Illustration : Daniel Macoin - Flickr CC, montage : RE.
En France, le nucléaire représente environ 63 % de la production électrique annuelle (2022). Face à l’urgence climatique et compte tenu de la récente crise de l’énergie, l’avenir du mix électrique français interroge. Les pouvoirs publics ont fait le choix de redynamiser la filière du nucléaire tout en y associant le développement des énergies renouvelables. Ensemble, elles permettent de produire une énergie stable et bas-carbone. L’énergie nucléaire a d’indéniables avantages et a souffert d’importantes campagnes de désinformation à des fins politiques. Comme tout sujet de société, elle a ses défenseurs comme ses détracteurs, mais objectivement, quels sont ses défauts ?
1 – La dépendance à l’uranium
Une centrale à fission nucléaire conventionnelle a besoin d’uranium pour fonctionner. La fission d’atomes d’uranium provoque de la chaleur qui change l’eau en vapeur. Cette vapeur va permettre à une turbine reliée à un alternateur de fonctionner. Et c’est ainsi que l’électricité est produite.
Le recours à l’uranium représente des inconvénients. D’abord, l’uranium est extrait à l’étranger, ce qui peut poser problème, notamment en cas de conflit géopolitique. C’est le cas actuellement avec la crise au Niger qui sème le doute sur la possibilité de s’approvisionner en uranium à l’avenir dans le pays. Heureusement, la France diversifie ses sources d’approvisionnement. Au-delà du Niger, elle peut compter également sur le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Namibie, ou encore l’Australie.
En outre, les risques d’une défaillance au niveau de l’importation sont à nuancer puisque l’uranium est relativement facile à stocker. Il est donc possible de sécuriser l’approvisionnement en constituant des réserves pour plusieurs années (entre 5 et 10 ans en France actuellement).
À lire aussi Comment la Turquie s’est rendue dépendante du nucléaire russePar ailleurs, un autre point à évoquer réside dans la question de l’épuisabilité de la ressource. En effet, même si l’uranium se trouve dans le monde entier, au sein des milieux rocheux, cela ne signifie pas pour autant que la ressource est inépuisable. D’ailleurs, ce n’est pas n’importe quel type d’uranium qui est nécessaire pour faire fonctionner une centrale nucléaire. Il faut généralement de l’uranium 235 qui ne représente même pas 1 % de la ressource mondiale, selon l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). L’épuisabilité de la ressource pourrait toutefois être contournée à l’avenir avec la possible utilisation du thorium et de l’uranium extrait de l’eau de mer.
Enfin, le recours à l’uranium pose la question de la pollution liée à son extraction : poussières radioactives, toxines présentes dans l’eau, radon. La sécurité des travailleurs et la préservation de l’environnement peuvent naturellement inquiéter.
Mais une réglementation stricte encadre cette extraction, ce qui permet de limiter le risque sur l’environnement et les personnes. Selon un rapport publié en 2014 par l’agence pour l’énergie nucléaire, il ne faut pas confondre les conditions d’extraction qui avaient lieu autrefois avec celles qui ont cours de nos jours : « aujourd’hui, l’extraction d’uranium est réalisée dans des circonstances notablement différentes et s’avère la forme d’extraction minière la plus réglementée, et l’une des plus sûres au monde ».
2 – La difficulté de traitement des déchets radioactifs
Une des plus grandes critiques adressées à l’énergie nucléaire est bien entendu les déchets radioactifs qu’elle génère. Ces déchets sont traités différemment en fonction de leur teneur en radioactivité. Les déchets à faible ou moyenne activité à vie courte sont entreposés au sein des centrales avant d’être incinérés ou recyclés. Seuls les déchets à forte radioactivité posent réellement problème. Sur son site internet, EDF explique que ces déchets sont « conditionnés dans des conteneurs en acier inoxydable et entreposés dans l’usine Orano de La Hague. Compte tenu de leur durée de vie, la loi prévoit leur transfert dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) ».
Ils seront donc enfouis à 500 mètres de profondeur. Cela représente un inconvénient majeur de l’énergie nucléaire puisque ces déchets resteront sous terre pour l’éternité. Se pose alors la question de la transmission des connaissances sur ces déchets radioactifs aux générations futures. Comment être certains que l’information sur la présence de déchets sera correctement transmise dans un siècle, un millénaire, voire davantage ? La solution pourrait venir des réacteurs de quatrième génération qui fonctionneraient en cycle quasi fermé en réutilisant les déchets en interne après traitement.
