Une entreprise toulousaine a conçu une « batterie thermique mobile » qui permet de récupérer la chaleur perdue produite par le secteur industriel pour la redistribuer ensuite à d’autres sites de consommation.
L’entreprise Water Horizon s’est donnée pour mission de récupérer la chaleur perdue, appelée « chaleur fatale », émise par des sites industriels, pour la redistribuer dans des lieux de consommation sous forme d’énergie renouvelable.
En effet, dans les usines, de nombreux processus produisent de la chaleur qu’il n’est pas possible d’utiliser sur place et qui est donc rejetée dans l’environnement.
À l’heure actuelle, si la chaleur rejetée est supérieure à 300 °C, elle peut être utilisée pour produire de l’électricité. En dessous de cette température, elle peut alimenter des réseaux de chaleur. Problème : quand aucun réseau de ce type n’existe à proximité immédiate, cette chaleur se perd dans l’environnement, sans pouvoir être valorisée.
À lire aussi Strasbourg : une aciérie allemande fournira de la chaleur au réseau de chauffage urbainStockage de la chaleur sous forme chimique
C’est à ce niveau que l’innovation de Water Horizon intervient en récupérant cette énergie, « sans aucune déperdition », pour la stocker sous forme chimique dans des « batteries thermiques ». Celles-ci sont conduites sur des camions jusqu’à différents lieux de consommation, situés jusqu’à 50 km à la ronde pour produire de la chaleur ou du froid, en fonction des besoins.
Comment cela fonctionne concrètement ? Du sel hygroscopique absorbe la vapeur d’eau contenue dans l’air chaud capté, pour produire une solution saline liquide. Cette solution est ensuite transportée sur les sites de consommation où il suffit de provoquer une évaporation pour obtenir du froid, où une condensation pour restituer de la chaleur.
Selon l’entreprise, sa solution permet d’éviter jusqu’à 95 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à une production d’une quantité équivalente d’énergie carbonée.
À lire aussi Un taux d’autoconsommation proche de 100% grâce à une batterie à stockage thermiqueUne levée de fonds de 5 millions d’euros
Fondée en 2017, la start-up Water Horizon a remporté, en 2020, le Trophée de l’Énergie positive par l’intermédiaire de son CEO Jean-Emmanuel Faure.
Son innovation a été soutenue par la région Occitanie et BPI France. Un contrat de partenariat a également été conclu avec Dalkia pour permettre d’industrialiser le projet.
En mars 2022, la société a réalisé une levée de fonds de 5 millions d’euros grâce au programme « Territoire d’innovation » qui va lui permettre de poursuivre le développement de sa batterie thermique.
À lire aussi La poudre de fer sera-t-elle l’énergie du futur? Jeff Bezos et Bill Gates en sont persuadés À lire aussi Siemens Gamesa stocke l’énergie éolienne dans des roches volcaniques
« Selon l’entreprise, sa solution permet d’éviter jusqu’à 95 % des émissions de gaz à effet de serre par rapport à une production d’une quantité équivalente d’énergie carbonée. » D’après une étude fait par les laboratoires Pfizer ?! Si la chaleur est perdue, autant essayer de la récupérer même avec un rendement faible. L’objectif est seulement de se placer au dessus de 0. Pour transformer de la chaleur en électricité, on obtient difficilement un rendement supérieur à 50 % et cela peut compenser, au bout d’un certain temps, les investissements (prix du camion + prix de la batterie + prix des installations +… Lire plus »
Je reste dubitatif sur cette tentative de récupération de ce qui est pour l’instent assimilable à un déchet dont on se débarrasse dans l’atmosphère, pour lui donner une utilité. Je demande à voir avant d’applaudir.
Dubitatif également, surtout que la collecte se fait avec des camions au mazout. Il faut voir le bilan complet de la solution.
La livraison de la chaleur pourrait très bien se faire par des camions électriques. Quant au bilan de l’opération il est mentionné dans l’article : la société annonce une réduction des émissions de 95% par rapport à une production carbonée de la chaleur. Cela voudrait donc dire que les pertes par transport se réduirait à moins de 5% de l’énergie transportée. Les distances sont d’ailleurs assez courtes puisque la société se limite à un rayon de 50 km.
Effectivement si le rayon d’action se limite à 50km, c’est jouable en camion électrique.