Nombre de citoyens se sont aventurés à installer une éolienne dans leur jardin. Hélas ! les retours d’expérience sont souvent négatifs. Mais vous a-t-on tout dit avant de signer le bon de commande ?
Il n’est pas difficile d’épater un client potentiel dans un domaine aussi mal connu que l’éolien domestique. Chacun d’entre nous a la sensation qu’il y a toujours eu du vent, et que celui-ci fera toujours tourner les pales d’une éolienne.
Certes, mais combien de braves citoyens ont une idée précise du potentiel venteux de leur site, et peuvent évaluer la puissance de la turbine à installer pour couvrir leurs besoins propres ?
S’il est clair que les caractéristiques techniques sont un élément important à connaître, de même que la vitesse de démarrage, le prix de la machine, ou les coûts des fondations en béton, il faut avant tout partir des notions de base.
Le gisement venteux est-il suffisant ?
C’est la question de base. Et il faut éviter d’y répondre par des impressions.
Une petite étude de vent viendra bien sûr gonfler quelque peu la facture, mais avant d’investir dans une éolienne, il semble prudent de dépenser entre 2 000 et 5 000 € de plus afin de s’assurer que le site est balayé par des vents suffisants.
De trop nombreux citoyens ont dépensé 30 000 voire 50 000 € pour une éolienne installée dans un creux de vallée et dont le rotor n’a jamais fait un tour complet.
Demandez à un bureau spécialisé une mesure de vent en micro-siting par modélisation informatique – pas besoin d’ériger un mât de mesure – et vous obtiendrez pour une somme modique la distribution statistique des vitesses de vent sur 2 ou 3 hauteurs différentes.
Avec la distribution des vitesses de vent, on peut ainsi aisément calculer le productible annuel, c’est-à-dire la production théorique que l’éolienne devrait fournir chaque année.
Il faut pour cela disposer de la courbe de puissance (tableau qui indique le nombre de kWh que produira l’éolienne à chaque niveau de vitesse du vent). Assurez-vous que celle-ci est fiable, car les courbes de puissance présentant des chiffres farfelus sont légion !
Comment reconnaître qu’une éolienne est fiable ?
Au-delà de ce que vous racontera le délégué commercial, il existe un critère objectif sur lequel on peut s’appuyer les yeux fermés : la conformité à la norme IEC 61400-2.
Ici encore, le choix pour une machine certifiée entraînera un surcoût. Mais la qualité se paie. Avec une machine « certifiée IEC », votre tranquillité est assurée.
Veillez simplement à ce que la machine soit bel et bien certifiée, et non pas « en cours de processus de certification », une astuce dont certains fabricants abusent pour tromper le chaland.
Qu’est-ce que la norme IEC 61400-2 ?
La norme IEC 61400-2 (International Electrotechnical Commission) est une norme européenne reconnue dans plus de 100 pays qui s’applique à toutes les éoliennes de petite puissance.
La norme couvre les domaines aussi variés que la résistance des matériaux, la solidité des composants électriques et électroniques, la fiabilité de la génératrice, la qualité du béton à utiliser, etc.
Une éolienne certifiée conforme à la norme IEC 61400-2 a dû subir toute une série de tests dans des conditions de vent extrêmes pour s’assurer qu’elle résistait aux pires intempéries : au niveau des pales, de la turbine, des fondations, des mécanismes électriques, qu’elle respectait les niveaux de bruit, et, surtout, que sa production d’électricité était conforme à la courbe de puissance annoncée.
Une éolienne « certifiée IEC » offrira donc infiniment plus de garantie de fiabilité.
Mais le processus de certification a un coût. Estimé entre 200 000 et 300 000 € voire davantage, celui-ci se répercute inéluctablement sur le prix de vente. D’autant plus qu’il s’agit de marchés restreints, aux volumes de vente encore très limités.
Prendre de la hauteur
Visez toujours plus haut ! La hauteur du mât est sans nul doute le deuxième critère le plus important.
Il s’agit d’un principe universel : plus haut vous hisserez la nacelle, et plus celle-ci captera des vents forts, laminaires et constants.
L’Etat français a cru bien faire et pouvoir stimuler l’auto-suffisance énergétique en exonérant de permis de construire les installations inférieures ou égales à 12 mètres de haut.
