Publié par l’initiative Energy Union Choices, un rapport démontre que la France pourrait atteindre 51 % d’énergies renouvelables dans son mix-électrique d’ici 2030. De quoi faire passer la part de nucléaire sous la barre des 50 % tout en abandonnant l’électricité issue du charbon dès 2022.
Conduite par le cabinet Artelys et le Think Tank européen E3G, l’étude a été publiée par l’initiative Energy Union Choices et souligne que la baisse des coûts des technologies renouvelables associée à l’interconnexions et au pilotage des consommations pourraient accélérer le développement des énergies renouvelables, qu’il s’agisse d’éolien ou de solaire, tout en réduisant d’un tiers les capacités nucléaires d’ici 2030 qui passeraient de 60 à 40 GW.
Si des objectifs ambitieux sont fixés, les auteurs du rapport estiment dans un « scénario d’opportunité » que les sources renouvelables pourraient assurer 51 % de la production électrique française en 2030, soit trois fois plus qu’en 2017, avec une part de 37 % pour le solaire et l’éolien.
Un scénario (OPS dans le graphique ci-dessous) dont la part d’ENR est considérablement plus élevée que dans les scénarios Ampère et Hertz portés par RTE, lesquels restent sur des niveaux similaires en termes de production nucléaire, mais dont la part d’ENR se limite à 40-42 % du mix. Seul le scénario Watt envisage une part d’ENR plus forte ( 56 %), du fait de la réduction des capacités nucléaires à 19 GW mais qui, selon RTE, entraînerait une hausse du niveau d’émissions du fait de la hausse de la production d’électricité issue du gaz.
Sous conditions
Selon Energy Union Choices , l’objectif de déploiement des ENR ne pourra être atteint que sous certaines conditions.
« La chute vertigineuse des coûts des batteries et des énergies renouvelables crée une opportunité en or pour l’Europe : elle peut désormais accélérer sa transition énergétique de façon tout à fait fiable, en créant des emplois, et en réduisant ses coûts. Cependant, les coûts avantageux des batteries et des énergies renouvelables, seuls, ne sont pas suffisants pour transformer intégralement le secteur de l’énergie. Un nouveau souffle politique est nécessaire pour créer les conditions de leur essor, notamment en développant des réseaux intelligents et transfrontaliers, et en fermant des centrales nocives et en fin de vie » note Manon Dufour, directrice du bureau de Bruxelles d’E3G.
Outre la baisse du coût des énergies renouvelables, déjà constatées aujourd’hui dans plusieurs Etats membres européens, il s’agit d’organiser l’indispensable pilotage des consommations. Vehicle-to-grid ou systèmes de stockage stationnaires pourraient ainsi assurer près de 60 % du besoin de flexibilité quotidienne de l’offre, le reste étant assuré à parts quasi égales par le nucléaire, l’hydroélectricité et le pompage hydraulique.
Autre point important : la coopération transfrontalière, les interconnexions pouvant assurer plus de 45 % du besoin de flexibilité hebdomadaire de l’offre.
« Ce rapport montre tout l’intérêt qu’ont les États membres et en particulier la France à considérer l’évolution de leurs systèmes énergétiques à l’échelle européenne. Un système énergétique moderne, intelligent et propre à l’échelle de l’Europe passera par plus de coopération et de solidarité entre les systèmes électriques nationaux. Pour le système électrique français, les échanges d’électricité sont un levier important pour assurer la baisse des émissions de CO2 et la sécurité d’approvisionnement du système à moindre coût » commente Nicolas Berghmans, chercheur climat et énergie à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI).
Une étude qui vient alimenter les débats autour de la PPE, la loi de Programmation Pluriannuelle de l’Energie, qui, en cours de discussion, doit permettre d’établir les prochains objectifs français sur le plan énergétique.
En savoir plus :
Commentaires
Une avancée simplifiée avec la fusion torsadée à aimants partiellement permanents ?
https://www.eurekalert.org/pub_releases/2020-03/dppl-pms031120.php
" Des aimants permanents semblables à ceux utilisés sur les réfrigérateurs pourraient accélérer le développement de l'énergie de fusion - la même énergie produite par le soleil et les étoiles.
