A quelques jours de l’arrêt définitif de la deuxième tranche nucléaire à Fessenheim, l’annonce de la construction dans cette commune d’une usine de granulés de bois à haut pouvoir calorifique, le « Black Pellet », apparaît comme un beau symbole de la transition énergétique. Cette innovation mise au point par la société française Européenne de Biomasse ouvre la voie à une nouvelle filière de remplacement du charbon. Ce biocombustible peut en effet alimenter les mêmes chaudières dans les centrales électriques, l’industrie ou les réseaux de chaleur.
Mis au point par Européenne de Biomasse au terme de 12 années de recherche, le HPCI® Black Pellet est un granulé de bois à haut pouvoir calorifique produit par un procédé de vapocraquage. Cette technique consiste à soumettre la matière première à une haute température et une forte pression, puis à libérer soudainement celle-ci, ce qui provoque un éclatement et une dépolymérisation des chaines moléculaires du bois et le transforme en poudre. Après granulation, le procédé donne au pellet sa couleur foncée et lui confère un très bon potentiel énergétique, plus proche du charbon que le bois brut. Le Black Pellet est aussi hydrophobe c’est-à-dire qu’il n’absorbe pas l’eau, contrairement aux pellets classiques et qu’il peut donc être stocké à l’extérieur. Selon ses concepteurs, il bénéficie d’une excellente tenue mécanique et d’une teneur limitée en poussière. Des propriétés qui lui permettent de se substituer au charbon puisqu’il peut être transporté et stocké par les mêmes chaines logistiques, manutentionné par les mêmes équipements et alimenter sans transformation les mêmes chaudières industrielles.
La reconversion des centrales au charbon est-elle possible ?
Grand émetteur de gaz à effet de serre, le charbon est encore massivement utilisé dans le monde, principalement dans des centrales électriques thermiques et des chaudières industrielles. La France en consomme 15 millions de tonnes par an, notamment dans les 4 centrales électriques au charbon encore en activité. Leur fermeture promise pendant la campagne du candidat Macron devait intervenir d’ici 2022. Mais les retards pris dans la construction du réacteur nucléaire EPR de Flamanville risque de repousser de quelques années supplémentaires l’arrêt de celle de Cordemais. Située dans l’estuaire de la Loire près de Nantes, son exploitant, EDF, souhaite la reconvertir en l’alimentant partiellement avec des résidus de bois.
A cet effet il a mis au point un nouveau combustible, dénommé Écocombust, produit aussi par vapocraquage et composé aux deux tiers de bois B[1] et à un tiers de déchets verts issus des tailles de haies, de l’élagage des arbres et des refus de compostage. Techniquement EDF pourrait alimenter ses centrales au charbon avec 100 % d’Ecocombust, mais pour des raisons économiques l’énergéticien compte mélanger ce combustible renouvelable avec 20 % de charbon.
Un projet qui n’enchante toutefois pas le gouvernement : « Utiliser du bois pour produire de l’électricité n’est pas une bonne solution car le rendement est très mauvais » estime par exemple Emmanuelle Wargon, secrétaire d’état à la transition écologique.
Que faut-il penser alors du Black Pellet ? Il est vrai que le rendement d’une centrale thermique, qu’elle soit nucléaire ou au charbon est de l’ordre de 33 %. Plus des deux tiers de l’énergie produite est donc transformée en chaleur et comme dans une centrale la production de calories est très importante, elle peut difficilement être valorisée. Cette énergie perdue se dissipe donc dans l’environnement.
Il en va tout autrement des chaudières de cogénération[2]. Leur rendement pour la production d’électricité n’est pas meilleur, mais leur taille est plus petite et les calories peuvent plus facilement être valorisées, par exemple dans un réseau de chaleur ou un processus industriel. C’est probablement le marché que vise l’Européenne de Biomasse pour son Black Pellet. En tout cas, Jean-Baptiste Marin le PDG de l’entreprise est optimiste : « Les hôpitaux, les régies municipales et les industriels français sont convaincus et nous espérons les accompagner dans leur décarbonations » déclare-t-il. « Dans l’état actuel des ressources immédiatement disponibles sur le territoire métropolitain, nous ambitionnons de fabriquer à terme jusqu’à un million de tonnes de granulés HPCI Black Pellet par an » annonce-t-il.
Une première usine en Champagne
Une première usine de fabrication de Black Pellets est déjà en construction à Pomacle-Bazancourt, près de Reims, dans la Marne. Elle devrait entrer en service avant la fin de l’année et consommera 300.000 tonnes de biomasse par an. Essentiellement des résidus locaux de bois ou de vigne collectés dans un rayon de 150 km. Il s’agira principalement de bois déclassé « qui n’intéresse que peu de monde » comme par exemple le bois mort en provenance des parcelles d’épicéa dévastées par le scolyte. « Notre objectif est de valoriser tout ce qui n’est pas utilisé aujourd’hui » explique Alexandre Charlot, le responsable de l’approvisionnement. « Nous voulons zéro déchet de bois dans la forêt et même au-delà dans toute la filière. Nous pouvons aussi récupérer les déchets issus des scieries par exemple ».
