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En matière de photovoltaïque, la Chine semble être prise à son propre jeu. Déterminée à dominer le marché du photovoltaïque de la tête et des épaules, elle s’est mise dans une situation de surproduction qui a entièrement déséquilibré la filière. Pour tenter d’endiguer le problème, l’Empire du Milieu vient d’annoncer visant à durcir les exigences de production industrielles des panneaux.
À partir des années 2010, la Chine a fait du photovoltaïque l’un de ses chevaux de bataille, abreuvant la filière de subventions, de la recherche fondamentale jusqu’au déploiement d’installations en passant par l’ensemble de l’appareil industriel qui y est associé. Si cette politique s’est montrée payante sur certains aspects, faisant de la Chine le principal acteur du solaire sur le plan international, elle a complètement déséquilibré la filière qui se retrouve désormais en très forte surproduction. Alors qu’on estime à 345 GW la puissance nouvellement raccordée en 2023, la Chine affichait, à la fin de l’année 2023, une capacité de production de 861 GW de panneaux par an.
Pour tenter de réguler cette situation, le pays vient d’annoncer une « révision des conditions normatives de l’industrie de la fabrication des panneaux photovoltaïques ». Grâce à cette révision, le pays espère réduire ses capacités de production en sélectionnant les technologies et les produits les plus efficaces.
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Cette révision des conditions normatives touche l’ensemble des aspects de l’industrie photovoltaïque. Elle vise à augmenter les standards de la production et ainsi stopper la production de tout produit qui ne respecterait pas ces exigences. Celles-ci concernent aussi bien les capacités d’investissement et d’endettement des entreprises que les caractéristiques intrinsèques des panneaux. Parmi les nombreux critères remis au goût du jour, on peut parler de la hausse de l’efficacité des cellules et des modules solaires en fonction de la technologie associée mais aussi du taux de dégradation qui vise à proposer des produits d’une plus grande durée de vie. L’aspect environnemental est également concerné puisque les exigences d’utilisation d’énergie ont été revues à la baisse. Enfin, l’usage de l’eau devrait être réduit. À titre d’exemple, pour la technologie du polysilicium, la Chine souhaite augmenter les exigences de recyclage de l’eau de 95% à 98%.
Pour l’heure, difficile de savoir quel sera l’impact de cette mesure sur la capacité de production annuelle mondiale. Dans le reste du monde, certains pays s’organisent pour tenter d’enrayer le quasi monopole chinois. C’est le cas aux États-Unis, mais aussi en Europe avec, en France, le projet de Gigafactory porté par l’entreprise Carbon. Malgré ces initiatives, l’écart reste tel qu’il faudra vraisemblablement plusieurs années avant qu’un équilibre soit de nouveau trouvé.
Commentaires
Solution simple : que l'état français arrête d'acheter le kWh solaire à 13 cts... mais au prix de production moyen de l'électricité soit à 7 centimes... Le subventionnement massif s'arrêtant, la production solaire aussi et les finances publiques economiseront 6 cts/ kWh produit
Le réseau électrique est européen et personne de censé ne songe à en sortir, Bardella y a renoncé pour tenter de trouver un peu de crédibilité. Le problème est alors le suivant, que faire de notre production nucléaire aux périodes ou personne n'en veut ? Un réacteur à l'arrêt coute presque aussi cher qu'en fonctionnement. EDF renouvelables est d'ailleurs un acteur important en Europe, sans ses revenus les EPR2 vont être encore plus compliqués à financer.
On a une opportunité d'acheter des panneaux de très bonne qualité pour pas cher, et pourtant l'installation plafonne.
Objectif Macron 100Gw en 2050 doit environ 3 gw par an.
Senarie EDF verte 200Gw en 2050, on est très loin des 2 ambitions.
Ou sont les responsabilités ?
On attend la gigafactory de FOS qui va produire 1 Gw un jour, mais avec quel critère.
