RWE porte le titre peu enviable de plus grand émetteur de gaz à effet de serre en Europe
Connu comme le plus grand émetteur de gaz à effet de serre en Europe, l’énergéticien allemand RWE, régulièrement pointé du doigt par les écologistes pour ses centrales à charbon, a mis en service le mois dernier son premier parc éolien de France. Deux autres projets d’une puissance cumulée de 33 MW devraient être opérationnels l’année prochaine dans l’Hexagone et la société annonce aujourd’hui un nouvel investissement dans les Hauts-de-France pour 44 MW supplémentaires. Dans le même temps, l’assureur français AXA boycotte désormais les opérations de RWE dont il juge le plan de sortie du charbon trop timide.
Bête noire des écologistes d’outre-Rhin pour ses activités d’extraction de lignite[1] dont l’extension menace des villages et des forêts, le groupe RWE, porte le titre peu enviable de plus grand émetteur de gaz à effet de serre en Europe. S’il est connu comme le premier exploitant européen de centrales à charbon, le groupe investit néanmoins des milliards d’euros dans les énergies renouvelables. Il figure même dans le peloton de tête des plus importants producteurs d’électricité verte de notre continent, après l’espagnol Iberdrola, l’italien Enel, le portugais EDPR et le danois Orsted.
Investissements dans l’éolien français
En France, RWE affute surtout ses ambitions en se lançant dans l’exploitation de parcs éoliens. La société a investi plus de 33 millions d’euros dans Les Pierrots, son premier projet construit dans l’Hexagone. Situé dans la région Centre-Val-de-Loire à environ 250 km au sud de Paris, ses 11 turbines Nordex ont une capacité installée totale de 26,4 MW. Elles ont été mises en service fin octobre et produiront une quantité d’électricité verte correspondant à la consommation annuelle de 15 000 ménages.
Deux autres fermes, les Hauts Bouleaux (18 MW) et Martinpuich (15 MW) situées quant à elles dans les Hauts-de-France sont actuellement en construction et l’énergéticien vient d’annoncer la semaine dernière un nouvel investissement dans Les Nouvions, un parc de 44 MW qui sera installé lui aussi dans les Hauts-de-France. Il comprendra également 11 turbines Nordex et devrait être inauguré en 2023.
Par ailleurs RWE est présent dans l’offshore français puisqu’il participe à l’appel d’offres pour le parc éolien flottant qui sera implanté au large de Belle-Île-en-Mer et Groix (Bretagne). Le groupe allemand, associé à TotalEnergies, figure aussi dans la liste des six candidatures en lice pour développer le huitième parc en mer prévu au large des côtes normandes. D’une puissance de 1.000 mégawatts, c’est le plus gros projet offshore lancé à ce jour en France.
En 2020, RWE a racheté à son compatriote Nordex le portefeuille de ses projets européens dans l’éolien et le solaire. D’une puissance totale de 2,7 GW l’essentiel de ceux-ci, soit 1,9 GW se situe dans l’Hexagone. Une opération qui laisse augurer d’importants développements futurs dans la production d’énergie verte en France.
Sortie du charbon trop lente
Ces efforts dans les renouvelables n’évitent pourtant pas à RWE d’être la cible de critiques sévères à propos de la timidité de son plan de sortie du charbon. L’énergéticien allemand prévoit la mise hors service avant 2030 de près de 6 000 mégawatts de production électrique avec le lignite, ce qui correspond aux deux tiers de sa capacité totale. Les autres centrales à charbon doivent fermer d’ici 2038, selon la feuille de route établie par RWE qui annonce en outre vouloir atteindre la neutralité carbone en 2040.
Beaucoup trop tard pour Axa ! L’assureur français s’est en effet engagé en 2017 à cesser d’assurer les entreprises qui produisent plus de 20 millions de tonnes de charbon par an. Or RWE en extrait trois fois plus. Selon l’agence Bloomberg, Axa a donc décidé récemment d’arrêter d’assurer les activités de RWE, y compris celles qui concernent les énergies renouvelables. L’assureur lui a laissé deux ans de “grâce » avant que le couperet ne tombe.
L’étau se resserre
Le Crédit Agricole, avait déjà alerté RWE lors de son assemblée générale de juin 2020 sur la faiblesse de sa feuille de route. Le groupe bancaire avait adressé une lettre à l’énergéticien pour lui de demander de se conformer aux avis des scientifiques, lesquels préconisent 2030 comme date de sortie du charbon en Europe, afin de rester en ligne avec une trajectoire de réchauffement climatique de 1,5 degré. Rien n’y a fait.
L’étau se resserre sur RWE qui ne peut pas se tourner vers Allianz, le grand assureur allemand. Lui aussi a défini des critères restrictifs qui excluent RWE. Idem pour l’assureur suisse Zurich…
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[1] Le lignite est un charbon de piètre qualité, utilisé principalement dans les centrales électriques. En Allemagne il est exploité dans d’immenses carrières à ciel ouvert dont l’extension menace des villages et des forêts.
Commentaires
RWE est aussi associée à Total, autre grand pollueur dans le projet Tersainly en Bourgogne du Sud. 9 éoliennes de 200 mètres dans un paysage de collines jadis considéré comme préservé. Ce projet détient un triste record : 8 éoliennes sur 9 sont situées à moins de 550 mètres d habitations et la 9ele à 900 mètres environ.
Autrefois les paysages de France étaient préservés. Puis on a construit les centrales nucléaires produisant sur un nombre réduit de sites de production la quasi totalité de l'électricité consommée par des dizaines de millions d'utilisateurs répartis dans autant d'endroits. Ces super puissances à répartir ont imposées de construire une ligne de collecte/distribution pour véhiculer des GW sous une tension de 400 000 volts sur des lignes longues de 105000 Km et portées à une hauteur de 90m par 300 000 pylônes espacés de 350 m en moyenne. Etrangement, ce n'était pas un scandale la destruction de nos paysages mais aujourd'hui 8000 éoliennes, ça, c'est insupportable ! Comment peux t-on laisser faire une chose pareil ?
