Illustration : Révolution Énergétique, NREL.
En début de semaine, la Suède a annoncé l’abandon de treize des quatorze projets d’éoliennes en mer Baltique. Une décision motivée par des préoccupations de sécurité nationale dans un contexte marqué par les tensions croissantes avec la Russie.
Ô combien cette annonce a dû être « difficile à prendre ». Elle montre que le gouvernement suédois « prend la défense du pays très au sérieux » commente Ebba Buschla ministre de l’Énergie, des Entreprises et de l’Industrie, en annonçant à la presse la décision du gouvernement d’abandonner treize projets éoliens en mer Baltique, situés dans la zone économique exclusive suédoise. Elle intervient à la suite des conclusions de l’armée suédoise qui considère que ces installations pourraient entraver les capacités de défense du pays membre de l’OTAN depuis 2022. Un seul projet, le parc éolien Poseidon, situé sur la côte ouest, a été approuvé pour sa compatibilité avec les impératifs sécuritaires du pays.
La sécurité avant la transition énergétique
Selon le ministre suédois de la Défense, Pål Jonson, les installations éoliennes en mer Baltique représenteraient un obstacle au déploiement des systèmes de défense, en particulier pour la détection des sous-marins et des attaques aériennes. Le gouvernement redoute que les éoliennes n’interfèrent avec les radars et les capteurs militaires essentiels pour surveiller les activités en mer et collecter des données de communication, et de voler à basse altitude. Proches de l’enclave russe de Kaliningrad, les installations éoliennes auraient pu créer des « échos radars » nuisibles à la sécurité suédoise, selon Paal Johnoson, ministre de la Défense suédois.
De plus, les installations sous-marines et les infrastructures énergétiques sont devenues des cibles stratégiques dans le cadre de tensions régionales croissantes. En avril 2024, un commandant maritime de l’OTAN avait mis en garde auprès du journal The Guardian contre les menaces d’attaques russes visant les infrastructures sous-marines européennes, notamment les câbles et pipelines essentiels pour l’économie. La Suède, tout en reconnaissant l’importance de la transition énergétique, considère donc que la sécurité nationale reste une priorité absolue.
En France, une décision similaire avait été prise concernant l’éolien terrestre. Dans l’Eure, le parc éolien du plateau du Vexin avait été interdit suite à un avis défavorable du ministère des Armées, estimant qu’il pouvait perturber les radars de la base aérienne militaire 105 d’Évreux.
Le quatorzième parc sera, lui, bien implanté
Du point de vue de l’industrie éolienne suédoise, cette décision soulève des questions concernant la stratégie énergétique et climatique du pays. Les treize parcs rejetés auraient pu générer près de 140 térawattheures par an, soit presque autant que l’actuelle production d’électricité de la Suède.
En réponse aux critiques, la ministre de l’Énergie, Ebba Busch, a déclaré que le pays devait prioriser la « stabilité et la puissance » de son réseau énergétique actuel avant d’ajouter de nouvelles capacités éoliennes à grande échelle. La décision d’approuver le parc Poséidon, avec ses 81 éoliennes prévues sur la côte ouest, marque néanmoins la volonté de la Suède de maintenir une part d’énergies renouvelables, même si celles-ci se développeront majoritairement hors de la mer Baltique, dans les zones au large de la côte sud-ouest de la Suède et de la baie de Botnie.
Commentaires
Et vous croyez vraiment que des pays démocratiques ont l'a capacité de se mesurer a des puissances totalitaire.
Un mini pays comme la Corée du nord a plus de militaires actif que toutes l'Europe et son système industriel ne produit que de l'armement.
l'Europe doit faire quoi?
Devenir une grande Corée du nord.
Nos démocraties doivent être l'exemple du monde avec des résultats sociaux éducatif écologique les meilleurs du monde.
Les pays totalitaire d'appui sur des glissements de matière première ou de chair à canon et sur la production d'armes ou de drogue.
A nous de lutter en ne participent pas à ce business.
C'est surtout une décision du gouverement de droite sous pression de l'extrême droite contre les EnR. On verra la décision au prochain changement de majo avec le retour des sociaux démocrates.
Cela illustre à mon sens parfaitement le principal problème de tous les scénarios de transition énergétique.
Faire du 100% EnR dans le monde actuel ça peut passer (et encore c'est pas sûr). Mais dans un monde en conflit c'est une autre histoire et je n'ai jamais vu aucun scénario prendre cette hypothèse. Les scénarios RTE ont comme hypothèse la croissance économique, la mondialisation pour acheter le matériel pas chère en Asie, l'invention de nouvelles technologies...rien ne garantie que cela durera, et donc rien ne garantie la possibilité de ces scénarios.
La meilleure des résiliences est d'arriver à fonctionner avec peu. L'électricité est le moyen le plus sûr en Europe, facile à produire et a utiliser.