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On entend souvent parler des conséquences de l’activité des centrales nucléaires sur le milieu aquatique. L’utilisation de l’eau est critiquée notamment en cas de canicule et certains y voient une fragilité du nucléaire, qui ne pourrait pas fonctionner en cas de forte chaleur.
Pour comprendre le rôle de l’eau dans les centrales nucléaires, il faut se rappeler que ces dernières fonctionnent grâce à plusieurs circuits. Dans les réacteurs à eau pressurisée, la technologie exploitée en France, le circuit primaire sert à réchauffer l’eau pour la transmettre ensuite au circuit secondaire qui va produire la vapeur. C’est de cette façon que la turbine va se mettre en mouvement, puis entraîner l’alternateur qui produit de l’électricité. L’eau est ensuite dirigée vers le circuit tertiaire qui assure son refroidissement.
Ce refroidissement peut se faire de deux manières différentes. En circuit ouvert pour les centrales situées à proximité d’un point d’eau à débit suffisant comme la mer. Une fois l’eau pompée dans la mer, elle y est restituée en fin de parcours. En circuit fermé, l’eau du circuit tertiaire est refroidie dans une tour aéroréfrigérante avant d’être rejetée en partie dans l’atmosphère et pour le reste dans le cours d’eau. Les quantités d’eau pompées dans le cours d’eau sont plus faibles, ce qui permet d’installer une centrale à proximité d’un cours d’eau comme une rivière.
À lire aussi Les centrales nucléaires consomment elles vraiment de grandes quantités d’eau ?Selon les informations données par la société française de l’énergie nucléaire (SFEN), le parc nucléaire français utilise 26 milliards de m3/an. Cela représente la moitié des prélèvements pour toutes les activités confondues en France. Mais l’institution ajoute que 98 % de l’eau prélevée par les centrales est ensuite restituée à l’environnement.
Lors d’une canicule, le risque n’est pas de manquer d’eau, puisque la mer ou les fleuves ne sont jamais à sec. L’inconvénient réside plutôt dans les conséquences des rejets d’eau chaude par les centrales sur le biotope aquatique. L’eau rejetée est bien plus chaude pour les centrales fonctionnant en circuit ouvert, lesquelles sont situées près de la mer. Il y a forcément un impact sur la faune et la flore situées à proximité.
Pour limiter ces effets néfastes pour l’environnement, une réglementation stricte s’applique aux centrales nucléaires, mais également thermiques (gaz, fioul, charbon) en matière de température de l’eau rejetée dans l’environnement. Des seuils de température sont donc prévus pour chaque centrale. Généralement, en été, l’eau rejetée ne doit pas dépasser les 28 °C. Toutefois, en cas d’épisode caniculaire, il est déjà arrivé que des dérogations soient accordées, afin de ne pas pénaliser l’activité des sites nucléaires.
Enfin, on a vu apparaître des centrales dans des territoires désertiques comme le site de Palo Verde aux États-Unis. Est-ce que cela signifie que les centrales peuvent se passer d’eau pour fonctionner ? En réalité, la centrale de Palo Verde s’approvisionne grâce aux eaux usées et traitées de la ville de Phoenix située à proximité de l’installation, qu’elle stocke et refroidit grâce à de gigantesques lacs artificiels.
4 – Le risque d’accident nucléaire
Évidemment, quand on parle des inconvénients de l’énergie nucléaire, on pense aux risques d’accident. La catastrophe de Tchernobyl en avril 1986 et celle de Fukushima en 2011 ont fortement marqué les esprits. En France, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) fait le point sur son site à propos des risques effectifs du nucléaire sur le territoire. Il rappelle d’abord que toutes les précautions sont prises pour éviter un accident et qu’aucune catastrophe ayant conduit à « des conséquences radiologiques sur les populations environnantes » n’a eu lieu dans notre pays.
Notre reportage vidéo sur la FARN, les super-pompiers du nucléaire français
L’IRSN énumère les risques possibles : rupture du circuit d’eau du réacteur avec fuite dans l’atmosphère ou dans les rivières d’une eau « légèrement chargée en éléments radioactifs », dans les cas les plus graves, fonte du combustible avec des produits très radioactifs répandus dans l’environnemen, panne électrique qui pourrait entraîner la paralysie du réacteur (mais présence de circuits électriques multiples et indépendants pour éviter ce risque).
