Illustration : RossHelen.
Tripler la puissance installée des énergies renouvelables d’ici 2030 semble irréaliste, mais c’est pourtant ce que propose un scénario récent de transition climatique. Celui-ci préconise une part dominante de ces sources renouvelables (du solaire et de l’éolien en particulier) face au nucléaire dans le mix énergétique de 2050, afin d’atteindre rapidement la neutralité carbone.
Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est l’un des objectifs climatiques fondamentaux adoptés par 195 pays dans le cadre de l’Accord de Paris. Le scénario « Net Zéro » de BloombergNEF (BNEF) reconnaît que relever ce défi sera difficile, mais pas impossible si des actions significatives sont prises immédiatement. Selon les experts de BNEF, les gouvernements doivent se concentrer principalement sur la décarbonation du secteur électrique dans les six prochaines années.
Bien que des progrès considérables aient été réalisés dans la transition énergétique, il est essentiel d’intensifier ces efforts pour assurer une décarbonation efficace. Le rapport préconise une augmentation massive des nouvelles installations solaires et éoliennes, visant à tripler la puissance installée d’ici 2030. Un triplement supplémentaire sera nécessaire d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone. Ce scénario implique des investissements colossaux estimés à 215 000 milliards de dollars, ainsi que l’utilisation de près de trois millions de kilomètres carrés de terres pour les infrastructures énergétiques, soit 15 fois plus que la superficie exploitée en 2023.
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Selon le scénario Nez Zéro, les actions menées entre 2024 et 2030 seront cruciales pour établir une trajectoire permettant d’atteindre les objectifs climatiques mondiaux à long terme. La décarbonation d’autres secteurs difficiles à verdir, comme l’aviation et la sidérurgie, devrait ainsi attendre après 2030. Pour ces industries, les technologies à faibles émissions ne sont pas encore développées à une échelle suffisante.
Durant cette période 2024 – 2030, les efforts devraient se concentrer sur la transformation rapide du secteur de l’électricité, avec une priorité donnée aux énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. D’ici 2030, l’ensemble des installations devrait atteindre une puissance de 11 térawatts (TW), soit le triple de la puissance actuellement installée. Les efforts pourraient réduire de 93 % les émissions de carbone du secteur électrique d’ici 2035. Pour compenser les variations de production inhérentes au solaire et à l’éolien, une augmentation des capacités de stockage est également prévue dans le scénario, avec une projection de 4 TW de puissance de batterie d’ici 2050, soit 50 fois plus que la puissance actuelle.
Concernant l’évolution actuelle des énergies solaire et éolienne, les deux technologies semblent suivre une trajectoire en phase avec le modèle de BNEF. Ces énergies ont, en effet, connu une croissance exponentielle au cours de ces dernières années. La capacité solaire a été multipliée par neuf et celle de l’éolienne par trois durant la dernière décennie. L’ONG International Solar Energy Society (ISES) estime même que le solaire pourrait, à lui seul, décarboner l’économie mondiale d’ici 2042 si la tendance actuelle se maintient.
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Le scénario Net Zéro met en évidence un fort accent sur les énergies renouvelables et attribue une part modeste au nucléaire. Pour 2050, l’objectif de puissance installée pour le nucléaire est de seulement 1 TW, contre 31 TW pour le solaire et l’éolien. Cela représente moins de trois fois la puissance nucléaire installée en 2021, qui s’élevait à 395 GW à l’échelle mondiale.
Il faut savoir qu’actuellement, les nouvelles installations photovoltaïques et éoliennes fleurissent à un rythme effréné, contrairement aux nouvelles centrales nucléaires, dont la puissance installée stagne. La faute à un manque d’ambition et des délais de construction bien plus longs que les énergies renouvelables.
Commentaires
A ce jour 39 commentaires qui prennent en compte le seul vecteur énergétique qu'est l’électricité : aucune mention de celui constitué par l'hydrogène, qui peut la remplacer souvent (par exemple pour le chauffage,~40% de l' énergie consommée). Il ne s'agit évidemment pas du vert ,mais de celui de bien d'autres couleurs, notamment le bleu ( voir par exemple le projet de la SEPRA81 sur son site internet).
Lisez le rapport Bloomberg :
215 000 milliards ? "pas un montant significatif "
Eh oui, pour les idiots utiles, c'est faramineux, mais en réalité à l'échelle du monde entier et de la durée, ce n'est "pas significatif"
C'est seulement 19% de plus que le scénario "economic driven", c'est-à-dire le scénario sans effort des états.
Ça veut dire que si on laisse faire le marché, les renouvelables se développeront de toutes façons massivement, mais que les états peuvent faire un peu plus s'ils veulent garder un monde vivable à 1,5°C.
Dans les 2 scénarios, la part du nucléaire reste marginale et ne progresse pas, contrairement aux renouvelables qui augmentent massivement et assureront la majeure partie de l'énergie fournie.
De plus, plus de la moitié des 215 000 milliards sont investis pour payer les voitures électriques
215000 milliards, c'est pas beaucoup qu'il dit le monsieur.
10 fois la dette des États-Unis.
Une paille !
Quand on parle des idiots utiles...
Insulter les autres ne vous rend pas plus intelligent mon pauvre 430 mpr.
C'est même le contraire.
pour illustrer l article et eviter des raisonnements au ras des paquerettes .
https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/energies-renouvelables-les-etats-manquent-encore-d-ambition-pour-endiguer-le-rechauffement-de-la-planete-aie-999041.html
215 000 Milliards $ c'est juste 80 x le PIB de la France (2800 Md€) ...
certes sur 25 ans mais quand même
Voyons combien de réacteurs pour produire la même quantité d’énergie que toutes ces ENRi ?
En prenant des hypothèses conservatrices qui ne prennent même pas les couts associés au BackUp des ENRi : réseaux, stockage …
D’un coté 215 000 Milliards $ pour construire 31 TW de Solaire + éolien (fact de marche moy 25%)
Voyons combien de réacteurs équivalents à ces 31 TW (fact de Marche 80%)
31 x 25% / 80% = 9.6 TW => 10 TW
Si on prend des réacteurs de 1.3 GW il faut 10 000 / 1.3 = 7700 Réacteurs
A 5 Milliards € / réacteur = 7700 x 5 = 38 500 Milliard €
-Soit un cout 5 fois moins élevé.
-Pour une durée de vie 3 à 4 fois plus longue.
-Des émissions de CO2 => 10 fois moindres (Fiasco Allemand)
J’aimerai bien avoir l’avis de l’auteur de cet article
Dans vos rêves !
Iisez le rapport au lieu de raconter des âneries
Petit indice : plus de la moitié des 215 000 milliards c'est pour les véhicules électriques
Courage !
Je reponds à ce qui est écrit sur l'article.
Sur Bloomberg il n'y a que l'executive summary accessible et le full report semble payant.
De toutes façons le fait que la moitié soit pour les VE ne change absoluement rien à mon raisonnement ou bien il faut que vous soyez plus précis, mais sur la base de ces chiffres les ordres de grandeur sont là.
Plus haut vous dites que 215 000 Milliards $ ce n'est rien...!
Alors expliquez moi comment les pays dit riches ne parviennent pas à tenir leurs promesses aux pays du Sud depuis des années pour leur donner 100 petits milliards de $ ?
Je m'interroge sur ce montant avancé par Bloomberg comme sur la part des VE dont 90% des recharges se font à domicile la nuit.
Le raisonnement ne prend sans doute pas en compte le solaire privé en autoconsommation.
il est clair qu'il faudrait voir d'autres scenario pour être plus pertinent.