La question doit on consacrer notre force a une éventuelle agression ou éviter les agressions.
"La meilleure des résiliences est d’arriver à fonctionner avec peu. L’électricité est le moyen le plus sûr en Europe, facile à produire et a utiliser."
Je suis d'accord, je n'ai d’ailleurs jamais dit qu'il fallait augmenter notre consommation énergétique
éviter les agression peut passer par une diminution de nos points faible, se rendre compliqué à agressé n'est en rien un geste hostile et peut s'appliquer à toutes les formes d'agressions qu'elles soient humaines ou naturelles
Pas vraiment d'accord, un avantage clé des ENR c'est leur foisonnement et dispersion.
si chaque maison est équipée d'une batterie d'un champs de panneau et éventuellement d'une éolienne sur le toit sur les côtes ventées ça devient extrêmement compliqué de faire tomber tout le réseau.
Pour un pays c'est pareil, ça devient ruineux en bombes et en drones de flinguer des champs (qui plus est aujourd'hui massivement micro-ondulé
Et je précise/rappel que dans mon premier message, je parlais d'un "monde en conflit". Cela peut être un conflit armé sur notre territoire mais aussi plus certainement un monde dans le quelle les échanges commerciaux sont bien plus compliqués.
Une maison équipée de panneaux solaire n'est pas autonome, il lui faut le réseau pour se synchroniser, ou alors comme je disais il faut du matériel supplémentaire, et ce n'est pas ce vers quoi on se dirige. De plus les PV sur maison ne représentent à terme qu'une petite fraction de la production d'électricité.
Le foisonnement est au contraire un avantage lorsque le réseau est pleinement opérationnel car cela évite de transporter une partie de l'électricité sur de longue distance lorsqu'il y a de la production locale et les grosses centrales pilotables peuvent prendre le relais le reste du temps. Cela ne marche plus si le réseau n'est pas opérationnel (on ne peut pas dire en même temps que un petit réseau est autonome et qu'il dépend du foisonnement)
Et encore une fois, dans cette situation, le problème c'est le conflit qui va bien au delà du réseau électrique.
cela démontre surtout à quel point toutes les infrastructures énergétiques sont sensibles, la guerre en Ukraine nous montre l'usage qui peut en être fait, barrages, centrales, réseau de transport etc ...
Seule une production d'énergie diffuse permet d'obtenir suffisamment de résilience. Une forme d'indépendance énergétique devrait être mise en place à toutes les échelles pour que les effets d'actions hostiles ne puissent être que localisées et partiels.
Ce que l'on sait malheureusement c'est que la possibilité de scénarios ou les centrales de production et le réseau de transport sont ciblés est garantie.
Ce que l'on voit actuellement dans les zones les plus pauvres ou les plus reculées du monde ou lors de catastrophes naturelles est que les énergies renouvelables sont un moyen efficace et économique de répondre aux besoins essentiels.
Dans l'optique d'un monde en conflit ou toutes les chaines d'approvisionnement peuvent être perturbées la production locale est une garantie de sécurité et de moindre vulnérabilité.
Le problème en Ukraine ce n'est pas la structure du réseau mais bien la guerre de bientot 3 ans.
Si j'étais taquin je dirais que la France dispose déjà d'une production d'électricité diffuse avec des centrales nucléaires réparties sur toute la France. On a vu après la tempête de 99 de nombreuses coupures qui ont été réparées dans l'ensemble rapidement (90% en 4j) grâce au maillage du réseau du fait que les centrales n'ont pas été endommagées.
De plus cela nécessiterait des investissements supplémentaires pour rendre de petits réseaux autonomes alors qu'on se dirige plutôt vers un réseau européen.
Maintenant je suis complètement d'accord avec vous quand vous dites que pour être résilient il vaut mieux produire local, mais cela concerne, je pense, bien plus la production de nourriture que d'électricité
Vous dites que le problème c'est la guerre alors que vous reprochiez aux divers scénarios de ne pas considérer le cas d'un monde en conflit !
Pour moi, le problème dans un monde en conflit est la sensibilité du réseau aux agressions.
Si on prend le cas de la tempête de 99 un des gros problèmes à été la rupture de l'approvisionnement en eau potable. Pour un tel cas du solaire implanté sur chaque château d'eau aurait permis de conserver un service dégradé plutôt qu'aucun service.
Les boucles locales d'autoconsommation peuvent aussi entrer dans ce schéma tout comme les autoconsommations résidentielles . Au final il s'agit de passer d'une logique de type minitel à une logique de type internet.
Cette annonce explique peut-être la précédente annonce d'abandon, au mois de juin dernier, de la liaison électrique supplémentaire entre la Suède et l'Allemagne.
https://www.revolution-energetique.com/pourquoi-la-suede-refuse-une-nouvelle-interconnexion-electrique-avec-lallemagne/
Si 13 parcs sont abandonnés, il n'y a plus de courant excédentaire à transporter.