Mukhtar Babayev, ministre azerbaïdjanais de l’Écologie et des Ressources naturelles, a été nommé président des négociations sur le climat de la COP29. Elles auront lieu à Bakou en novembre 2024. L’homme d’État a auparavant travaillé 26 ans pour la compagnie pétrolière nationale de la République d’Azerbaïdjan, Socar. Si la COP28 dirigée par un pétrolier émirati, Sultan Al Jaber, pouvait être considérée comme une exception, les prochaines COP confirment la nouvelle donne : l’Azerbaïdjan (COP29) et le Brésil (COP30) sont deux grands pays pétroliers qui accueilleront les deux prochains sommets.
« Son Excellence Mukhtar Babayev a été nommé président désigné de la 29ᵉ session de la conférence des parties », a écrit à l’AFP ce vendredi Rashad Allahverdiyev, un responsable du ministère, dans un courriel. Le sommet climatique international nommé COP29 aura lieu du 11 au 22 novembre 2024, un an après la COP 28 qui s’est déroulée aux Émirats arabes unis. L’Azerbaïdjan a pour pays frontaliers l’Iran, la Géorgie, la Russie ainsi que l’Arménie, son rival historique qui a retiré sa candidature à l’organisation de la COP29 pour améliorer ses relations diplomatiques avec les azéris. Sa capitale, Bakou, nichée sur la côte, lui permet de jouir d’une ouverture maritime sur la mer Caspienne. Selon le journal britannique The Guardian, plus qu’une étendue d’eau fermée, ce sont les ressources énergétiques qu’elle contient dans son sous-sol qui sont stratégiques : « l’Azerbaïdjan y possède un des plus grands champs gaziers, Shah Deniz. »
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Le sommet climatique se déroulera sous la présidence du ministre azerbaïdjanais de l’Écologie et des Ressources naturelles, Mukhtar Babayev. Cet homme a travaillé pendant vingt-six ans pour la compagnie pétrolière d’État, dont trois en tant que vice-président en charge de « l’écologie. » Durant ces 3 années passées à occuper ce rôle, le média Contexte relève qu’il a supervisé l’assainissement des sols contaminés du pays.
L’Azerbaïdjan dépendait du pétrole et du gaz pour plus de 92,5 % de ses revenus l’année dernière, selon les chiffres de l’administration américaine communiqués par The Guardian. Bakou prévoit de porter sa production de gaz de 37 milliards de mètres cubes (m3) en 2024 à 49 milliards de m3 en 2033. Selon les données du cabinet norvégien spécialisé Rystad Energy, analysées par l’ONG de défense du climat Global Witness, ces 411 milliards de m³ produits d’ici à 2033 entraîneraient l’émission de « 781 millions de tonnes de dioxyde de carbone, soit deux fois plus que les émissions annuelles du Royaume-Uni ».
La COP28 avait lieu aux Émirats arabes unis et la prochaine, COP30, se tiendra en 2025 au Brésil. Une tendance se dégage ces dernières années : des pays pétroliers dirigent les sommets climatiques internationaux alors que les énergies fossiles représentent 80 % des émissions humaines de gaz à effet de serre aggravant le réchauffement climatique. Le journal Le Monde explique cette contradiction : le président Brésilien, Luiz Inicio Lula da Silva, à la tête de l’un des dix premiers producteurs mondiaux de pétrole, s’est « engagé à réduire à néant d’ici à 2030 la déforestation dans son pays, qu’il a positionné en tant que champion en matière de protection des forêts, tout en faisant avancer son projet d’adhésion à l’OPEP+. Lula a déclaré au cours de la COP28 qu’il demanderait aux producteurs de pétrole de se préparer à “réduire” la place des énergies fossiles. »
Quelques remarques:
1/ Le Guardian n’est pas un journal britannique neutre mais un journal fortement engagé à gauche et donc tout acquis à la cause ecolo radicale …
2/ c’est vrai que pour que les pays pétroliers deviennent des adversaires franchement hostiles aux concepts de la transition énergétique, le mieux c’est de les tenir à l’écart des COPs …
3/ Dans les années 80, le Brésil ne produisait pas une goutte de pétrole et faisait rouler les voitures à l’ethanol … c’était donc un pays ecolo avant l’heure préoccupé par le CO2