La géothermie offshore, une énergie au potentiel inépuisable ?


La géothermie offshore, une énergie au potentiel inépuisable ?

Le volcan sous-marin Mata Ouest aux Fidji / Image : NOAA/National Science Foundation - Wikimedia.

Dans la famille des énergies renouvelables marines, on demande… la géothermie marine. Encore peu envisagée du fait des contraintes techniques qui y sont associées, elle pourrait cependant gagner en popularité sous l’impulsion du groupe français CGG. 

Et si la géothermie sous-marine était l’énergie du futur ? C’est, en tout cas, ce que pense CGG, une entreprise française spécialisée dans les géosciences. Celle-ci vient de publier un livre blanc destiné à mettre en évidence le potentiel de cette énergie encore quasi inexploitée. Aujourd’hui, des installations géothermiques exploitent déjà le mouvement des plaques tectoniques, notamment au niveau de la ceinture de feu qui se matérialise par un ensemble de volcans faisant le tour de l’océan Pacifique.

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Ces volcans proviennent principalement d’un phénomène de subduction par lequel une plaque tectonique glisse sous une plaque adjacente moins dense. Dans ces zones, où le magma est relativement proche de la surface, des sociétés ont développé des compétences techniques spécifiques, leur permettant d’adapter des infrastructures géothermiques en fonction du type de volcan et de la qualité du magma lui correspondant. L’inconvénient de cette solution, en plus de l’hétérogénéité du magma en fonction des zones, réside dans le fait que la température obtenue baisse très rapidement dès que l’on s’éloigne de la zone volcanique.

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Miser sur la divergence des plaques tectoniques

À l’inverse, CGG propose plutôt de se concentrer sur la divergence des plaques tectoniques, un phénomène que l’on rencontre dans presque tous les océans de la planète. Alors que les plaques s’éloignent l’une de l’autre, donnant naissance à une faille, le magma peut remonter vers la surface pour former un nouveau plancher océanique appelé lithosphère océanique. Selon CGG, ce type de zone comporte bien des intérêts. D’abord on retrouve des caractéristiques et des températures similaires tout au long de ces failles, ainsi que des fluides géothermiques à la chimie inoffensive. De plus, la présence de failles naturelles permettrait d’accéder à ces températures élevées sans risquer de provoquer des séismes.

Sur Terre, ces zones ont déjà montré leur potentiel en Islande. L’île est, en effet, située sur la dorsale médio-atlantique, ce qui lui vaut un gradient géothermique très élevé, pouvant atteindre 250 °C à moins d’un kilomètre de profondeur dans les zones les plus actives. Cette géologie unique permet à l’île de compter sur un mix énergétique décarboné à plus de 80 %, avec 61 % de l’énergie issue de la géothermie.

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Du potentiel et des défis techniques

CGG estime à 65 000 kilomètres carrés la surface de plancher marin où le magma est relativement proche de la surface, le long de ces rifts. Utiliser cette source d’énergie permettrait de produire de l’électricité de façon propre, illimitée et en continu, contrairement à l’éolien ou au solaire. Outre cette production d’électricité, il serait possible de produire de l’eau douce, de l’hydrogène et même de l’ammoniac. Néanmoins, les défis techniques restent colossaux. D’abord, les études nécessaires à la définition des zones les plus propices à ces installations devraient prendre un temps considérable et nécessiter d’importants investissements financiers. Si les technologies relatives à la géothermie sont, elles, largement éprouvées, les ingénieurs devront mettre au point des solutions permettant la production d’électricité, d’hydrogène, d’eau douce et d’ammoniac en pleine mer, ainsi que des solutions pour ramener ces ressources à terre. Or, les rifts dont il est question sont souvent situés loin des côtes.

De son côté, CGG est en train de faire breveter tout un ensemble de technologies géologiques et géophysiques censées permettre la recherche, l’exploration, le développement et la surveillance de ces ressources géothermiques. L’entreprise, qui œuvre principalement pour l’industrie pétrolière et l’industrie du gaz, compte, ici, utiliser ses compétences en matière de données géothermiques et d’imagerie souterraine pour permettre le développement de nouvelles énergies renouvelables.

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