Taxi volant électrique de Joby Aviation / Image : Joby Aviation
Une entreprise américaine vient de signer un accord d’exclusivité de 6 ans pour le lancement d’un service de taxis volants commerciaux dans la capitale des Émirats Arabes Unis dès 2026. Cette annonce marque une étape importante dans le développement des eVTOL comme futur de la mobilité urbaine.
On n’est pas encore dans le Cinquième Élément, mais on s’en rapproche. Après des années de promesses, le marché des eVTOL (electric vertical take-off and landing), ces véhicules à propulsion électrique à la croisée des drones, des hélicoptères et des avions, commence enfin à décoller avec en tête la société Joby Aviation. La startup américaine, qui a récemment fait l’actualité en proposant une démonstration de vol de son prototype dans la ville de New York, devrait fournir à Dubaï ses premiers taxis volants électriques dès 2026, par le biais d’un contrat d’exclusivité de 6 ans.
Ce contrat porte sur des premières phases de tests dès 2025, et sur le lancement de vols commerciaux à partir de 2026. Pour l’occasion, l’entreprise Skyports va construire quatre vertiports au niveau de l’aéroport de Dubaï, au Palm Jumeirah, à la Marina et dans le centre-ville. Selon Joby Aviation, ses taxis volants permettront, en seulement 10 minutes, de réaliser un trajet qui prend habituellement 45 minutes en taxi classique.
Le eVTOL développé par Joby Aviation pourra embarquer 4 passagers en plus du pilote, voler à une vitesse maximale de 320 km/h et parcourir 161 km en une seule charge.
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Depuis une quinzaine d’années maintenant, les projets d’eVTOL se multiplient à travers le monde. Et pour cause, ces véhicules volants électriques, dont le nombre de place est généralement limité à 4 ou 6 personnes, disposent de nombreux avantages face aux hélicoptères. Ils sont plus silencieux, moins polluants, et disposent d’une meilleure efficacité énergétique que ces derniers. De plus, les vertiports, plateformes nécessaires à leur décollage ou leur atterrissage, sont moins grands que les héliports. Côté tarif, ils pourraient être bien plus abordables que les vols en hélicoptère grâce à l’utilisation de la propulsion électrique et à des besoins en maintenance nettement inférieurs.
Si les eVTOL promettent d’être plus efficaces et mieux adaptés à l’espace urbain que les hélicoptères, de nombreuses interrogations demeurent à leur sujet, tant au niveau des nuisances sonores que de leur impact environnemental ou encore de leur tarif. Les prochains Jeux Olympiques de Paris pourraient nous apporter un début de réponse, puisque l’entreprise Volocopter devrait y proposer des services de taxi pendant la durée de la compétition à titre expérimental.
Commentaires
Pour ce qui est de la signature sonore, Joby aviation a déjà publié une vidéos comparant le niveau sonore par rapport à différents modèles hélicoptères courants et ont peut voir qu'ils sont nettement plus silencieux que les hélicoptères. Il n'y a pas un mais plusieurs concepts d'eVTOL qui sont plus ou moins bruyants, mais dans tous les cas nettement moins que les hélicoptères classiques où les avions à moteur thermiques. En gros ont peut séparer en deux catégories: ceux avec surfaces portantes et ceux sans. En vol de croisière, les eVTOL ayants des ailes seront moins bruyant que ceux de type quadrocoptère sans ailes.
Attention, de la prudence avant de reprendre in extenso le communiqué de presse de Joby Aviation. Cet appareil est loin d'être certifié. Tout simplement parce que les bases de certification n'existent pas encore, que ce soit à la FAA ou à l'EASA. Et quelque chose me dit, en regardant le design de l'appareil - par ailleurs symphatique - qu'ils vont "un peu" transpirer. Il suffit de voir que l'appareil combine les deux technos de tilt des rotors : celle de l'AW609 - par basculement de la nacelle complète - pour les hélices arrières et exterieures, et celle du Bell V280 - par basculement du rotor seul via un système de cardan - pour les hélices intérieures. Le 1ier appareil a commencé à être étudié il y a 30 ans et n'est toujours pas certifié. Le second est un pur produit militaire. Je suis curieux de savoir comment il vont rendre cette usine à gaz "fault tolerant". Rappel : le plus difficile lorsque l'on conçoit un appareil volant civil, ce n'est pas de réussir à le faire voler, mais de parvenir à convaincre les autorités de certification qu'on peut l'exploiter commercialement. Et après la succession incroyable d'amateurisme et de laxisme de Boeing sur le B737 Max, la FAA est devenue très, mais alors très mefiante.
Bon courage aux equipes NAV de Joby Aviation.