Un symbole de la transition énergétique
A Fessenheim, le réacteur n°2 de la plus ancienne centrale nucléaire de France (encore en activité), sera définitivement mis à l’arrêt ce 30 juin. Le premier avait déjà cessé d’injecter de l’électricité dans le réseau le 22 février. Une décision qui s’inscrit dans le cadre du projet gouvernemental de réduire de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans la production d’électricité du pays d’ici 2035. Pour atteindre cet objectif, 10 autres réacteurs du parc nucléaire français seront arrêtés avant cette date.
Annoncée depuis 2012 la fermeture de la centrale de Fessenheim était inéluctable. Mises en service en 1977 et conçues pour une quarantaine d’années seulement, les cuves des réacteurs ne sont ni remplaçables ni réparables. Prolonger leur utilisation revenait à rogner sur les marges de sécurité, d’autant que le site est particulièrement vulnérable à certains risques non maîtrisables, du fait de sa situation en zone sismique et inondable, en contrebas du grand canal d’Alsace.
Pour autant l’activité sur le site de s’arrêtera pas. La phase de post-exploitation et de préparation au démantèlement durera cinq ans. L’évacuation des combustibles usés devrait être effectuée d’ici à l’été 2023. Le démantèlement s’étalera sur quinze ans, au moins jusqu’à 2040.
Non loin de la centrale, la zone d’activité EcoRhéna qui s’étend sur 200 hectares au bord du Rhin est destinée à compenser les pertes d’emplois liées à l’arrêt des réacteurs. C’est là que l’Européenne de Biomasse a l’intention d’investir une centaine de millions d’euros dans sa deuxième usine de Black Pellets dont la capacité de production, encore à l’étude, devrait se situer entre 125.000 et 250.000 tonnes par an. Jusqu’à 700 emplois seront créés pour l’exploitation du site et dans la filière d’approvisionnement en bois.
A Fessenheim, l’uranium sera donc remplacé par la production d’un biocombustible : tout un symbole et une belle illustration de la transition énergétique.
[1] Bois B : déchets de bois traité, peint, vernis ou plaqué provenant de l’ameublement, des déchets de construction ou de démolition, de l’emballage (palettes), des panneaux de bois agglomérés, etc. Il ne peut pas être brûlé dans des poêles ou chaudières domestiques car les fumées peuvent contenir des composés toxiques.
[2] La cogénération est la production simultanée de deux formes d’énergie différentes dans une même centrale, généralement de l’électricité et de la chaleur.
Commentaires
Devrait arriver une autre solution de gestion du combustible plus sûre, en billes protégées..., et à plus haute température, avec un meilleur rendement ?
Cela pourrait être vrai, en bille séparées, donc sans risque d'emballement de la fusion : https://sciencepost.fr/bientot-des-centrales-nucleaires-immunisees-contre-les-catastrophes/
La science fiction arrive au galop dès que la démonstration est faite que ce qui existe mène au tombeau.
Encore une nouveauté qui fait les choux gras des chasseurs de scoops dont on n'entendra plus parler une fois que les dernières clameurs en écho à cet article se seront tues.
Eh bien on attend de pied ferme cette nouvelle usine à Fessenheim. en espérant qu'il ne s'agisse pas que d'une "promesse" mais qu'elle se construise aussi vite qu'une usine Tesla! Pour l'instant on ne voit rien venir pour remplacer les emplois perdus dans la centrale.
Intéressant de prime abord, ce procédé nécessite de l'énergie. Simple question, quelle énergie est nécessaire pour produire ce pellet ? Car le vrai souci est bien là, limiter la consommation énergétique nécessite de tout prendre en compte dans la chaîne du produit. C'est par exemple ce "détail" qui est systématiquement oublié pour la production de produits pétroliers entre l'extraction et le remplissage du véhicule.... et le vrai bilan n'est pas terrible. On trouve même des situations où il est possible de "dépenser" plus d'énergie dans le processus que ce que ce processus sera capable de délivrer in fine.... Merci pour votre réponse.
Si le but est de réduire la production de C02, une question de fonds me vient assez logiquement: pourquoi ne pas miser sur le nucléaire, au lieu d’investir dans la reconversion de centrales au charbon?