En principe, de tels aimants peuvent simplifier considérablement la conception et la production d'installations de fusion sinueuses appelées stellarators, selon des scientifiques américains.
Department of Energy (DOE) Princeton Plasma Physics Laboratory (PPPL) et Max Planck Institute for Plasma Physics à Greifswald, Allemagne. Le fondateur de PPPL, Lyman Spitzer Jr., a inventé le stellarator au début des années 1950.
La plupart des stellarateurs utilisent un ensemble de bobines torsadées complexes qui spiralent comme des rayures sur une canne en bonbon pour produire des champs magnétiques qui façonnent et contrôlent le plasma qui alimente les réactions de fusion. Les aimants permanents de type réfrigérateur pourraient produire la partie dure de ces champs essentiels, disent les chercheurs, permettant des
bobines torsadées pour produire la partie restante à la place des bobines complexes.
Les bobines torsadées les plus chères
"Les bobines torsadées sont la partie la plus chère et la plus compliquée du stellarateur et doivent être fabriquées avec une très grande précision sous une forme très compliquée", a déclaré le physicien Per Helander,
chef de la division Stellarator Theory de Max Planck et auteur principal d'un article décrivant la recherche (lien externe) dans Physical Review Letters (PRL). "Nous essayons d'alléger les exigences sur les bobines en utilisant des aimants permanents."
Simplifier les stellarateurs,
qui s'exécutent sans risque de perturbations dommageables auxquelles sont confrontés les appareils de fusion de tokamak plus largement utilisés, peuvent être très attractifs. "Je suis extrêmement enthousiasmé par l'utilisation d'aimants permanents pour façonner le plasma dans les stellarateurs", a déclaré Steve Cowley, directeur de PPPL et co-auteur du document. "Cela conduit à une conception technique beaucoup plus simple."
La fusion,
la puissance qui anime le soleil et les étoiles, combine des éléments légers sous forme de plasma - l'état de matière chaude et chargée composé d'électrons libres et de noyaux atomiques - qui génère d'énormes quantités d'énergie. Les scientifiques du monde entier utilisent des tokamaks, des stellarateurs,
et d'autres installations dans le but de créer et de contrôler la fusion sur Terre pour une fourniture pratiquement inépuisable d'énergie sûre et propre pour produire de l'électricité.
L'idée nouvelle pour les aimants permanents est une émanation d'un projet d'expo-science que Jonathan Zarnstorff, le fils du scientifique en chef de PPPL Michael Zarnstorff, co-auteur du papier,
mis en place au collège. Jonathan voulait construire un canon à rail, un appareil qui utilise généralement un courant haute tension pour générer un champ magnétique qui peut tirer un projectile. Mais le courant haute tension serait dangereux à utiliser dans une salle de classe.
Solution père et fils
La solution à laquelle le père et le fils sont arrivés était d'utiliser du néodyme,
ou des terres rares, des aimants permanents pour produire en toute sécurité le champ magnétique. Les aimants en terres rares ont des propriétés surprenantes et utiles. Ils génèrent des champs assez puissants pour la petite taille des aimants, et ce sont des champs "durs" qui ne sont presque pas affectés par les autres champs à proximité.
Ces aimants pourraient ainsi fournir ce que les physiciens appellent la partie "poloïdale" d'un champ stellaire en spirale, tandis que de simples bobines rondes pourraient fournir la partie "toroïdale" qui constitue le reste du champ. "J'y avais pensé au fil des ans, mais je n'ai pas eu le temps de développer l'idée", a déclaré Zarnstorff.
Cette notion s'est finalement concrétisée lors de discussions avec Cowley et le physicien Cary Forest de l'Université du Wisconsin-Madison.
