Une canalisation de gaz traversant Shanghai / Illustration : Getty.
Produire de l’hydrogène vert, c’est bien, mais encore faut-il pouvoir le transporter ! Pour y parvenir et accélérer l’utilisation d’hydrogène, la Chine vient de lancer le projet du plus grand pipeline à hydrogène au monde, lançant une course internationale dans un secteur en pleine expansion.
Depuis quelques années, la Chine multiplie les projets pharaoniques dans le domaine de l’énergie, qu’il s’agisse d’hydroélectricité, de solaire, de nucléaire ou encore d’éolien. Cette fois, c’est pour le transport de l’hydrogène qu’elle bat un nouveau record en lançant la construction du plus long « hydrogènoduc » au monde. Avec ses 737 km, le pipeline Zhangjiakou Kangbao – Caofeidan devrait relier une usine de production d’hydrogène vert de Zhangjiakou jusqu’au port de Caofeidan, à environ 250 km de Pékin.
Selon les porteurs du projet, ce pipeline devrait permettre d’accélérer l’adoption de la pile à combustible hydrogène pour le transport lourd routier, ainsi que l’usage de l’hydrogène vert dans l’industrie chimique et métallurgique. Enfin, le pipeline devrait favoriser les exportations d’hydrogène vert ainsi que d’ammoniac. La construction, qui devrait débuter dès l’été 2024 et se terminer en 2027, pour un montant total de 845 millions d’euros.
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Si les chiffres de ce projet impressionnent, la Chine est loin d’être le seul pays à s’attaquer au sujet du transport de l’hydrogène. Sur tous les continents, et en particulier en Europe, des projets émergent sur le sujet. Entre l’Afrique et l’Europe, le projet GASLI (Gazoduc Algérie – Sardaigne – Italie) devrait, à terme, permettre l’acheminement de 8 milliards de mètres cubes d’hydrogène par an. À travers l’Europe, le vaste projet H2Med vise à créer un corridor énergétique depuis le Portugal jusqu’en Allemagne en passant par l’Espagne et la France. L’un de ces tronçons, appelé BarMar, reliera le Portugal, l’Espagne ainsi que la France, et sera capable de transporter aussi bien du gaz de type méthane que de l’hydrogène. L’ensemble du projet H2Med devrait être mis en service à l’horizon 2030.
De manière plus globale, l’Europe souhaite créer, à travers 12 gestionnaires de réseau de transport de gaz, un vaste réseau de plus de 39 000 km pour réunir 21 pays. Une grande partie de ce réseau s’appuierait sur la conversion de canalisations existantes destinées au gaz naturel. Par ailleurs, de nombreux projets d’hydrogènoducs sont également conçus pour acheminer également du gaz naturel, en proportions variables. Il n’est donc pas garanti que ces installations soient exclusivement destinées à transporter la si convoitée molécule de dihydrogène.
Commentaires
Sans eau douce en grosses quantités et bon marché, l'hydrogène est mal barré...
Importer du H2 d'Afrique du nord est une hérésie (sauf changement drastique des régimes de pluie...). C'est juste une couverture pour assurer plus de Gaz Fossile vers l'Europe...
En chine, cela est peut-être jouable dans certaines régions !? Ou est-ce que ce seront des pipes a méthanol un jour? C'est bien en tout cas pour attirer des investisseurs et rassurer certains clients... La Chine de carbone...
#attirer les investiseurs# par definition, les investisseurs n investissent que si l affaire est rnetable pour eux. Apparament, c est rentable pour eux
Et les investisseurs auront une "couverture" pour continuer le "Made in China", avec de l'hydrogène en perspective pour décarboner... Et les Chinois en feront du "vert" mais probablement aussi du "brun" (très charbonneux... comme en ce moment du reste).
La Chine va aussi de plus en plus communiquer sur la décarbonation, qui sera de plus en plus réelle, vu d'où ils partent... Mais le Mix chinois va rester très carboné longtemps...
Il ne faudra pas fumer dans les environs. Sinon, c'est curieux cet acharnement à qualifier le gaz fossile de "naturel" sur un site à vocation écolo.
Ça c'était avant.
La nouvelle équipe n'est plus écolo et très pro-nucléaire contrairement à l'ancienne...
Sinon, il ne faut pas trop fumer près d'un gazoduc fossile non plus...
On consomme déjà près de 100 millions de tonnes d'hydrogène par an. Il semble que l'on arrive à « ne pas fumer » au bord des installations.
Le gaz fossile a toujours été nommé « naturel », cela n'a donc rien d'étonnant (et il est bien produit sans intervention humaine). Pourquoi cela vous gêne-t-il ? Vous partez du principe que « naturel » signifie « bon pour l'environnement » ?
Et dernière question : en quoi trouvez-vous ce site « écolo » ? On en est selon moi, très très loin...