Le site Orano de Tricastin / Image : Orano.
Le groupe Orano, qui exploite l’usine Georges Besse II à Tricastin (entre la Drôme et le Vaucluse) envisage d’accroître son activité de production d’uranium enrichi. La Commission nationale du débat public (CNDP) lance donc un débat sur la question.
En 2004, la CNDP avait lancé une concertation publique sur la création du site Georges Besse II à Pierrelatte (Drôme), dont l’activité d’enrichissement d’uranium a pris le relais de l’usine Georges Besse I désormais à l’arrêt.
Aujourd’hui, le groupe Orano qui exploite le site entend augmenter son activité de production d’uranium enrichi pour permettre à ses clients (de plusieurs pays) de ne plus dépendre du géant russe de l’atome Rosatom. Une nécessité au regard des tensions existantes entre l’Union européenne et la Russie en raison de l’invasion de l’Ukraine.
Sur la plateforme de Tricastin, décrite par Orano comme « l’une des plus grandes en Europe », le groupe précise que « les activités de chimie (conversion, défluoration et dénitration), et d’enrichissement de l’uranium (…) précèdent l’étape finale de la fabrication des assemblages de combustibles destinés aux réacteurs des centrales nucléaires du monde entier ». Orano emploie 2 500 collaborateurs sur ce site d’une superficie de 650 ha.
À lire aussi La France va renvoyer aux Allemands tous leurs déchets nucléairesAugmenter la capacité de production de 30 %
Le projet vise à augmenter de 30 % sa capacité de production, ce qui suppose d’installer 4 modules supplémentaires d’enrichissement d’uranium naturel. La capacité annuelle de l’usine passerait ainsi de 7,5 millions d’unités de travail de séparation (UTS) à 11 millions d’UTS. Le coût du projet est estimé à 1,3 milliard d’euros.
La décision d’organiser une concertation préalable à ce sujet a été prise le 6 octobre 2022 et trois personnes ont été désignées pour être les garants de la procédure. Il s’agit d’Etienne Ballan, Isabelle Barthe et Denis Cuvillier. Cette concertation publique aura pour but d’échanger sur les spécificités et les enjeux du projet. L’ouverture des débats devrait avoir lieu début 2023.
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Commentaires
Et quid de l'uranium appauvri et autres déchets radioactifs générés par cet enrichissement supplémentaire ?
Il peut être transformé en MOX et réutilisé dans nos centrales.
Et si on développé des centrales des 4ème génération on n'aurait pas besoin d'enrichir l'uranium, on utiliserait directement 99,3% d'uranium 238 contenu dans le minerai d'uranium à l'état naturel.
Il peut être transformé en MOX et réutilisé dans nos centrales.
Et si on développé des centrales des 4ème génération on n’aurait pas besoin d’enrichir l’uranium, on utiliserait directement 99,3% d’uranium 238 contenu dans le minerai d’uranium à l’état naturel.
Notre stock d’uranium appauvri est déjà considérable, plus de 320 000 tonnes, auquel s’ajoutent encore près de 7000 tonnes chaque année. Et dans ces 7000 tonnes, seulement 2% servent à faire du MOX.
Quant à notre projet de réacteur de 4ème génération, Astrid, il a été abandonné en 2019.