Illustration : Révolution Énergétique.
L’association « Les Voix du nucléaire » a dévoilé un scénario de transition énergétique particulièrement original pour la France. Ses experts proposent de lancer d’importants chantiers nucléaires, renouvelables, mais aussi de stockage par STEP, qui permettraient à la France d’atteindre la neutralité carbone sans incertitudes ni dépendance aux pays voisins.
Comment la France peut-elle réussir sa transition énergétique ? Les scénarios ne manquent pas : de nombreux organismes comme RTE, l’ADEME ou encore Négawatt ont proposé leur vision du mix énergétique du futur. Des programmes extrêmement divergents, négligeant souvent le nucléaire, faisant parfois le pari de technologies très incertaines, de la sobriété ou acceptant une perte de souveraineté.
Aucun ne convenait à l’association de défense de l’atome civil « Les Voix du nucléaire », qui a donc élaboré son propre scénario baptisé « TerraWater ». L’organisation fondée en 2018 par Myrto Tripathi rassemble des experts et enthousiastes, pour la plupart ingénieurs, dont certains sont d’anciens salariés de l’industrie nucléaire.
À lire aussi Quel-est le mix électrique de la France ?Elle milite pour « la reconnaissance de l’énergie nucléaire comme essentielle à la transition énergétique bas-carbone » et « le rétablissement des faits » sur cette filière particulièrement malmenée ces dernières décennies. La structure est financée par les dons et adhésions, dont une part importante provient d’Orano et Framatome, deux géants du secteur qui y ont respectivement contribué à hauteur de 10 000 et 95 000 € en 2021, selon le registre de transparence de l’Union européenne. Pour autant, elle considère sa démarche comme « ni lobbyiste ni syndicale, mais plutôt citoyenne ».
Loin des débats enflammés entre opposants et partisans du nucléaire et des renouvelables, son scénario « TerraWater » propose un mix électrique innovant pour les cinq prochaines décennies. Établi sur une consommation élevée d’électricité (800 TWh en 2050 contre 468 TWh en 2021), il bannit totalement les énergies fossiles et intègre logiquement un socle important de nouveaux réacteurs nucléaires, appuyé par des moyens de production éoliens, solaires et hydrauliques ainsi que de gigantesques capacités de stockage.
Les grandes lignes du scénario « TerraWater »
• Abandon total des centrales à gaz en 2035.
• Atteindre 71 % d’électricité dans la consommation d’énergie en 2070 contre 24 % actuellement.
• Forte hausse de la puissance éolienne et solaire installée jusqu’en 2040, puis déclin progressif sur 30 ans pour laisser place aux réacteurs nucléaires de nouvelle génération.
• Prolongement de l’exploitation des réacteurs nucléaires actuels jusqu’à 70 ans.
• Construction de 22 nouveaux réacteurs EPR 2 entre 2026 et 2050.
• Lancement de réacteurs nucléaires SMR et de IVe génération entre 2050 et 2067.
• Construction et adaptation de 19 STEP pour 42 GW de puissance installée et 8 TWh de capacité de stockage.
• Pas d’usage significatif de l’hydrogène, des batteries et interconnexions.
• Faible influence de la sobriété énergétique.
• Biogaz et biomasse réservés à la pétrochimie « verte », aux transports lourds et à la production électrique d’ultime pointe via 20 GW de turbines à combustion (TAC) au bois.
Construire 22 nouveaux EPR avant les réacteurs de IVe génération
Dans le scénario « TerraWater », l’électricité bas-carbone est logiquement produite en grande partie par des centrales nucléaires. Pour cela, l’association compte sur la prolongation de 60 à 70 ans des réacteurs actuels, contre 40 ans prévus à l’origine. Un prolongement qu’elle juge « techniquement faisable » à condition d’anticiper les opérations de maintenance majeures.
Dans les faits, la France sera probablement contrainte de poursuivre l’exploitation de ses centrales jusqu’à 60 ans faute d’avoir suffisamment investi dans d’autres moyens de production. Pour prendre le relais des vieux réacteurs, le scénario des Voix du nucléaire prévoit de construire 22 réacteurs EPR 2 entre 2026 et 2050, incluant les 6 exemplaires déjà actés par le gouvernement.