D'autant plus que il peuvent se trouver à 500m d'une habitation ! Tandis que lorsque j'habitais en banlieue Sud de Paris j'avais dans mon jardin lui-même un de ces pylônes à 20 mètres de la porte fenêtre du salon donnant côté Sud, et de l'autre coté de la maison, côté Nord par la cuisine je voyais presque aussi bien le suivant à environ 300m. Mais surtout, par temps humide les lignes qui passaient au dessus du jardin à moins de 5 m de l'aplomb de mon toit, grésillaient, on aurait dit des grillons ou des cigales, il suffisait de fermer les yeux pour me croire en vacances dans le midi de la France au mois de juillet.
Vraiment ces éoliennes c'est insupportable, au secours Stéphane. J'aurais bien aimé qu'il nous pète un scandale national pour faire supprimer le pylône de mon jardin.
Si vous saviez ce que vous me donnez envie de vomir avec vos scandale paysagers mais vous serez décorer par le lobby nucléaire pour service rendu. N'oubliez pas de réclamer, certain ont été récompensés, ne vous faites pas avoir, réclamez.
Investir dans les fameuses "énergies renouvelables" que sont l'éolien et le solaire quand on prétend vouloir décarboner notre activité, c'est ne rien comprendre au problème.
1) Ces moyens de production ne sont pas ou peu pilotables -> on oublie la production continu d'énergie.
2) Ces moyens de production ne sont absolument pas capables aujourd'hui d'assurer une production répondant à notre besoin de consommation actuel.
3) Ces moyens de production sont fabriqués comment ? -> Grâce au charbon ou au gaz (manufacture), et au pétrole (transport).
Alors bon, c'est bien beau de se limiter à l'aspect "exploitation" pour vanter les mérites des ces technologies, sauf que dommage : aujourd'hui ces outils sont à peine capables de compenser l'impact carbone produit pour les fabriquer.
Aujourd'hui, on a le nucléaire qui, certes possède quelques inconvénients, mais se trouve être le meilleur compromis aujourd'hui en terme de production/fabrication/émissions de GES. Car de toute façon on assiste à une récession des énergies fossiles (voulue ou forcée) donc on n'échappera pas aux conséquences qui vont avec.
C'est quand même triste de voir des soi-disants écolos ou gestes écologiques posséder un tel engouement pour ces EnR alors que ça n'est absolument pas le combat prioritaire.
C'est étrange comme les ignorants se contentent de leurs convictions pour affirmer ce qu'ils sont incapable de démontrer, c'est à dire la totalité du message auquel je réponds.
il y a même les grands principes qui leur échappent comme le fait que construire une éolienne ou une centrale nucléaire impose d'amener sur place tout ce qu'il faut pour les construire.... au niveau du principe, match nul. Passons à l'exploitation.
L'uranium à enfourner à raison de 9000 tonnes par an et pour la vie entière de l'outil de production, il faut l'amener du Niger et du Kazakhstan avec ? Avec le pétrole bien sûr.
Le vent et le Soleil durant la vie entière des outils de production n'ont pas besoin d'être amener sur palce, ils y viennent naturellement..... ET SANS UTILISER DE PETROLE ! 1 à zéro !
Pour RWE s'agit il d'une timide transition vers les renouvelables ?
Cet engouement pour le "renouvelable" est complètement à côté de la plaque. On emet autant de CO2 avant qu'après l'installation de ces EnR. Surtout en France où d'une part, le potentiel de ces outils est clairement sous-exploité, et d'autre part parce qu'il ne faut pas oublier qu'on fabrique ces infrastructures grâce au charbon ou gaz (manufacture étrangère), et on achemine les composants grâce à quoi ? Au pétrole.
Et grâce à quelle énergie on assemble ces fameuses éoliennes ou panneaux solaires ? Ah ben oui, au pétrole, encore une fois.
D'autre part et pour finir, c'est un beau rêve que d'espérer que ces renouvelables permettront d'assurer une production électrique pour la société d'aujourd'hui. On est complètement à côté de la plaque.
Don't feed the troll.
L'insulte envers ceux qui vous éclairent vous ridiculise.
Ma remarque était à l'adresse de l'argumentation à mon avis tiré par les cheveux de polo sur les renouvelables soit disant producteur de gaz à effet de serre. La France est très en retard sur le devellopement des renouvellables à cause de se genre de résonnement francofrancais.
Raisonnement encore un peu plus loin de la plaque ! Mais je sais faire aussi bien et même mieux :
Les centrales nucléaires ne servent à rien tout ce qui est nécessaire pour les produire arrive comment sur le site de construction ? Grace au pétrole bien sûr...... et ensuite je surpasse nettement..... d'Où et comment vient l'uranium qu'il faut mettre dedans durant toute la vie de la centrale nucléaire ? Du Niger et du Kazakhstan grâce au pétrole !
Tandis qu'une fois sur place l'éolienne et le PPV transforme durant toute leur vie l'énergie apportée par le vent et le Soleil, et là, PAS GRACE AU PETROLE !
Eh bien je vous rétorquerais un argument qui n'est pas pris en compte mais qui a son importance : les centrales nucléaires, du moins en France, sont déjà belles et bien en place et fonctionnelles sur le territoire, là où les EnR ne le sont pas (encore). Sauf que vouloir remplacer la totalité de la prod. électrique du nucléaire par de l'EnR, signifie augmenter par un facteur de plusieurs milliers (minimum, et je suis gentil) le nombre d'installations de ces structures.
Je ne dis pas que les EnR ne sont pas utiles et souhaitables, loin de là, mais vouloir en installer à foison dans des pays comme la France ou l'Allemagne est bien moins intelligent qu'installer par exemple du photovoltaïque en plein milieu du désert.
C'est une question d'optimisation, qui paraît anodine, mais qui est cruciale dans une optique de décroissance et de sobriété (parce que bon, c'est évident que notre consommation d'énergie cumulée totale ne sera jamais divisée d'un facteur 10 en 3 mois, ni même en 3 ans). L'intérêt du nucléaire réside dans son côté "amortisseur de la décroissance", et permet en théorie de subvenir à des besoins qui resteront intenses en conso. d'énergie pendant un certain temps.
