Hydrogène vert : l’Europe n’est pas sur les rails pour atteindre ses objectifs


Hydrogène vert : l’Europe n’est pas sur les rails pour atteindre ses objectifs

Une unité de production industrielle d'hydrogène vert à Grenoble

Dans une étude rendue publique récemment, le bureau de conseil Delta-EE révèle qu’aujourd’hui en Europe, le marché de l’hydrogène vert est encore embryonnaire malgré les aides européennes faramineuses et les importants fonds publics consacrés à son développement. Si  les activités autour de l’hydrogène vert se sont multipliées ces dernières années dans l’Union, c’est « loin d’être suffisant pour atteindre les objectifs », rapportent les experts qui précisent que le marché est encore totalement dépendant des fonds publics.

L’hydrogène vert sera-t-il la recette miracle qui sauvera notre climat ? L’Europe et dans son sillage plusieurs gouvernements, semblent y croire. L’un après l’autre, ils ont élaboré des plans agrémentés de plantureux subsides pour développer la filière. Pourtant force est de constater qu’aujourd’hui « le bilan est mitigé », déclare Arthur Jouannic, directeur du bureau français de Delta-EE, un cabinet de conseil spécialisé dans la transition énergétique. « On peut se réjouir de la croissance rapide de cette technologie clé pour atteindre les objectifs de zéro émission carbone. Mais on est encore très loin des objectifs nationaux et européens extrêmement ambitieux qui ont été fixés », nous confie-t-il.
D’après Delta-EE, le marché européen de l’hydrogène vert atteindra les 2,7 GW d’ici 2025. C’est près de 50 fois les capacités de production créées ces dernières années ! Mais bien que cette croissance soit spectaculaire, c’est néanmoins « loin d’être suffisant pour atteindre les objectifs de l’Union Européenne, fixés à 6 GW en 2024 ».

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Etat des lieux

Les analystes ont dénombré 67 projets opérationnels de production d’hydrogène vert avec des électrolyseurs dans 13 pays au total. Ainsi, l’Europe peut produire 56 MW, soit environ 4 700 tonnes d’hydrogène vert par an. La moitié de cette production est consommée par l’industrie des transports et environ un tiers est utilisé pour décarboniser des applications industrielles, telles que le raffinage pétrochimique.
Aujourd’hui, l’Allemagne est le leader européen en matière d’hydrogène. Le pays assure près de la moitié de la production de l’UE, tandis qu’aucun autre n’atteint une capacité de 10 MW.

Toutefois, le secteur est en pleine expansion. Des projets de grande envergure sont prévus cette année notamment en Espagne, aux Pays Bas et au Danemark et vont permettre d’atteindre les 10 MW d’ici 2022 et 100 MW en 2025.
Pour porter cette croissance, les principaux fabricants d’électrolyseurs, comme Nel Hydrogen, ITM Power, Cummins et McPhy, construisent tous de nouvelles usines capables de produire des centaines de MW, voire de GW par an, précisent les experts.

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Un marché totalement dépendant des fonds publics

« Aujourd’hui, le marché de l’hydrogène vert est embryonnaire », indique néanmoins Delta-EE en conclusion de son rapport. « Les projets en cours sont presque entièrement financés par l’UE ou par des fonds nationaux et les parties prenantes ciblent les secteurs d’utilisation où les aides publiques sont les plus élevées. A ce stade, le marché est totalement dépendant des énormes capitaux mis à disposition par le Green Deal européen et par les diverses stratégies nationales en matière d’hydrogène ».

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