Alors que les prix de l’électricité continuent de grimper et que le réchauffement climatique guette, nous cherchons tous des astuces qui permettent d’économiser de l’énergie. Mais toutes celles qu’on lit sur les réseaux sociaux sont-elles efficaces ? Nous nous sommes posé la question concernant l’isolation du ballon d’eau chaude sanitaire.
Un ballon d’eau chaude sanitaire est responsable de 10 à 40 % de la consommation d’électricité ou de gaz, selon les foyers. Ce n’est pas rien. Alors, en ces temps de crise énergétique et de prise de conscience de l’urgence climatique, de plus en plus nombreux sont ceux qui l’envisagent comme un poste sur lequel économiser. Sur les réseaux sociaux, certains montrent ainsi comment ils ont isolé leur ballon d’eau chaude, en l’entourant d’un manteau matelassé, par exemple, dans l’espoir de faire baisser leur facture d’électricité. Mais est-ce réellement intéressant ?
Pour répondre à cette question, notons d’abord que sur le fond, l’idée est loin d’être saugrenue. Car, bien sûr, les déperditions de chaleur existent. Elles pourraient même compter pour plus de 20 % de la consommation d’un ballon d’eau chaude sanitaire. Ainsi l’ADEME cite l’isolation du ballon d’eau chaude comme l’une des solutions plutôt faciles et moyennement coûteuses de faire baisser sa facture d’électricité sur le moyen terme. L’association Negawatt, quant à elle, l’inclut à sa liste de 9 gestes les plus efficaces pour éviter de gaspiller de l’électricité.
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Il faut tout de même savoir que les ballons d’eau chaude les plus performants sont déjà plutôt bien isolés. Grâce à une enveloppe thermique de qualité glissée entre la cuve et le manteau extérieur. Une enveloppe encore plus efficace lorsqu’elle est constituée d’une mousse injectée dans la cavité. De quoi éviter les trous d’air et maintenir la cuve en température. Le gain apporté par une isolation supplémentaire par l’extérieur pourrait alors n’être que très modeste.
Les ballons « premier prix » ou vieillissants, en revanche, peuvent être moins performants en la matière. La plupart se contentent d’une mince couche de polystyrène. Il est d’ailleurs facile de s’apercevoir de leur faible isolation en touchant la paroi du cumulus, souvent tiède, voire chaude. Envisager de l’isoler peut donc avoir du sens. Pour cela, on peut penser à l’enrober d’une jaquette isolante, tout en prenant soin de laisser libres les organes sensibles de l’appareil. Ou encore d’améliorer l’isolation des parois du placard dans lequel il est posé, le cas échéant.
L’autre point à considérer, c’est l’endroit dans lequel le ballon d’eau chaude sanitaire est installé. S’il est posé dans le placard d’une pièce chauffée de la maison, sa propre isolation — surtout s’il est récent et de qualité — est sans doute suffisante à éviter la plupart des déperditions de chaleur. Là encore, une isolation supplémentaire n’apportera que peu de bénéfices. En revanche, si le ballon d’eau chaude est positionné dans une pièce non chauffée, comme un garage ou une cave, voire parfois dans un cour ou sur un balcon, les pertes de calories seront forcément importantes. Plus la température de la pièce approche de la température hors gel, plus une isolation extérieure du ballon d’eau chaude — d’autant plus s’il est ancien — pourra permettre de réaliser des économies.
🪙⚡ Isoler son cumulus électrique : quel coût, quel gain ?
Si vous êtes bricoleur, vous pouvez fabriquer votre propre manteau isolant à partir de cartons, chutes de tissus et/ou vieux matelas. Cela ne vous coûtera pas grand-chose. Autrement, il existe des kits d’isolation spécifiques pour ballons d’eau chaude. Ils sont généralement vendus autour de 40 €, pour un ballon d’environ 200 litres. Mais qu’est-ce que ça rapporte ?
Au tarif actuel de l’électricité réglementé en heures creuses (0,1828 €/kWh), 40 € équivalent à 219 kWh. Selon le témoignage de personnes affirmant avoir réalisé l’isolation de leur ballon d’eau chaude, déposé sur des groupes Facebook spécialisés dans le bricolage, une réduction de consommation de l’ordre de 10 % a été observée, ce qui est très significatif. Un chauffe-eau électrique de 200 litres consommant 2 920 kWh par an (8 kWh/jour en moyenne), une baisse de 10 % équivaut à 292 kWh. Dans cette hypothèse optimiste, l’investissement est amorti en moins d’un an.
Qu’en serait-il dans le cas d’une réduction de consommation nettement plus pessimiste, de seulement 2 % ? Avec 58 kWh économisés chaque année, il faudrait attendre un peu moins de 4 ans pour rentabiliser l’opération. Ce n’est pas si long, d’autant que les hausses de prix de l’électricité ne sont pas comptabilisées dans le calcul et que l’isolation extérieure d’un cumulus ne requiert pas d’entretien.
D’autres astuces pour économiser sur son ballon d’eau chaude
Rappelons pour finir que d’autres stratégies permettent de limiter — peut-être plus efficacement — les dépenses en matière de production d’eau chaude sanitaire. Un bon dimensionnement du ballon, d’abord. Inutile d’installer un cumulus de 250 litres dans un 2-pièces par exemple. Une utilisation raisonnée de l’eau produite, également. Car chaque litre d’eau chaude consommée est autant d’eau froide qui pénètre dans le ballon, pour être chauffée de nouveau.