Bref, installer du photovoltaïque en masse au sud de l'Algérie, c'est une bonne idée, semer des éoliennes sur toutes les plaines des pays de l'Europe de l'Ouest, c'est une connerie.
On a d'autres chats à fouetter bien plus importants en Occident : favoriser fortement les transports en commun, ré-intégrer le transport de Fret ferroviaire, etc. Ca me paraît bien plus pertinent au jour d'aujourd'hui.
De plus en plus loin de la plaque…. « augmenter par un facteur de plusieurs milliers (minimum, et je suis gentil) le nombre d’installations de ces structures. »
Gentil ? Non, irréaliste Oui, totalement à côté de la plaque et de plus en plus loin. C’est d’ailleurs le genre d’allégation que l’on entend dans la bouche de ceux qui ne savent rien de ce qu’il faut savoir pour risquer un chiffre. Plusieurs milliers de fois les installations actuelles dites-vous ? Voilà qui démontre bien votre ignorance de ce sur quoi vous prétendez avoir une opinion réfléchie.
Mais que savez-vous des installations actuelles ? RIEN ! Combien de parcs éoliens ou PPV ? Combiens d’éoliennes ? répartition ? Production ? Quelle est la capacité installée actuelle ? Combien de jours sans vent nulle part[CM1] en France depuis le début de l’année ? Non tout cela vous ne savez pas, votre étude de l’état des lieux ne relève que de votre pifomètre, car si vous le saviez, vous ne sortiriez pas de telles énormités.
Bien sûr vous ignorez que 62% des éoliennes de France, soit environ 5000, sont rassemblées dans deux seules régions contiguës, qui plus est, Les Haut de France et le Grand Est, qui ne représentant à elles-deux que 16% de la surface du territoire. Et les 84 autres % du territoire se partagent les 39 autres % d’éoliennes soit 3000, un vrai désert pour un total de 15 GW installés. Autrement dit le vent a beau soufflé à l’optimum de ce qu’il peut être pour les éoliennes chez moi à Narbonne, en ce moment, il ne produit que 1,7 GW de puissance en ce moment mais si les 16% de surface du Nord-Est sont bien ventées, cette petite zone de France suffit pour produire autant que 12 réacteurs nucléaires ! Et savez-vous combien il y a eu de jour sans vent nulle part en France avec une puissance suffisant pour permettre aux éoliennes de tourner ? 4, oui QUATRE, et pas des journées continues mais espacées sur 2 mois. Et 3 autres journées où il n’y avait qu’une seule région ventée. Tous les autres jours au moins deux régions mais le plus souvent la moitié d’entre elles étaient fortement ventées, et le plus souvent deux de nos trois côtes maritimes sont abondamment ventées. Autrement dit avec une couverture homogène de 5 fois seulement la capacité installée actuelle, le seul éolien sera capable de fournir en permanence l’équivalent de ce que produisent 25 réacteurs nucléaires au minimum, et ce que produisent 35 réacteurs nucléaire au moins la moitié du temps. Il suffirait donc de multiplier l’éolien actuel par 5 seulement (Oh comme nous sommes loin de vos « plusieurs milliers de fois ») pour avoir plus de la moitié de notre besoin couvert par le seul éolien !
Et savez-vous ? NON vous ne savez pas, que durant la Cop21 de Paris en 2015 nous nous sommes engagés à avoir 6 GW d’éolien offshore opérationnels à l’échéance 2020 ? Et combien avons-nous en offshore aujourd’hui encore ? ZERO GW !
Savez-vous ? NON, là non plus vous ne savez pas, que si le seul bâtit du pays était couvert par des PPV, il produirait le double de ce que produit l’ensemble du parc nucléaire en état de marche, ce qui d’ailleurs n’arrive jamais. Par exemple en ce moment même, 15 des 56 réacteurs sont à l’arrêt dont deux en panne, et les autres en indisponibilité de combustible, ce qui nous vaut de bruler depuis le début du mois de 7 à 8 GW d’un couteux et polluant gaz plus ½ GW de charbon plus polluant encore, et auxquels s’ajoute 12 GW d’hydraulique.
Voilà comment on peut se risquer à donner des chiffres qui ont une signification, pas sur une étude au doigt mouillé. J’enregistre quotidiennement la carte de vents de météo-France, les productions d’électricité par filières depuis eco2mix de RTE, les consommations réelles, l’import/export des transits aux frontières, L’état quotidien du parc nucléaire pour chaque réacteur. Pour dire quelque chose de signifiant il faut mouiller sa chemise et y consacrer du temps. Faire des déclarations fracassantes sur la base de ses impressions est plus facile, mais surtout stérile et contribue à répandre des fake news qui seront bien sûr amplifiées. Toutes ces données sont publiques et ne se trouvent pas sur les sites d’opinions et des lobbys. Ne négligez pas non plus certains sites étrangers notamment allemands, comme ceux du BMWI du ministère de l’économie et de l’énergie où de l’institut Fraunhofer qui vous éclaireront sur la valeur de ce que l’on colporte en France à propos de l’energiwende de nos voisins et aussi sur la réalité des importations et exportations avec eux. Car bien sûr vous avez du déjà entendre que c’est le nucléaire français qui permet à l’Allemagne d’avoir l’électricité, alors que…. NOUS ACHETONS PLUS D’ELECTRICITE A L’Allemagne QUE NOUS NE LUI EN VENDONS ! Comme vous avez entendu que les Allemands produisent leur électricité avec du charbon… La réalité est toute autre, ils consommaient plus de charbon avant d’avoir arrêté leurs premiers réacteurs nucléaires que maintenant, parce qu’ils n’ont pas la chance d’avoir notre hydraulique pour assurer le suivi de charge, le nucléaire n’ayant pas la flexibilité nécessaire pour cette fonction, ils devaient recourir au charbon. Aujourd’hui l’essentiel de l’électricité allemande est produite par les renouvelables variables, vent et solaire.