Après avoir reconstitué son savoir-faire et ses capacités industrielles perdues sur le nucléaire civil, la France lancerait les travaux d’une paire d’EPR 2 chaque année dès 2035. Ces derniers entreraient en service au terme de 6 ans de chantier. La puissance nucléaire installée atteindrait ainsi 90 GW en 2050, contre 61,37 GW actuellement. Une modification de la loi est toutefois nécessaire pour y parvenir, car depuis 2015, elle plafonne le parc à 63,2 GW.
Les 22 EPR2 fonctionneraient en régime de « base », sans suivi de charge, qui consiste à faire varier la puissance en fonction des besoins du réseau. « La modulation de puissance, bien qu’elle soit devenue une spécialité du parc nucléaire français, n’en reste pas moins plus contraignante pour les matériels, nécessite des maintenances plus lourdes, et impose des règles de sûreté plus strictes. En outre, elle ne permet pas nécessairement d’économiser du combustible nucléaire » explique le scénario.
Après 2050, d’autres technologies de réacteurs nucléaires s’ajouteraient tels que les SMR (petits réacteurs modulaires) et les modèles de IVᵉ génération. Peu développés de nos jours, ces réacteurs pourraient déployer plus de 40 GW de capacité à l’horizon 2070 et présenter l’avantage de fonctionner à partir de certains rebus nucléaires dont la France dispose de stocks importants.
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C’est certainement l’aspect le plus polémique du scénario. « TerraWater » prévoit une expansion rapide puis un effondrement massif des capacités de production éoliennes et solaires à long terme, qui reviendraient aux niveaux d’aujourd’hui. En 2040, la France disposerait ainsi de 35 GW d’éolien terrestre (contre 19,1 GW actuellement), 25 GW d’éolien en mer (0,48 GW actuels) et 55 GW de photovoltaïque (13,6 GW actuels).
Des capacités importantes, mais parmi les moins ambitieuses des scénarios énergétiques publiés jusque-là. Éolien et solaire déclineraient lentement dès 2050, en faisant le choix surprenant de ne pas renouveler les installations en fin de vie. À l’horizon 2070, le parc installé se retrouverait à des niveaux comparables à ceux de 2022.
Pour les Voix du Nucléaire, les énergies renouvelables non pilotables sont « indispensables dans le contexte de course contre-la-montre climatique », mais leur déclin à partir de 2050 serait « souhaitable au regard des ressources naturelles qu’elles consomment ». L’association, qui ne précise pas de quelles ressources il s’agit, estime que l’éolien et le solaire devraient être réservés « aux zones de la planète qui auraient encore des difficultés à sortir des énergies fossiles ».
Selon son scénario, le fléchissement des énergies renouvelables variables dès 2050 serait compensé par la mise en service de réacteurs nucléaires de IVe génération, dont le type reste à déterminer, voire à développer.
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Grand oublié de la transition énergétique en Europe et des différents scénarios publiés jusque-là, le stockage d’électricité serait décuplé via la construction et le réaménagement de stations de transfert d’énergie par pompage-turbinage (STEP). Les Voix du nucléaire estiment qu’opter pour ce système de stockage de grande ampleur permet de se passer d’interconnexions, mais également de batteries jugées trop chères et peu durables.
Alors que le parc français de STEP s’élève aujourd’hui à 6 unités déployant 5 GW de puissance pour 80 GWh de capacité, il passerait à 19 unités pour 42 GW et 8 000 GWh (8 TWh) de capacité dès 2040. Pour y parvenir, 6 nouvelles STEP seraient érigées et 13 sites hydroélectriques actuels nécessiteraient un réaménagement conséquent (par la création d’une retenue supplémentaire, par exemple).