Les aimants permanents sont toujours allumés, contrastant fortement avec les bobines électromagnétiques standard utilisées par les stellarateurs et les tokamaks. Ces bobines créent des champs magnétiques lorsqu'un courant électrique les traverse -
courant qui nécessite des alimentations dont les aimants permanents n'ont pas besoin. D'autres avantages de l'utilisation d'aimants permanents pour simplifier les bobines stellarator comprennent:
Coût inférieur à celui des électro-aimants fabriqués à la main;
Création d'un grand espace entre les bobines simplifiées pour faciliter la maintenance;
Possibilité de repositionner les aimants pour créer une variété de formes pour les champs magnétiques;
Réduction des risques d'ingénierie et de fabrication.
Les aimants permanents présentent également des inconvénients. "Vous ne pouvez pas les désactiver", a déclaré Helander, ce qui signifie qu'ils peuvent tirer tout ce qu'ils peuvent attirer à portée. Ils produisent également une intensité de champ maximale limitée, at-il dit.
Néanmoins, ces aimants "peuvent être utiles pour créer des expériences sur le chemin d'un réacteur", a-t-il ajouté, "et des aimants permanents plus puissants pourraient devenir disponibles".
Nouvel ensemble d'outils
Pour Zarnstorff, les aimants permanents sont «une stratégie et un nouvel ensemble d'outils, et nous devons trouver comment les utiliser». Il prévoit désormais plusieurs utilisations.
La première sera la construction d'un stellarateur de table avec des aimants permanents installés. Plus loin, il espère que PPPL pourrait produire le premier stellarateur optimisé simple au monde, conçu pour répondre à des objectifs de performance spécifiques. Cette installation pourrait être améliorée pour augmenter la force de son champ,
en vue du développement continu de la machine simplifiée. Finalement, un stellarateur comprenant des aimants permanents pourrait produire de l'énergie pour produire de l'électricité pour toute l'humanité. "
Les USA pourraient-ils se lancer dans la fabrication de micro-réacteurs nucléaires ?
https://thebreakthrough.org/index.php/issues/nuclear/planting-the-seeds-of-a-distributed-nuclear-revolution
merci pour avoir pointé ce rapport, très complet
Chaque capacité de production nouvelle, en ENR ou autres, de 1 GWh rend inutile 1 centrale nucléaire.
Il faudra en fermer un grand nombre. Quand on attend que l'EPR démarre pour fermer Fessenheim, on se moque du monde, mais le lobby pro-nucléaire est toujours actif.
jeanmanu, il vous faut déposer un brevet.
Oups... 1 tranche (et non centrale) nucléaire de 1 GW ne produit pas 1 GWh mais typiquement 8 TWh sur une année (arrêts 10% du temps). Ou bien vouliez vous dire "capacité (=puissance) de 1 GW"? auquel cas, il faut prendre en compte le taux d'utilisation dû à l'intermittence. Grosso-modo, pour l'éolien par exemple, il est environ de 10%: donc une telle ENR produisant 1 GW est l'équivalent de ~0.1 tranche nucléaire. Il faut une puissance installée 10 fois plus grande!
A propos du facteur de charge : Alors qu'une éolienne a, en moyenne, un facteur de charge de 20 %, celui du solaire photovoltaïque est situé autour des 10 % (à comparer avec celui du nucléaire : 80 % en moyenne). Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_%C3%A9olienne
Merci pour l'info (je citais de mémoire..). Mon calcul était donc pessimiste pour les ENR.
Avec un mix moitié éolien-moitié photovoltaïque, le facteur de charge serait donc de 15% (chiffres en F, pour 2012): il faut une puissance installée de 5+ fois celle d'une tranche nucléaire pour une même production d'énergie sur l'année.
Ceci étant, je réagissais juste à ce "1GWh" étrange de Jeanmanu. Il est clair que le sujet est bcp plus complexe qu'une règle de trois entre les puissances théoriques des différentes énergies...
Le facteur de charge, notamment, varie bcp d'une année à l'autre à l'échelle d'un pays (moins à l'échelle du continent). Etc
GWH = production instantanée
Aujourd'hui 13 H en Allemagne : Eolien 32,1 GWH, Photovoltaique 18,7, Hydraulique : 2,28 et Biomasse : 4,83, Total : 57,91.