Tout simplement parce que le nucléaire fait courir à l'humanité des risques encore plus immenses que le réchauffement climatique. Les déchets radioactifs produits par les centrales resteront extrêmement dangereux pendant des centaines de milliers d'années, une durée plus grande que celle de l'humanité puisque les premiers humains sont apparus il y a 300.000 ans seulement. Or il n'y a aucune solution pour les éliminer. Croire que pendant toute cette durée ils pourront rester sagement stockés à l'abri des terroristes, dictateurs fous et va-t-en guerre de toutes sortes que l'humanité a produit de tout temps, relève d'une immense naïveté et je dirais même d'une bêtise criminelle. Nous léguons donc aux générations futures un fardeau qu'ils devront gérer et protéger pendant des centaines de milliers d'années. Pouvez-vous imaginer les coûts astronomiques que cela représente ? Pouvez-vous imaginer ce que les générations futures penseront de nous, nous qui savons pertinemment tout cela et qui avons les technologies renouvelables pour leur éviter ces risques immenses ...
Ceci relève du dogmatisme. Le nucléaire plus dangereux que le réchauffement climatique ? L’accident nucléaire de Tchernobyl (le seul ayant provoqué des décès) a fait bien moins de morts que l’hydroélectricité avec la rupture de plusieurs barrages pour une production électrique supérieure. L’hydro est pourtant vue (avec raison) comme une très bonne solution contre le danger numéro un : le réchauffement climatique. Combien de morts, de guerres, de famines, de sécheresses, d’inondations, de cyclones dus aux changements climatiques ? Tchernobyl fut une catastrophe, une très mauvaise carte de visite pour le nucléaire, mais même en l’incluant dans le bilan électronucléaire (ce qui se discute, vu la façon dont les Soviétiques ont conçu et exploité le RBMK et qui n’a plus rien à voir avec les contraintes sécuritaires de l’EPR, par exemple), le bilan du nucléaire est objectivement très positif : grosse production d’électricité à un coût compétitif et profitable pour l’économie française, très peu de morts (aucun en France), très peu de déchets, très peu de GES, faible emprise au sol, peu d’utilisation de matières premières, et une potentialité énorme quant à la maîtrise future de l’énergie. Vous vous réjouissez de la fermeture de Fessenheim, une installation qui, contrairement aux poncifs Greenpeaciens que vous reprenez, avait obtenu son visa par l’ASN et n’était donc pas obsolète, et vous applaudissez à son remplacement par une production de granules de bois (dont on aimerait connaître l’ACV) comme symbole de la transition énergétique… Combien de GES par granule ? Combien de granules fortement émettrices de GES pour remplacer les 2 GW de Fessenheim ?
La transition énergétique doit être une transition vers une énergie décarbonée, le seul et unique objectif à atteindre si l’on veut inverser l’énorme risque posé par les changements climatiques. L’éolien et les ENR font peut-être partie de la solution (vous voyez, je ne suis pas dogmatique, d’ailleurs 100% de mon électricité provient des ENR), mais le nucléaire aussi. L’ADEME indique environ 15 g de CO2/kWh pour l’éolien et 6 pour le nucléaire (et 55 g pour le solaire !). Lorsque vous affirmez que le nucléaire est dépassé, parce que visiblement il vous effraie, vous prenez une position émotive qui ne correspond pas à la réalité. La peur n’évite pas le danger et, en l’occurrence, le danger n’est pas là où vous prétendez qu’il se trouve.
Et puis, outre la problématique des déchets, les nouvelles centrales nucléaires sont beaucoup trop coûteuses et leur construction trop longue (plus de 10 ans). Ceci est bien expliqué dans cet article : https://www.revolution-energetique.com/trop-cher-et-trop-lent-le-nucleaire-ne-sauvera-pas-le-climat/
Diminuer notre dépendance au nucléaire est une bonne chose.cela commence par la sobriété et la relocalisation énergétique. Quel est le coût energie de la fabrication de ces pellets ?
Peut-être feront-ils partie de la solution mais je crois quil faut en rassembler des données pour l'affirmer et en tout cas, si c'est le casn ils n'en representerons qu'une petite part à mon avis
En aucun cas le fait de diminuer le nucléaire est une bonne chose. Si le véritable but c'est de diminuer les GES alors le nucléaire est la solution, pas le problème. Sans compter que le EROI de ces black pellet doit être catastrophique vu la quantité d'énergie nécessaire pour la vapocraquage. Ça peut faire jolie sur une affiche de campagne d'un maire écologiste, mais ce n'est absolument pas une solution d'avenir que de brûler du bois pour produire de l'électricité.
Le nucléaire n'est non seulement pas la bonne solution, mais ce n'est même pas une solution. Transformer la matière de la Terre en énergie conduit inéluctablement à un cul de sac. Et en particulier l'uranium qui ne pourra en aucun cas se reconstituer à quelque échéance que ce soit, contrairement aux autres "non renouvelables" comme le charbon et le pétrole pour qui ce n'est qu'une question de temps.
