La plage des Seulières sur l'île d'Oléron
Le gouvernement a officiellement lancé le projet de ferme éolienne au large de l’île d’Oléron. À l’horizon 2028, plusieurs dizaines de turbines fourniront jusqu’à 1 GW d’électricité décarbonée. Implanté au cœur d’un parc marin, le projet inquiète toutefois les associations environnementales.
Les projets de fermes éoliennes et solaires géantes accélèrent en Europe, mais une problématique majeure demeure sans réponse. Faut-il sacrifier des zones naturelles pour générer de l’électricité renouvelable ? Après la centrale solaire de Saucats (Gironde), la question revient à Oléron (Charente-Maritime), où le gouvernement vient de ressusciter un projet de méga-parc éolien en mer vieux d’une décennie. Le 22 janvier dernier, le comité interministériel de la mer, présidé par le premier ministre Jean Castex, a en effet décidé de saisir la commission du débat public.
L’éolien marin est un atout majeur pour atteindre la neutralité climatique.
Le parc qui est amené à voir le jour en mer d’Oléron produira de l’électricité pour 1,2 million d’habitants : le double de la population de la Charente-Maritime.
L’écologie en actes !#CIMer pic.twitter.com/JGAEU1VZYR— Jean Castex (@JeanCASTEX) January 22, 2021
80 éoliennes = 1 réacteur nucléaire
L’acte démarre officiellement le processus qui aboutira, en 2028, à la mise en service du parc éolien. Entre 50 et 80 turbines doivent être érigées sur un périmètre de 300 km², situé au plus proche à 15 km des côtes de l’île d’Oléron. Elles ajouteront 0,5 à 1 GW de puissance 100 % renouvelable installée au réseau électrique français, soit l’équivalent de la consommation de 1,2 millions d’habitants selon le gouvernement. Une puissance considérable puisqu’elle est également comparable à celle d’un réacteur nucléaire français d’ancienne génération.
Au cœur d’une zone protégée
Le projet annonce la création de 400 à 600 emplois directs au cours de la construction et de 50 à 100 emplois pour la maintenance. Si le méga-parc éolien contribuera à la nécessaire transition vers les énergies vertes, il pourrait cependant perturber l’environnement local d’après les associations environnementales. Il est en effet situé dans le périmètre du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis et au cœur d’une zone classée Natura 2000. « Le pire endroit pour implanter un projet industriel polluant », selon la Ligue de protection des oiseaux (LPO) qui envisage de déposer un recours. « Extrêmement déterminée », l’association dénonce l’installation d’« éoliennes qui ont un impact avéré sur l’avifaune, les oiseaux, mais également les poissons ».
Des autorisations à obtenir
Parmi toutes les approbations, le projet devra obtenir celle de l’Office français de la biodiversité. Jugée non-conforme, la ferme éolienne pourrait alors être bloquée ou conditionnée à des modifications. Elle devra aussi purger toutes les démarches d’opposition. Début janvier 2021, un jugement a par exemple donné raison à une association environnementale face à un projet de parc éolien flottant à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône). Estimant élevé le risque de collision avec des espèces d’oiseaux protégées, la cour administrative d’appel de Nantes a annulé l’autorisation préfectorale qui ouvrait la voie au lancement des travaux. A Oléron, le fort soutien des élus locaux et du gouvernement devrait toutefois jouer en faveur du projet.
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Commentaires
Les éoliennes c'est polluant, vaut mieux des réacteurs nucléaires. Le nucléaire c'est horrible, mettez des éoliennes. Paroles d'écolo!
Petit détail de rhétorique: 1GW installé d'éolien n'est pas équivalent à 1GW de centrale nucléaire. La différence? Le taux de charge. Le réacteur fonctionne à plein régime 80 à 90% du temps (le reste c'est les arrêts maintenance programmés et les éventuels incidents), alors que pour l'éolienne, suivant les saisons, c'est plutôt 30 à 40% en offshore me semble-t-il. En onshore le taux est bien sûr encore plus faible.
Le facteur de charge des réacteurs nucléaires vieillissants est actuellement très loin des 80 à 90 % que vous citez. En Belgique, en 2018, entre arrêts pour maintenance, pannes, incidents, arrêts pendant les sécheresses et canicules ou pour mises en conformité, leur facteur de charge a été inférieur à 50%, donc à peine un peu plus élevé que celui des parcs offshores. Pendant quelques semaines, un seul réacteur sur les 7 que compte le pays fonctionnait.
Certes! J'aurais du préciser "centrale nucléaire neuve", comme l'EPR de Flamanville. Euh... Il est encore à 0%? Bon ben...
Le taux de disponibilité du parc nucleaire français est superieur à 80%...la realité de la disponibilite de l'eolien est inferieur à 25%. Et ne pas oublier qu'une eolienne doit être renouvelée tous les 20 ans au mieux. Enfin, pensez au producteurs de gaz qui se frottent les mains car on a jamais autant prevu de construire des turbines à gaz pour pallier l'intermittence de la production eolienne...