Vous n’avez pas fini d’entendre parler de sobriété énergétique. Après avoir bénéficié d’une électricité peu chère pendant des décennies, les choses sont en train de changer. Le coût de l’énergie flambe, bien que l’État tente de le contenir avec son bouclier tarifaire. D’ailleurs, le Président de la République l’a annoncé en juillet, un plan de sobriété énergétique sera mis en place pour pouvoir passer l’hiver sereinement, entre le conflit ukrainien pesant sur les approvisionnements de gaz et les opérations de maintenance inopinées sur nos centrales nucléaires. Mais alors, que peut-on faire à notre niveau ?
Faire le point sur ses habitudes de consommation
Promis, on ne vous proposera pas d’éteindre la lumière quand vous quittez une pièce ou de brancher vos appareils sur des multiprises à interrupteurs. Ce sont de bonnes idées, mais on les a déjà entendues des dizaines de fois. Nous allons donc plutôt jeter un œil sur les actions vraiment efficaces pour diminuer ses consommations de gaz naturel et d’électricité.
D’abord, il est nécessaire de prendre un peu de recul pour faire le point sur ses usages. Parce qu’il semble difficile de vouloir faire des économies si on ne sait pas de quoi on part. Notez le nombre d’équipements que vous possédez et qui sont alimentés à l’électricité ou au gaz naturel. Consultez également vos factures des dernières années et examinez votre niveau de consommation : est-il stable d’une année sur l’autre ?
À lire aussi Pour passer l’hiver, Emmanuel Macron appelle à la sobriété énergétiqueSi ce n’est pas le cas, avez-vous acquis de nouveaux appareils qui expliqueraient une hausse ? Avez-vous agrandi votre logement ?
Faites le point pour connaître votre niveau de consommation. Avec le compteur Linky, vous pouvez visualiser toutes vos données de consommation au pas horaire, hebdomadaire, mensuel et annuel. Il vous suffit de créer un compte sur le site d’Enedis, le gestionnaire du réseau local d’électricité et de donner votre accord pour la collecte de vos données.
Même chose pour le gaz, si vous êtes équipés du compteur connecté Gazpar, via le site de GRDF. Certains fournisseurs proposent aussi des analyses de la consommation globale de gaz et d’électricité, via votre espace client. Sur le site du Médiateur de l’énergie, vous pouvez calculer la consommation habituelle d’un logement similaire au vôtre, dans votre région. Cela permet de situer sa consommation par rapport à la moyenne.
Pour connaître votre consommation par appareil ou par poste (chauffage, eau chaude, etc…), vous pouvez acquérir des sous-compteurs. Très abordables, ils se branchent facilement sur une prise en amont d’un appareil ou d’une multiprise. Certains sont même connectés, ce qui vous permet de consulter les statistiques de consommation sur votre smartphone. Des sous-compteurs à installer sur votre tableau électrique existent également, plus adaptés pour l’enregistrement de la consommation d’un chauffe-eau, d’un four encastré ou d’une plaque de cuisson.
À lire aussi On teste 4 outils pour gérer sa consommation d’électricité en temps réelAgir sur son logement
Si vous pensez trop consommer, posez-vous quelques questions sur votre logement et vos appareils. Votre habitation est-elle correctement isolée ? Vos radiateurs électriques ou votre chaudière à gaz sont-ils récents ? Votre réfrigérateur, lave-vaisselle, lave-linge ou sèche-linge ont-ils une consommation conforme à celle annoncée par le fabricant ? Quelle-est la consommation de l’ensemble des appareils en veille ? Une mauvaise isolation thermique, des appareils âgés, mal conçus, mal entretenus ou qui restent branchés sans être utilisés peuvent générer une importante surconsommation.
Maintenant que vous avez dressé le tableau de vos usages, vous allez pouvoir passer à l’action pour moins consommer. Certains changements peuvent être appliqués immédiatement et gratuitement, d’autres nécessitent une planification à plus long terme et un investissement financier. Il s’agit par exemple des travaux de rénovation énergétique, si vous êtes propriétaire de votre logement. Il est primordial de réfléchir à l’isolation de votre habitation en premier lieu. Inutile de vous équiper d’appareils très performants pour vous chauffer, si votre habitation est très mal isolée.
À lire aussi Isolants biosourcés : quel intérêt?Vous pouvez faire appel à un professionnel pour faire une étude thermique de votre logement. Vous pouvez aussi simplement vous renseigner pour connaître la date des derniers travaux d’isolation par exemple. Demandez-vous si les combles ont été isolés et à quelle date ? Si les fenêtres sont à double vitrage ? Si les murs sont isolés et quand cela a-t-il été réalisé ?
Si vous décidez de vous lancer dans des travaux de rénovation énergétique, pensez à vous renseigner pour connaître les aides disponibles, elles peuvent considérablement réduire le montant de votre investissement : dispositifs de Ma Prime Rénov, éco-prêt à taux zéro, TVA réduite. L’État a mis en place la plateforme numérique France Rénov’, qui est une mine d’informations dans le domaine de la rénovation énergétique.
