Faut-il vraiment peindre les toits en blanc pour lutter contre la canicule ?


Faut-il vraiment peindre les toits en blanc pour lutter contre la canicule ?

Plus de 500 millions de mètres carrés : c’est la surface cumulée des toitures plates de tous les bâtiments commerciaux, industriels ou publics que compte l’Hexagone. Une entreprise française propose de les recouvrir d’une peinture blanche « réflective ». Ce procédé baptisé « cool-roofing » a pour but d’abaisser la température intérieure des locaux et donc de réduire la consommation des climatiseurs. Que faut-il en penser ?

Pour assurer leur étanchéité, les toits plats sont souvent recouverts d’une membrane bitumineuse de couleur noire, ou du moins très foncée. Une teinte qui a malheureusement la propriété d’absorber l’énergie des rayons lumineux. Au contact d’un objet de couleur noire, ceux-ci se transforment en effet en chaleur. Et s’il s’agit de la surface extérieure d’un bâtiment, cette chaleur se transmet en partie vers les locaux intérieurs. Résultat : pendant les épisodes de canicule, la mise en route des climatiseurs provoque des consommations d’électricité de plus en plus importantes.

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La peinture la plus blanche au monde

Par contre, lorsque l’on perçoit la blancheur d’un objet, c’est tout simplement parce qu’il réfléchit vers nos yeux la quasi-totalité du spectre des rayons lumineux. Comme nous l’avons appris à l’école, le blanc résulte en effet de la conjonction de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. La plupart des peintures blanches actuellement sur le marché réfléchissent de 80 à 90 % des rayons solaires. Elles absorbent notamment les ultra-violets.

L’année dernière, nous vous avons rendu compte du résultat des travaux de recherche menés par une équipe de scientifiques de l’université Purdue aux Etats-Unis. Ils avaient d’abord annoncé l’obtention d’une peinture « ultra-blanche » dont la réflectance est de 95,5 %. Mais quelques mois plus tard, ces scientifiques ont révélé dans un article publié par la revue ACS Applied Materials & Interfaces un résultat encore meilleur : la mise au point de la peinture « la plus blanche » au monde, laquelle réfléchit plus de 98 % des rayons solaires.

Les chercheurs expliquent que cette substance testée sur un mur extérieur est capable, sous un fort ensoleillement en milieu de journée, de le maintenir à une température inférieure de 4,5 °C à celle de son environnement ambiant. La communauté scientifique est unanime : peindre en blanc les surfaces extérieures d’un bâtiment permet avec certitude de maintenir une certaine fraîcheur à l’intérieur. D’ailleurs, lorsque vous observez l’architecture des villes du sud et leurs murs aux tons clairs, vous comprenez que les anciens avaient déjà compris depuis longtemps comment se préserver des ardeurs du midi.

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Une peinture blanche « made in France »

Face aux vagues de chaleur de plus en plus rapprochées et forte de ces constats, la PME toulousaine Solar-Paint a mis au point une peinture blanche aux propriétés réfléchissantes à haute émissivité.

Sa solution intitulée Solarcoat est une peinture à l’eau qui est composée d’ingrédients naturels et de matières recyclées comme la brisure de verre. « La mise au point de la formulation a nécessité de nombreux mois de recherche et un investissement de près de 400 000 euros » précise l’entreprise dans un communiqué, en ajoutant qu’elle s’est appuyée sur l’expertise de son fournisseur, le premier fabricant français de peinture.

Selon Solar-Paint, le taux de réflexion solaire de sa peinture serait supérieur à 92%, ce qui permettrait de baisser de 5 °C en moyenne, la température à l’intérieur des bâtiments et de limiter le recours aux climatisations en période estivale.

Quelques mois après la mise  sur  le  marché de Solarcoat, le succès semble déjà au rendez-vous puisque la société annonce qu’elle a déjà repeint 100.000 m2 de toitures en France.

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