Presque égal à la capacité des 57 tranches nucléaires françaises (63).
Jeanmanu n’a visiblement pas compris ce qu’est une production garantie ni un taux de charge (moyen, mini, maxi).
Ce qui est garanti en France, c'est que l'ensemble des tranches nucléaires ne fonctionne pas à plein régime une grande partie de l'année et sera utilisé de moins en moins au fur et à mesure de l'installation des nouvelles capacités(non garanties) de renouvelables. Devra-t-on conserver 57 tranches nucléaires, des fois que 3 jours par an on risque de ne pas avoir la garantie que les renouvelables vont arriver à fournir la capacité nécessaire?
Les autres pays y arrivent, pourquoi pas nous. Dès à présent on pourrait se passer d'un certain nombre d'entre elles, le tout étant de se doter d'un Mix d'énergies capable de prendre la relève avec beaucoup plus de souplesse de réactivité et surtout moins de danderosité. Le stockage, pour l'instant ce sont les barrages, les steps, les batteries ne sont pas encore arrivées à un niveau ou elles peuvent être en mesure d'assurer un stockage de masse.
Effectivement, Jeanmanu n'a pas compris qu'on ne peut pas se permettre d'être en défaut de production, ou trop dépendant des voisins (qui d'ailleurs peuvent être aussi en sous-production) ce qui revient au même. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il y a des périodes de l'année où l'éolien et le photovoltaïque réunis font défaut (pas de soleil, pas de vent) et qu'à ces moments là, non seulement les centrales nucléaires tournent à plein régime mais il faut également redémarrer certaines centrales à charbon pour couvrir le delta entre consommation et production (l'hiver, les nuits sans vent principalement). Rajouter des panneaux et des éoliennes sans stockage associé n'y changera donc rien.
Rajouter des panneaux et des éoliennes peut se faire sans stockage, il suffit de consommer la production. Ce qu'il faut c'est prévoir le mix des énergies. C'est ce que font tous les autres pays, ils n'ont pas ou très peu de nucléaire et ils y arrivent fort bien.
@Jeanmanu
"Rajouter des panneaux et des éoliennes peut se faire sans stockage, il suffit de consommer la production." c'est le discours des proEnR et proVE.
Ne croyant que ce que je vois et comme aucun installateur et aucun fabricant n'était capable de me fournir des courbes de production types de panneaux solaires et afin d'avoir de l'expérience en la matière pour d'autres projets, j'ai décidé d'installer 2 panneaux solaire de 250 Wc chacun au sol en autoconsommation.
On pourrait se dire qu'avec 500 Wc installés au total, je consommerai la totalité de la production des panneaux. Que nenni, la production totale est bien en adéquation avec les différents calculs faits mais malgré tout il y a de l'ordre de 22 % de la production que j'envoie en pure perte au réseau (ce n'est heureusement pas perdu pour tout le monde).
Finalement c'est assez conforme aux simulations que j'avais faites, quand les panneaux produisent au maxi.
1/ je n'ai pas forcément les consommateurs à mettre en face (je ne vais pas lancer une machine à laver pour le plaisir de consommer la production),
2/ les consommateurs ne puisent pas forcément en continu une puissance constante - exemple la machine à laver chauffe puis s'arrête, fait tourner le tambour puis s'arrête etc..
Ensuite il m'est arrivé de démarrer un consommateur et qu'un nuage fasse baisser soudainement la production...
J'ai laissé tomber l'idée d'essayer de mettre en adéquation la consommation et la production, pour autant l'investissement n'est pas en pure perte puisque l'électricité injectée est comptabilisée en moins dans l'étiquette énergie du DPE et donc que je peux afficher fièrement une étiquette A pour ce projet de réhabilitation performante (étiquette A aussi pour le climat). Je me tâte de les installer sur un traceur pour encore augmenter la production et donc réduire d'autant l'étiquette énergie (mais là c'est juste pour me faire plaisir, c'est in-rentabilisable comme le sont les panneaux d'ailleurs).
