canaux d’irrigation par des centrales photovoltaïques. En Californie, la technologie suscite également un grand intérêt. L’Université de Californie, associée à d’autres partenaires locaux s’est lancée dans un projet pilote en projetant la couverture, par des panneaux solaires, de plusieurs tronçons de canaux d’irrigation exploités par le Turlock Irrigation District (TID). L’objectif est d’étudier les avantages attendus de cette technique : réduction de l’évaporation de l’eau, augmentation du rendement des modules grâce à l’effet de refroidissement provoqué par le canal, amélioration de la qualité de l’eau du fait d’une réduction de la prolification d’algues ou d’autres végétaux, sans oublier évidemment la production d’électricité sans devoir mobiliser des surfaces pouvant être utilisées à d’autres usages.
Plus près de chez nous, une expérimentation similaire, dont nous avons déjà fait état sur ce site, est menée sur le Canal de Navarre, en Espagne. Après une étude menée par les sociétés Energi.k et Naga Solar qui a conclu à la viabilité technique et financière du projet, le gouvernement régional a donné son feu vert à la construction d’une centrale de 160 MW au-dessus de ce canal long de 177 km. L’ouvrage doublera ainsi la capacité photovoltaïque installée en Navarre.
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En Provence, la SCP et le CEA Tech ont testé en 2016 une ombrière photovoltaïque de 36 kW installée sur une section du Canal de Provence dans la commune de Rians (83). Aujourd’hui, la société souhaite aller plus loin en installant environ 12 MWc sur quatre tronçons du Canal. Dans ce but, elle a lancé, début 2021 un appel à projet afin de sélectionner un partenaire spécialisé dans l’installation de parcs photovoltaïque. La société Sergies a ainsi été retenue fin de l’année dernière. Le projet sera développé, financé et exploité conjointement par les deux entreprises.
Au total, ces portions du canal seront recouvertes d’ombrières solaires sur une longueur de plus de 5,5 kilomètres dans les communes de Venelles (13), Rians (83) et Signes (83). Leur production espérée devrait être d’environ 19 GWh par an, soit près de la moitié de l’objectif que s’est fixé la SCP pour atteindre l’équilibre énergétique en 2025. A terme, la couverture par des installations photovoltaïques des canaux de la concession représenterait un potentiel évalué aujourd’hui à 40 MWc. L’objectif des deux partenaires est de commercialiser ce type d’installation pour d’autres maîtres d’ouvrages en France.
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… Et de bêtes moulins à eau pour atteindre la neutralité C de SCP ? Les meuniers ont été « durables » pendant des siècles avec des roues à aube…
Si vous aviez bien lu l’article, vous auriez compris que la SCP exploite déjà 14 moulins à eau modernes, c’est-à-dire des petites centrales hydroélectriques dont le rendement est beau plus important que les anciennes roues à aube.