Revers de la médaille, le développement des STEP nécessiterait la modification de 250 km² de territoire et l’expropriation de 12 000 personnes. Du jamais vu depuis la construction des grands barrages il y a une soixantaine d’années. Notons que le scénario « TerraWater » a été principalement rédigé par Benjamin Laredo, un étudiant ingénieur que nous avions interrogé il y a quelques années alors qu’il imaginait un gigantesque projet de STEP dans la vallée d’Abondance.
À lire aussi Ce gigantesque projet de stockage d’électricité que la France a mis de côtéNi sobriété, ni hydrogène, pas de batteries ni d’interconnexions
Contrairement à certains scénarios, « TerraWater » ne considère pas par la sobriété comme un pilier de la stratégie énergétique. Son adoption est jugée trop hypothétique. Les technologies nouvelles telles que les batteries stationnaires et l’hydrogène sont également peu intégrées, cantonnées à des usages très spécifiques comme l’industrie. Trop de défis techniques à relever et de pertes pour l’hydrogène et consommation importante de « métaux critiques » pour les batteries, estime l’association.
Les interconnexions électriques entre la France et l’étranger, promues par certains défenseurs de scénarios 100 % renouvelables, sont également boudées par les Voix du nucléaire. « La France doit être capable de garantir sa propre sécurité d’approvisionnement à chaque instant, y compris lors des pics de consommations, sans dépendre des interconnexions avec les pays voisins, et donc de leurs choix énergétiques » justifie l’organisme, qui précise qu’« il ne s’agit pas de remettre en question la solidarité européenne mais de la renforcer en restaurant et augmentation progressivement les marges disponibles à l’assistance des pays déficitaires ».
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Au même titre que les interconnexions, le biogaz et la biomasse sont souvent placés au centre des scénarios décarbonés ou 100 % renouvelables. Pourtant, les Voix du nucléaire considèrent qu’il faut réserver ces filières à la pétrochimie du futur, aux transports aérien et maritime ainsi qu’à la production électrique « d’ultime pointe ».
L’exploitation de la biomasse et du biogaz à très grande échelle exerce en effet une pression colossale sur les écosystèmes et ne permet pas aux végétaux de se générer suffisamment vite pour compenser les émissions de CO2 lors de leur combustion. L’utiliser pour produire de l’électricité ne présenterait pas d’intérêt, à l’exception d’une vingtaine de jours par an, pour couvrir les périodes de forte sollicitation du réseau.
À lire aussi Cette centrale électrique au bois voudrait dévorer les forêts françaisesDans cette optique, le scénario « TerraWater » imagine le déploiement entre 2027 et 2034 de 20 GW de turbines à combustion (TAC) fonctionnant à la sciure de bois, une technologie connue, mais jamais commercialisée jusque-là. Le concept est simple : il s’agit d’injecter du bois sous forme de poussière ultra-fluide dans une turbine modifiée pour cet usage.
Ce système permettrait d’accumuler toute l’année du bois « fatal », issu de déchets de scieries, résidus de coupe et mobilier finement broyés, stocké en silo à proximité de la turbine. Un stock ensuite consommé en appoint, par exemple, durant l’hiver.
Commentaires
Bonjour Benjamin.
L'argent pour les éoliennes et les panneaux solaires intermittents vous le trouvez où ? En plus avec la puissance que vous envisagez les enr vont se cannibaliser et perdre toute rentabilité. C'est un bon scénario mais il y a des points à revoir...
Et si c'était le scénario bien plus réaliste que les délires du tout renouvelable qui s'appuie sur des hypothèses irréalistes (sobriété importante que le "peuple" ne supportera pas, stockage massif au travers des batteries ou de l'hydrogène extrêmement coûteux dont la réalisation n'est pas démontrée..).
Construire autant de nouveau nucléaire restera un défi mais pas plus délirant que les scénarios sans aucun nucléaire. La solution comme dans beaucoup de cas serait de trouver une médiation entre les deux extrêmes: tout nucléaire ou tout renouvelable.
Ce scénario est malgré tout le bien venu dans le contexte actuel et mérite l'attention.
C'est bien de rêver c'est mieux de faire dirait l'adage ! On sent bien que la proposition semble sortir d'un cerveau qui n'a pas encore été confronté à la réalité !
