Les ménages sont de plus en plus conquis par les granulés de bois. Un combustible écologique mais aussi économique, à condition d’acheter des produits de qualité et de les utiliser dans un foyer performant.
Le granulé de bois, appelé aussi « pellet » est un combustible qui a la forme de petits cylindres de bois 100 % naturels. Ils sont fabriqués en compactant de la sciure et des copeaux issus de la première transformation du bois et des coupes d’éclaircie. Il n’y a pas d’abattage d’arbres spécifiquement utilisés pour fabriquer les pellets et aucune autre matière n’entre dans leur composition, ni colles, ni autre polluant. En France métropolitaine, les forêts couvrent plus de 15 millions d’hectares soit près du tiers du territoire national. Leur surface a doublé depuis 1850 et se stabilise aujourd’hui. Elles sont pour la plupart gérées durablement et l’accroissement naturel de bois est deux fois supérieur aux prélèvements d’arbres réalisés chaque année.
La production française de granulés est supérieure à la consommation. L’importation reste marginale dans l’hexagone qui est donc en situation d’autosuffisance. Les circuits entre les sites de fabrication et de consommation sont courts : 150 km en moyenne. Ainsi, se chauffer au granulé de bois présente l’avantage de consommer une énergie locale et durable.
Le bilan carbone du pellet est neutre du fait de la gestion durable des forêts : le CO2 rejeté lors de la combustion est absorbé et stocké lors de la croissance des arbres replantés. Selon d’ADEME, sur l’ensemble du cycle de production et du transport, le bilan carbone du pellet, en France, est de 42 g CO2/kwh, contre 105 pour l’électricité, 222 pour le gaz et 466 pour le fioul.
Le chauffage au granulé de bois permet une combustion optimale. Les appareils actuels et certifiés émettent près de deux fois moins de poussières que les chaudières à bûches ou à plaquettes modernes, déjà performantes. Ils émettent jusqu’à 20 fois moins de poussières qu’une ancienne chaudière à bois, et de l’ordre de 400 fois moins qu’un foyer ouvert.
Il s’agit donc bien d’une énergie écologique et renouvelable.
Un combustible économique
Le très faible taux d’humidité des pellets (inférieur à 10%) leur confère un haut pouvoir calorifique et permet aux appareils d’avoir un excellent rendement de combustion. Leur fluidité et leur homogénéité rend possible une alimentation automatique des poêles et des chaudières. Quant à leur densité, elle autorise un volume de stockage et des frais de transports réduits. Bien qu’au kilo le prix des granulés soit plus élevé que celui des bûches, ces différents avantages en font finalement le combustible bois le plus économique. Le granulé est aussi plus compétitif que le gaz et le fioul alors que la hausse de ces énergies semble inévitable (augmentation des tarifs réglementés pour le gaz, production de pétrole…). Fin 2017, le fioul et le gaz étaient respectivement 32% et 17% plus chers que le granulé. Quant à l’électricité, il est fort probable qu’avec l’indispensable hausse des investissements dans les centrales et les réseaux publics, son prix va continuer de croître. Aujourd’hui, le granulé est déjà 3 fois moins cher. On constate sur le graphique ci-dessous que l’évolution des prix des pellets au cours des 10 dernières années est resté bien plus stable que celui des autres énergies. Leur augmentation est à peine plus importante que celle de l’inflation. Le caractère local et durable de ce combustible renforce encore l’assurance de stabilité des prix qui ne sont pas soumis à la spéculation sur les marchés ni aux facteurs géopolitiques (guerres, tensions internationales, embargos, etc.).
Tous ces avantages n’échappent pas aux consommateurs. Selon une étude récemment publiée par l’Observatoire français des énergies renouvelables, la vente des chaudières, poêles et inserts à granulés est en progression constante depuis 2014, au contraire des foyers à bûches. 2017 a même été une année record pour ce segment du marché, avec une augmentation des ventes de 28 %. Il en résulte évidemment une croissance conséquente de la consommation de pellets. Pour l’année 2017, l’association Propellet qui regroupe les principaux fabricants et distributeurs de granulés annonce une production nationale d’1,3 million de tonnes, soit une hausse de 18 % par rapport à 2016.
Cet engouement n’est pas propre aux ménages français : il est également constaté dans les pays voisins.
Normes et certification : gare aux arnaques
Le consommateur de pellets doit toutefois rester vigilant. Certains médias ont récemment signalé l’existence sur le marché de pellets premiers prix provenant de l’importation et contenant des plastiques. Leur piètre qualité peut engendrer des pannes dues à l’encrassement précoce des appareils de chauffage. Entre bonnes affaires et arnaques, la limite est parfois difficile à cerner pour le consommateur…
Il est donc primordial d’exiger de son fournisseur un granulé de bois dont la qualité est certifiée car il contribue à la performance des poêles et des chaudières. La plupart des notices d’utilisation de ces appareils exigent d’ailleurs l’usage d’un combustible certifié. La garantie du constructeur pourrait donc ne pas fonctionner si le granulé utilisé n’est pas certifié. Cette certification est une démarche volontaire du producteur de granulé pour démontrer que son produit est conforme à la norme internationale ISO 17225. Celle-ci définit des caractéristiques à respecter telles que dimensions, taux d’humidité, pourcentage de cendres, résistance mécanique, pouvoir calorifique, etc.
La certification est octroyée par un organisme indépendant qui mène des contrôles réguliers pour garantir la conformité du produit.
