Le sujet fait débat : faut-il nettoyer régulièrement les panneaux solaires ? Si vous surfez sur la toile pour trouver la réponse vous risquez d’être bien embarrassé, tant les opinions et les conseils vont en sens contraires. Pour vous, nous avons mené l’enquête.
Que la pluie seule ne suffise pas à nettoyer toutes les salissures pouvant se déposer sur les panneaux, personne ne le conteste. Tout le monde peut en effet constater l’encrassement progressif des vitres de ses fenêtres ou du pare-brise de sa voiture : de fines particules y restent collées, même après une averse. Poussières, pollens, pollutions urbaines ou industrielles, feuilles et autres débris végétaux, déjections d’oiseaux, … vont au fil du temps s’accumuler sur la surface vitrée des panneaux, filtrer les rayons solaires et réduire leur production. Mais comment estimer cette perte et la mettre en relation avec les coûts du nettoyage ? C’est là toute la question. Que disent les experts ?
Des études suisses et californiennes
Sans surprise, les entreprises spécialisées dans l’entretien des installations solaires évoquent la nécessité d’un nettoyage annuel, voire semestriel. Ils s’appuient notamment sur des travaux menés par le professeur Heinrich Häberlin, directeur du Laboratoire photovoltaïque de la HES bernoise à Berthoud. Selon ces professionnels du nettoyage, le professeur aurait constaté une baisse de rendement des panneaux pouvant varier entre 15 et 30 % ! Leur conclusion est donc sans appel : un nettoyage régulier est indispensable sous peine d’une perte de production importante.
Nous avons quand même voulu en savoir plus et cherché cette étude. L’ouvrage de M. Häberlin, daté de 2012, s’ intitule : « Photovoltaics : SystemDesign and Practice ». Surprise, on trouve rapidement la phrase suivante : « Solar cells are maintenance free and extremely reliable. If they are protected from environmental influences by a fault-free packing, monochrystalline and polychrystalline solar cells have a life expectancy of 25 to 30 years ». Traduction : « Les cellules solaires ne nécessitent pas de maintenance et sont extrêmement fiables … »
Plus loin on arrive à l’évocation de pertes de rendement : « Des pertes de rendement variant entre 15 et 30% ont été observées sur des installations horizontales après de longues périodes de sécheresse dans le Sud de l’Europe et en Afrique du Nord (…). Des nettoyages périodiques sont nécessaires dans ces régions et doivent être pris en compte dans les coûts d’entretien de l’installation ».
On parle bien ici de pertes de rendement pour des panneaux horizontaux (cas extrêmement rare), après de longues périodes de sécheresse dans des zones arides. Les poussières s’accumulent alors sur les surfaces vitrées. Évoquer des pertes de rendement jusqu’à 30 %, hors contexte, en les généralisant à toutes les installations, relève, à notre avis, d’une malhonnêteté intellectuelle.
Nous avons trouvé les résultats d’une autre recherche menée par des ingénieurs de l’Université de San Diego en Californie. Lors de leur étude, le temps est resté sec pendant 145 jours d’affilée, ce qui a entraîné une perte d’efficacité d’environ 7,4%. Pour un ménage moyen possédant une installation de 5 kWc, le manque à gagner pendant cette période ne dépassera pas 20 €. Sachant que le prix du nettoyage d’une telle installation par une entreprise spécialisée peut varier entre 100 et 200 €, la conclusion des ingénieurs de San Diego se résume comme suit : ne dépensez pas d’argent pour le nettoyage de vos panneaux photovoltaïques !
Ils formulent toutefois quelques exceptions, notamment pour les grandes installations dans les régions où il pleut rarement. Dans ce cas, les pertes de rendement peuvent se traduire par des pertes financières beaucoup plus conséquentes. Investir dans le nettoyage des panneaux s’avère alors intéressant.
Au rayon des exceptions, les scientifiques californiens citent aussi les installations régulièrement couvertes de déjections d’oiseaux, et celles qui se situent aux abords des axes routiers fort fréquentés, des zones industrielles, des terrains vagues et des terres agricoles. La concentration des poussières qui circulent dans l’atmosphère y est plus importante et la nécessité d’un nettoyage régulier est alors justifiée.
En dehors de ces restrictions et pour les régions au climat tempéré pluvieux régnant sur la majeure partie de l’Europe, nous avons trouvé des chiffres faisant état d’une perte de rendement d’environ 1 % par an. Evidemment, à la longue, ces pertes se cumulent et peuvent réduire de façon significative la production électrique.
