L’année 2024, un grand cru pour l’électricité en Europe ?


L’année 2024, un grand cru pour l’électricité en Europe ?

Illustration : RE.

Recul des fossiles dans la production d’électricité et progression des renouvelables : Montel dresse le bilan 2024 du marché européen de l’électricité.

Un rapport publié par Montel dresse le bilan 2024 du marché européen de l’électricité. Les faits saillants sur la demande et les heures à prix négatifs, par exemple, y sont relevés et la part belle est donnée aux énergies renouvelables. Leur part dans la production totale d’électricité a dépassé pour la première fois les 50 %, atteignant 1 267,8 térawattheures (TWh).

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Malgré une légère diminution en volume par rapport à 2023, les énergies renouvelables ont établi un nouveau record en proportion de la production totale. L’hydroélectricité (19 %) et l’énergie éolienne (18,5 %) ont été les principales contributrices, tandis que le solaire a poursuivi son essor, atteignant 9,2 %. La bonne nouvelle est que cette progression s’est opérée au détriment des combustibles fossiles, dont la part est tombée à 24,9 %, contre 37,1 % en 2015. La production à base de charbon et de lignite, en particulier, a chuté de 55 % depuis 2015.

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Une demande en berne

La chute de la demande explique en partie la progression des renouvelables. En 2024, la demande totale a atteint son plus bas niveau depuis plusieurs années, à 2 678 TWh, soit une baisse de 7,7 % par rapport à 2023. L’Allemagne, premier consommateur de gaz en Europe, a vu sa demande industrielle reculer en raison d’un ralentissement économique pour la deuxième année consécutive. À cela s’ajoute la montée en puissance de l’autoconsommation photovoltaïque, qui a réduit la consommation des ménages sur le réseau.

Après des années marquées par des problèmes techniques, la filière nucléaire française a fait un retour remarqué. Avec une capacité disponible atteignant 57 gigawatts (GW) en décembre 2024, EDF a retrouvé son niveau pré-crise. Elle avait plongé à moins de 30 GW en 2022. La France est redevenue le premier pays exportateur d’électricité en Europe, avec 89 TWh exportés, un record depuis 2002. Fait notable, la production nucléaire réelle décroche de plus en plus de sa disponibilité totale : il module de plus en plus sa production pour s’adapter aux prix de marché, les renouvelables étant souvent prioritaires.

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Augmentation des heures à prix négatif

En 2024, les marchés européens ont enregistré un nombre record d’heures à prix négatifs, une tendance qui montre qu’intégrer les énergies renouvelables sans flexibilité est un leurre. La Finlande (721 heures) s’est distinguée en tête du classement, dépassant la Suède (660), l’Allemagne (450) et les Pays-Bas (375). Cette situation s’explique par une forte production éolienne couplée à des interconnexions limitées avec les pays voisins, notamment l’Estonie et la Suède. La France en a compté 350.

En Allemagne et aux Pays-Bas, ces épisodes sont principalement attribués à l’essor des installations solaires, particulièrement dans le résidentiel. Pendant les heures de pic solaire, les importations et la production à base de combustibles fossiles se réduisent drastiquement, creusant l’écart entre les heures creuses et pleines.

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