Avec son système de stockage d’électricité gravitaire à blocs, la start-up américaine Energy Vault espère concurrencer les stations de transfert d’énergie par pompage-turbinage (STEP). Ses premiers chantiers avancent à grands pas, comme à Rudong en Chine, où l’immense structure du site de stockage est presque achevée.
La technologie de stockage gravitaire d’Energy Vault repose sur l’utilisation d’énormes blocs de matériaux divers qu’il faut hisser à une certaine hauteur, stockant ainsi l’électricité sous forme d’énergie potentielle de pesanteur. Lorsque la demande en électricité est élevée, les énormes masses sont lâchées dans une chute contrôlée. Durant la descente, elles trainent des câbles faisant tourner un alternateur afin de produire du courant électrique. La Chine fait partie des premières zones de déploiement de cette technologie, qui reste très décriée. En cours de construction, le site chinois se trouve près d’un parc éolien à Redong, dans la province du Jiangsu. Les travaux ont débuté en mars 2022 et seront terminés en juin 2023.
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Ce système de stockage prend la forme d’un immense bâtiment dans lequel sont rangés des centaines de blocs pesants chacun 24 tonnes. Selon Energy Vault, elles ne seraient pas composées de béton, très critiqué pour son empreinte carbone, mais de matériaux « composites », incluant notamment « le sol excavé sur les chantiers ». Des « résidus miniers, résidus de combustion du charbon et de la fibre de verre provenant de pales d’éoliennes déclassées peuvent également être utilisés » promet la marque.
Ces énormes masses sont soulevées à une hauteur d’environ 90 mètres. Lors de la phase de « déstockage », c’est-à-dire durant la chute, les blocs se déplacent à une vitesse de deux mètres par seconde et génèrent près d’un mégawattheure (MWh). La centrale aurait ainsi une capacité totale de 25 MW pour 100 MWh, de quoi alimenter 3 600 foyers chinois pendant toute une journée selon l’entreprise. Une fois opérationnelle, la centrale contribuera à équilibrer le réseau électrique national grâce à une collaboration avec le fournisseur State Grid Corporation of China.
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Si la STEP est considérée comme une technologie éprouvée, le stockage à base de solides comme celui d’Energy Vault subit des critiques de la part des experts quant à sa fiabilité. Thierry Priem, responsable du programme stockage au CEA, a déjà émis son avis sur Révolution Énergétique concernant le sujet : « Je doute que des solutions de stockage gravitaire à base de solides soient un jour déployées à grande échelle. Même s’il peut apparaître des marchés de niche », avait-il déclaré. D’autres scientifiques craignent la durabilité d’un tel système en évoquant notamment des risques de casse, mais également l’impact carbone du béton, dont on ne sait toujours pas précisément à quelle teneur il est exploité par ce système.
Il faut savoir qu’avant de s’être lancée dans sa première construction en Chine, la startup avait déjà mis en place un projet pilote de 5 MW opérationnel depuis 2020. Outre cette installation en cours à Redong, elle a décroché d’autres contrats, dont un projet de 2 GWh en Chine. Il ne reste plus qu’à analyser les performances réelles du système, qui seront probablement publiées en fin d’année, soit quelques mois après la mise en service.
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Dites Miotisoa, un tel procédé peut-il être envisageable pour un pays comme Madagascar
J’aimerai bien savoir s’ils ont pris en compte la pollution pour la production du ciment etc… C’est une aberration…
Mais n’est-il pas possible d’utiliser des gravats ou autres matériaux déjà utilisés et qui sont non recyclable? (ex: pâle d’éolienne non recyclable, vieux gravats de batiments, etc…).
Et n’est-il pas possible d’exploiter les vieilles mines abandonnées au lieu de construire une tour?
Je trouve qu’on pourrait énormément optimiser ce projet en valorisant des « déchets ».
Mais le principe n’est pas bête en soit.
D’après l’article, les masses sont « majoritairement composées de terre compressée », donc majoritairement pas en beton et déjà en recyclable.
Et parlant des pales d’éolienne à recycler, j’ai pas fait le calcul exact mais à vue de nez, c »est en masse probablement moins d’un milliardième de ce que produit le bâtiment…
Un bloc de 24t tombant de 2m en 1s libère 0.48Mj ou en puissance 0.48Mw. il toucherait le sol en 45s donc il faut 1.33 tour pour avoir 1mn d’énergie. En 1h, il faut 80 tours pour libérer 0.48Mwh et donc 16000 pour avoir les 100Mwh comme indiqué alors que l’article parle de centaines…je reste perplexe.
C’est une immense arnaque, le stockage avec des blocs de béton n’a aucun avantage. Seul les bloc tout en haut ont une énergie potentielle suffisante pour être intéressant, ceux du bas de la pile n’ont quasiment aucun énergie… et encore… L’eau est une bien meilleure solution ! Facile à déplacer, coût très faible, pas besoin qu’elle soit potable, facile pour récupérer l’énergie, infrastructures beaucoup plus simple, pompage dans des barrages possible etc… Bref, c’est un piège à con pour gratter des financements rien d’autre !
Pour augmenter le rendement et éviter des structures le positionner sur des montagnes ou des barrages ou des vieux puit s de mines. La chutes dépasserai largement les 90 mètres.
Si cet énorme blockhaus ne peut alimenter que 3000 foyers pendant 24h, je vous laisse imaginer combien de ces énormités il va falloir construire. Remarquez, on pourrait planter des éoliennes par-dessus…
Dans le même genre je préfère tout de même le volant à inertie de la société Energiestro.
Le cylindre en béton est en rotation rapide dans une cuve sous vide d’air.
Pas d’usure de câble et pas de risque de chute, et surtout on peut enterrer la cuve donc on ne dégrade pas le paysage.