Mais surtout ce que l'on prend à la Terre a inéluctablement une fin. Je ne sais pas à quelle échéance vous imaginez la fin de notre espèce, mais celle de l'uranium est de l'ordre du siècle, si…. et seulement si nous continuons à puiser au rythme actuel dans les réserves accessibles connues (et l'on en découvre de moins en moins de nouvelle. L'uranium est un métal lourd enfoui profondément et de moins en moins accessible, de plus en plus cher). En essayant de vendre notre triste technologie EPR à droite et à gauche dans le monde on peut sans doute imaginer que les pronucléaires crieront "victoire !" à chaque contrat signé.... tout en se tirant une balle dans le pieds car plus ils convaincront, plus ils seront nombreux à se partager les réserves et plus l'échéance se rapprochera.
Dans tous les cas, plus ou moins tôt (ou tard) il faudra se tourner vers des sources d'énergie qui ne volent rien à la Terre…. pourquoi trainer les pieds puisque nous savons faire aujourd'hui ? Pour finalement le faire un jour prochain, l'épée dans le dos et sans plus aucune roue de secours ?
votre raisonnement tient dans le contexte actuel qui risque de durer le temps que cela sera possible. En revanche il est tout à fait possible de multiplier entre 10 et 100 la capacité énergétique de l'uranium naturel, c'est en utilisant la surgénération. Cette technique maîtrisée par la France a été abandonnée sur l'autel de l'écologie anti-nucléaire (la fermeture de Superphénix a servi à avoir l'apport de 7 députés verts pour avoir une majorité à l'assemblée sous Jospin), c'est un choix, et un gâchis, que je ne partage pas. L'autre attrait de cette technologie était d'avoir un rendement bien supérieur, 44% pour Phénix, 40% pour Superphénix, loin devant les 30% des centrales nucléaires "classiques" et mieux que les 35-38% des meilleures centrales au charbon. Ceci dit, des choix ont été faits, il faudra les assumer, comme tous les choix énergétiques. Ce qui est aujourd'hui regrettable c'est de donner les arguments de lutte contre les GES pour fermer des centrales qui n'en produisent pas en exploitation et qui fonctionnent en continu, et de s'appuyer sur des installations intermittentes de faible durée de vie pour faire croire que çà va résoudre notre boulimie électrique. La meilleure énergie est celle qu'on ne dépense pas....
Désolé mais il n'est pas TOUT A FAIT POSSIBLE de multiplier les pains, cela reste d'autant plus problématique que les expériences basé sur l'exploitation des neutron rapides se succèdent depuis 1961 avec Rachel, puis Prospero, puis Caliban, les Phenix et les super...et autres Rapsodie et Masurca. Tous les essais possibles ont été fait par tous les moyens donc aucun n'a donner entièrement satisfaction, le problème est bien trop compliqué et aujourd'hui c'est le dernier abandon en date par le CEA et non sur décision politique qui témoigne seulement qu'il fallait encore bien trop monter la mise pour pouvoir continuer les expérimentations, et si une décision politique a joué c'est à ce point précis : Stop ça dure depuis trop longtemps vos tentatives de régénération coûtent trop cher et la cible trop loin, trop imprécise, trop hasardeuse.
Mon cher Lecactus, la recherche scientifique ne s'écrit ni dans Science et vie ni dans Science et avenir mais dans Nature, ou Sciences, ou encore A&A mais ceux là vous ne les lisez pas.
L'uranium 235 que nous utilisons actuellement représente 0,7% du minerai d'uranium et donc 70 ans de stock au rythme actuel de consommation.
L'uranium 238, que nous utiliserons dans les centrales de 4ème génération représente 99,3% du minerai d'uranium, ce qui nous laisse 2000 ans de stock devant nous. D'ici là on pourra aussi utiliser le thorium et la fusion de l'hydrogène; bref pas de pénurie en vue pour la filière nucléaire.
Rom1, rien que pour vous permettre d'affuter vos neurones sur un problème Oh combien plus simple que celui que vous croyez être en mesure de résoudre dans le message traitant du rapport des différents isotopes de l'uranium que vous croyez bien connaitre (Tien à ce propos, savez vous qu'il existe plus de 26 isotopes différents dont aucun n'est stable ?), je vous en propose un de petite envergure. Il ne s'agit que d'un problème de CM2 que vous allez démonter en deux temps trois mouvement n'est-ce pas ?
