Les États-Unis et la Chine n’ont qu’à bien se tenir ! Grâce à son mix électrique bas-carbone, la France entend bien jouer les premiers rôles dans le développement de l’IA. Bien aidé par EDF, le pays a annoncé des milliards d’euros d’investissement en la matière. 

L’énergie constitue un paramètre fondamental du développement de l’IA, et EDF compte bien en profiter pour faire de la France l’une des principales puissances au monde sur le sujet. À l’occasion de l’AI Summit qui vient de se tenir en France les 10 et 11 février, EDF a annoncé le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt portant sur le développement de nouveaux centres de données en France.

Pour accélérer le développement de ces datacenters, EDF prévoit de proposer, sur ses propres réserves foncières, des sites prêts à accueillir des projets industriels, et disposant déjà de raccordements électriques. Cette solution devrait permettre de réduire de plusieurs années la durée de développement de ce type de projet. En effet, la multiplication des demandes de raccordement constitue aujourd’hui un véritable frein au développement des projets. Le choix des projets devrait se faire sur des critères objectifs tels que leur crédibilité ou encore leur degré de maturité.

Actuellement, EDF a déjà pré-identifié quatre sites potentiels, d’une puissance électrique cumulée de 2 GW, l’équivalent, tout de même, de la puissance de 1,2 réacteur nucléaire de type EPR. L’électricien français prévoit d’identifier deux sites supplémentaires d’ici 2026.

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La France veut devenir troisième puissance mondiale sur l’IA

Cette annonce d’EDF survient alors qu’une bataille de l’IA est en train de se dessiner à travers le monde. Lors du sommet organisé par la France en début de semaine, une soixantaine de pays, dont la Chine, ont signé une charte pour garantir une IA ouverte et éthique. Mais rien n’est gagné pour autant. Sans surprise, les États-Unis, qui dominent actuellement le secteur de l’Intelligence artificielle, n’ont pas signé la charte en question. Le pays compte bien conserver son hégémonie, notamment grâce à Stargate, l’ambitieux projet américain qui devrait rassembler près de 500 milliards de dollars d’investissement.

De son côté, la France compte bien avoir sa part du gâteau, et a l’ambition de devenir la troisième puissance mondiale en matière d’intelligence artificielle, juste derrière les États-Unis et la Chine. Pour cela, elle pourra notamment compter sur un avantage colossal : une électricité bon marché et décarbonée à 95 %. De quoi tacler Donald Trump, avec un « Plug baby, plug » (branche, chéri, branche) lancé par Emmanuel Macron, en réponse au « Drill, baby, drill » (Fore, chéri, fore !) de son homologue américain. À l’issue de l’AI Summit, le président de la République a annoncé près de 109 milliards d’euros d’investissements dans le pays.