Simplement parce que vous faites la liaison 1(producteur) à 1(consommateur), le mieux c'est de partager ensemble. Votre surcroît de production peut faire le bonheur de votre voisin consommateur.
Par ailleurs ce que vous avez fait est excellent et j'encourage tout le monde à faire comme vous.
Pour votre étude vous auriez dû analyser votre propre consommation, sur des journées typiques et essayer d'en tirer les conséquences, mais votre taux d'utilisation est excellent difficile de faire mieux, peut-être en envoyant le surplus sur un chauffe-eau, si vous en avez un.
Pour le chauffe-eau c'est possible seulement avec des chauffe-eau sans électronique ce qui est de plus en plus rare. Cela voulait dire installer un chauffe-eau de capacité conséquente (exemple 200 à 300 litres) alors que 30 litres nous suffisent.
Les nouveaux chauffe-eau à plusieurs cuves de petites capacités sont nettement moins consommateur que ceux à une seule cuve de capacité importante.
Il s'avère au final qu'un chauffe-eau de 200 litres même avec redirection du surplus serait plus consommateur que la solution adoptée et de ce fait dégraderait le DPE pour les 2 étiquettes !
L'autre problématique est la légionelle, cela me pose toujours un problème d'avoir de l'eau stockée dans un ballon à une température de l'ordre de 40 °C.
Et pourtant, le stockage d'eau chaude ne date pas d'hier. Le pourcentage et les cas de légionellose vis-à-vis des installations existantes est rarissime.
Une ECS solaire ne devrait pas dégradé le DPE.
@Lefelin
"Le pourcentage et les cas de légionellose vis-à-vis des installations existantes est rarissime." normal les ballons ECS sont calibrés pour ne pas descendre sous 50 °C et les installations sont conçues pour réduire le risque (longueur réduite des canalisations ou circulation).
De plus si le stockage est primaire avec une boucle d'échange vers un ballon secondaire maintenu à au moins 50 °C, il n'y a pas de risque et c'est bien ce qui est fait dans les très grands stockages d'eau chaude.
"Une ECS solaire ne devrait pas dégradé le DPE." et bien si justement parce que cela nécessite de stocker plus d'eau (plus froide en hiver) donc avec un besoin d'énergie plus important pour la maintenir à au moins 50 °C. Et je ne vous parle pas des problèmes d'étanchéité à l'air aux niveaux des traversées. Dans une maison BBC, les pertes par défaut d'étanchéité sont devenues un gros poste.
Conclusion : la première chose à faire est bien de réduire le besoin en énergie primaire, ensuite on peut travailler sur la provenance de celle-ci. Et pas le contraire comme je le vois trop souvent.
Votre réponse sur les chauffe-eau m'inquiète un peu. Je suis sur le point d'acquérir une nouvelle maison dans laquelle j'envisage d'installer un modèle à plusieurs cuves de petite capacité et une grosse installation de panneaux. Je comptais vendre au surplus en essayant, comme vous de consommer un maximum de ma propre production. Avec en plus 2 véhicules électriques à recharger en journée. Qu'est qui empêcherai cela?
@Jeanmanu
Il y a deux types de multi-cuves, ceux avec cuves décentralisées que je n'ai pas étudié et ceux avec cuves centralisées.
Pour ces derniers l'électronique sert à analyser la consommation et de voir si il peut fonctionner sur une seule cuve à 50 °C, c'est le cas chez moi du coup la conso. est très basse. Par contre une fois par mois il monte la T° à 70°C pour réduire les risques de légionelle.
Avec cette électronique impossible de les forcer avec une puissante réduite.
Par contre le forcçage avec un puissance réduite peut vouloir dire que l'eau ne sera pas à 50 °C en permanence d'où un risque sur les légionelles.
Dans ce cas, ce qui peut être fait c'est de prendre un chauffe-eau de base et de l'utiliser en préchauffage uniquement.