Les données du problème :
Nucléaire :
Cout EPR : 12,4 G€ Délai de réalisation 2007 à 2021 : 14 ans
Puissance de production théorique 1,6 GW Facteur de charge 75% (mais même à 100% sans maintenance ni rechargement d’uranium ni incidents…. Ça ne fera pas le poids. Noter que le facteur de charge du parc existant n’a été en 2019 que de 68%) Puissance réelle : 1,2 GW
Production annuelle : 10,5 TWh
Parc éolien :
Coût d’une éolienne de 2 MW : 1 M€ Facteur de charge moyen France de l’éolien : 25%
On peut donc construire plus de 10 000 éoliennes avec ce que coûte (a déjà couté sans produire) l’EPR de Flamanville. Puissance théorique 20 GW, puissance réelle 5 GW
Production annuelle : 43,8 TWh soit 4 fois plus que le nucléaire de l’EPR
Ajoutez à cela que le parc peut produire au bout de 2 ans seulement, car moins de deux ans suffisent pour construire une éolienne et la raccorder. Aujourd’hui l’étape la plus longue de la construction d’une éolienne est représentée par les délais imposés par les recours juridiques systématiques.
Le coût du MWh solaire ayant rejoint celui de l’éolien depuis 2018 le résultat est le même pour le solaire
Il faut estimer le coût du stockage si tant est qu’il faille stocker car le stockage est un fantasme inventé par le nucléaire, qui ne sachant pas quoi faire de son électricité la nuit, la stocke sous forme de chaleur la nuit dans les millions de m3 d’eau sanitaire. Il suffit par ailleurs de consulter systématiquement les courbes fournies par RTE pour voir que part vent fort l’éolien (bien qu’encore très mal réparti en France) la production est jusqu’à 5 fois celle du vent moyen au niveau duquel il « faudra » équipé le parc pour qu’il fournisse le besoin dans le mixe qui lui aura été assigné. En conséquence par vent fort il y aura une puissance colossale à stocker avec cette électricité quasi gratuite ce qui rendra probablement intéressant le stockage H2 malgré la piètre conversion E->H2->E de 40%. Ajoutez-y que dans les ENR le biogaz est dans un état stocké dès sa production et son potentiel, peu développé en France (1,8 % du mixe électrique) qui l’est 5 fois plus en Allemagne, permettrait d’alimenter exclusivement par ce moyen le pays par temps calme et couvert anticyclonique durant 3 mois au moins chaque année avec la méthanisation des simples déchets agricoles. Actuellement l’Allemagne dont le biogaz représente déjà 8,4% du mixe électrique peut assurer son besoin électrique à 100% par cette source 1 mois par an. N’oubliez pas non plus les ENR constants ou presque, avec les solutions marémotrices, les hydroliennes, les houliennes, et n’oubliez pas non plus l’hydraulique de barrage qui marche déjà fort bien….. autant de solutions qui rendent ridicule l’insistance des nucléocrate sur le caractère intermittent lui aussi ridicule puisqu’il s’agit de variabilité et pas d’intermittence qui est le « tout ou rien » présenté aussi de façon toute aussi ridicule comme aléatoire, avec une météo datant de l’âge de la hache de pierre, peut-être, mais plus aujourd’hui. Il y a beau temps que l’on sait ce que le vent attendu demain va produire, et où (façade maritime Nord, Ouest, Sud ? Et dans l’intérieure même chose). La même météo va aussi nous donner la couverture nuageuse et…. Il est temps de revenir au XXI e siècle au lieu de bétonner sur le XXe qui a bien fait son boulot, merci, au revoir.
Résolution de votre problème de CM2:
L'EPR est une tête de série qui a rencontré des soucis de fabrication et des retards comme toute tête de série et a donc entraîné un important surcoût. Le coût réel réévalué d'un EPR de 1,6 GW est de 7,5 Mds €. Durée de vie = 60 ans. Production annuelle, facteur de charge compris = 10,5 TWh.
Selon l'ADEME, le coût d'une éolienne de 2 MW est de 3 M€, et sa durée de vie est de 20 ans. Avec 7,5 Mds € vous pouvez acheter 2500 éoliennes de 2 MW, soit une production annuelle, facteur de charge compris, de 10,95 TWh.
Pour l'instant les chiffres de production sont quasiment égaux, mais il ne faut pas oublier la durée de vie (20 ans pour l'éolien au lieu de 60 ans pour la centrale nucléaire), donc vous multipliez le prix par 3. Et cerise sur le gâteau vous rajoutez les capacités de stockage, que ce soit de l'hydrogène sous pression ou des batteries au lithium, et vous multipliez encore le prix par 3.
Résultat, à production identique, l'éolien coûte 9 fois plus cher que le nucléaire. Et pour l'instant on n'a même pas encore abordé le fait d'avoir 2500 éoliennes qui viennent gâcher le paysage, qui brouillent le signal de la TV et de la radio, qui tuent des oiseaux, etc....
Et on ne parle là que de 2500 éoliennes pour remplacer 1 centrale nucléaire. Pour remplacer l'intégralité du parc nucléaire français il faudrait 86000 éoliennes !
Je ne n'aborderais même pas le sujet de l'énergie marémotrice ou houlienne, tellement la production est insignifiante.
