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Quatre pays d’Afrique du Nord, l’Égypte, la Mauritanie, le Maroc et l’Algérie, enregistrent de grandes avancées dans la production et l’exportation de l’hydrogène vert. Toutefois, ces avancées risquent d’être hypothéquées par des difficultés à surmonter en matière d’expertise et de financements.
Le monde compte sur l’Afrique pour résoudre sa crise énergétique, grâce à ses ressources naturelles intarissables. Ce qui le qualifie pour être un centre majeur de production et d’exportation d’hydrogène vert. D’ailleurs, un rapport de l’Agence internationale de l’énergie, publié en juillet 2022, prédit que la capacité de production du continent atteindrait cinq milliards de tonnes par an. Avec un coût estimé à moins de deux dollars par kilogramme d’hydrogène, contre environ huit euros en Europe.
Quatre pays africains attirent l’attention sur leurs capacités de production respectives. Ils s’illustrent par des projets aussi prometteurs qu’ambitieux, mais dont la réalisation dépend toutefois de l’expertise de leurs partenaires occidentaux. Une aubaine pour ces derniers qui affichent un intérêt accru pour un nouveau marché qui s’ouvre pour eux.
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L’Égypte a fait de grands pas dans cette direction, en signant, durant l’année en cours, 16 protocoles d’accord pour la production d’hydrogène vert et d’ammoniac. L’Autorité économique égyptienne du canal de Suez en a, à elle seule, paraphé six, avec un investissement total de 10 milliards de dollars. Ces mémorandums comprenaient des contrats avec la société norvégienne SCATEC pour la création d’une usine d’ammoniac vert, d’une capacité de 1 à 3 millions de tonnes par an.
Cela s’ajoute à un projet de coopération entre Total Eren, une filiale du Français TotalÉnergie, et l’Égyptien Enara Capital pour produire 30 000 tonnes d’hydrogène vert par an. S’y ajoutent d’autres projets avec le danois Maersk et le Français EDF Renouvelables pour la construction de deux centrales de carburant vert destinées à alimenter les navires. En plus de quelques projets dans le cadre de la coopération égypto-émiratie pour produire 480 000 tonnes d’hydrogène vert par an, d’ici 2030.
La Mauritanie, futur leader mondial de l’hydrogène vert ?
Ce pays pauvre possède deux projets phares : Noor et Aman, classés parmi les plus grands projets d’hydrogène vert en Afrique. Doté d’un investissement de 3,5 milliards de dollars, Noor a pour vocation d’exporter l’hydrogène vert vers d’autres pays d’Afrique. Il pourrait devenir, d’ici 2030, le plus grand exportateur au monde, selon les estimations de la plate-forme africaine Energy Capital and Power.
Le projet Aman vise à produire 10 millions de tonnes par an d’ammoniac vert et à générer 110 térawattheures (TWh) d’électricité. Son investissement est évalué à 40 milliards de dollars. Cela dit, la Mauritanie doit recourir à des financements étrangers pour pouvoir réaliser ses projets. C’est ainsi qu’un accord a été signé le 22 juin 2022 avec la Banque européenne d’investissement pour soutenir le développement de l’hydrogène vert et des énergies renouvelables.
Au Maroc, l’ombre de TotalÉnergie
Classé quatrième mondial en termes de plans de production et d’exportation d’hydrogène vert, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), le Maroc poursuivra le projet Green H₂. Celui-ci prévoit la création d’une plate-forme de recherche et de développement du potentiel de l’ammoniac vert.
Le projet vise à produire 4 tonnes/jour d’ammoniac vert, d’ici fin 2023. Sachant que le Maroc est déjà lié au français Total Eren, pour implanter une usine d’hydrogène et d’ammoniac, pour un coût de près 10,6 milliards de dollars. Ce projet est prévu dans la région de Guelmim-Oued Noun (Centre).
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Entrée tardivement dans la filière, l’Algérie s’y est engagée à travers un accord signé le 26 mai 2022 entre la compagnie d’hydrocarbures, Sonatrach, et l’italien Eni. Le projet vise à extraire de l’hydrogène gris, donc non renouvelable et plus émetteur de CO₂ que l’hydrogène vert, dans les champs de gaz, notamment dans la zone nord de Bir Rabaa (Ouargla, sud-est). Plus récemment, Sonatrach annonce le lancement prochain de deux projets pilotes de production d’hydrogène vert dans le sud, en 2023 et 2024.
La société projette de développer la maitrise technologique sur toute la chaîne de valeur de l’hydrogène, depuis la production, le stockage, le transport, jusqu’aux applications. Selon un communiqué du groupe algérien, rendu public le 26 octobre 2022, la Hollande se dit intéressée par un partenariat avec l’Algérie dans ce domaine.
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Commentaires
Bonjour M. ACHERCHOUR, je pense que vous êtes nouveau dans l'équipe, et je suis ravi de lire ce premier (?) article, que je trouve excellent. Au plaisir de vous lire de nouveau !
Oui, mais il faut de l’eau pure : y en aura-t-il assez dans ces déserts ? Pour l’hydrogène gris en Algérie, il devrait être possible de le bleuir en envoyant le CO2 produit dans les champs pétroliers en cours d’épuisement (avec récupération de la partie qui autrement serait perdue ?). Vert ou bleu, l’hydrogène devra de toute façon être délivré sans fuites notables , peut-être par un système de canalisation double évoqué à Rabastens récemment ( voir sur le site sepra81, dans l’entrée « énergies »).
Super article, merci
Original, le mélange des paragraphes avec des liens pour aller voir que l'hydrogène, c'est pas terrible finalement.