La peinture blanche anti-chaleur ne séduit plus la ville de Lyon


La peinture blanche anti-chaleur ne séduit plus la ville de Lyon

Illustration : Pancaketom.

La troisième ville de France ne veut plus de peinture anti-chaleur pour atténuer les problèmes d’îlots de chaleur urbains. C’est en tout cas ce qu’a annoncé le président de la métropole après une expérimentation de 2 ans, en demi-teinte. La municipalité semble plutôt vouloir se tourner vers une végétalisation accrue afin de mieux rafraîchir l’air de la ville.

Désireuse d’atténuer l’impact des îlots de chaleur urbains, la ville de Lyon avait lancé, en 2021, une expérimentation visant à recouvrir les trottoirs d’une peinture isolante appelée Climat’Road. Cette peinture, développée par Agilis, a pour particularité d’être composée à 80 % de billes d’argile vides, permettant en théorie de limiter la température de surface du sol. Mais après presque 2 ans d’expérimentation, Bruno Bernard, président écologiste de Lyon Métropole, a déclaré que l’expérience ne serait pas poursuivie, faute de résultats satisfaisants.

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Pourtant, sur le papier, cette peinture innovante présentait de solides arguments. Elle permettait de réduire l’absorption de chaleur par le sol sans avoir recours à des travaux de grande ampleur. D’ailleurs, au début des expérimentations, une baisse de 10 °C de la température de surface avait été relevée. Néanmoins, plusieurs aspects négatifs auront eu raison de l’expérience. D’abord, si les mesures effectuées pendant l’année d’expérimentation n’ont pas été dévoilées, il semblerait qu’elles n’aient pas été à la hauteur des attentes.

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D’un point de vue esthétique, son aspect clair et réfléchissant n’aurait pas plu aux passants, sans compter que le revêtement, très salissant, demanderait un entretien plus important que les revêtements traditionnels. Enfin, le coût serait trop élevé. On évoque, en effet, un tarif de 20 € du mètre carré au minimum, un prix pouvant évoluer en fonction de la porosité du trottoir.

Si Lyon a décidé d’abandonner cette option, ce n’est pas le cas de toutes les villes puisque la ville de Marseille devrait bientôt inaugurer un square revêtu de peinture blanche dans le 2ᵉ arrondissement.

La végétalisation reste le moyen le plus efficace de lutter contre les îlots de chaleur urbains

Fléaux des villes en été, les îlots de chaleurs urbains sont causés par différents facteurs comme la forte densité de bâtis associés à la minéralisation des sols en passant par les climatiseurs individuels. Ainsi, à certaines périodes de l’année, l’énergie du soleil est stockée par les surfaces foncées des bâtiments, routes et trottoirs. Cette énergie est ensuite libérée progressivement, notamment la nuit, et difficilement évacuée.

Une des solutions à ce problème consiste à augmenter l’albédo, c’est-à-dire le pouvoir réfléchissant des surfaces urbaines. C’est notamment ce que permet la peinture Climat’Road avec son aspect réfléchissant. Cependant, cette solution doit concerner l’ensemble des surfaces urbaines comme les trottoirs, mais aussi les routes ou les surfaces des bâtiments. C’est pourquoi, elle doit être considérée dans le cadre de travaux neufs, mais apparaît difficilement applicable pour traiter les problèmes existants.

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Dans ce contexte, la végétalisation des centres urbains paraît être le moyen le plus adapté pour atténuer ce phénomène. En effet, les plantes participent au rafraîchissement de l’air de plusieurs manières. D’abord, par un phénomène d’évapotranspiration, ces îlots de végétation participent à augmenter le taux d’humidité de l’air, faisant baisser la température réelle et ressentie. De plus, la création de zones végétalisées permet de désimperméabiliser le sol. Lorsqu’il pleut, l’eau est ainsi en partie stockée dans ces îlots, limitant ainsi le ruissellement vers le réseau d’évacuation des eaux pluviales. C’est cette direction qu’a choisi de prendre la métropole de Lyon, plantant notamment 25 000 arbres durant l’hiver dernier, contre 5 000 arbres les années précédentes.

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