En Allemagne, la part du solaire dans le mix électrique atteint 10%. En France c’est 4 fois moins.


En Allemagne, la part du solaire dans le mix électrique atteint 10%. En France c’est 4 fois moins.

A fin octobre, les installations photovoltaïques allemandes ont déjà produit plus d’électricité cette année qu’en 2019. Désormais la part du solaire dans le mix électrique du pays atteint 10%. Très en retard par rapport à ses voisins, la France a produit l’année dernière 11,6 térawatts-heures (TWh) d’électricité photovoltaïque, ce qui correspond à 2,4% de sa consommation électrique. Pourtant l’Hexagone dispose d’un des gisements solaires les plus importants d’Europe.

BSW Solar est l’Association allemande de l’industrie solaire, laquelle compte plus de 800 entreprises. Ses analystes ont annoncé récemment que la part prise dans le mix électrique du pays par l’électricité photovoltaïque atteindra 10% cette année. Une performance remarquable qui est due à une croissance du parc solaire d’environ 20%.
BSW Solar se félicite des progrès réalisés. « Une étape importante a été franchie vers la décarbonation de la production électrique allemande » se réjouit l’association, mais elle considère cependant que la progression du solaire doit encore s’accélérer. « Si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques et compenser le déficit de production d’électricité lié à notre sortie du nucléaire et du charbon, nous devons, d’ici 2025, multiplier par deux la capacité solaire installée. Et même la tripler d’ici 2030 », prévient Carsten Körnig, directeur général de BSW Solar. Ces chiffres sont basés sur les résultats d’une étude menée par des experts de l’Institut Fraunhofer ISE, et d’Agora Energiewende, un groupe de réflexion qui se consacre à la transition énergétique.

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Les toits de Munich

Bien servie par le soleil, la France est en retard

En France, la puissance totale installée du parc photovoltaïque s’est élevée à un peu moins de 10 Gigawatts (GW) à fin 2019. Cela représente une production annuelle de 11,6 Térawatts-heures (TWh) qui couvrent environ 2.4 % de la consommation électrique des français.

Par rapport à ses voisins européens le pays est à la traîne. En 2019, la croissance du solaire a été la plus forte en Espagne avec 4,7 GW supplémentaires raccordés au réseau. L’Allemagne et les Pays-Bas suivent avec des croissances respectives de 4,0 et de 2,5 GW. Sur la période, 1 GW seulement a été installé dans l’Hexagone. « Il en faudrait 4 par an pour atteindre les objectifs fixés par la PPE », s’alarme Jean-Louis Bal, président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER).


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Pourtant la France est un des pays les plus ensoleillés d’Europe avec l’Espagne et le Portugal. Son irradiation solaire (c’est-à-dire la quantité d’énergie solaire reçue en 1 heure sur 1 m²) varie en moyenne de 1.100 kWh/m² dans la moitié nord à près de 1.700 kWh/m² dans le Midi, ce qui en fait l’un des pays du continent les mieux servis par le soleil.

 Selon l’Ademe (l’Agence de la transition écologique), le potentiel inexploité en toiture est estimé à 364 gigawatts (GW). C’est presque 3 fois plus que les 132 GW de puissance installée que comptait fin 2018 l’ensemble du parc de production électrique français, toutes filières confondues (nucléaire, thermique, renouvelable, …). Le gisement inexploité au sol est encore plus important : selon les estimations, il s’élèverait à775 GW. Quant aux zones « délaissées » que sont les friches industrielles, les terrains pollués, etc.) et aux parkings, ils représentent, toujours selon l’Ademe, un gisement inutilisé de 53 GW.


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