Nous avons installés des panneaux en 2010 (3kWc). A l'époque, nous avons signé un contrat hyper avantageux : le kWh revendu nous rapporte 0,60€... 4 fois le prix qu'on le paye à EDF. Nous produisons environ 3000 kWh par an (taux de charge d'environ 11,5% ce qui est plutôt bien) d'où des rentrées d'argent de 1800€/an. Il nous reste encore quelques années pour rentabiliser l'investissement (3 ou 4, à l'époque ça coutait cher) et après ce sera tout bénéfice.
Aujourd'hui, c'es différent, EDF ne rachète plus qu'à 0,10€ les surplus sur les nouveaux contrats et il est donc impossible de rentabiliser ce type d'investissement (même s'ils sont beaucoup moins chers).
Sinon, nous avons une voiture électrique. Notre consommation électrique a plus que doublée (2600 kWh en 2016 et 4600 kWh en 2017 alors que nous avons une Zoé depuis fin juin 2017 [tip top soit dit en passant]) et elle recharge la nuit (même s'il n'y a pas de vent lol) à 0,15€/kWh alors je dis merci aux centrales nucléaires :D
De même en 2011, PV de 3 kWc (quasi rentabilisé), en plus ECS de 300L d'eau au minimun 40° C (73°C ce jour) par capteur solaire (remplacement de 150L au gaz) avec appoint électrique (max 3 semaines par an) Sans le VE, nous pourrions être autonome à 99%, mais je dis aussi merci aux centrales nucléaires.
Pour l'instant, le smart-grid n'est pas encore d'actualité, ni le stockage par batterie qui aurait un sens avec une autoconsommation. En 2030, nous verrons l'état de l'art pour un stockage.
"Votre surcroît de production peut faire le bonheur de votre voisin consommateur." c'est bien ce qui se passe mais lui paye plein pot à son fournisseur et moi je ne gagne rien !
Ma courbe de consommation je la connais parfaitement puisque je l'enregistre depuis quelques années même si ce n'était pas dans le même logement mais personne n'était capable de me fournir une courbe de production type.
Je supputai que je n'arriverai pas à les faire concorder, mon analyse après 2 ans de production me le confirme.
Devenez un gros producteur et vendez, si c'est possible bien sûr.
Non il ne suffit pas de consommer la production. Les besoins de la société n’ont absolument pas été conçus en alignement des caprices de la météo (à propos, quand il y a trop de vent aussi il faut arrêter les éoliennes pour évite qu’elles ne soient endommagées et avec l’accroissement des phénomènes extrêmes mon petit doigt m’en dit qu’on entendra bientôt parler d'éolienne brisée). Les autres y arrivent en partie parce que la part des ENR reste faible par rapport aux besoins globaux, en partie grâce aux voisins tels que nous avec des moyens de production non dépendant de la météo.
Le problème des éoliennes brisées est déjà d'actualité, certains en Allemagne parle de controle technique pour les installations...
Par contre dire que la production ENR est faible, ce n'est plus vrai dans beaucoup de pays:
Pour l'électricité, l'Espagne est à 40%, l'Allemagne 38%, la Finlande 45%, le Danemark 65%, etc...
Ce n'est pas tant qu'il varie à l'échelle d'un pays ou d'un continent qui est le vrai problème, c'est le niveau garanti... proche de 0 (y compris à l'échelle d'un continent à cause des pertes dues au transport à longues distances). Sans système de stockage adapté (qui sont aujourd'hui hors de prix d'un facteur 10 voire 100) les ENR type éolien/photovoltaïque ne pourront pas représenter une part majoritaire du mix énergétique.
Stockage inutile, voir production Allemande du jour.
Article à lire et à relire : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_%C3%A9olienne_en_France
Et notamment : "Alors que le taux moyen de couverture de la consommation française d'électricité par la production éolienne progresse d'environ 3 % en 2012 à plus de 5 % en 2017, sa valeur minimale (jours les moins ventés) reste à 0,1 % ; la puissance garantie de l'éolien est donc proche de zéro"
C'est pour çà qu'il arrive parfois en Espagne et en Allemagne que la quasi-totalité des besoins électriques soit fournie par l'éolien, la nuit souvent. Ces Allemands et Espagnols sont vraiment nuls de parier sur une énergie gratuite dont la puissance garantie est proche de zéro.