Donc aucune démonstration de l’incohérence de ma démonstration de CM2… mais un chapelet de prétexte fallacieux pour justifier qu’elle n’est pas démontrée
1) l’EPR de Flamanville n’a rien d’une tête de série c’est un des 6 exemplaires contemporains d’EPR qui sont tous des bides comme le seront les suivants. Le plus ancien, Olkiluoto, que l’on pourrait avec beaucoup de bonne volonté considérer comme la tête de série est en construction depuis 2005, soit depuis 16 ans et ne fonctionne toujours pas. En revanche devant démarrer en 2009 on doit déjà plus de 10 ans d’indemnités de retard à la Finlande, des centaines de millions d’euros en négociation actuellement. Les deux d’Hinkley Points à peine commencés EDF avoue déjà au moins un an de retard et entre 1 et 2 milliards de £ de dépassement de budget…. On peut déjà commencer à provisionner les indemnités de retard. Même les deux chinois présentés comme des réussites sont des bides avec un doublement du temps de construction et un dépassement budgétaire de 60%.
2) Il fallait être idiot ou malhonnête pour prétendre construire des EPR en 5 ans sachant que les N4 construits en dernier, donc les plus modernes mais plus simples qu’un EPR ont été construits en 9 ans pour le plus rapide et en 12 pour le plus long. Donc votre tête de série elle durera systématiquement entre 12 et 15 ans et tous ceux qui suivront (j’espère qu’il n’y en aura plus, car ils vont être notre ruine) seront des têtes de série à 12/15 ans. Quand on veut discuter avec des grandes personnes on s’informe au lieu de faire le fière à bras qui va tout casser.
3) La durée de vie de 60 ans pour un EPR reste à prouver et comme les réacteurs actuels qui subissent des contraintes de température et pression moins importantes présentent des dysfonctionnement les mettant hors d’usage à tout juste 40 ans (voir les deux réacteurs de Flamanville dont un arrêté depuis février 2019 et l’autre depuis septembre 2019…. M’expliquer que tout cela est normal et qu’ils se portent bien)
4) Selon l’ADEME la durée de vie d’une éolienne était annoncée comme étant de 20 ans en 2016 mais déjà à l’époque les premières éoliennes avaient déjà plus de 20 ans. Le plus ancien parc éolien français a été connecté au réseau en 1991 à Port-la–Nouvelle dans l’Aude et démonté en décembre 2019 au profit de nouvelles turbines plus performantes. Par ailleurs la plus ancienne éolienne de production d’électricité à déjà plus de 40 ans à ce jour et fonctionne toujours sans aucun problème. Une éolienne peut donc fonctionner plus de 40 ans et ne se démode qu’en raison du progrès accompli dans les turbines durant ce temps. A nouveau quand on veut discuter avec les grandes personnes on s’informe de l’actualité.
5) Le cout d’une éolienne connexion au réseau compris était de 2,6 M€ en 2013 mais le coût de l’éolien a été divisé par 2,8 durant cette période pour l’éolien terrestre soit sensiblement mais pas tout à fait 1 M€ en 2020.
Donc tous vos calculs sont faux et vous n’avez donc pas pu contester ma démonstration même en truquant les chiffres. Quand on veut discuter avec des grandes personnes il ne faut pas faire le gamin prendre tous les chiffres qui trainent sans vérifier leur actualité et sans inventer ceux qui n’existent pas comme la durée de vie d’un réacteur qui ne fonctionne pas encore et qui a besoin d’un horizon de 10 à 15 ans pour commencer à produire. Vous n’êtes qu’un gamin qui veut avoir raison face aux réalités quitte à payer 4 fois plus cher.
Vous persistez dans votre idéologie tout en abusant de votre condescendance par rapport à mon âge, que vous ne connaissez pas d'ailleurs. La "grande personne" que vous êtes s'est-elle renseigné sur la plus vieille centrale nucléaire du monde qui tourne depuis 51 ans et qui en plus est à cogénération ?
Mais apparemment vous n'appliquez pas à vous-même ce que vous préconisez aux autres, dans le dernier rapport de l'ADEME, qui date du 28 JANVIER 2020, il est bien précisé que la durée de vie d'une éolienne est de 25 ans et que son coût est bien de 1500 € / KWc.
Et je précise encore une fois puisque vous esquivez systématiquement le sujet: ça ne prends pas en compte le coût du stockage !