Notre conseil : procéder à un nettoyage tous les 2 à 5 ans selon le degré d’encrassement de vos panneaux. Sur le pourtour méditerranéen, un lavage annuel pourra être envisagé. Même si financièrement cela ne se justifie pas toujours, il faut aussi considérer l’intérêt environnemental et les enjeux climatiques. De ce point de vue il serait dommage de se priver d’une production significative d’énergie renouvelable.
Conseils pour le nettoyage
Faut-il pour autant faire appel à une entreprise spécialisée ? En tout cas, ne prenez pas de risques inconsidérés. Si votre toit est plat et d’un accès facile et sûr, il n’y aura sans doute pas de problème. Si, par contre, vous devez grimper sur une échelle et monter sur un toit en pente réfléchissez-y bien … Risquer l’accident pour gagner quelques kilowattheures ne vaut pas la peine. Les professionnels disposent du matériel adéquat, de l’expérience et bénéficient d’une formation.
Autres conseils : ne lavez jamais vos panneaux avec un nettoyeur à haute pression ou des éponges à récurer, ne les grattez ou ne les raclez pas et n’utilisez pas de solvants ou de détergents. Il faut en effet éviter de griffer ou d’abîmer les surfaces vitrées, cela provoquerait une perte de rendement pour toute la durée de vie de vos panneaux.
N’utilisez pas non plus une eau trop calcaire : elle laisserait des taches blanchâtres qui auraient le même effet.
Enfin, ne marchez pas sur vos panneaux : ils ne résistent pas à votre poids.
N’est il pas possible de développer un système nettoyant mobile, glissant au-dessus des panneaux, sur des rails et commandé à distance. Bien entendu, le coût de système ne devrait pas être prohibitif et oberer la rentabilité du système photovoltaique.
Bonjour, il est difficile de ce faire une idée fiable pour la bonne raison que sur les forums ou dans les dossiers, les infos obsolètes subsistent et conduisent à des résultats contradictoires car il n’est jamais fait de « nettoyage ». C’est dommage.
Les pays ou régions du monde approchant les 100% d’énergies renouvelables seraient déjà plusieurs https://reneweconomy.com.au/a-100-renewable-grid-isnt-just-feasible-its-already-happening-73505/?utm_source=RE%20Daily%20Newsletter&utm_campaign=7550823326-EMAIL_CAMPAIGN_2018_05_22&utm_medium=email&utm_term=0_46a1943223-7550823326-40449593
La France a à en tirer des leçons vis à vis de trop de nucléaire et de pétrole !
Merci pour cet article. Je me posais justement la question il y a quelques semaines et après avoir également fait des recherches sur le web je trouve que c’est un bon résumé. Bravo!
Je nettoie régulièrement mes panneaux au sol et plus particulièrement en hiver où j’injecte au réseau le moins d’électricité non valorisée. L’état de l’éponge à chaque nettoyage permet d’apprécier les particules en suspension dans l’atmosphère qui se déposent dessus. Bien que la couleur tende vers le noir, je suis persuadé qu’il ne s’agit pas uniquement de particules de combustion (loin s’en faut compte tenu du type de voitures qui passent sous mes fenêtres).
« des éponges à récurer » Sur ce point j’aimerais apporter une information sur les différentes éponges a récurer, puisqu’il en existe plusieurs: – Noir: Trés agressif, gros travaux – Rouge: très agressif, il est fait pour une remise en état sur carrelage après travaux – Vert: agressif, il raye beaucoup – bleu: un peu moins agressif mais ca raye également – LE BLANC (et uniquement celui la) : peut être utiliser sur des vitres, carrosseries NE RAYE PAS Cependant , pensez a rincer régulièrement votre éponge 🙂 Pour le reste il faut vraiment être sur de la matière au dessus…verre normal… Lire plus »
Notez que les vents de sable sont très abrasifs et rayent à la longue le verre. ___ AAA « toux » prendre, je préfère dire venir une énorme pluie d’orage, comme celle d’aujourd’hui dans ma région, qui fait déborder les gouttières ! ____ Faut-il attendre des cellules solaires moins chères et plus durables, autre question !
___ Avec volant d’inertie de mon invention (Open source, je ne développe rien…) : https://moteursetgenerateurschaudierespropresturvor.wordpress.com/
D’aise-tente : ne devrait-on pas obliger ces capteurs solaires sur tous les bâtiments « hisse-tôt-risques », pour fermer la bouche des touristes béats en trop, venus en transport sale des 4 coins du monde (au lieu de se contenter de belles « pho-tôt » sur Internet ?