Toutes les énergies sont gratuites. Ce qui coûte, c'est d'aller la chercher. 300 milliards pour les éoliennes allemandes, hors coût de maintenance.
Eh oui, il faudra tout bonnement développer les capacités de stockage comme l'écrit @jeanmanu
Trop cher. A l'échelle d'un pays il faudrait prévoir des centaines de TWh... ou plusieurs fois le PIB du pays... bref, c'est pas pour demain, ni pour après-demain.
Je crois que non: il faut seulement une capacité suffisante pour la durée des périodes sans ENR (10h? 36h? 72h?). En supposant que les pays sont interconnectés, comme le rapport le fait, ces durées sont réalistes.
Petit calcul en considérant qu'il manquerait 30 GW d'ENR non productives (le reste étant fourni par hydraulique (dont pompage), biomasse notamment, et un coût de batterie de 0.2$/Wh en 2020 ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Voiture_électrique ):
Pour 12h sans ENR, il faudrait avoir pour 30 GWx12hx0.2 soit 72 G$ de batteries.
Pour 72h, 420 G$.
Pour un investissement en batterie fait sur 10 ans (durée de vie avant recyclage?), on parle de 7 à 42 milliards de $ par an.
[30GWx12h est aussi la capacité de 10 millions d'autos dont la batterie pourrait fournir, hors trajets, 36kWh...]
A comparer aux investissements de plus en plus onéreux pour les énergies fossiles.
En fait, la difficulté semble plutôt venir des ressources en matières premières pour les batteries (sauf progrès en R&D menant à un recyclage très performant).
72h de stockage est très insuffisant pour garantir une production continue toute l'année. Il faut garder à l'esprit que les panneaux photovoltaïques produisent 5 à 10 fois plus d'énergie l'été que l'hiver sous nos latitudes donc sauf à suréquiper le pays (et donc à se retrouver avec des surplus l'été) il va bien falloir envisager des stockages de longues durées (plutôt sous forme de biogaz, là les capacités de stockage du réseau sont bien en dizaines de TWh). Quand au vent, statistiquement parlant, vous pouvez avoir des périodes anticyclonique de 10-15 jours et plus et là aussi il faut prévoir le stockage ad hoc. Anyway, même si on avait les fonds (ce qui n'est pas le cas), la ressource est limitée et le cours des matières premières tels que le Lithium et le Cobalt sont déjà fortement orientés à la hausse, sans parler du désastre écologique de leurs exploitations et des difficultés/coûts de recyclage.
JeanManu qui invente le GWH en production sans vent et le panneau solaire qui marche la nuit...
La nuit la demande en électricité baisse plus que la production photovoltaique et éolienne réunies, sachant que l'éolien tourne aussi fréquemment la nuit que le jour. Allez donc vérifier sur le site www.electricitymap.org . Par contre la production nucléaire reste constante car elle n'est pas modulable, ou à la marge.
Le problème du solaire et de l'éolien est qu'ils produisent de l'énergie non quand on en a envie mais lorsque le vent souffle et le soleil brille. C'est la raison pour laquelle ces énergies sont qualifiées de "non pilotables", ce qui revient à dire que le kWh n'est pas garanti et c'est un réel problème. Cf wikipedia (voir plus bas) : la puissance garantie de l'éolien est proche de 0 (valable en France et dans les autres pays d'Europe accessoirement). En clair, rajouter de la capacité de production éolienne et/ou solaire - sans capacité de stockage - ne vous permet pas de baisser les capacités de production garanties que sont les centrales nucléaires / à gaz / à charbon.
Ce qui est vrai pour un pays ne l'est pas au niveau de l'Europe. Solaire et éolien sont non pilotables mais ne sont pas imprévisibles : on sait prévoir assez bien la production éolienne à l'échelle du continent. L'intermittence de l'éolien notamment est en partie gérable par échanges entre pays et ne requiert donc pas de bruler du gaz pour cela.