L'EPR à 4 milliards d'euros devenus 12,5 milliards et toujours inopérante ce n'est pas mon idéologie c'est une réalité, comme les autres EPR. Indépendamment d'un arrêt de 3 années durant lequel il n'a pas eu trop de raisons de fatiguer ce réacteur ancien est loin de subir les contraintes de pression et température des réacteurs à eau pressurisée du type EPR, eux même bien supérieurs aux autres réacteurs français à eau pressurisée. De plus il s'agit d'un seul exemplaire au mode de cet âge alors que quoi qu'en dise l'ADEME (que je n'irai même pas vérifié puisque j'ai mieux à disposition à 25 km de chez moi) le plus ancien parce éolien de France constitué de 5 éoliennes à Port la Nouvelle dans l'Aude a été connecté au réseau en 1991 et a commencé à être démonté en décembre pour être remplacé par des turbines bien plus performantes et qui tireront 2 fois et demi mieux parti du site avec une éolienne de moins, soit 4. Et si vous appuyez vos raisonnements sur les cas d'exception uniques la plus vieille éolienne du monde au Danemark fourni le village voisin en électricité depuis 40 ans, et il n'est pas question de la remplacer ou de l'arréter pour une raison quelconque. Pour revenir sur le rapport de l'ADFEME dont vous parlez il s'agit d'un copier/coller du même rapport de 2013 que vous trouverez avec la même facilité.
Je élude pas le stockage qui est un problème qui ne se pose pas. Pourquoi voulez vous stoker ? Pour fournir lorsqu'il n'y a ni vent ni Soleil ? Mais c'est un fantasme de nucléocrate ça. Il n'y a rien a stocker il y a des ENR qui sont permanents, comme le biogaz qui peuvent tout aussi bien fournir l'appoint en cas de faiblesse du vent ou Soleil.
Les Allemands qui l'on bien compris produisent 8,4% de leur mix électrique dans des centrales fonctionnant au biogaz. Vous comprenez ce que cela veut dire 8,4 % ? C'est un mois complet par an de déficience total de vent sans le moindre souffle d'air et la nuit noir pendant un mois complet ! Pourquoi voulez vous stoker pour les mauvais jours ? Ce serait un gaspillage éhonté.
Ce n'est qu'une question de temps mais le nucléaire disparaitra pour raison économique, pour le cas où vous n'auriez pas bien vu je vous le remets :
Les données du problème :
Nucléaire :
Cout EPR : 12,4 G€ Délai de réalisation 2007 à 2021 : 14 ans
Puissance de production théorique 1,6 GW Facteur de charge 75% (mais même à 100% sans maintenance ni rechargement d’uranium ni incidents…. Ça ne fera pas le poids. Noter que le facteur de charge du parc existant n’a été en 2019 que de 68%) Puissance réelle : 1,2 GW
Production annuelle : 10,5 TWh
Parc éolien :
Coût d’une éolienne de 2 MW : 1 M€ Facteur de charge moyen France de l’éolien : 25%
On peut donc construire plus de 10 000 éoliennes avec ce que coûte (a déjà couté sans produire) l’EPR de Flamanville. Puissance théorique 20 GW, puissance réelle 5 GW
Production annuelle : 43,8 TWh soit 4 fois plus que le nucléaire de l’EPR
Ajoutez à cela que le parc peut produire au bout de 2 ans seulement, car moins de deux ans suffisent pour construire une éolienne et la raccorder. Aujourd’hui l’étape la plus longue de la construction d’une éolienne est représentée par les délais imposés par les recours juridiques systématiques.
Le coût du MWh solaire ayant rejoint celui de l’éolien depuis 2018 le résultat est le même pour le solaire
Il faut estimer le coût du stockage si tant est qu’il faille stocker car le stockage est un fantasme inventé par le nucléaire, qui ne sachant pas quoi faire de son électricité la nuit, la stocke sous forme de chaleur la nuit dans les millions de m3 d’eau sanitaire. Il suffit par ailleurs de consulter systématiquement les courbes fournies par RTE pour voir que part vent fort l’éolien (bien qu’encore très mal réparti en France) la production est jusqu’à 5 fois celle du vent moyen au niveau duquel il « faudra » équipé le parc pour qu’il fournisse le besoin dans le mixe qui lui aura été assigné. En conséquence par vent fort il y aura une puissance colossale à stocker avec cette électricité quasi gratuite ce qui rendra probablement intéressant le stockage H2 malgré la piètre conversion E->H2->E de 40%. Ajoutez-y que dans les ENR le biogaz est dans un état stocké dès sa production et son potentiel, peu développé en France (1,8 % du mixe électrique) qui l’est 5 fois plus en Allemagne, permettrait d’alimenter exclusivement par ce moyen le pays par temps calme et couvert anticyclonique durant 3 mois au moins chaque année avec la méthanisation des simples déchets agricoles. Actuellement l’Allemagne dont le biogaz représente déjà 8,4% du mixe électrique peut assurer son besoin électrique à 100% par cette source 1 mois par an. N’oubliez pas non plus les ENR constants ou presque, avec les solutions marémotrices, les hydroliennes, les houliennes, et n’oubliez pas non plus l’hydraulique de barrage qui marche déjà fort bien….. autant de solutions qui rendent ridicule l’insistance des nucléocrates sur le caractère intermittent lui aussi ridicule puisqu’il s’agit de variabilité et pas d’intermittence qui est le « tout ou rien » présenté aussi de façon toute aussi ridicule comme aléatoire, avec une météo datant de l’âge de la hache de pierre, peut-être, mais plus aujourd’hui. Il y a beau temps que l’on sait ce que le vent attendu demain va produire, et où (façade maritime Nord, Ouest, Sud ? Et dans l’intérieure même chose). La même météo va aussi nous donner la couverture nuageuse et…. Il est temps de revenir au XXI e siècle au lieu de bétonner sur le XXe qui a bien fait son boulot, merci, au revoir.