Quant aux risques de séismes ou d’attentats, l’IRSN rappelle qu’ils sont peu probables et pris en compte lors de la conception des sites nucléaires. Toutes les mesures sont prises pour se prémunir contre un éventuel accident dès la phase de construction des centrales nucléaires. Et pour l’avenir, les recherches autour des nouvelles générations de réacteur (la quatrième génération) prennent en compte ce point et promettent davantage de sécurité.
5 – La durée et le coût de construction des réacteurs
Un autre point faible du nucléaire réside dans son coût financier et la durée nécessaire à la construction de certains réacteurs. Dans une publication de la Cour des comptes sur « l’analyse des coûts du système de production électrique en France », l’institution fait état de la difficulté à trouver une méthode permettant de chiffrer correctement le coût du nucléaire. Au-delà du coût de la construction proprement dite, il faut chiffrer également les frais liés à la maintenance et au démantèlement du site en fin de vie.
D’ailleurs, le montant des investissements peut être revu à la hausse au cours du chantier. Cela a été le cas pour la construction des EPR de Flamanville, véritable fiasco du nucléaire en France : chantier retardé, explosion du budget par rapport à l’enveloppe initiale. Les détracteurs du nucléaire ne manquent pas de mettre en avant cet épisode pour critiquer la volonté des pouvoirs publics d’investir dans à nouveau dans le nucléaire. Toutefois, selon les données de l’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), la durée médiane de construction d’un réacteur nucléaire récent dans le monde s’élève à 5 ans et 11 mois (du premier béton à la connexion au réseau).
Le président de la République a annoncé lors de son discours de Belfort en 2022 son choix de redynamiser le nucléaire avec la construction de 3 paires d’EPR2. Ce chantier est estimé à 51,7 milliards d’euros. Concernant la durée des chantiers des nouveaux sites nucléaires, elle peut également être très longue. Il faut compter entre 5 et 14 ans pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, selon la technologie choisie et divers facteurs (maturité de la filière, aléas humains, politiques, économiques et techniques).
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Les centrales nucléaires nécessitent une maintenance lourde et régulière, indispensable pour garantir son fonctionnement et la sécurité du site. Les maintenances peuvent toutefois être programmées à l’avance, et elles le sont généralement en période estivale, lorsque les besoins en électricité sont moins importants sur le territoire.
Néanmoins, malgré cet entretien régulier, il arrive que les centrales rencontrent des difficultés qui nécessitent d’arrêter les réacteurs concernés de façon inopinée. Cela a été le cas récemment avec le phénomène de corrosion sous contrainte rencontré sur plusieurs sites nucléaires français, obligeant l’arrêt d’une partie de la production alors même que le calendrier des opérations de maintenance était particulièrement chargé lors de la période post-Covid.
Le parc nucléaire s’est alors trouvé en difficulté. Le niveau de sa production s’est retrouvé au plus bas en 2022, nécessitant un recours à l’importation plus fréquent que d’habitude. Dans son bilan électrique 2022, RTE a parlé de « crise française de production nucléaire » avec une production au plus bas depuis 1988.
En outre, le parc nucléaire français étant vieillissant, il est probable que des opérations d’entretien ou de réparation imprévues doivent être réalisées plus régulièrement à l’avenir. D’ailleurs, EDF a mis en place depuis 2014 un programme appelé Grand Carénage. Son but est d’améliorer la sûreté des installations tout en permettant de poursuivre l’utilisation des centrales au-delà de 40 ans. Le coût de ce programme est de 49,4 milliards d’euros et il doit se dérouler jusqu’en 2025.
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Pour terminer, le nucléaire fait également penser aux utilisations militaires qui peuvent en être faites avec les dangers qui l’entourent. Sur ce point, il faut savoir qu’en effet, le nucléaire peut représenter un risque en fonction de l’utilisation qui en est faite. Toutefois, la production de nucléaire militaire nécessite d’avoir recours à des réacteurs spécifiques. En clair, il serait difficile de produire du nucléaire à des fins militaires dans nos réacteurs commerciaux.