Savez-vous par exemple ? NON ça non plus vous ne savez pas que les PPV n’ont pas besoin de Soleil, mais de lumière et que l’Allemagne infiniment plus mal placée que nous sur ce plan produit 4 fois plus d’électricité que nous avec les PPV ?
Si vous voulez être crédible nourrissez vos arguments avec des informations vérifiables et pas des bruits de comptoir de bistrots.
Si vous souhaitez connaitre des sites qui soient des sources intéressantes et non des opinions sans fondement, je suis à votre disposition.
Bien cordialement,
Serge Rochain
augmenter par un facteur de plusieurs milliers (minimum, et je suis gentil) le nombre d’installations de ces structures.
Eh bien je vous rétorquerais un argument qui n’est pas pris en compte mais qui a son importance : les centrales nucléaires, du moins en France, sont déjà belles et bien en place et fonctionnelles sur le territoire, là où les EnR ne le sont pas (encore). Sauf que vouloir remplacer la totalité de la prod. électrique du nucléaire par de l’EnR, signifie augmenter par un facteur de plusieurs milliers (minimum, et je suis gentil) le nombre d’installations de ces structures.
Je ne dis pas que les EnR ne sont pas utiles et souhaitables, loin de là, mais vouloir en installer à foison dans des pays comme la France ou l’Allemagne est bien moins intelligent qu’installer par exemple du photovoltaïque en plein milieu du désert.
C’est une question d’optimisation, qui paraît anodine, mais qui est cruciale dans une optique de décroissance et de sobriété (parce que bon, c’est évident que notre consommation d’énergie cumulée totale ne sera jamais divisée d’un facteur 10 en 3 mois, ni même en 3 ans). L’intérêt du nucléaire réside dans son côté « amortisseur de la décroissance », et permet en théorie de subvenir à des besoins qui resteront intenses en conso. d’énergie pendant un certain temps.
Bref, installer du photovoltaïque en masse au sud de l’Algérie, c’est une bonne idée, semer des éoliennes sur toutes les plaines des pays de l’Europe de l’Ouest, c’est une connerie.
On a d’autres chats à fouetter bien plus importants en Occident : favoriser fortement les transports en commun, ré-intégrer le transport de Fret ferroviaire, etc. Ca me paraît bien plus pertinent au jour d’aujourd’hui.
De plus en plus loin de la plaque…. « augmenter par un facteur de plusieurs milliers (minimum, et je suis gentil) le nombre d’installations de ces structures. »
Gentil ? Non, irréaliste Oui, totalement à côté de la plaque et de plus en plus loin. C’est d’ailleurs le genre d’allégation que l’on entend dans la bouche de ceux qui ne savent rien de ce qu’il faut savoir pour risquer un chiffre. Plusieurs milliers de fois les installations actuelles dites-vous ? Voilà qui démontre bien votre ignorance de ce sur quoi vous prétendez avoir une opinion réfléchie.
Mais que savez-vous des installations actuelles ? RIEN ! Combien de parcs éoliens ou PPV ? Combiens d’éoliennes ? répartition ? Production ? Quelle est la capacité installée actuelle ? Combien de jours sans vent nulle part[CM1] en France depuis le début de l’année ? Non tout cela vous ne savez pas, votre étude de l’état des lieux ne relève que de votre pifomètre, car si vous le saviez, vous ne sortiriez pas de telles énormités.
Bien sûr vous ignorez que 62% des éoliennes de France, soit environ 5000, sont rassemblées dans deux seules régions contiguës, qui plus est, Les Haut de France et le Grand Est, qui ne représentant à elles-deux que 16% de la surface du territoire. Et les 84 autres % du territoire se partagent les 39 autres % d’éoliennes soit 3000, un vrai désert pour un total de 15 GW installés. Autrement dit le vent a beau soufflé à l’optimum de ce qu’il peut être pour les éoliennes chez moi à Narbonne, en ce moment, il ne produit que 1,7 GW de puissance en ce moment mais si les 16% de surface du Nord-Est sont bien ventées, cette petite zone de France suffit pour produire autant que 12 réacteurs nucléaires ! Et savez-vous combien il y a eu de jour sans vent nulle part en France avec une puissance suffisant pour permettre aux éoliennes de tourner ? 4, oui QUATRE, et pas des journées continues mais espacées sur 2 mois. Et 3 autres journées où il n’y avait qu’une seule région ventée. Tous les autres jours au moins deux régions mais le plus souvent la moitié d’entre elles étaient fortement ventées, et le plus souvent deux de nos trois côtes maritimes sont abondamment ventées. Autrement dit avec une couverture homogène de 5 fois seulement la capacité installée actuelle, le seul éolien sera capable de fournir en permanence l’équivalent de ce que produisent 25 réacteurs nucléaires au minimum, et ce que produisent 35 réacteurs nucléaire au moins la moitié du temps. Il suffirait donc de multiplier l’éolien actuel par 5 seulement (Oh comme nous sommes loin de vos « plusieurs milliers de fois ») pour avoir plus de la moitié de notre besoin couvert par le seul éolien !
Et savez-vous ? NON vous ne savez pas, que durant la Cop21 de Paris en 2015 nous nous sommes engagés à avoir 6 GW d’éolien offshore opérationnels à l’échéance 2020 ? Et combien avons-nous en offshore aujourd’hui encore ? ZERO GW !
Savez-vous ? NON, là non plus vous ne savez pas, que si le seul bâtit du pays était couvert par des PPV, il produirait le double de ce que produit l’ensemble du parc nucléaire en état de marche, ce qui d’ailleurs n’arrive jamais. Par exemple en ce moment même, 15 des 56 réacteurs sont à l’arrêt dont deux en panne, et les autres en indisponibilité de combustible, ce qui nous vaut de bruler depuis le début du mois de 7 à 8 GW d’un couteux et polluant gaz plus ½ GW de charbon plus polluant encore, et auxquels s’ajoute 12 GW d’hydraulique.