Non je ne connais pas votre âge mais ce que je sais c'est que vous réagissez comme un gamin vous précipitant sur du n'importe quoi du moment que ça conteste mes arguments, que ça ait un rapport ou non, que ce soit vrai ou pas vous vous en fichez…. du moment que ça prétend le contraire. Que contrôlez vous vous même ? Quels sont vos compétences dans ce domaine , Quels sont vos moyens ? Depuis combien de temps étudiez vous ce dossier ? Moi ça fait plus de 10 ans et l'investigation scientifique c'est mon métier depuis plus de 50 ans
Rom1 vous êtes un grand naïf. Dans les différents isotopes de l'uranium il n'y a pas que le 235 et le 238 et même ne serait--ce que pour le 238 pour lequel il a déjà été fait des tentatives décevantes, c'est comme pour le thorium, ce n'est pas du tout la même filière. Comme pour la fusion c'est encore complètement différent et rien ne prouve aujourd'hui que ce sera économiquement possible.
Alors aujourd'hui la seule solution connue et sans limite de disponibilité tout en étant de plus, la plus économique, ce sont les ENR, dans l'evantail de leur possibilité.
Seriez-vous maso ?
Après les fiascos du Superphénix et de l'EPR français, je ne crois pas non plus au nucléaire de 4e génération. Le nucléaire est une énergie du passé, une technologie trop compliquée et de plus en plus chère. L'avenir n'est plus aux grandes centrales exploitées par des multinationales mais aux appareils de production d'énergie renouvelable décentralisés, gérés par les citoyens et interconnectés. Ces énergies renouvelables non polluantes sont de plus en plus performantes et de moins en moins chères. Le nucléaire ne pourra plus jamais les concurrencer. Quant à la fusion, mon professeur de physique, à l'université, travaillait déjà sur le sujet il y a cinquante ans, dans les années 70, en partenariat avec des scientifiques russes. Il nous promettait cette énergie pour dans 50 ans, c'est-à-dire aujourd'hui. Mais aujourd'hui on n'a pas beaucoup avancé et on nous la promet toujours pour dans 50 ans. Les défis technologiques à résoudre sont toujours immenses et je ne crois pas du tout à la possibilité de créer un jour un soleil sur terre, puisque c'est bien de cela qu'il s'agit. Cette énergie serait de toute façon trop chère, trop centralisée et même si elle pourrait être exploitée vers 2070, ce serait beaucoup trop tard pour sauver le climat.
Superphénix est avant tout un fiasco politique et le résultat de l'acharnement historique de Greenpeace contre toute forme de nucléaire. L'EPR est une tête de série et démontre simplement la difficulté à construire un réacteur nucléaire après 20 ans d'inactivité dans ce domaine (les chinois n'ont pas eu le même problème pour construire l'EPR). Le nucléaire de 4ème génération est prêt à fonctionner, le projet ASTRID a été arrête encore une fois par décision politique.
Le nucléaire une énergie du passé ? Que dire de l'éolien que l'on utilise sur des moulins à vent depuis 1400 ans ....
Et puis "non polluante" il faut le dire rapidement, car entre la quantité colossal de matériaux nécessaire à la construction de dizaines de milliers d'éoliennes, plus la pollution visuel, plus la pollution sonore, auquel on rajoute la capacité de stockage gigantesque nécessaire pour pallier à l'intermittence du vent, on ne peut pas vraiment dire que cela soit "propre".
Quant au prix de l'énergie, ce n'est pas et ne sera jamais un problème. L'argent est créée ex-nihilo par l'Homme depuis 1973 et comme l'énergie régit 100% de nos vies et de notre économie ce n'est clairement pas le facteur limitant; par contre les matières premières nécessaire à la mise en place d'un système énergétique 100% renouvelable ça c'est un vrai problème.
Concernant la durée de développement de la fusion nucléaire, effectivement ce n'est pas si évident de recréer un soleil sur Terre, mais qui pourrait blâmer la "lenteur" d'une telle avancée technologique. Combien de temps a-t-il fallu à l'Homme pour arriver à voler ? Rêve qui semblait impossible pendant des milliers d'années !