La France, bonnet d’âne de l’Europe en matière d’énergies renouvelables ? C’est effectivement le cas, même si notre réseau électrique est majoritairement bas-carbone. En termes d’atteinte des objectifs, l’Hexagone fait bien partie des mauvais élèves, à tel point que la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher essaie actuellement de négocier avec la Commission Européenne pour éviter les sanctions.
Depuis juillet, la France se trouve dans le viseur de la Commission Européenne. La raison ? Ses objectifs de développement des énergies renouvelables, fixés par un décret datant de 2009, ne sont toujours pas atteints, 3 ans après leur échéance. La France s’était, en effet, engagée à atteindre 23 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute d’énergie pour 2020. En 2022, elle n’en était qu’à 20,7 % (voir notre article détaillé sur le mix électrique de la France).
Face à ce manquement, la Commission Européenne a rappelé à la France « l’importance de se conformer à ses obligations légales et de prendre les mesures appropriées sans plus tarder ». La France n’est pas la seule dans cette situation. Le Luxembourg, la Slovénie, l’Irlande, les Pays-Bas et la Belgique n’ont pas atteint leurs objectifs respectifs. Néanmoins, ces cinq pays ont décidé d’utiliser le mécanisme de flexibilité qui consiste à racheter, à postériori, leur part d’énergies renouvelables manquante à d’autres États membres.
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Côté français, ce mécanisme a pendant un temps été envisagé avec le possible rachat d’énergie auprès de l’Italie et de la Norvège pour un montant proche de 500 millions d’euros. Mais finalement, c’est une autre stratégie qui semble avoir été choisie. Dans un courrier paru le 20 octobre, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a, en effet, indiqué que ce système de rachat n’aurait aucune conséquence sur les volumes réels de consommation d’énergie renouvelable. Ainsi, la ministre préfère que cet argent soit utilisé pour permettre le développement concret des énergies renouvelables afin de sortir des énergies fossiles. La ministre a également expliqué que les objectifs français, très ambitieux, ne tenaient pas compte du « caractère très décarboné du mix électrique français ».
Pour sortir de cette situation, le gouvernement français vient donc de présenter sa « Stratégie française pour l’énergie et le climat » qui prévoit le développement massif de l’énergie solaire, de l’éolien en mer et du nucléaire. Désormais, la balle est dans le camp de la Commission Européenne qui devra juger si cette réponse concrète est suffisante vis-à-vis des objectifs européens de sortie des énergies fossiles.
« …présenter sa « Stratégie française pour l’énergie et le climat » qui prévoit le développement massif de l’énergie solaire, de l’éolien en mer et du nucléaire. » Parmi ceux-ci, boost sur l’Agri-PV cultures et élevage, qui en même terme préserve les besoins et protections agricoles, sur l’Hydrolien en force sur certains de nos Raz Manche et Atlantique, avec différentes technos dt HydroQuest (F) ET Orbital (GB) et créer aussi du stockage avec STEP, à Renegat (Corrèze) voire Abondance près et avec Lac Léman….. Il vaut mieux investir des des installations qui vont durer que payer 1 pénalité pour acheter des MWh… Lire plus »
On parle ici de mix énergétique, pas de mix électrique. L’électricité représente moins d’un quart de la consommation d’énergie finale en France.
Les 23% peuvent certes être réalisés en installant des éoliennes ou du solaire, mais aussi en développant l’utilisation de la biomasse ou encore de la géothermie (et/ou en baissant la consommation de combustibles fossiles).
En réalité c’est uniquement en baissant la combustion d’énergie fossile.
Imaginons que l’on augmente tellement le renouvelable que l’on arrive 50% mais sans baisser nos émissions de CO2, alors on n’a pas avancé…
@Gazogène … et surtout fait de mauvais choix stratégiques à long terme. et donc après se prendre les pieds dans le tapis, risquera tout simplement de se « ramasser »
Comme d’habitude, la France, à toujours vouloir être « exemplaire » en comparaison des autres pays européens, se prend les pieds dans le tapis.