Voilà comment on peut se risquer à donner des chiffres qui ont une signification, pas sur une étude au doigt mouillé. J’enregistre quotidiennement la carte de vents de météo-France, les productions d’électricité par filières depuis eco2mix de RTE, les consommations réelles, l’import/export des transits aux frontières, L’état quotidien du parc nucléaire pour chaque réacteur. Pour dire quelque chose de signifiant il faut mouiller sa chemise et y consacrer du temps. Faire des déclarations fracassantes sur la base de ses impressions est plus facile, mais surtout stérile et contribue à répandre des fake news qui seront bien sûr amplifiées. Toutes ces données sont publiques et ne se trouvent pas sur les sites d’opinions et des lobbys. Ne négligez pas non plus certains sites étrangers notamment allemands, comme ceux du BMWI du ministère de l’économie et de l’énergie où de l’institut Fraunhofer qui vous éclaireront sur la valeur de ce que l’on colporte en France à propos de l’energiwende de nos voisins et aussi sur la réalité des importations et exportations avec eux. Car bien sûr vous avez du déjà entendre que c’est le nucléaire français qui permet à l’Allemagne d’avoir l’électricité, alors que…. NOUS ACHETONS PLUS D’ELECTRICITE A L’Allemagne QUE NOUS NE LUI EN VENDONS ! Comme vous avez entendu que les Allemands produisent leur électricité avec du charbon… La réalité est toute autre, ils consommaient plus de charbon avant d’avoir arrêté leurs premiers réacteurs nucléaires que maintenant, parce qu’ils n’ont pas la chance d’avoir notre hydraulique pour assurer le suivi de charge, le nucléaire n’ayant pas la flexibilité nécessaire pour cette fonction, ils devaient recourir au charbon. Aujourd’hui l’essentiel de l’électricité allemande est produite par les renouvelables variables, vent et solaire.
Savez-vous par exemple ? NON ça non plus vous ne savez pas que les PPV n’ont pas besoin de Soleil, mais de lumière et que l’Allemagne infiniment plus mal placée que nous sur ce plan produit 4 fois plus d’électricité que nous avec les PPV ?
Si vous voulez être crédible nourrissez vos arguments avec des informations vérifiables et pas des bruits de comptoir de bistrots.
Si vous souhaitez connaitre des sites qui soient des sources intéressantes et non des opinions sans fondement, je suis à votre disposition.
Bien cordialement,
Serge Rochain
Vous oubliez de signalez que le parc nucléaire Français est en bout de courses, vieillissement ! Les prolongé coûte très cher, en milliard d'euros-(grand carenage)!
Que EDF, orano sont virtuellement en faillites et régulièrement renfloués par l'état avec de l'argent public !
Qu'il n'y a pas d'argent pour le démantèlement des centrales à l'arrêt définitif, pas de solution pour les déchets long terme ! et pas un penny pour construire de nouveau epr ! Ne parlons pas du fiasco financier superphenix, de flammenville, de Olkiluoto, de hinkley point...etc !
Le véritable coût du nucléaire est une bombe à retardement !
La filière s'est plantée car elle n'a jamais réellement percé à l'export, ce qui aurais permis l'auto financement
national...c'est devenu un gouffre financier pour l'état.,majoritaire.
Donc le citoyen qui n'en sais rien.
Salutation
Ces critiques sont injustes parceque si les centrales au gaz émettent en effet moins de CO2 ça reste toujours bcp trop pour la planète. Et Si toute la planète passait au gaz, y en aurait-il assez pour tout le monde?
La question est incomplète.... Pour tout le monde et pour.....longtemps ?
La même question et dans les mêmes termes doit être posée pour le nucléaire, sachant que l'uranium, tous isotopes confondus, est la matière la plus rare de la planète (et même de l'Univers).
Depuis le temps que l'Allemagne s'est engagée dans sa "transition énergétique" et qu'elle sait qu'elle devra sortir un jour du lignite, ces mines n'auraient pas pu être exploitées de telle manière à pouvoir être reconverties plus tard en STEP (si cela est possible) ?
Les hauteurs de chute seraient modérées, mais le volume des bassins important.
Sinon, c'est un grand espace pour le solaire et la production d'hydrogène (ou l'un de ses composés), devant pallier à la variabilité de l'éolien, principale source d'énergie, en automne et hiver.
Depuis le temps que l'Allemagne .....? En pratique depuis 10 ans.... il nous en a fallu 50 pour atteindre 75% de la production électrique avec la nucléaire et nous avons toujours eu besoin de l'hydraulique et du fossile pour assurer le suivi de charge notamment, mais pas que cela. Au moindre PB la rotation des arrêts pour maintenance, pannes, et rechargement de combustible c'est vite désorganisé et il faut des mois pour s'en remettre, ce qui nous vaut aujourd'hui de cramer 7 à 8 GW d'un gaz polluant et couteux, plus ce que l'on a encore comme centrales à charbon, plus beaucoup d'hydraulique, avec 15 réacteurs indisponibles dont deux en pannes et les autres en incapacité du cycle de vie de leur combustible (Il ne leur reste plus que le rapport minimum entre les barres de contrôles neutrophages et les crayons actifs d'uranium) ce qui leur imposerait de fonctionner au régime de base sans modulation possible bien que ceux-là soient pilotables.
La pilotabilité moyenne du nucléaire n'est pas un problème, et encore moins aujourd'hui qu'hier, étant donné qu'il est très commode de recharger la batterie des véhicules électriques durant la nuit. Les inconvénients du nucléaire sont autres.
Ce n'est pas un problème, mais c'est ce qui nous vaut de cramer en continu 7 à 8 GW de gaz depuis le début du mois, et c'est ce qui arrive quand fait des réacteurs que l'on veut pilotables, un exercice inutile qui a plus d'inconvénients que d'avantages et que l'on croit pouvoir faire sa méthode de gestion de la production électrique sur ce principe, sans vouloir ignorer les autres inconvénients du nucléaire.
