La Pologne veut sortir du charbon. Et pour assurer son approvisionnement en électricité, le pays compte non seulement sur les énergies renouvelables, mais aussi sur le nucléaire. Le gouvernement vient de donner le feu vert à pas moins de 24 SMR.
En Pologne, l’intensité carbone de la production d’électricité continue de flirter avec les records. Sur les sept dernières années, les émissions du pays se situaient autour de 800 grammes d’équivalent CO2 par kilowattheure (g CO2e/kWh). C’est environ 12 fois plus que celles de la France. En cause, la large part de charbon dans le mix électrique polonais.
Mais le gouvernement semble décidé à prendre les choses en main. Il a annoncé une sortie du charbon à l’horizon 2049. La date peut sembler lointaine, mais il ne faut pas oublier que la Pologne, c’est littéralement LE pays du charbon. Même si le secteur est en difficulté depuis quelques années déjà parce que les mines polonaises deviennent de moins en moins rentables.
À lire aussi Pourquoi la Pologne porte plainte contre la politique énergétique européenne ?Du nucléaire pour décarboner l’électricité en Pologne
Pour décarboner sa production d’électricité, la Pologne compte investir dans les énergies renouvelables. L’éolien en mer, notamment. Et la combustion de biomasse déjà choisie par certaines villes pour remplacer quelques centrales à charbon. Mais le gouvernement mise aussi sur le nucléaire. Sur quelques réacteurs de puissance à eau pressurisée d’une capacité totale comprise entre 6 et 9 GWe que le pays espère construire d’ici 2040. La Poméranie pourrait accueillir la première centrale nucléaire polonaise d’une capacité de 3 750 MWe et de technologie Westinghouse et deux réacteurs venant de Corée du Sud pourraient être installés dans la région plus centrale de Patnów-Konin.
À lire aussi Comment le nucléaire va décarboner l’électricité en PologneUne autorisation de principe pour 24 SMR en Pologne
Et il y a quelques jours, la Pologne a aussi donné un accord de principe à la construction de pas moins de 24 petits réacteurs nucléaires de type GE Hitachi BWRX-300. 24 SMR qui seront répartis sur six sites, de Wloclawek, à Stawy Monowskie et Stalowa Wola en passant par Ostroleka, Nowa Huta et Dabrowa Gornicza. À la tête du projet, Orlen Synthos Green Energy (OSGE), une coentreprise entre le plus grand raffineur polonais Orlen et la société chimique Synthos. L’ambition : déployer les premiers petits réacteurs de Pologne dès 2030. Et cet accord de principe obtenu en ce mois de décembre 2023 était un préalable incontournable dans le processus d’autorisation administrative.
Un autre accord de principe a d’ores et déjà été délivré au producteur de cuivre et d’argent KGHM Polska Miedź SA. Il compte construire une centrale nucléaire modulaire NuScale VOYGR composée de six SMR d’une capacité chacun de 77 MWe chacun pour une capacité totale de 462 MWe. Et les responsables politiques du pays évoquent jusqu’à cent petits réacteurs modulaires dans les années à venir. De quoi faire de la Pologne, le pays des SMR.
Ils partent de loin en Pologne. Leurs objectifs paraissent être dans tous les sens… il faudra in fine du concret…