1- Prolonger la durée de vie des réacteurs existant à 70ans ou plus, semble être une bonne idée sauf que le coût engendré par cette prolongation rend non viable la production d'un point de vue économique
2- Créer 22 nouveaux réacteurs d'ici 2050 et encore au moins autant entre 2050 et 2070, lorsque l'on pense que EDF est incapable de livrer plus de 3 centrales en presque 20 ans, on peut penser que l'objectif est inatteignable, mais lorsque même EDF a du mal à croire à la possibilité de créer 16 réacteur d'ici 2050, ce scénario devient de la pure science fiction
3- Qui finance, parce que dans un monde parfait, on pourrait avoir les moyens techniques et humains mais il faut aussi l'argent pour le faire. Ainsi on mettrait sur la table plus de 200Md€ qui viendrait d'où ? De EDF, ils sont en faillite, de l'Etat possible mais c'est les français qui vont payer !
Donc avant même de dire que cela est un scénario à envisager, il faut démontrer la rentabilité d'un tel scénario
4- Quel serait le prix du nouveau nucléaire, au minimum 80€/MWh voir 110€/MWh pour les premiers EPR. Cela coutera bientôt moins cher de produire avec de l'éolien et de stocker avec des batteries li-ion. Quand on pense qu'une centrale au sol en Espagne peut produire autour de 15/20€/MWh et que le prix du stockage diminue tous les ans (autour de 100€/MWh en ce moment), il ne faut pas être un génie pour s'avoir que les ENR + stockage seront bientôt moins cher que le nucléaire.
5- Quel est l'intérêt d'avoir autant de nucléaire peu ou pas pilotable, uniquement de fournir un socle de production, son dimensionnement devrait refléter la consommation réelle instantanée la plus basse. Donc plutôt 50/60% maximum. Mais a condition que le coût de production soit compétitif. Coût de production qui est d'ores et déjà plus cher que les renouvelables
6- L'impact des centrales nucléaires, certes en terme de carbone c'est certainement la meilleure source, si elle est utilisée a son plein potentielle, mais la les hypothèses sont fausses
7- Faire décroitre les ENR au profit du nucléaire est stupide, les renouvelables ne présentent pas de risque majeur que peut avoir un réacteur nucléaire, de plus elles coûtent moins cher, qui acceptera de payer plus cher quelque chose de plus risqué ? C'est stupide comme hypothèse
8- Lorsque l'on voit le bordel pour une bassine dans un coin sans aucun enjeu environnemental, je n'imagine même pas l'insurrection pour la création des nouvelles step. C'est bien simple, cette approche nie toute autre enjeu que la disponibilité en énergie électrique, La encore c'est stupide.
9- Penser que les habitants qui seront impactés par l'installation d'une nouvelle centrale nucléaire, l'acceptent sans broncher est aussi une ineptie. qui voudrait vivre à coté d'une centrale, avec sa boite de pilules d'iode au cas ou !
Bref, c'est une proposition aussi stupide que le modèle négawatt qui veut tout interdire pour que nos consommations diminuent.
Bof, je vais répondre rapidement:
1) Les USA font tourner leurs centrales 80 ans avec uprate . Je pense que nous n'aurons pas le choix de toute façon puisque sans cela, nous ne produiront pas assez d'électricité en France en 2045.
2) En 30 ans on a largement de quoi remettre l'industrie sur les rails,. Surtout avec l'expérience du parc actuel.
3) La crise énergétique actuelle coûte 100G€ sur 3 ans à l'état en plus de ce que ça coûte aux particuliers avec l'inflation. On peut faire 200G€ sur 30 ans pour éviter le même coût tous les 6 ans.
4) Le prix serait plus élevé qu'aujourd'hui mais moins que si on l'importe (scénarios ENRs de RTE).
Et les nouvelles centrales dureront près d'un siècle: Qui parle du coût des barrages aujourd'hui?
5) Le nucléaire EST pilotable.
6) Quelles hypothèses fausses? Les sources sont données dans le document.