Des habitudes et appareils à remplacer
En complément des travaux qui vous permettront de faire baisser vos dépenses en énergie, vous pouvez adopter des mesures simples pour réduire vos consommations (en plus des conseils classiques que vous connaissez déjà, comme éteindre la lumière quand vous quittez une pièce ou installer des multiprises à interrupteurs pour couper les appareils en veille).
Par exemple, on n’y pense pas souvent, mais en cas d’absence prolongée ou même la nuit, vous pouvez éteindre votre box internet. Elle consomme entre 150 et 300 kWh par an, soit entre 25 et 45 euros/an environ. En réduisant son utilisation, vous ferez une petite économie. Pour cela, la plupart des fournisseurs d’accès à internet proposent un système de planification de la mise en route et extinction du wifi via l’espace de gestion de la box. Vous pourrez choisir les jours et horaires ou le wifi est actif.
À lire aussi Les 5 changements de comportement qui réduisent le plus votre impact carboneQuand vous quittez votre domicile pour des vacances ou un week-end prolongé, il n’est pas possible de couper totalement le courant de votre logement. Le réfrigérateur doit en effet rester allumé. Ce n’est pas un problème : il vous suffit d’abaisser tous les disjoncteurs, sauf celui raccordé à votre réfrigérateur. Des disjoncteurs connectés peuvent vous faciliter la tâche : vous les contrôlerez via un smartphone (attention, dans ce cas, il n’est plus recommandé de couper votre box wifi, car vous perdrez toute possibilité d’agir sur les disjoncteurs en l’absence de connexion internet).
Gare à ne pas oublier de couper un appareil très consommateur d’électricité : le ballon d’eau chaude. De nombreux consommateurs n’y pensent pas avant de quitter leur domicile pour partir en vacances. Or, même s’il n’est pas utilisé, le ballon d’eau chaude consomme de l’électricité pour maintenir l’eau constamment chaude. Au-delà de 3 ou 4 jours d’absence, il devient pertinent de stopper votre ballon.
Plus radical, mais aussi plus coûteux : vous pouvez opter pour un ballon thermodynamique. Basée sur le principe de la pompe à chaleur, cette technologie est considérablement moins énergivore.
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Par ailleurs, au quotidien, il n’est pas inutile de rappeler certaines habitudes simples à appliquer immédiatement dont vous avez certainement déjà entendu parler :
• En cuisine, prenez l’habitude de couvrir vos casseroles pour diminuer le temps de cuisson et donc la consommation de gaz ou d’électricité.
• Préférez l’étendoir au sèche-linge. On ne s’en doute pas toujours, mais cet appareil consomme autant d’énergie qu’un puissant radiateur. Il alourdit considérablement votre facture d’électricité.
• Si ce n’est pas déjà fait, remplacez vos ampoules halogènes et fluocompactes par des modèles LED.
• En été, en cas de forte chaleur, limitez le recours au climatiseur en aérant en début et fin de journée et en fermant volets et fenêtre pendant la période la plus chaude de la journée. Le ventilateur est également une solution plus économe que le climatiseur.
• En hiver, fermez les volets et tirez les rideaux dès la nuit tombée pour conserver la chaleur à l’intérieur. Essayer de réduire votre thermostat d’un degré pour voir si la différence vous cause réellement un inconfort (vous avez aussi le droit de mettre un pull chez vous).
Après avoir mis en place ces nouvelles habitudes, remplacé les appareils énergivores et isolé votre logement, vous pourrez évaluer l’impact de ces actions sur votre consommation. Rendez-vous sur le site d’Enedis ou de votre fournisseur d’énergie pour constater la différence, qui se répercutera naturellement sur votre facture.
Et vous, comptez-vous changer vos habitudes de consommation en vue de l’hiver qui s’annonce tendu ?
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Il manque le levier majeur de sobriété énergétique : la voiture ! (je ne parle même pas de l’avion qui est non seulement énergivore mais totalement inégalitaire)
Bonjour,
Merci pour ces rappels utiles,
En complément, il serait intéressant de préciser un objectif de consommation en kWh/pers/jour,
Un rapport de BL évolution (Comment s’aligner sur une trajectoire compatible avec les 1,5°C ?) chiffrait un objectif à 2kWh/pers/jour, (en passant de 4 à 2),
Je n’avais jamais vu d’objectif chiffré avant et je trouve cela très intéressant, cela permet de se rendre compte si l’on est élevé ou pas, tout comme pour le chauffage il y a des objectifs en kWh/m²/an
Cordialement,
Thomas GONTIER
Pour faire de grosses économies d’énergie, laissez la voiture au garage ! Une voiture (thermique) qui parcourt 15000 km/an, consommera environ 9000 kWh…
un petit geste qui permet des économies d’énergies importantes, selon une campagne mesure d’enertech il y a quelques années, c’est augmenter un peu la température du congélateur. De tête passer la consigne de -18 à – 15 permettait de réduire de moitié la consommation.