Deux prototypes houlomoteurs innovants sont actuellement en phase de test final. La plateforme Wavegem, développée par un consortium dirigé par Geps Techno, a été installée le 21 août dernier au large du Croisic pour un test de 18 mois en haute mer. En même temps, le projet houlomoteur HACE revient d’un essai dans le port atlantique de La Rochelle. Les informations qu’il ramène vont permettre d’entamer la phase d’industrialisation.
Après une gestation de trois ans, le consortium piloté par Geps Techno n’était pas peu fier de voir le flotteur Wavegem amarré au large du Croisic sur le site SEM-REV, dédié aux essais des énergies marines.
Le prototype, qui mesure 21 m de long, 14 m de large et 7 m de haut, est un système houlomoteur hybride équipé de 68 m2 de panneaux photovoltaïques. Wavegem est dotéé d’une puissance totale de 150 kW, dont 80% sont assurés par l’énergie des vagues, et 20% par le solaire. Durant la période d’essais, une puissance moyenne d’environ 30 kW sera utilisée.
Le principe développé par Geps Techno consiste à produire de l’électricité grâce aux mouvements de la houle, via la circulation de l’eau de mer en circuit fermé. L’énergie générée par les mouvements du flotteur est ensuite convertie en électricité via une turbine basse vitesse .
La période de tests servira à valider les performances et la validité du système. La plateforme embarquera différents éléments (nouvelle génératrice, système de stockage d’énergie, système de stabilisation de navire par récupération d’énergie, etc.) qui seront soumis à des essais en conditions réelles.
Si les tests s’avèrent concluants, la plateforme Wavegem s’adressera principalement au secteur de l’offshore pétrolier en tant que moyen auxiliaire de production d’énergie, au secteur des énergies marines ainsi qu’à des îles de petite taille ou elle sera associée ou non à d’autres systèmes de production électrique.
HACE produit de l’énergie avec les petites vagues
Le projet HACE («Hydro Air Concept Energy »), développé depuis 5 ans par Jean-Luc Stanek et soutenu par la région Nouvelle Aquitaine, propose un nouveau type de démonstrateur houlomoteur. A l’inverse de nombreux autres projets, le prototype HACE présente l’originalité de pouvoir tirer parti d’une houle légère. Là où les systèmes houlomoteurs standards cherchent à exploiter les fortes houles, le projet HACE produit de l’électricité à partir des vagues de petite et moyenne amplitude (spectre de 0,5 mètre à 2,5 mètres).
Il se compose d’une série de modules dont le nombre est adaptable en fonction de la puissance souhaitée, dans une fourchette allant de 200 kW à 10 MW.
Le système peut être installé presque partout, même sur un lac. Il offre en outre une solution compétitive en termes de prix puisque le coût du kWh produit s’établit à environ 5 centimes d’euros.
Mis à l’eau en août 2018, le prototype HACE a été victime d’un accident en octobre 2018. Réparé et remis à l’eau en mai 2019, il a réussi le test grandeur nature dans le Port Atlantique de la Rochelle. Courant 2020, il sera emmené, pour un test en conditions extrêmes, sur le site de SEM-REV (site européen d’essais en mer multi-technologies de l’école Centrale Nantes).
En février 2019, le projet s’est vu décerner le prix de l’excellence par la Commission Européenne, dans le cadre du programme Horizon 2020 Instrument PME.
Une filière qui peine à prendre le large
Malgré des prototypes houlomoteurs de plus en plus nombreux testés aux quatre coins du monde, la filière tarde à décoller (voir à ce sujet notre article sur les énergies marines).
Il est vrai que la rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous. Pour Wavegem, le coût de développement du prototype s’élève à 5 millions d’euros, et le coût de production estimé se situe entre 200 et 300 €/MWh.
Toutefois, les choses pourraient bien changer. Car le potentiel des énergies de la mer est énorme.
Certains pays ou régions comme l’Ecosse, le Danemark ou les Etats-Unis l’ont bien compris et consacrent de lourds investissements à différents prototypes houlomoteurs.
On estime le potentiel de l’énergie houlomotrice dans le monde entre 8 000 et 80 000 TWh par an. De quoi couvrir entre 15 et 150 fois la consommation finale d’électricité en France.
Quitte à vouloir lutter directement contre les vagues autant partit sur des solutions comme ce que propose Orbital Marine avec son Orbital O2 de 2MW. Parce que bon, 150Kw pour 68M2 et la maintenance intensive que ça demande derrière….
Une nouvelle innovation à doubles gains, énergétique et de protection du littoral ?
https://safeearthsolutions.wordpress.com/ferme-marine-a-vis-darchimede-contra-rotatives-houlomotrices/
Pourquoi pas plusieurs vis d’Archimède flottantes parallèles alignées au sens d’avancement des vagues et retenues par des ancres au fond, qui exploiteraient l’effet d’avancement d’onde (rotation de l’eau sur place) ?
Il suffirait que leurs longueurs dépasse la distance entre deux creux pour que leur rotation soit constante !
Et si ces vis d’Archimède étaient couplées en contra-rotatives, l’accélération de débit d’eau entre les spires (effet de coin) devrait donner plus de puissance encore !
Ce principe peut aussi être exploité pour les courants.
C’est une solution complémentaire dont le caractère intermittent est certainement assez faible; le clapot marin étant assez constant, en tout cas totalement désynchronisé avec les marées et les courants.