7) Les ENRs ne coûtent pas moins cher à cause des coûts systèmes (source RTE) et doivent être remplacés tous les 30 ans. Le scénario s'affranchit du BESOIN de renouveler le parc ENR, mais ne l'interdit pas évidement.
8) 12 000 personnes à déplacer pour les steps dans Terrawater. La mine de charbon de Garzweiller seule à déja forcé le déplacement de 50 000 personnes depuis 15 ans....
9) Victor dessous a déjà répondu élégament.
@Mourakami
Pour faire court, je ne prendrais que votre dernier argument (9) pour démontrer que votre hypothèse d'entrée, "C’est bien de rêver c’est mieux de faire dirait l’adage ! On sent bien que la proposition semble sortir d’un cerveau qui n’a pas encore été confronté à la réalité !", s'applique tout autant à l'essentiel de vos arguments.
Ainsi selon vous personne ne souhaiterait habiter auprès d'une centrale nucléaire. Bien que ce soit le cas aujourd'hui sans que cela pose véritablement un problème, il en va de même pour les éoliennes que personne ne souhaite dans son champ de vision et près de son habitation. On peut même garantir que ça représentera beaucoup plus de monde étant donner la densité des champs d'éoliennes , l'énergie nucléaire se concentre sur une toute petite surface comparativement.
Je suis toujours surpris de voir que des 'anciens' du nucléaire ne connaissent pas l'histoire.
Dans les années 60, la stratégie pour le nucléaire civil était les réacteurs au Thorium à sel fondu fluorés avec neutron rapide. Le démonstrateur a fonctionné 4 ans a AOK Ridge. Il cochait à l'époque tous les critères scientifiques pour une utilisation dans des pays peu développés grâce à des sécurités essentiellement passives.
Aucun des incidents survenus (Tchernobyl, Fukushima...) ne serait possible. Et absolument non proliférant (problème avec l'Iran) ...
En outre, il y a des milliers d'années de production avec les minerais déjà extraits...
Il n'y a pas eu de passage au stade industriel car l'objectif était à l'époque de produire du plutonium donc le militaires ont proposés de bidouiller un réacteur de la Navy pour faire de l'électricité.
L'idée nouvelle des petits réacteurs fabriqués en usine en série se prête bien à cette filière. Il a fallu 10 ans pour faire nos centrales atomiques, pourquoi 30 ans avec une solution sur étagères et les moyens de simulation actuel ? On protège des investissements ?
Les chinois ont une unité fonctionnelle dans le désert de Gobi... Avant 20 ans tous les réacteurs seront chinois.
Pour faire un réacteur au Thorium, il faut d'abord de l'uranium 235 et donc déja faire un cycle du combustible et des centrales classiques.
Le Thorium viendra après.
Et avant d'utiliser le Thorium, nous avons déja 300 000 tonnes d'Uranium 238 sur étagère pour faire tourner des surgénérateurs de type superPhenix.
Alors qu'il faudrait refaire toute une industrie pour gérer le cycle du Thorium.
C'est chouette, mais je ne vois pas l'intérêt du Thorium.
L'objetif numeros 1 est d'entretenir l'industrie du nucléaire, sans industrie pas de maintient des compétence et des outils pour maintenir l'arsenal militaire, le missile, les sous marin et le porte avion.
Pour rappel le futur porte avion a besoin d'un reacteur 2 fois plus puissant que l'actuel,, le patron de framatom la dit lui même nous devons le developper et donc l'amortir.
Et toute la strategie française qui est presente au conseil de securite puissance nucleaire et la dissuasion, sans dissuasion la france n'est rien et la protection des français ne peut pas etre assuré par les militaires ni par du materiel car il n'y a pas d'armée de protection.
Donc voila pour que le president français puisse poser les coudes sur la table et jouer au shérif du monde il lui faut une grosse paire de couilles, et en france on a décrété que la grosse paire de couilles et dû au nucléaire.
Dans un monde du savoir et de d'intelligence ça denote surement qqchose.
70 ans pour les centrales nucléaires, pas de sobriété, baisse de l'éolien et du solaire à terme. C'est une parodie?