Faux. La météo actuelle prouve le contraire. Soit on est en régime anticyclonique sur l'Europe et toutes les éoliennes sont dans les choux, soit on est en régime dépressionnaire avec circulation d'ouest en est et toutes les éoliennes sont au taquet.
Les situations intermédiaires ne sont pas si nombreuses et ne servent de toute façon pas à résoudre le pb car le transport d'électricité se fait avec pertes par effet Joule et il n'est pas envisageable de faire tourner le métro finlandais avec le vent de Lisbonne, ni même de Paris.
Je parlais d'éolien ET solaire: en situation anticyclonique, le photovoltaïque peut compenser en partie la faible production éolienne.
Dire que le statut du parc éolien est soit "dans les choux", soit "au taquet" la plupart du temps n'est pas ce qui ressort des courbes de production au niveau européen (alors que le parc est loin d'être saturé, en France notamment!).
Quant aux pertes par effet Joule, je tiens d'un ingénieur de maintenance EDF qu'elles sont de l'ordre de 2% sur les distances typiques inter-étatiques.
Ces deux précisions ne conduisent pas, cependant, à contester votre crainte: c'est pourquoi j'avais indiqué "en partie gérable...".
En matière énergétique, on sait bien que seul un mix complexe, géré au plus près en temps réel, avec échanges entre pays et des solutions encore à mettre en oeuvre (stockage massif par batteries de 2nde vie...) peut permettre de s'affranchir, à terme, des énergies fossiles.
Le plus dimensionnant est sans doute la situation anticyclonique d'hiver... avec brumes et brouillards dans les vallées. Et là, rien à faire, les ENR peuvent se retrouver dans les choux pendant plusieurs semaines. Le "en partie gérable" signifie concrètement qu'il faut quasiment conserver l'ensemble du parc "pilotable" actuel pour éviter les coupures, sauf à développer massivement le stockage, ce qui est aujourd'hui exclu vu les prix, sauf peut-être Power to Gaz mais il faudra quelques décennies pour mailler tout le territoire (et quelques dizaines de milliards d'euros). A l'échéance de la fin du siècle, la maîtrise de la fusion nucléaire pourrait mettre tout le monde d'accord (avantage de la fission mais sans les déchets...).
Vous oubliez l'hydraulique, les Step, les centrales biomasse, tout ce qui permet de faire un mix d'énergie qui permet justement de palier quelques jours par an à des énergies prévisibles comme l'éolien et le solaire. Vous préférez, peut-être, des stocks de centrales nucléaires qui ne servent que quelques jours par an et qui ne sont pas modulables.
Aujourd'hui 5 H du matin production en France 51,5 GWH, à 13 H 60.7 GWH.
A 13 H production Photovoltaique 5,41 GWH, éolien 0,624 GWH
Production nucléaire à 5 H : 39,9 GWH , à 13 H: 41 GWH sur 63,3 GWH installée, taux d'utilisation 66% environ soit 40 centrales sur 57. Dont exportation de 2,17 G vers la Belgique, 2,1 vers l'Allemagne, 2,47 vers l'Espagne, 1 vers la Grande Bretagne et 1, 59 vers l'Italie soit plus de 9 GWH donc, 9 centrales sur les 40 ne travaillent pas pour la production à destination de la consommation française. Environ une trentaine sur 57 produisent pour la consommation française.
Le scenario le plus probable est celui de référence : la capacité de nucléaire sera la même en 2030 qu'aujourd'hui (aucune fermeture planifiée à ce jour et Fessenheim sera remplacée par Flamanville). En pourcentage le nucléaire sera donc un peu plus faible (60-65% au lieu de 75% en 2015). A noter que les batteries restent hors de prix quand on parle en GWh et sont de toute façon pas prévues pour le stockage de longue durée ---> elles serviront de tampon comme celle de Tesla en Australie : à peine plus d'1 heure de stockage possible, et on ne parle que de 130 MWh pour un coût d'installation de classe 50 M$ (coût d'entretien non connu)