Et justement, le réglage de la température de chauffe — en respectant scrupuleusement les impératifs sanitaires — entre 50 et 55 °C, ni moins, ni plus. Un entretien régulier peut éviter l’entartrage, et donc l’isolation de la résistance par une couche de calcaire. De même, un positionnement à la verticale plutôt qu’à l’horizontale augmenterait l’efficacité du ballon d’eau chaude. Enfin, opter pour un ballon d’eau chaude thermodynamique permet de réduire drastiquement la consommation, puisqu’il s’agit tout simplement d’une pompe à chaleur destinée à produire de l’eau chaude sanitaire.
Bonjour, à la fin de l’article, pour faire des économies, vous parlez de la possibilité d’installer un chauffe-eau thermodynamique…. Entre le surcoût énorme par rapport à un chauffe-eau classique et le contrat d’entretien annuel à prendre, cette installation ne devient jamais rentable. Alors oui, il consomme moins d’énergie, il permet de faire descendre la note du DPE, mais ce n’est pas une source d’économie, loin de là….
Entièrement d’accord avec vous. C’est exactement pareil avec les PAC. On ne parle jamais du coût de la maintenance et des révisions annuelles qui viennent pénaliser les économies supposées réalisées.
Encore un article où l’on reste sur sa faim… Et techniquement plutôt pauvre. Essayons vite fait quelques analyses et calculs plus sérieux sur un cumulus classique. 1) La consommation totale est composée des pertes et de l’énergie nécessaire à chauffer l’eau. Les 2 sont indépendants. Les pertes sont dues uniquement à la différence de température interne/externes usuellement 65deg/20deg (soit 45deg) et ne dépendent pas de la quantité d’eau consommée. (température constante dans le cumulus, constante dehors) Les fabricants nomment cela consommation d’entretien, et pour un cumulus standard, environ 1,5kWh par jour pour 65deg dans le cumulus et 20 dehors, modèle… Lire plus »
Entièrement d’accord sur votre exposé : J’ai encadré le cumulus de 3 plaques de polyuréthane de 4 cm d’épaisseur et mis en fond, dessus et partiellement dessous 10 cm de laine de verre. Pour estimer le gain j’ai mesuré la température entre le cumulus et l’isolant et j’ai 34 degrés par rapport au 15 degrés extérieurs. Je diminue donc la puissance perdue de 1.62Kwh à 0.94Kwh soit une diminution des pertes de 0.68Kwh par jour ce qui dans mon cas de 57€ d’économie/an Le montage m’a couté 20€ donc un amortissement en 4 mois
Il manque une rubrique.
Quand chauffer l’eau ?
Si on a besoin d’eau chaude pour se laver le soir, le mieux est de chauffer le jour cela évite les déperditions.
Si vous chauffez la nuit il va se passer 12h avant l’utilisation de l’eau
Fût un temps on considérait que le tarif heure creuse d’EDF combler la perte du ballon en chauffant la nuit.
Car il n’y a rien de plus bête que de chauffer de l’eau la nuit, il n’y a pas de soleil( mais il faut utiliser l’énergie nucléaire non modulable.)
Chauffer la nuit peut être intéressant financièrement avec un tarif TEMPO, plus qu’avec le tarif HP/HC.
Chauffer la nuit permet de mieux lisser la consommation au niveau national car celle-ci est bien plus basse à ce moment là et les exports les plus élevés.
Qu’elle serait la durée d’amortissement d’un chauffe-eau thermodynamique vu que son prix est beaucoup plus élevé ?
Je ne parle pas d’un point de vue financier mais énergétique. Chauffer de l’eau avec de l’énergie disponible est une bonne chose, exemple en France avec le surplus de production du nucléaire la nuit. Mais si vous ne consommez pas l’eau chaude le cycle de perte augmente avec la température de l’eau donc les pertes sont plus importantes .D’où l’intérêt de chauffer avec l’énergie verte en journée pour moi. Maintenant le mieux est de chauffer en instantané mais cela crée un pic de consommation.
Oui, il y a un peu de pertes après l’arrête de la chauffe. Mais c’est négligeable (qqes %).
pour les productions « vertes » en journée, c’est variable, mais pas toujours suffisant : Production d’électricité | Energy-Charts
En instantané, vous avez besoin d’un abonnement assez important (et plus coûteux) car la consommation de ce type de chauffe-eau est souvent de 6 KW.
De l’énergie verte, il n’y en a pas souvent en surplus en journée et en heures pleines (surtout l’hiver) et pour un chauffe-eau instantané, vous avez besoin d’un abonement plus élevé et plus onéreux car ce hauffe-eau demande au moins 6 KW d’électricité.éCO2mix – La production d’électricité par filière | RTE (rte-france.com)
Isolé le cumulus c’est des conneries, le ballon lui est déjà isolé d’usine il y a que les tuyaux à faire isolé avec du calorifique en mousse, en aucun cas on économise de l’énergie avec une enveloppe d’isolation qui couvre le cumulus, je suis plombier depuis 33ans c’est la première fois que j’entends des bêtises comme ça !!
La vraie connerie est d’isoler les tuyaux car en augmentant leur diamètre avec un isolant, donc la surface d’échange avec l’extérieur, on ne gagne strictement rien. Comme quoi on peut avoir 33 ans de métier et être totalement incompétent…
Pour info 50 a 55° n’élimine pas la possibilité de prolifération bactérienne. La prolifération est stoppée a partir de 63° cf méthode HACCP qui est la norme d’hygiène de référence pour les établissements recevant du public, j’imagine bêtement que mon cumulus a la maison n’est guère différent de celui de mon bar, vu que ce sont les deux même !
Merci à Claude pour rappeler que si la température est trop basse, on n’élimine pas toutes les bactéries, comme les salmonelles par exemple. Pour Laplomb, qu’il installe un compteur rail din ou prise gigogne en entrée d’un chauffe eau premier prix et compare sans et avec isolation et il verra bien qu’ on gagne au moins 0,5 kWh par jour et qu’il critiquait sans avoir bien lu.