L'éolien seul n'existe pas, il est toujours associé soit à des barrages comme en Norvège ou en Suède, soit à des centrales thermiques fossiles ou à biomasse ailleurs.
En France, il est en réalité associé aux centrales à gaz, et la production éolienne a été faible durant ce mois de novembre, ce qui explique l'usage important du gaz. Bien sûr, le parc nucléaire vieillit aussi et perd en disponibilité.
Le problème est qu'il y a eu du vent durant ce mois de novembre, mais surtout en Méditerranée où il n'y a pas d'éolienne et seulement 0,5 GW en projet pour dans longtemps alors qu'il y aurait de quoi placer largement 20 GW, qui auraient fourni à pleine puissance durant quasiment tout ce mois de novembre. Au lieu de cela, la puissance délivrée est restée famélique (souvent de 1 à 2 GW seulement).
Quant à l'éolien terrestre dans l'Aude par exemple, il y a un choix à faire entre paysages et production d'électricité. La puissance installée de 430 MW parait bien faible par rapport au potentiel. Les Espagnols ont eu à faire ce choix dans les régions les plus ventées, notamment en Aragon et Andalousie, et ils ont choisi la production électrique plutôt que les paysages, et ont bien dû sacrifier logiquement, pour raison d’État, quelques fermes égarées et autres gîtes au fin fond de la campagne.
Par contre, la densité de population est certes de 28 habitants au km² en Aragon et 96 en Andalousie, contre 61 dans l'Aude et 400 dans les Bouches du Rhône.
Cette histoire de choix entre le paysage et l'évolution du monde ne serait pas une foutaise si elle faisait bien partie du soucie culturel historique, ce que l'histoire précisément dément à chaque évolution ayant eu besoin de s'implanter dans le paysage.
A aucun moment il n'y a eu de rejet sur ce que l'évolution imposait comme distorsion aux paysages, jamais la moindre organisation rebelle ne s'est opposée à ces évolutions, jusqu'à ce que l'une d'elles très récemment a été perçue comme une atteinte à un monopole uniquement français et qui s'écroule plutôt ailleurs dans le monde.
Ce monopole agite sa crainte à tous les niveau, d'X comme Jancovici à des travailleurs de force comme les pécheurs d St Brieuc qui, sans avoir la moindre idée de l'impact de cette nouveauté sur leur métier et sans même s'informer auprès de leurs collègues qui vivent depuis ans avec cette nouveauté, ont décidé qu'elle était nuisible à leur profession ! !
C'est à peine croyable qu'il puisse y avoir des lobbys d'une telle puissance !
Mais cela démontre surtout que le problème du paysage n'en n'est pas un, mais un pretexte, comme le reste.
Je ne sais même pas si le lobby du nucléaire a besoin d'être derrière les pêcheurs français et autres lascars pour bloquer les projets, ou si c'est tout simplement dû à la faiblesse générale de l’État. J'imagine mal les pêcheurs chinois bloquer ce genre de projet... (enfin, c'est autre chose!).
En tous cas, c'est en grande partie à cause de cela que la pénurie d'électricité arrive à grands pas. Alors que la France exportait massivement vers l'Espagne et le RU, ce sont eux, qui vont bientôt, massivement fournir la France avec leur puissance éolienne (+ le solaire en Espagne) et leurs réserves de centrales thermiques au gaz, et à un prix très élevé.
Quant aux paysages, les panneaux publicitaires sont bien pires que les éoliennes, et de plus abrutissants et coûteux.
Non le gaz est une conséquence de l'indisponibilité du nucléaire sur lequel on table depuis 60 ans et non à l'éolien que l'on empêche systématiquement de sortir de terre et de mer.
Engagement comme 21 de 2015 -> 6GW offshore pour 2020.... résultat zéro !
Exemple, les juges deviennent médecins et déclarent les éoliennes responsables de maladies.... St Brieuc, flotte de pèche assiégeant un chantier d'éoliennes et 7 recours en justices sous tous les prétextes... sous le regard passif des pouvoirs publics..... Pourtant et contrairement à ce que vous semblez croire, il y a eu tous les jours de forts vents tous le mois de novembre, notamment chez moi dans l'Aude et ça continue mais pas seulement, donc du vent sauf la où se trouvent 5 des 8000 éoliennes du pays sur 16% du territoire dans le Nord-Est... belle démonstration de la faible rentabilité de l'éolien... en revanche le reste c'est 3000 éoliennes réparties sur 84 % du territoire là où il n'y a qu'un désert d'éoliennes....
Pour l'adossement l'exemple du Danemark contredit vos allégations, la part de l'électricité éolienne est passé de 17% à 78% en moins de 30 ans et le charbon de 90% à 11% dans le même temps et avec un adossement essentiellement biogaz, le fossile est ramener à 19% (charbon + gaz naturel)
Concernant le Danemark, l'association de l'éolien aux barrages de Norvège et de Suède est plus importante que celle avec la biomasse.
Je dis la même chose que vous sur la mauvaise répartition du parc éolien français et les retards dans l'éolien offshore.
C'est clair en France, comme en Europe: lorsque l'éolien est fort, le gaz et faible et inversement, parce que le gaz est plus flexible que le nucléaire.
Le nucléaire a peu à voir là-dedans.
La Scandinavie est un cas particulier avec ses grandes réserves hydroélectriques.
Pour l'histoire de la soi disant importation massive depuis la Norvège vous vous faites simplement avoir par une démonstration fallacieuse de Jancovici qui a inventé cela pour décrédibiliser l'éolien mais cette importation dans la part de l'électricité Danoise ne bénéficie même pas d'une tranche fine dans le camembert de la répartition tellement elle est ténue. Vous trouverez dans cette étude de l'IFRI un diagramme de l'évolution des parts de chaque filières qu'elle a emprunté à l'AIE où vous verrez que l'import y est relégué dans le tout petit fourre-tout "OTHER" :
La marche du Danemark vers la neutralité climatique : quels enseignements pour l’Europe ? | IFRI - Institut français des relations internationales
Et par rapport aux autres Scandinaves le Danemark est très différent et peu servir de modèle aux autres Européens comme l'Allemagne qui ne dispose pas non plus de grands barrages
Le fourre-tout "OTHER" semble relatif principalement au solaire PV: les importations et exportations n'apparaissent pas dans les graphiques que vous citez, mais elles existent et sont conséquentes. Exportations lors du surplus d'éolien, importation lors du manque d'éolien, et relais entre l'Allemagne et la Norvège et Suède.