Pas impossible mais difficile. En effet, plus le combustible reste longtemps dans le réacteur, plus le plutonium est dégradé, ce qui rend compliqué l’alimentation des armes à plutonium. Et pour les armes à uranium hautement enrichi, il est envisageable de détourner les installations civiles d’enrichissement, mais cela serait compliqué à réaliser.
Enfin, le détournement des installations civiles implique des opérations difficiles à rendre discrètes, ce qui permet en principe un contrôle par des institutions internationales comme l’AIEA ou la mise en place de sanctions. L’Etat qui serait à l’initiative d’un tel détournement d’installations nucléaires civiles serait mis sous pression par la communauté internationale. En bref, il serait plus simple de se lancer directement dans un programme militaire.
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Commentaires
Déchets radioactifs – Je lis « Les déchets à faible ou moyenne activité à vie courte sont entreposés au sein des centrales avant d’être incinérés ou recyclés ». C’est ce que disent des pronucléaires... mais c’est faux. Après saturation d’un premier centre de stockage (dans la Manche), ces déchets sont stockés dans le Centre de Stockage de l’Aube sur 30 hectares ; y arrivent chaque jour six nouveaux véhicules de déchets.
Comme déchets, il faudrait aussi parler de l’uranium de retraitement (URT), issu du traitement (d’où son nom) des combustibles usés. Il y en a 34000 tonnes sur le site du Tricastin (et un millier de tonnes s’y ajoute chaque année). Une quantité infime (environ 600 tonnes) est envoyée en Russie pour être enrichie et utilisée dans la centrale de Cruas. La majeure partie de cette URT sont en fait des déchets.
De même que les près de 350 000 tonnes d’uranium appauvri entreposées à Pierrelatte et à Bessines. Dans un avis du 8 octobre 2020, l’Autorité de Sûreté Nucléaire) estimait « indispensable qu’une quantité substantielle d’uranium appauvri soit requalifiée en déchet radioactif ».
L’article place la dépendance à l’uranium en 1ère position. Sans uranium, nos centrales nucléaires actuelles et futures (les EPR) ne fonctionnent pas. L’Allemagne a été critiquée pour sa forte dépendance au gaz russe. La France est totalement dépendante de l’uranium. Orano a déclaré qu’il avait des stocks d’uranium pour garantir la consommation sur 2 ans, c’est peu. Quand Macron s’énerve à propos du Niger, c’est bien moins pour des raisons démocratiques que pour les besoins de nos centrales nucléaires en uranium. D’autant qu’en 2022 encore, la moitié de notre uranium provient de deux satellites russes, le Kazakhstan (37%) et l’Ouzbékistan (13%).
À défaut d’uranium terrestre, vous suggérez des réacteurs au thorium et l’extraction dans l’eau de mer. Mais pour l’uranium extrait de l’eau de mer : celle-ci n’en contient que 3 mg par m3. Et quels dégâts collatéraux cela génèrerait-il encore sur l’environnement ? La Chine commence à étudier cette possibilité, ce qui révèle (comme quand on dessale l’eau de mer pour en extraire l’eau douce) la prévision de difficultés futures pour se fournir en uranium. Et pour le réacteur au thorium : ce n’est pas le thorium qui produit la réaction de fission, c’est l’uranium ou le plutonium. Cela fait plus de 60 ans qu’il est étudié, et il en est toujours au stade expérimental.
l'article cite bien la lenteur des installations, mais il manque quelques chiffres pour que les gens aient un ordre de grandeur en tête : le nucléaire couvre moins de 3% de l'énergie finale mondiale aujourd'hui et pourra au mieux doubler sa production d'ici 2050 selon l'AIEA.
Les Français font tourner le débat autour d'un détail.
Pour les français justement, le nucléaire c'est 75% de l'électricité produite et 40% de l'énergie primaire ces 40 dernières années.
Et là , ce n'est plus vraiment un détail...
Et comme charité bien ordonné commence par soi-même, ça paraît logique de s'intéresser à sa propre situation avant celle du reste du monde.
D'ailleurs vos chiffres sont faux.
Le nucléaire, c'est 10% de l'électricité mondiale et 5% de l'énergie primaire mondiale.
