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Les turbines Arabelle vont-elles réellement revenir sous giron tricolore ? Plus de 2 ans après l’annonce du chef de l’État relative au rachat de l’usine de Belfort par EDF, la situation semble être au point mort. Si EDF se fait très discret sur le sujet, un haut cadre de l’électricien français a évoqué le poids du contexte géopolitique actuel sur la transaction.
En février 2022, lors d’un déplacement à l’usine de production des turbines Arabelle de Belfort, le Président de la République annonçait le rachat de l’usine par EDF, une annonce symbolique après la vente de cette usine à General Electric 8 ans plus tôt. Mais depuis, le silence règne sur le dossier Arabelle. À la fin du mois de mars, Robert Poggi, directeur à l’action régionale du groupe EDF en Bourgogne-France-Comté, s’est laissé à quelques confidences durant une conférence de presse, annonçant que l’avancement du dossier était « une question d’État à État ». Il a ensuite ajouté « Ce n’est plus une question de négociation financière entre GE et EDF, mais plutôt géopolitique entre les États-Unis, la France et la Russie ».
Et pour cause, depuis la déclaration d’Emmanuel Macron, la guerre en Ukraine a bousculé l’échiquier international. Jusqu’à aujourd’hui, les sanctions internationales qui pèsent sur la Russie ne concernaient pas le secteur du nucléaire, mais il est n’est pas impossible que la situation change dans un avenir proche.
Une situation qui remonte à 2014
Le dossier Arabelle a commencé en 2014. À l’époque, l’américain General Electric rachète une partie des activités d’Alstom, et en particulier l’usine de Belfort où a lieu la fabrication des turbines Arabelle, un élément indispensable de l’îlot conventionnel d’une centrale nucléaire. Ces turbines équipent l’ensemble du parc nucléaire français. Une filiale commune est alors créée entre les deux industriels, portant le nom de GEAST. Cette filiale est alors possédée à 80% par General Electric et à 20% par Alstom. Ce dernier finira par se désengager complètement en 2018.
La guerre en Ukraine au cœur du problème
À l’échelle de l’usine de Belfort, une combinaison de facteurs pourrait expliquer la complexité de la situation. D’abord, la Russie est l’un des principaux clients de l’usine par l’intermédiaire de ROSATOM, le géant du nucléaire. L’entreprise réalise, actuellement, plusieurs chantiers de construction de réacteurs nucléaires équipés de turbines Arabelle. C’est notamment le cas pour la centrale nucléaire d’Egypte d’El Daaba, ou encore la centrale turque d’Akkuyu. Alors qu’il possédait l’usine, General Electric a remplacé le logiciel français de commande des turbines Arabelle par son propre logiciel sous brevet américain. Dans ce contexte, si des sanctions étaient mises en place par les États-Unis à l’encontre de la Russie dans le secteur du nucléaire, General Electric pourrait être contraint de ne plus mettre à jour son logiciel de commande, ce qui poserait un problème direct sur la mise en œuvre des turbines. Pour que la situation se débloque, EDF aurait besoin d’une aurait besoin de certitudes de la part de General Electric et du gouvernement américain sur le fait que d’éventuelles sanctions contre la Russie n’impacteraient pas le logiciel de commande.
Derrière cette situation se cache également une guerre économique avec, comme enjeu, le secteur mondial du nucléaire civil. Face aux défis de la transition énergétique, le nucléaire fait face à un regain d’intérêt et les États-Unis comptent bien prendre leur part du gâteau. Pour cela, ce contrôle exercé sur l’usine de Belfort permet au pays de l’Oncle Sam de faire pression à la fois sur la France et sur la Russie. Dans ce même objectif, le pays, qui se fournit en uranium enrichi via ROSATOM, devrait être autonome sur la question à partir de 2025.
Commentaires
Petite remarque d'un célèbre toutologue à destination de l'auteur de cet article, et également à notre cher Toto.
En Europe, les logiciels ne sont pas soumis aux brevets mais aux droits d'auteur (contrairement aux USA), malgré de funestes tentatives de la part de la Commission Européenne au début des années 2000. A l'époque Michel Rocard était député européen et avait pris la parole au Parlement Européen pour dire quelque chose du genre "la moutarde commence à nous monter au nez" face à la Commission qui repassait ce projet de directive pour la n-ième fois. Un logiciel est considéré comme un enchainement de fonctions mathématiques basique (additions, ....comparaisons,.....) or les mathématiques ne sont par définition pas brevetables.
Malgré cela, l'Office Européen des Brevets, basé à Munich, a la sale habitude d'enregistrer des brevets logiciels EN TOUTE ILLÉGALITÉ.