Ce fut une grave erreur ! Car s’il est vrai qu’à 12 mètres de hauteur, les nuisances visuelles pour l’environnement sont relativement faibles, le souci est qu’à une telle hauteur, le vent est quasi-inexistant. Ou plutôt, la rugosité du sol – atténuation de la force du vent due aux obstacles naturels et artificiels tels les bâtiments, les poteaux, les arbres… – est trop importante. Il est dès lors très difficile de rentabiliser une petite éolienne à une faible hauteur, quelle que soit sa puissance.
De nombreux projets seront ainsi écartés naturellement : un mât plus élevé implique non seulement un surcoût, mais aussi un terrain plus vaste, et des fondations en béton plus volumineuses.
Des éoliennes en toiture à éviter à tout prix
Les éoliennes placées en toiture, au prétexte qu’elles bénéficieront de l’effet tremplin créé par le toit, sont à proscrire.Malgré des performances annoncées souvent très attirantes, mais toujours fallacieuses, aucune invention d’éolienne en toiture n’a produit de résultats satisfaisants.
Et la raison est simple à comprendre : au-dessus de tout obstacle, le vent crée une sorte de bulle à l’intérieur de laquelle se forment des turbulences de faible intensité.
Ces turbulences sont inexploitables, et ne produiront que très peu d’électricité.
A bon entendeur… !
Bonjour cela fait maintenant 5 ans que j’ai fait installer une éolienne a malheureusement 10M de hauteur, alors que j’habite Arles région très ventée. En fait le souci est que nous avons des rafales de vent et non un vent constant Donc l’éolienne produit 1000 Wat en 2 minutes et de suite zéro Donc effectivement de ma faute 20 M est une erreur, deuxièmement c’est très bruyant Donc nous la coupons la nuit. Mais je suis tombé sur un constructeur, qui m’a fourni 3 panneaux solaires couplés a mon éolienne Et donc je suis régulièrement autonome la journée. Un moindre… Lire plus »
quel est votre avis pour des éoliennes de 150m et 165m dans des zonings industriels, avec des toitures plates + voltaiques et lanterneaux. sont-elles à proscrire? les bâtiments ont une hauteur de +/- 30m. la hauteur toit/éolienne est ainsi réduite. Vous citez qu’ au-dessus de tout obstacle, le vent crée une sorte de bulle à l’intérieur de laquelle se forment des turbulences de faible intensité? Y-a-t-il également interférences négatives concernant des infrason à distance de 600m par ricochet et production, + danger chute etc.. Les éoliennes sont-elles plus favorables en terrains plats de campagne? Les éoliennes colonaires me semblaient plus… Lire plus »
Une éolienne de 150m est une éolienne « de grande puissance » comme on en voit dans les campagnes. Rien n’interdit de les placer dans les zonings industriels (mais certainement pas sur une toiture, vu le poids!). Une seule éolienne produit l’équivalent de 20.000 panneaux PV, donc, entre les deux technologies, l’éolien est beaucoup plus efficace. L’éolien en zoning industriel est pertinent dans un contexte d’autoconsommation. Aussi parce qu’il crée moins de nuisance pour les zones urbanisées. L’aspect sécurité est toujours évalué par une étude de risque, mais les risques d’accident sont très faibles. La question des infrasons est un problème monté… Lire plus »
Carte pour le petit éolien : https://www.google.com/url?sa=i&rct=j&q=&esrc=s&source=images&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiwrsSnqdbeAhXB4IUKHZceDdkQjRx6BAgBEAU&url=http%3A%2F%2Fericjarrot.free.fr%2Fpetit-eolien-carte-des-vents-France.html&psig=AOvVaw299emIxj3FG90Cr_xEN9kW&ust=1542368697690680
Par contre, il y a possibilité de développer des éoliennes à effet gyroscopique tournant, demandant peu d’énergie rotationnelle en bout de « pales », mais avec fort coupe de rotation au centre du rotor = https://safeearthsolutions.wordpress.com/2017/04/16/leffet-gyroscopique-explique-sur-le-plan-dynamique-et-corpusculaire/ (pour ceux qui ont plus que moi la fibre de constructeurs !
Bonjour, votre article est on ne peut plus veridict sauf sur un point. Un mat de mesure sera toujours important pour des mesures en eolien en faible hauteur car il est très difficile de modeliser la rugosité du sol. Les bureau d’etudes dont vous faites référence ne disposent pas des informations suffisantes pour faire cela. On est capable dans la fourchette de prix donnée de fournir des données de vents et une estimation de productible pour le meme prix que celui donné dans votre article, sauf que les données seront fiable.
Merci Bruno pour cet article intéressant.