Au contraire, le premier scénario qui ne repasse pas la patate chaude à un autre pan de la société pour résoudre le problème de l'approvisionnement énergétique futur.
Bref, ce scénario vise à garantir l'approvisionnement électrique par les producteurs électriques. Et pas par les voisins (interconnections), par le reste de la société (sobriété et délocalisations industrielles) ou par les fossiles (charbon au taquet en France et en Allemagne actuellement).
Et le résultat, lorsqu'on laisse faire les pro? C'est le scénario le plus réaliste techniquement (pas de paris technologiques comme les smart grids ou les batteries), socialement (minimum d'impacts sociétaux comme les expropriations ou l'appel de sobriété) et même avec la meilleure indépendance offerte (très peu d'importations de compétences ou de matériaux).
Du coup, le reste des solutions mise en avant dans les autres scénarios (ENRs, sobriétés, efficacité, etc.) reste disponible et apportera un bonus pour la société. Mais la base est assurée.
Pourquoi sans arrêt entretenir l'intox du charbon « au taquet » en Allemagne ?
D'où sortez-vous qu'il n'y a aucun pari dans ce scénario ? Dans le rapport de RTE, l'industrie nucléaire a répondu ne pas être en mesure d'installer plus de 14 EPR d'ici 2050 et là il en faudrait 22...
Ben dans le fait qu'ils rouvrent 27 centrales à charbon pour cet hiver?
https://www.la-croix.com/Monde/Penurie-gaz-lAllemagne-repousse-sortie-charbon-2022-09-02-1201231374
Dans l'introduction du scénario TerraWater, il est précisé que le fil directeur est de minimiser les risques technologiques en s'appuyant principalement sur des techniques éprouvées et le plus possible made in France.
TerraWater reprend le rythme de croissance du nucléaire de RTE jusqu'en 2040 et accélère au-delà (2 réacteurs par an au lieu d'un). Ce n'est pas déconnant, pour n'importe quelle filière, d'imaginer une montée en puissance pendant 15 ans.
C'est moins difficile que de multiplier par 3 ou 4 l'installation d'éoliennes dans le rapport RTE. Surtout qu'en 2050, beaucoup de ces éoliennes devront être remplacées vu que leur durée de vie est limitée à 30 ans.
OK, donc les Allemands repoussent la fermeture de quelques centrales au charbon (pour les faire tourner à la place du gaz lorsque la production renouvelable n'est plus suffisante) et vous traduisez par « le charbon est au taquet ». Ce n'est vraiment pas sérieux. En fait, leur production au charbon va rester nettement inférieure à celle de 2018 par exemple.
Pour le scénario TerraWater que je n'ai pas étudié, la question reste entière : comment la filière nucléaire qui avait déclaré à RTE ne pas pouvoir faire mieux que 14 EPR peut soudainement passer à 22 ? Est-ce qu'on leur a seulement posé la question ?
Vous avez des sources pour lancer vos affirmations sur ce qui est plus ou moins facile, ou c'est du même acabit que le charbon « au taquet » ?
Personne n'a jamais dit que la filière ne pouvait faire QUE 14 réacteurs.
C'est seulement ce que RTE a retenu.
Ensuit l'accélération se fera APRÈS 2040. Ça laisse du temps pour adapter le scénario.
Le point important de TerraWater reste la construction de steps.
C'est LE point ignoré dans tous les autres scénarios, comme un tabou.
C'est faux. RTE vulait faire un scénario à 75% nucléaire et c'est le secteur nucléaire qui a répondu que ce ne serait faisable qu'avec l'appui de l'étranger (ce qui montre d'ailleurs qu'il est stupide de faire du nucléaire une priorité sur notre sol, alors qu'on serait bien plus utiles en en installant ailleurs comme en Inde où le charbon tourne pour le coup vraiment au taquet).
Ensuite, oui, d'accord, on sait qu'il y a un énorme potentiel en STEP en France. Il existe d'ailleurs un scénario 100% renouvelable + STEP proposé par Cédric Philibert il y a quelques années. Ce n'est donc certainement pas tabou.