Cela a des avantages , et des inconvénients. Un brevet dure 20 ans avant de tomber dans le domaine public. Le droit d'auteur dure 70 ans, mais il permet de développer en toute légalité une compatibilité externe : en gros, on peut parfaitement ré-écrire un "nouveau" logiciel, qui fait la même chose que le premier , du moment qu'on n'a pas piraté le code-source. Il est même toléré une décompilation du code-objet pour aider à la rédaction d'un nouveau code-source à condition que le nouveau code-source ne ressemble pas au code-source du premier logiciel et que l'objectif recherché soit exclusivement la compatibilité externe.
Vraiment nos politicards sont très forts quand il s'agit d'économie ! D'abord on vend les bijoux de famille puis on les rachètes au prix fort ? Tout en prétextant que c'est pour l'indépendance ? Indépendance de quoi ? La France achète déjà 8 à 10 000 tonnes d''uranium chaque année, dont le prix ne fera que grimper avec la multiplication des centrales nucléaires partout dans le monde.
Hors c'est le prix du baril de pétrole qui avait explosé en1973, qui avait poussé les autorités de l'époque à développer la filière uranium. Dont on voit bien aujourd'hui qu'elle nous amène vers les mêmes résultats, les même déboires !
"Le prix de l’uranium s’envole. Le cours de ce combustible a atteint 85,75 dollars (79 euros) la livre (environ 450 grammes) en décembre 2023, son plus haut niveau depuis 2007, a indiqué France info mardi 23 janvier. "
85 / 450 X 1000 = 188 € /kg x 1000 = 188 000 €/ tonne x 7000 = 13 160 000 dollar /an.
Si donc on dépense rien qu'en réapprovisionnement des sommes aussi colossales CHAQUE ANNEE, auxquelles il faudrait ajouter tout le reste: la maintenance, l'eau, le retraitement des déchets, l'enfouissement, les risques. Qu'attendent dont nos élites pour comprendre qu'avec des sommes moins conséquentes, ont pourrait multiplier les parcs éoliens, qui avec le stockage par air comprimé et le véhicule électrique nous offriraient bien plus d'indépendance énergétique que la multiplication des centrales nucléaires
Car depuis 1973 les choses ont changées. Et la France comme beaucoup de pays dans le monde est capable de construire des éoliennes, qui certes ont un fonctionnement intermittent -mais pas pire et plus que les centrales nucléaires dont il faut arrêter régulièrement le fonctionnement pendant des semaines voire des mois -Quand solaire et photovoltaïque font la une des médias pour des arrêts de quelques heures ?
C'est vrai qu'on entendait plus rien la dessus, vu la communication présidentielle, je pensais même que l'affaire était réglé. Les États-Unis qui arrivent à piller la technologie française grâce à l'extraterritorialité du droit américain et la naïveté d'un ministre français devenu président ensuite tout en arrivant du même coup à contrôler les centrales nucléaires russes et françaises, ils faut avouer qu'ils sont très fort quand même. Ça vaudrait même une série Netflix en au moins 8 saisons.
La vente des turbine Arabelle au ricains,
L'une des nombreuses trahison de Micron.
Maintenant, il faut demander la permission au américains pour construire nos propres centrales.
France, pays en voie de tiers-mondisation....
Étonnant qu'un célèbre toutologue habitué à tout ramener, quel que soit le sujet d'un article, à sa conviction autoalimentée des multiples bonheurs du nucléaire, ne soit pas déjà venu ici nous abreuver de son omniscience.
Le célèbre toutologue était en train de remplacer du simple-vitrage par du double-vitrage, d'ajouter des PAC à une chaudière fioul, et de poser des panneaux photovoltaïque "assemblés en France".
Et vous, en terme d'action concrète, qu'avez-vous fait de vos 10 doigts au cours de 15 derniers jours pour apporter un peu d'amélioration énergétique à la planète ?
"...ne soit pas déjà venu ici nous abreuver de son omniscience".
Ça me rappelle mes jeunes années, et ramène à une pratique qui perdure dans nos écoles , et perdure également dans notre monde des adultes spécifiquement français. En France, quand un élève de la classe est le meilleur, il est détesté et insulté et harcelé par les autres élèves. En Asie (Chine, Corée, Japon), le meilleur élève de la classe est admiré et plébiscité.
Manifestement vous êtes un bon franchouillard, peut-être même pas encore devenu un adulte. Vous en êtes resté au stade du bac à sable de l'école française.
Pour ma part, je préfère m'en tenir à une doctrine qui apporte du progrès, plutôt que de cracher sur les autres :
"Quand tu ne sais pas...apprends! Quand tu sais...partage !".
Nous n'avons manifestement pas les mêmes valeurs.
C'est avec des remarques et des mentalités "à la c.." comme la vôtre que notre beau pays comme la France continue de couler.