Vous en verrez presque toujours sur "electricity map".
Le Danemark a produit en 2019 29 TWh. Il a importé 10 TWh de Norvège et de Suède, et exporté 6 TWh vers ces 2 pays.
La production à partir de biomasse a été d'environ 7 TWh (mais une grande partie de celle-ci est importée des pays baltes, des EU et du Canada).
Alors nous avons du 130, 140, 160, 180%? Je n'ai jamais vu de graphiques forme camenbert, ou même autre, ou on décrit la part de chaque source de la production en omettant une part supposée importante !
Pour le solaire vous vous trompez également il n'a rien à voir avec Autres il a sa propre portion.
Les échanges avec la Norvège sont aujourd'hui négligeables.... En dehors de Jancovici, quelles sont vos sources ?
Le "OTHER" correspond précisément à la part de PV, laquelle n'est pas mentionnée parmi les autres sources citées. Le diagramme est simplement relatif à l'électricité produite.
Ma source principale est Wikipedia.
Mise à part sa comparaison fallacieuse entre nucléaire et ENR, Jancovici est une bonne source d'informations.
La production éolienne moyennement élevée aujourd'hui fait que l'échange avec la Norvège est faible, mais il est important dès que la production éolienne est faible ou forte.
Vous avez raison sur le "autre" qui est bien le solaire à hauteur de 3% dont j'avais par erreur cru qu'il était représenté avec sa propre tranche sur ce graphique qui, par ailleurs, est un graphique de production et non de consommation ce qui explique bien l'absence de l'importation, mea culpa. En revanche, parlant de consommation, 75% étant du renouvelable, 11% le charbon et 8% le gaz naturel, cela ne laisse au mieux que 6% à l'importation :
La performance du bon élève danois : 75 % d’électricité renouvelable en 2019 (revolution-energetique.com)
Pas de quoi en faire le pilier de l'adossement de l'éolien surtout avec 25% de bioénergie qui pourrait sans doute monter à 30 % en quelques années. Les échanges avec la Norvège sont plutôt de l'ordre de la commodité que de l'adossement, comme on le fait dans tous les pays vers (et venant de) tous les voisins sachant que ça pourrait servir un jour. Le modèle danois, pays bien qu'encastrée en presqu'ile dans la mer du Nord et goulet d'étranglement entre cette dernière et la Baltique, est bien le meilleur pour démontrer que même en n'ayant pas la variété de cotes que nous avons en France avec 3 façades bien différentes, il est possible de viser et d'atteindre le 100% renouvelable. Pour eux ce n'est probablement qu'une affaire d'une dizaine d'années et les moyens pour y parvenir ne manquent pas, entre l'accroissement de ce qui existe déjà et la richesse des courants dans l'étranglement des deux mers, encore totalement inexploitée qui n'attend plus que la maturité des hydroliennes, ils ont le 100% à porté de main.
C'est bien l'hydroélectricité de barrage norvégienne et suédoise qui compense en plus grande partie les variations de l'éolien danois dans le sens des surplus et des déficits, car il n'y a rien de plus pratique qu'un barrage pour cela.
Et contrairement à ce que raconte l'article de RE, c'est presque que de l'hydroélectricité de barrage classique: il n'y a que 1,4 GW de STEP en Norvège et 0,1 GW en Suède.
Par contre, le potentiel de STEP en Norvège est très grand. D'ailleurs, tous les pays alentours veulent des liaisons avec la Norvège, pour la même raison: compensation des variations de l'énergie éolienne par l'hydraulique (et aussi foisonnement éolien).
La biomasse évolue en semi-base. Elle est moins pratique et plus couteuse que de l'électricité de barrage, bien que son rôle soit important.
D'abord, elle nécessite de grandes surfaces du fait des 1% de rendement de la photosynthèse, puis dans le cas de la biomasse solide, il y a 20% de perte due à la collecte et au transport du combustible, puis 65% de perte dans une centrale thermique classique.
Avec le potentiel de STEP en Norvège, aucun problème pour que le Danemark atteigne 100% ENR. Ce sera quand même plus difficile en France, surtout tant que le développement éolien restera bloqué côté Méditerranée.
Non le compte n'y est pas et l'importation Suède/Norvège ne peut pas dépasser 6% :
47% d’éolien, 3% de solaire et environ 25 % de biomasse, 11% de charbon et 8% de gaz; total = 94%
Les importations / exportations n'apparaissent pas dans les tableau de production d'électricité.
Si je regarde le tableau de Wikipedia pour la production d'électricité de 2019, il reste 4%, après toutes les sources de production que vous avez citées, et qui sont le fioul et les déchets non renouvelables.
Il y a pour 2018, les échanges avec la Norvège et la Suède qui sont très importants.
Le Danemark importe de ces pays 34% par rapport à ce qu'il produit (10 TWh par rapport à 29 TWh), et exporte 21%, précisément pour pallier à la variabilité de l'éolien.
Le solde de ses échanges avec la Norvège, la Suède et l'Allemagne a été de 5 TWh d'importation, ce qui représente en valeur 17% par rapport à ce que le pays produit. Vous pouvez observer cette situation en temps réel dès que la production éolienne danoise est forte ou faible.
La biomasse était à 7 TWh, soit probablement 5 TWh de compensation par rapport à l'éolien et 2 TWh de régime de base.
Il ne s'agit pas de production mais de consommation dans ce que je donne avec :
47% d’éolien, 3% de solaire et environ 25 % de biomasse, 11% de charbon et 8% de gaz; total = 94%
Cf : La performance du bon élève danois : 75 % d’électricité renouvelable en 2019 (revolution-energetique.com)
Donc, au mieux 6 % de la balance d'importation.
