Illustration : Révolution Énergétique.
La période actuelle est propice à la chute des prix de l’électricité sur les marchés, jusqu’à atteindre des valeurs négatives. En effet, le solaire et l’éolien fonctionnent à haut régime et la demande est en berne lors des multiples jours fériés. La tendance devrait se poursuivre jusqu’en mai.
Le week-end du 23 et 24 mars, les prix de l’électricité ont oscillé autour de… zéro euro le mégawattheure (€/MWh). Ils sont même descendus à –7 €/MWh durant une heure. La chute des prix a été limitée et moindre qu’observée chez nos voisins allemands, par exemple, car le solaire et l’éolien français sous contrat pour différence (CfD) a réduit sa production. Ils ne sont pas subventionnés en cas de prix négatifs, au contraire des allemands, qui le sont pendant 6 heures consécutives avant que les subventions ne disparaissent. Bien que 15 gigawatts (GW) de nucléaire se soit effacé et 5,5 GW de solaire et éolien aient été bridés, les prix sont quand même descendus sous le seuil de 0 €/MWh.
Prix négatifs : un phénomène récurrent à cette période
Jeudi 28 mars, du vent entre 50 et 95 km/h est prévu sur tout le territoire. La production éolienne devrait avoisiner 14 GW. Sa grande contribution devrait encore faire baisser les prix. Globalement, la fin de l’hiver est encore propice à de forts vents. À cela s’ajoute la production solaire qui va augmenter à mesure que l’été se rapproche. La combinaison d’un vent persistant et des beaux jours qui arrivent induira une plus grande part des renouvelables dans la production, dominant même certains mix européens.
Côté consommation, la demande en électricité observée en 2023 est passée, en moyenne, de 65 GW en février à 47 GW en mai. Les températures plus clémentes expliquent en partie cette baisse. Les jours fériés à venir, comme ce week-end de Pâques, soutiendront la baisse des prix à travers la baisse de la demande lors de ces jours à faible activité industrielle. Alors que nous exportons l’électricité française majoritairement lors de pics de consommation, ce surplus de production ne peut pas être exporté lors des creux de consommation. Les prix encore plus bas observés chez nos voisins européens rendent la situation toujours plus baissière.
Cette situation est observée chaque année et, à mesure que les énergies renouvelables progressent, le défi est de gérer cette surproduction à travers des moyens de stockage notamment. D’autres outils peuvent également aider, comme les panneaux solaires bifaciaux, qui produisent en début et fin de journée lors des pics de consommation. Le « gaspillage » via l’écrêtement de la production devra être limité afin de ne pas décourager les investissements dans le secteur des renouvelables.
Commentaires
Les prix négatif c'est ce samedi ! La boule de cristal n'a donc pas prédit le bon Week-End... Après avec l'augmentation régulière du parc installé Solaire+Eolien, il est certain que ces épisodes de prix négatifs sont appelés à ce multiplier, et à terme engendrer une nouvelle crise du marché de l'électricité. (les producteurs traditionnels ne seront plus rémunérés, sauf les ENR... responsables de cette situation, mais qui ne sont pas vraiment dans le marché, ayant pour la plupart des CFD, donc un prix garanti d'achat, et y compris en cas de prix négatif en France ! (voir appel d'offre éolien 2024 de la CRE) https://energygraph.info/d/c9e51a42-4637-4f9d-8196-a4ec2718a685/cumulative-negative-spot-hours?orgId=1&var-years=All&var-cnt_type=inf_0&var-zones=FR
Les prévisions de prix négatif ne sont pas vraiment au rendez-vous ce samedi... l’éolien ne produit pas de manière vraiment exceptionnelle ce matin. 3GW à 8h... c’est pas terrible.
Et pas de prix négatifs ces jours- ci. Le parc nucléaire a su s'adapter à la baisse de la consommation.
Sauf légèrement le 1er avril où il a fallu déconnecter des champs d'éoliennes pour limiter la chute. https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/electricite-l-ere-des-prix-negatifs-commence-994515.html
Vivement la recharge des VE devienne gratuite les jours de grands vents :-)
L’éolien n’est jamais gratuit. Grâce au prix plancher sur 20ans il nous coûte toujours 80€ au moins pour les installations récentes. Même si le prix spot tombe à zéro, c’est nos impôts qui paient la différence. Les producteurs éoliens sont toujours gagnants, c’est une rente garantie. Et pour nous un prix minimum garanti. La meilleure des options pour nous citoyens est l’ecrêtement, là les producteurs ne sont pas payé pour ce qu’il ne produise pas. Un monde de dingues... non de profiteurs. :-(
Eh oui, l'immense absurdité d'un système devenu fou issu de cerveaux qui n'ont jamais eu la moindre idée de ce que recouvre une telle activité industrielle que celle de l'électricité.... Ce que ne dit pas l'article c'est que cette situation est un immense gâchis de capitaux et de subventions. Quand on vend sous le prix de revient on perd de l'argent, et pire on élimine toute capacité d'investissement, donc on met en péril l'avenir... Dans un écosystème cohérent, les variations de prix à la hausse sont mises à profit pour compenser les variations à la baisse et proposer un prix moyen qui permet de justement se rémunérer, y compris pour les investissements. Le marché actuel fait que les profits et surprofits disparaissent dans les poches d'actionnaires qui par ailleurs investissent rarement. In fine, on se dirige vers des besoins de financement qui seront payés par nos impôts. Un vrai jeu de dupes. Si les décideurs avaient eu un peu de jugeote un mécanisme de correction de ces errements de marché auraient été mis en place...
Surproduction ? Pourtant Vendredi 29 sera ROUGE... ça ne va pas inciter les abonnés Tempo à équilibrer le réseau, s’il y a surproduction. C’est le dernier jour rouge, faut bien le caser... au dernier jour possible. :-)
Il y aurait bien des choses à réformer dans ce domaine !