AccueilÉolienLa première batterie en béton du monde bientôt achevée

La première batterie en béton du monde bientôt achevée

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Par Miotisoa RANDRIANARISOAPublié le 28 mai 2023, modifié le 31 mai 2023
Le chantier du système de stockage gravitaire au béton à Rudong (Chine) / Image : Energy Vault.

Avec son système de stockage d’électricité gravitaire à blocs, la start-up américaine Energy Vault espère concurrencer les stations de transfert d’énergie par pompage-turbinage (STEP). Ses premiers chantiers avancent à grands pas, comme à Rudong en Chine, où l’immense structure du site de stockage est presque achevée.

La technologie de stockage gravitaire d’Energy Vault repose sur l’utilisation d’énormes blocs de matériaux divers qu’il faut hisser à une certaine hauteur, stockant ainsi l’électricité sous forme d’énergie potentielle de pesanteur. Lorsque la demande en électricité est élevée, les énormes masses sont lâchées dans une chute contrôlée. Durant la descente, elles trainent des câbles faisant tourner un alternateur afin de produire du courant électrique. La Chine fait partie des premières zones de déploiement de cette technologie, qui reste très décriée. En cours de construction, le site chinois se trouve près d’un parc éolien à Redong, dans la province du Jiangsu. Les travaux ont débuté en mars 2022 et seront terminés en juin 2023.

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Des blocs de 24 tonnes

Ce système de stockage prend la forme d’un immense bâtiment dans lequel sont rangés des centaines de blocs pesants chacun 24 tonnes. Selon Energy Vault, elles ne seraient pas composées de béton, très critiqué pour son empreinte carbone, mais de matériaux « composites », incluant notamment « le sol excavé sur les chantiers ». Des « résidus miniers, résidus de combustion du charbon et de la fibre de verre provenant de pales d’éoliennes déclassées peuvent également être utilisés » promet la marque.

Ces énormes masses sont soulevées à une hauteur d’environ 90 mètres. Lors de la phase de « déstockage », c’est-à-dire durant la chute, les blocs se déplacent à une vitesse de deux mètres par seconde et génèrent près d’un mégawattheure (MWh). La centrale aurait ainsi une capacité totale de 25 MW pour 100 MWh, de quoi alimenter 3 600 foyers chinois pendant toute une journée selon l’entreprise. Une fois opérationnelle, la centrale contribuera à équilibrer le réseau électrique national grâce à une collaboration avec le fournisseur State Grid Corporation of China.

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Le stockage gravitaire est-il réellement fiable ?

Si la STEP est considérée comme une technologie éprouvée, le stockage à base de solides comme celui d’Energy Vault subit des critiques de la part des experts quant à sa fiabilité. Thierry Priem, responsable du programme stockage au CEA, a déjà émis son avis sur Révolution Énergétique concernant le sujet : « Je doute que des solutions de stockage gravitaire à base de solides soient un jour déployées à grande échelle. Même s’il peut apparaître des marchés de niche », avait-il déclaré. D’autres scientifiques craignent la durabilité d’un tel système en évoquant notamment des risques de casse, mais également l’impact carbone du béton, dont on ne sait toujours pas précisément à quelle teneur il est exploité par ce système.

Il faut savoir qu’avant de s’être lancée dans sa première construction en Chine, la startup avait déjà mis en place un projet pilote de 5 MW opérationnel depuis 2020. Outre cette installation en cours à Redong, elle a décroché d’autres contrats, dont un projet de 2 GWh en Chine. Il ne reste plus qu’à analyser les performances réelles du système, qui seront probablement publiées en fin d’année, soit quelques mois après la mise en service.

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