Apparemment, le SOLDE d'importations a été moins élevé en 2019 qu'en 2018, suite à la mise en service d'un important parc offshore cette année, plus du nouveau PV, mais ça ne change en réalité pas grand-chose à la question.
Regardez, sur energy-chart, chaque semaine de 2021, le graphique hebdomadaire de production d'électricité et celui des échanges commerciaux sur chaque période. Vous y verrez "comme le nez au milieu de la figure" que les fluctuations de l'éolien sont compensées en majeure partie par les barrages norvégiens et suédois, ce qui correspond également aux ordres de grandeur des chiffres d'imports/exports de 2018.
Lorsqu'il y a beaucoup de vent, le Danemark exporte beaucoup parce que la production dépasse la demande et lorsqu'il y a peu de vent, il importe beaucoup parce que la production est largement inférieure à la demande.
Vous y verrez également davantage d'importations que d'exportations sur cette année 2021, qui a été, je crois un peu moins venteuse que les précédentes.
Mais ce qui vient des barrages norge/Suede ne représenterait que 11% de l'énergie consommée puisque c'est le renouvelable consommé moins le renouvelable produit rapporté à la consommation d'énergie totale.
Mais il est clair qu'ils importent d'autres formes d'énergie que l'électricité des barrages, notamment du charbon et du gaz :
https://view.officeapps.live.com/op/view.aspx?src=https%3A%2F%2Fens.dk%2Fsites%2Fens.dk%2Ffiles%2FStatistik%2Fstatistikdkeng.xlsx&wdOrigin=BROWSELINK
Les données fournies semblent comptabilisées en énergie primaire et relatives à l'ensemble du secteur de l'énergie (pas seulement l'électricité), ce qui fait que vous pouvez traduire, dans le mix électrique de consommation ces 11% par beaucoup plus.
Mais les barrages norvégiens et suédois ne sont effectivement pas les seuls à pallier aux compensation de l'éolien: les centrales thermiques du pays et celle de l'Allemagne et des Pays Bas y contribuent aussi.
Regardez sur energy chart la courbe de production mensuelle par exemple depuis janvier 2021. Ne gardez que éolien, solaire, biomasse et déchets (enlevez la houille, le fioul et le gaz), et visualisez, mois par mois tout ce qu'il reste à couvrir.
Il n'en demeure pas moins que le programme énergétique danois est un succès. Leur seul défaut et de traîner encore le gros boulet du charbon, contrairement à l'Espagne ou au RU qui en sont presque sortis.
Ils peuvent atteindre le 100% ENR par un parc éolien et solaire plus important, des liaisons plus importantes avec la Norvège et l'utilisation de STEP de grande capacité en Norvège (qui n'existent pas encore, mais qui sont possibles), et marginalement, un peu d'hydrogène.
Il semble que les danois ne produisent encore, et au mieux, que 60% de ce qu'ils consomment en matière d'énergie (c'est du danois mais on comprend) :
statistikdkeng.xlsx (live.com)
PS: d'après Wikipedia, l'éolien représente 55% de la production d'électricité danoise en 2019. Je ne connais pas le chiffre, mais je vais dire que le facteur de charge était d'environ 35%, c'est à dire que lorsque les éoliennes produisent à 90%, elles couvrent 141% (0,55/0,35*0,9) de ce qui est la production habituelle totale du pays, d'où la nécessite d'exporter massivement, et d'importer massivement lorsque le facteur de charge est faible, disons 10% et que les éoliennes ne produisent que 16% de ce que produit habituellement le pays dans son ensemble.
Environ 5 TWh de compensation de la variabilité de l'éolien par la biomasse et 16 TWh (10 + 6) d'échange avec la Norvège et de Suède par utilisation ou préservation de leurs ressources hydrauliques.
Soit environ 1/4 de compensation par la biomasse (dont une grande partie est importée) 3/4 de compensation par l'hydroélectricité de barrage scandinave.
PPS: regardez sur energy-chart, on y trouve désormais les mêmes graphiques que pour l'Allemagne, pour le Danemark par exemple. Vous y verrez notamment les grandes variations à l'import et à l'export en fonction de la production éolienne danoise.
Il existe pour l'instant un seul projet de ce type avec la mine de Prosper-Haniel voir par exemple un ancien article de Revolution énergétique là dessus. Le problème, c'est que l'Allemagne est un pays relativement plat et les mines ne se situent pas dans les régions montagneuses, donc le potentiel est très limité.
La mine de Hambach, par exemple, aurait une profondeur maximale d'environ 300m et une surface de 50 km², pouvant aller jusqu'à 85 km². Si, une autre, à proximité (ou une partie séparée du même ensemble), et à la même altitude avait une profondeur de 100m, ça ferait un dénivelé maximal de 200 m (disons 100m en moyenne étant donné l'exploitation en terrasses) , mais avec une surface très importante, qui permettrait de stocker beaucoup d'énergie. Par contre, il faudrait sans doute beaucoup de temps pour remplir ces immenses réservoirs.
50 km² = 50 000 000 m² . Cela multiplié par 100 m de profondeur = un volume de 5 milliards de m3 ou encore 2 lacs de 2,5 milliards de m3 chacun, de quoi développer de grandes capacités de pompage-turbinage, même avec seulement 100 m de dénivelé.
Enfin, il doit bien exister des paramètres que j'ignore dans la possibilité de monter ce genre de projet, mais la question me semble quand même légitime.
4m3 qui tombent de 100m produisent 1 kWh.
Donc 2 500 000 000 m3 qui tomberaient de 100 m produiraient 625 000 000 kWh, soit 625 GWh, de quoi stocker 10 GW d'éolien pendant 3 jours ou 5 GW pendant 6 jours ou encore 3 GW pendant 10 jours.
Je ne connais pas l'étendue ni la profondeur de toutes les mines de lignite en Allemagne, mais ça doit faire clairement un moyen de stockage "théorique" à l'échelle du pays tout entier, avec un bon rendement de 80%.