Aujourd hui, en chine 861 Gw installes, c est l equivalent a 861 centrales nucleaires classiques de de 1 Gw ou 550 EPR de 1,5 Gw......Ca laisse perplexe ou songeur !!!
Non
1/ le facteur de charge du solaire est 6 fois inférieur
2/ le facteur de charge en plein hiver est 12 fois inférieur
3/ c'est ballot lais à l'heure de pointe en hiver, le solaire produit ZERO, ZERO
4/ c'est d'autant plus ballot que c'est la période de l'année où on cherche du courant ... solution : doubler le réseau de production avec des centrales thermiques ... l'exemple est sous nos yeux : c'est l'Allemagne... prix à payer : CO2/kWh juste huit fois supérieur à celui de la France
solution: implanter plus d'éolien qui produit bien l'hiver,
solution: mettre en service des centrales de pointe pour ne pas faire supporter cette charge à nos voisins ( nous exportons en heures creuses pour importer en heures pleines, c'est un peu idiot non ?)
Nous exportons en continu toute la journée. sauf une baisse autour de midi, et cela s'explique par la production solaire importante dans les autres pays, donc une baisse de la demande. Au vu des politiques de déploiement du solaire dans les autres pays, rien ne laisse penser que la tendance va changer, il y aura certainement toujours un besoin de base sur la journée avec un trou plus ou moins gros le midi.
D’après quelques calculs (à prendre avec beaucoup de précautions), il semblerais que, (comme vous sous-entendez) le prix de l'électricité exporté soit moins élevé que pour l'électricité importée.
Mais ce n'est pas forcément un problème et ne permet pas de spéculer sur l'avenir.
https://www.connaissancedesenergies.org/tribune-actualite-energies/apres-le-record-de-2023-quel-avenir-pour-les-exportations-francaises-delectricite#notes
Non, pas tout à fait , en prenant en compte les facteurs de charge il faut sensiblement 6 GW de photovoltaïque pour produire autant qu'un GW de nucléaire.
Cependant il est vrai que la vitesse de déploiement est impressionnante.
Il faut maintenant tenir compte aussi des déconnexions forcées pour cause de surproduction.
Et comme le photovoltaïque est intermittent, quand on veut calculer l'équivalence nucléaire/solaire, on tombe sur une division par zéro la nuit.
Les déconnections forcées se transforment actuellement rapidement en modulation, un système solaire qui produit plus que la consommation est pilotable extrêmement rapidement, et, tant qu'il est en "surproduction" répondre à toutes les exigences du réseau.
La grande majorité des centrales solaires est déjà surdimensionnée par rapport à leur connexion réseau.( ce qui les rends légèrement moins intermittentes ).
Les divers moyens de production interagissent entre eux et en particulier l'hydraulique qui est partiellement une énergie stockée, la non consommation ou la constitution de stock hydraulique pendant la journée permet de reporter cela, au moins en partie, quand le solaire ne produit pas.
Pour l instant , la chine, puisque l'on parle de la chine déconnecte prioritairement ses centrales charbon plutôt que ses centrales photovoltaïques.
On constate en Californie que les batteries commencent à jouer un rôle primordial lors des pointes de début de soirée et de début de matinée. On peut aussi constater une évolution en France dans l'utilisation de nos STEP.
l'hybridation des nouveaux projets va aussi dans ce sens , photovoltaïque flottant sur réservoirs de centrales hydrauliques, solaire éolien et batteries, batteries sur le site de centrales gaz etc...
Le darwinisme économique pratiqué en chine est brutal mais très efficace ! Les entreprises qui résisteront à l'actuelle guerre des prix et au durcissement réglementaire seront ultra performantes.
On va assister à une concentration importante de ce marché.
C'est au final une très mauvaise nouvelle pour les autres producteurs mondiaux.
Il se passe la même chose dans le monde des batteries et dans celui de l'automobile, seuls les meilleurs resteront !