Le Texas vient de traverser le second été le plus chaud de son histoire, engendrant des besoins colossaux en électricité. Pourtant, une fois n’est pas coutume, le réseau électrique texan a tenu bon, notamment grâce à la hausse des capacités de production des énergies renouvelables.
Face à un été historiquement chaud, ERCOT, l’exploitant du réseau électrique du Texas, a réussi à faire face à des demandes d’électricité record. Les chercheurs de l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA) ont analysé les données de l’exploitant entre le 15 juin et le 15 septembre 2023 pour comprendre quels mécanismes ont permis au réseau d’éviter les coupures électriques. Et il semblerait que ce soit la hausse de la capacité de production en énergies renouvelables qui l’ait permis.
D’abord, les équipes de l’IEEFA ont constaté que, sur ces 3 mois, la production photovoltaïque a pris en charge, en moyenne, plus de 13 % de la production d’électricité pendant les heures où la demande était la plus élevée. D’autre part, elles ont étudié l’origine de la production électrique du 10 août 2023, journée pendant laquelle un nouveau record de demande en électricité a été battu avec 85 464 MW. Ils ont ensuite décidé de comparer cette journée avec le précédent record qui datait du 20 juillet 2022 et qui s’élevait à 80 148 MW.
En se concentrant sur la participation des énergies renouvelables, ils ont pu constater que la puissance solaire avait augmenté de 2 355 MW et la puissance éolienne de 2 184 MW. En d’autres termes, ces deux moyens de production combinés ont permis de couvrir 85 % des 5 316 MW supplémentaires nécessaires pendant ce 10 août 2023, par rapport au 20 juillet 2023.
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Si, dans l’inconscient collectif, le Lone Star State rime avec pétrole et gaz, le deuxième plus grand État des USA, après l’Alaska, a récemment pris un virage vers la production d’énergie renouvelable, et compte profiter de son climat avantageux en termes de vent et d’ensoleillement.
En cinq ans, la production issue des centrales photovoltaïques est ainsi passée d’à peine 0,5 à 3,9 GWh mensuels, les mois les plus favorables, à savoir juillet et août. Rien qu’en 2022, l’État a augmenté sa puissance solaire installée de 8,6 GW, devenant ainsi le numéro 2 des USA. S’il continue sur sa lancée, il pourrait même dépasser la Californie, reine du photovoltaïque, dans les cinq années à venir.
Du côté de l’éolien, le Texas est passé premier en termes de capacité de production éolienne avec un total de 30 GW installés. En comparaison, la France en est à 20 GW. En février dernier, Engie y a notamment inauguré un parc d’une puissance de 300 MW et composé de presque 90 éoliennes. C’est deux fois plus que le plus grand parc éolien terrestre français (parc éolien de Fruges dans le Pas-de-Calais, 140 MW).
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Pourtant, tout n’est pas rose pour l’État conservateur, car si les moyens de production d’énergie renouvelable se multiplient, le réseau électrique comporte, lui, de nombreuses faiblesses qui peuvent avoir des conséquences dramatiques. Durant l’hiver 2021, déjà, une tempête hivernale avait provoqué de nombreuses coupures de courant, provoquant indirectement plusieurs centaines de morts. Suite à cet incident, l’ERCOT avait pris des mesures pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise, mais les coupures de courant restent régulières, la faute à des installations vieillissantes et à un réseau électrique isolé des autres États américains.
Il y a quelques semaines, face aux fortes chaleurs qui s’éternisent, le département américain des énergies a demandé à ce que les centrales électriques du Texas puissent dépasser les seuils limites de pollution pour augmenter leur capacité de production, et ainsi empêcher de potentielles coupures de courant.
L’augmentation des EnR est réelle mais l’article fini par « les centrales électriques […] augmenter leur capacité de production, et ainsi empêcher de potentielles coupures de courant ». On pourrait plutôt conclure (à la différence du titre) que c’est plutôt les énergies fossiles qui sauvent le réseau, car ce sont elles qui peuvent augmenter leur production pour répondre à la demande, les EnR étant déjà au maximum.