Il existe trois certifications sur le marché français : DINplus, ENplus et NF
DINplus est une certification allemande qui a été créée en 2008. Mais attention seuls les sacs et les factures reprenant le n° de certification (Reg N° 7Axxx) ainsi que le logo DINplus sont réellement certifiés DINplus. Lorsque le mot « DIN Plus » ou « Din + » ou « conforme à DIN Plus » apparaît sur le sac, cela ne signifie pas forcément que le pellet est bien DINplus. C’est une simple manipulation afin d’induire le consommateur en erreur.
ENplus a été créée en 2012 et est développée par l’European Pellet Council. Outre la conformité à la norme, elle assure la qualité de la totalité de la filière des pellets de bois, de la production au consommateur final, en passant par le stockage et le transport. Cette certification comporte notamment un critère relatif à une proportion minimale de bois issu de forêts certifiées durables (PEFC, FSC).
Hélas, même ces labels ne sont pas à l’abri d’une fraude. La plus fréquente est l’usage du label par le producteur ou le vendeur, sans qu’il soit détenteur du certificat émis par l’organisme certificateur. Un autre type de fraude, plus difficile à détecter par le consommateur, est la falsification d’un certificat. Chaque organisme certificateur édite sur son site internet une liste des producteurs et traders certifiés, avec son numéro de certification. Si le producteur n’est pas repris dans la liste alors que le logo est présent sur ses produits, il y a de fortes raisons de penser que c’est une fraude.
La liste des fabricants certifiés DINplus est diffusée par l’organisme certificateur DINCERTCO. Celle des producteurs certifiés ENplus est disponible sur le site officiel de la marque.
L’European Pellet Council (EPC), qui gère la certification ENplus, édite en outre une « liste noire » des entreprises dont une fraude à l’utilisation de la marque a été avérée.
En restant attentif, le consommateur peut donc limiter fortement le risque d’acheter un combustible qui ne correspond pas aux exigences de qualité.
Sachez encore que pour assurer les consommateurs de la qualité de leur équipement de chauffage au granulé, d’autres normes fixent les critères de sécurité, de conception, et les performances des foyers : EN 303.5 pour les chaudières à granulés et EN 14785 pour les poêles. Attention : pour pouvoir bénéficier du crédit d’impôt « Transition énergétique » (CITE) octroyé en France sur le matériel installé, la mention d’une de ces normes doit figurer sur la facture !
Lors de l’achat de l’appareil, exigez le label Flamme verte dont l’objectif est de promouvoir les appareils les plus performants. Les chaudières et poêles détenteurs de ce label maîtrisent mieux la combustion du bois et polluent beaucoup moins. Le classement s’effectue sous la forme d’étoiles, comme pour les hôtels. Plus le nombre d’étoiles est élevé meilleures sont les performances du produit, le maximum étant de 7 étoiles.
Sources :
valbiomag
propellet.fr
Tout est faux, on importe massivement des granulés et les chiffres du bilan carbone sont obtenus avec des hypothèses qui ne correspondent pas à la réalité sans même parler du fait que pour comparer avec l’electricité il faudrait prendre en compte les emissions provenant de la fabrication des poeles et chaudières. Dire que le carbone est reabsorbé par les arbres instantanément alors qu’on est en urgence absolue de baisser ls emissions tout de suite pour eviter de franchir les points de bascule c’est intolérable. Et cerise sur le gateau ça coute moins cher de chauffer à 25 degrés le salon… Lire plus »
Un poil à belettes, quelle bonne idée!
L’idée de consommer les déchets de l’industrie forestière et menuisière est excellente, mais risque de buter sur un plafonnement de la ressource lorsque le nombre de chaudières/poêles aura atteint un certain seuil. A ce moment-là le prix des pellets va « flamber », et il faudra forcément couper des arbres pour les pellettiser.
Par ailleurs, l’utilisation desdits déchets pour les pellets est en concurrence avec leur recyclage en panneaux de particules/MDF etc…
Oui @triphase. Mais un garde des Eaux et Forêts me disait il y a quelque temps que nous avons en France une forêt en augmentation rapide (Abandon des cultures).
Et que les forêts gérées par l’ONF peuvent produire beaucoup plus qu’actuellement, et qu’il ne faut pas se priver d’utiliser le bois et ses sous-produits.
On pourrait ajouter qu’un raccordement sur un conduit concentrique vertical (parcours suffisamment long) améliore le rendement du fait que l’air comburant se réchauffe au « contact » des gaz d’échappement. Ce meilleur rendement réduit d’autant la pollution. De plus un fonctionnement à allure réduite présente un meilleur rendement donc moins de pollution et des gaz moins chauds donc moins de NOx. Malheureusement les poeles à granulés viennent souvent en remplacement d’une chaudière fioul ou gaz dans une passoire thermique, donc sans incidence sur la pollution. Le seul point positif étant la réduction des émissions de GES. Ceci empêche le fonctionnement à allure… Lire plus »
« Le très faible taux d’humidité des pellets (inférieur à 10%) leur confère un haut pouvoir calorifique et permet aux appareils d’avoir un excellent rendement de combustion. » Faut voir le stockage aussi…je vois mes parents avec leur buche compact…le soucis de stockage est l’humidité..impossible a stocker a l’extérieur, dans le garage trop humide d’une année sur l’autre quand il en reste sur la palette…(pourtant filmer par paquet de 6 et refilmer en totalité) Des astuces ? Pour les granuler, effectivement quand tous est bien monté dans les règles de l’art (du poêle jusqu’a l’évacuation du conduit avec une bonne analyse sur… Lire plus »