Les études menées à travers le monde sur le vieillissement des panneaux solaires révèlent que la diminution des performances des modules photovoltaïques est bien moindre qu’estimée. Plusieurs fabricants songent à rallonger la durée de leur garantie à 30 ans, mais la plupart des panneaux produisent encore suffisamment d’énergie après 40 ans.
Dans les années ‘90, les panneaux photovoltaïques bénéficiaient d’une garantie d’à peine 10 ans. Trente ans plus tard, celle-ci est généralement étendue à 25 ans. Cela signifie que les fabricants garantissent pendant cette durée un niveau de production d’au moins 80% de leur puissance initiale.
Aujourd’hui, plusieurs études ont démontré que la performance des panneaux solaires ne baisse en moyenne que de 6 à 8% après 20 ans, au lieu des 20% initialement estimés.
À lire aussi La durée de vie et la garantie sur les panneaux solaires sont sur le point d’être allongéesLes exemples se multiplient
En France, une étude menée en 2012 par Hespul[1] sur la première centrale photovoltaïque connectée au réseau révélait qu’à condition d’effectuer un nettoyage régulier, la perte de rendement des modules après 20 ans s’élève seulement 8,2%.
En Suisse, dans le Jura bernois, la Haute école spécialisée bernoise a étudié la centrale solaire de Mont-Soleil. Ces sientifiques ont démontré en 2017 que la durée de vie des panneaux solaires était « au moins deux fois supérieure aux estimations de l’époque ». Ils révèlent que seulement 1% des 10.000 modules photovoltaïques de la centrale a dû être remplacé depuis leur entrée en service en 1992. Principalement à cause de bris de glace suite à des chutes de neige extrêmes.
De même, à Lausanne, l’installation voisine du Pont Chauderon, construite en 1991, n’a vu sa production diminuer que de 10% en 16 ans.
Plus récemment, aux Etats-Unis, le laboratoire américain des énergies renouvelables (NREL) implanté à Golden dans le Colorado, a publié les résultats de tests en conditions réelles qu’il effectue depuis 25 ans sur une quarantaine de panneaux fabriqués par First Solar.
Installés en 1995, ces modules photovoltaïques en tellurure de cadmium ont été testés avec une irradiance comprise entre 950 et 1050 W/m², et à une température souvent proche de 25°C. Aujourd’hui, ils ont conservé 88% de leur puissance d’origine, ce qui correspond à une dégradation du rendement inférieure à 0,5% par an.
Qu’en est-il de l’onduleur ?
Mais une installation photovoltaïque ne se compose pas uniquement de panneaux solaires.
Destinés à transformer le courant continu en courant alternatif, les onduleurs sont des composants importants qui subissent aussi les outrages du temps. Leur durée de vie annoncée est généralement comprise entre 8 et 12 ans et ils sont en général livrés avec une garantie de 5 ans. Mais aujourd’hui, la plupart des fournisseurs proposent des extensions de garantie de 10, 15, voire 20 ans.
Le prix de ces extensions varie en fonction de la puissance de l’onduleur, et de la durée de garantie initiale.
Par ailleurs, les micro-onduleurs, placés directement au dos des panneaux solaires, bénéficient, eux, d’une garantie de 20 ans. Leur durée de vie est en effet plus longue. Selon une étude menée sur la fiabilité des condensateurs électrolytiques dans les micro-onduleurs, leur durée de vie atteindrait même 50 ans !
Garantie étendue sur les panneaux
Les résultats de toutes ces études amènent les professionnels du secteur à affirmer qu’un panneau photovoltaïque bien placé et entretenu peut produire encore suffisamment d’électricité pendant 40 ans, et que la diminution de sa puissance se situe actuellement entre 0,2% et 0,5% par an.
Le fabricant First Solar a récemment décidé d’allonger la durée de la garantie de ses panneaux à 30 ans, et d’autres fabricants commencent à lui emboîter le pas.
Dans beaucoup de pays, l’énergie solaire est devenue aujourd’hui la source d’énergie la moins chère. Avec un niveau de performance garanti pendant 30 voire 40 ans, le retour sur investissement des panneaux photovoltaïques devient imbattable !
[1] Association active depuis 25 ans dans le solaire photovoltaïque, spécialisée dans le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
C’est un énorme raccourci de comparer la technologie et la qualité des matériaux et composant des modules produits dans les années 1990 avec ceux d’aujourd’hui. Certes les coûts des composants baissent mais la qualité s’est fortement détériorée . Un autre point que votre article ne mentionne pas c’est que les modules First Solar sont en CdTe et répresentent un très petit volume de la technologie PV installée aujourd’hui. Bref, un titre et un article très trompeur basé sur aucun exemple ou nombres concrets.
C’est la garantie de productivité qui est de 25 ans. Pas la garantie piece et main d’œuvre qui est toujours de 10, 12 , 15, 20 ou 25 ans en fonction du fabriquant. C’est de l’escroquerie ou de la stupidité que de confondre les 2 car si le panneau est garantit 10 ans et qu’il tombe en.panne après 10 ans et bien il n’y aura pas d’intervention de ma garantie et le client devra acheter un nouveau panneau.
Tout le monde aura compris que l’article traite évidemment de la garantie de production puisqu’on l’associe à la durée de vie. Comme il n’y a pas de pièces en mouvement dans un panneau, le risque de panne nécessitant le remplacement d’un panneau est très faible. Il peut y avoir des câbles électriques qui se détachent, mais c’est réparable. Il y a aussi un risque de casse, par exemple par la grêle ou d’incendie, mais ces risques peuvent être assurés.
Le plus gros risque n’est pas la longueur de garantie mais la longévité de l’entreprise qui vend le matériel qui bien souvent mettent la clé sous le paillasson avant la fin de la garantie
Cela va avoir des conséquences sur le bilan carbone des panneaux. Peut on espérer tomber à moins de 10g co2/kWh ?
Le bilan carbone des cellules va surtout être réduit par l’évolution technologique. Actuellement il est plombé par la production du silicium des cellules à partir de silice, qui nécessite de porter celle-ci à plus de 3000°C. Mais les cellules en silicium sont sur le point d’être abandonnées pour d’autres technologies, notamment la pérovskites. Ces cellules sont beaucoup moins chères à fabriquer et moins énergivores. Nous sommes à l’aube d’une véritable révolution solaire. Lire notamment cet article : https://www.revolution-energetique.com/perovskites-ces-cristaux-vont-revolutionner-energie-solaire/
Une bonne nouvelle de plus dans le domaine du renouvelable