Si nous sommes encore très loin d’un véritable déclin du pétrole dans le monde, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a constaté un ralentissement de la croissance de la consommation de pétrole, et a revu ses prévisions en conséquence pour l’année 2025. 

Il n’y a pas de petite victoire : dans son dernier rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la consommation de pétrole sur l’année 2025. Certes, on est encore très loin d’une véritable baisse de la consommation de pétrole, et le déploiement des énergies renouvelables n’est pas encore suffisant pour compenser la croissance de la consommation d’énergie à l’échelle mondiale. Néanmoins, cet indicateur témoigne d’un ralentissement des besoins en pétrole à l’échelle mondiale. Déjà, en 2024, la hausse devrait se maintenir sous la barre du million de barils de pétrole par jour, avec une prévision à 103,06 millions de barils par jour, contre 102,9 millions de barils par jour en 2023. Pour rappel, avant la pandémie, la consommation mondiale s’élevait à 100,6 millions de barils par jour en 2019.

Selon ce rapport, l’Europe fait figure de bon élève, puisqu’il s’agit du seul continent dont la consommation devrait baisser. Alors que celle-ci s’élevait, en 2023, à 14,25 millions de barils par jour (15,1 millions de barils par jour en 2019), elle devrait descendre à 14,1 millions de barils par jour en 2024. Aux États-Unis, les besoins en pétrole devraient rester élevés, notamment causés par la plus forte saison des grands déplacements depuis la fin de la pandémie.

À lire aussi Un méga gisement de 500 milliards de barils de pétrole découvert en Antarctique : qui peut l’exploiter ?

La Chine, baromètre international de la consommation de pétrole

En réalité, cette hausse de consommation moins élevée que prévu s’explique notamment par des changements importants au niveau de l’économie chinoise, dont les besoins en pétrole sont supérieurs à toute l’Europe réunie. En premier lieu, l’AIE annonce la fin du rebond économique post-pandémie qui limite directement les besoins en pétrole du pays. Mais ce n’est pas tout. Le marché du transport lourd, qui représente une part significative de ces besoins en hydrocarbures, est en pleine transformation. Près de 46 % des camions immatriculés sur l’année 2024 ne devraient pas rouler au gasoil, mais au gaz naturel liquéfié (40 %) et à l’électricité (6 %). Ce changement devrait permettre au pays d’économiser 500 000 barils de pétrole par jour.

Du fait de ces facteurs, la consommation globale de la Chine devrait augmenter de 300 000 barils par jour pour atteindre 16,8 millions de barils par jour (Mbj). Rappelons que malgré un développement fulgurant des énergies renouvelables, la croissance de la consommation de pétrole en Chine sur les dernières années reste rapide. En 2024, le pays devrait consommer 2,7 millions de barils par jour de plus qu’en 2019 (14,1 Mbj).

À lire aussi Nouveau record d’émissions de CO2 liées à l’énergie en 2023