Illustration : Révolution Énergétique.
Cet été, le photovoltaïque a battu des records dans l’Union européenne, selon un rapport du think tank « Ember » publié le 8 septembre 2022. La filière a représenté 12 % de la production totale d’électricité des 27 pays membres.
Sur fond de crise énergétique et de tensions avec la Russie, le photovoltaïque continue son déploiement express au sein de l’Union européenne (UE). D’après le rapport publié par le groupe de réflexion Ember, la filière a fourni à l’UE 12 % de son électricité cet été. Si la période estivale est naturellement plus propice à la production photovoltaïque, ce niveau de production n’avait jamais été atteint dans le passé.
Dans les faits, 99,4 TWh ont été produits dans l’UE entre mai et août, ce qui représente un quart de production supplémentaire par rapport à la même période en 2021. La Pologne est le pays qui a fait le plus de progrès en la matière, sa production photovoltaïque ayant été multipliée par 26 depuis 2018. La Finlande et la Hongrie complètent le podium des meilleures progressions dans l’UE.
À lire aussi Toujours en vie, la plus ancienne centrale solaire d’Europe célèbre ses 40 ansSur les 27 membres de l’UE, 18 ont battu leur record de production solaire cet été. Aux Pays-Bas, le photovoltaïque a représenté 23 % de son mix électrique, quand il a compté pour 19 % en Allemagne et 17 % en Espagne.
Record de puissance, mais pas de production en France
Qu’en est-il de la France ? Le résultat est un peu moins glorieux, avec une production en dessous de la moyenne européenne (située à 9 %) puisque 7,7 % de notre production électrique était issue du photovoltaïque cet été.
En effet, notre mix électrique est toujours largement dominé par le nucléaire, malgré la situation tendue du parc depuis plusieurs mois en raison d’anomalies constatées sur plusieurs réacteurs. Notre pays a toutefois battu son record de production photovoltaïque instantanée, avec 10,7 GW atteints le 7 aout à 14 heures
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Sur le plan européen, la bonne nouvelle est que cette production historique a permis d’éviter d’acheter 20 milliards de m3 de gaz, soit l’équivalent d’environ 29 milliards d’euros. Ces chiffres devraient encourager l’UE à poursuivre ses efforts sur le photovoltaïque. En effet, selon Ember, la route est encore longue si l’UE souhaite atteindre ses objectifs fixés à l’horizon 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050.
Pour information, Ember est un think tank indépendant crée en 2018 (initialement sous le nom « Sandbag ») qui milite en faveur d’une électricité « propre ». Pour cela, le groupe compile des données scientifiques du monde entier pour publier des rapports publics et influencer les politiques publiques afin de lutter contre le changement climatique.
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Commentaires
L'éolien nécessite quelques améliorations/incitations pour devenir une source d'énergie significative en France :
1/ Obliger les grands parcs à avoir un stockage d'au moins 12 h de production crête.
2/ Inciter les grandes entreprises et collectivités ayant de bâtiments adaptés (entrepôts, hôpitaux...)à y installer du solaire.
De plus sur la création de nouveaux moyens de stockage, je pense qu'il faut déployer le V2x (V2H ou à la rigueur V2G), car utiliser des batteries énormes que pour cela n'est pas le meilleur usage. Il faut standardiser les batteries des VE pour améliorer leur réparabilité éventuelle et baisser les coûts d'usage régulier pour les particuliers, mais pour stocker de grosses quantités les STEP (ou autre hydroélectrique) sont une des bonnes solutions, la cogénération (usage d'une production électrique et chaleur souvent fatale) avec stockage d'un agro-gaz (méthanisation) est bonne aussi. Mais nous savons très bien que les meilleures solutions techniques réparties ne sont pas les plus rentables pour les gros investisseurs...
Sur l'éolien, les investisseurs cherchent tellement la rentabilité (voir l'image de marque "verte" temporaire le temps d'un slogan), qu'imposer la moindre dépense supplémentaire ne sera pas acceptée (sauf si prise en charge par l'état - donc nous)... on est dans l'équivalent des PPP, les pertes pour l'état, les bénéfices pour le privé :-( !!!
Pour le solaire sur des bâtiments existant, le problème c'est le prix alors qu'intégré dès la construction cela ne devrait pas coûter beaucoup plus cher qu'un toit classique... par contre, sur les rénovations, l'ajout d'ombrières sur les parkings, dans certaines friches industrielles ou zones perdues, hangars neufs... cela a plus de sens car cela baisse le prix de l'installation et/ou rend un double usage.
Je me demande si cela intègre uniquement les productions "industrielles" car il est très difficile d'estimer la part d'autoconsommation des installations individuelles et celles hors réseau ?
Effectivement, c'est ce que je me suis dit aussi. Comment comptabiliser l'autoconsommation?
C'est étonnant que cette année on ait pas battu notre record de production. Elle a été particulièrement ensoleillée, (peut-être trop chaude?).