Vous faites erreur Samy, au moins à causes des dates. La part d'électricité nucléaire dans la production française à 75 % c'était ...avant ! Depuis 2016, c'est moins de 73 %. Moins de 70 % depuis 2021. Et, si vous lisiez le début de l'article que vous commentez, vous noterez que c'est seulement 63 % en 2022 (Source : https://fr.statista.com/statistiques/472545/proportion-nucleaire-production-d-electricite-france/).
Quant à l'énergie qu'apporterait le nucléaire dans le mix, la France est le seul pays qui utilise une convention statistique ou plutôt une "feinte calculatoire" (d'ailleurs reconnue au printemps par Mme Pannier Runacher) depuis de nombreuses années (étonnant au pays du nucléaire roi ?). En effet, la France compte en "consommation d'énergie primaire", c'est à dire, en gros, en entrée de centrale, ce que produit l’uranium en chauffant. Or les pertes de chaleur dans les bilans énergétiques des centrales sont énormes : une centrale nucléaire a 2/3 de pertes et donc 33 % de rendement. Donc en indiquant que le nucléaire apporte, bon an mal an, 40 % du mix énergétique français, on est plus proche des 13 % d'apport d'énergie électrique utile (Voir note de bas de tableau à https://www.insee.fr/fr/statistiques/2016345=).
D'ailleurs, toutes les structures connues dans la place nucléaire française (CEA, EDF, SFEN et Etat) aiment bien laisser les français mélanger les mots "énergie" et "électricité" pour faire croire que le nucléaire apporte une énorme contribution énergétique la France. Taper "part énergie nucléaire énergie France" dans google et vous constaterez que tous les résultats de la première page font ressortir la part de la production nucléaire dans le mix électrique (de 63 à 75 % donc), pas la part énergétique utile (environ 13 %).
Une dernière pour la route. Je ne vais même pas commenter de l’importance des « consommations d’eau » des centrales nucléaires : je vais me contenter du mot « usage ». L'Etat est tellement mal à l'aise sur l’usage de l’eau qu'il a bricolé in extremis les données. Allez lire ça (https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/03/29/le-gouvernement-revise-a-la-baisse-la-part-du-nucleaire-dans-la-consommation-d-eau-en-france_6167470_823448.html) et n’allez pas me dire que les centrales nucléaires ne savent pas comptabiliser au mètre cube près les quantités d’eau qu’elles utilisent...
5%, 3% c'est les mêmes ordres de grandeur : pas grand chose.
Mais comme je l'ai dis dans un autre article récent, parler en % est un bon moyen de présenter les chiffres comme ça nous arrange.
C'est pas grand chose au niveau mondial mais primordial pour nous.
De même la géothermie compte pour beaucoup en Islande mais pas grand chose au niveau mondial. Il faudrait donc arrêter la géothermie en Island?
On ne peut pas toujours comparer des régions différentes.
Non, il ne s'agit pas d'une "feinte calculatoire"
Les 1000 Twh de chaleur produit par le nucléaire existent bel et bien.
Qu'il ne soit pas valorisé en France est un autre problème.
Mais dans d'autres pays(pays l'est), on les utilise aussi pour produire de la chaleur.
Mes chiffres sont parfaitement exacts, mais vous n'avez pas lu ou bien vous ne comprenez pas de quoi il est question : le nucléaire couvre moins de 3% (en fait un poil plus de 2%) de l'énergie finale mondiale. L'énergie finale, c'est celle que l'on utilise. Compter en énergie primaire, c'est compter les deux tiers de l'énergie produite par le nucléaire et qui viennent chauffer nos rivière ou vaporiser l'eau de refroidissement des tours. On s'en passerait fort bien.
Quant à décarboner en ne pensant qu'à son propre petit pays riche, il faut vraiment ne pas avoir réfléchi deux secondes, non ?
Non ces chiffres sont juste faux mais admettons.
Si le but, c'est dire que le nucléaire c'est un détail, parce qu'il est est à 5% alors le même raisonnement peut s'appliquer au solaire ou l'éolien, puisque pris séparément, il sont encore plus bas.
Enfin, il faut se calmer et redescendre sur terre, on décidera de rien pour le monde , on pourra au mieux décider pour nous et pour nous, le nucléaire c'est 75% de l'électricité ne vous en déplaise.
Donc non, ce n'est pas un détail, désolé.
Ces chiffres sont parfaitement corrects et vérifiables.
Le nucléaire est un détail parce qu'il produit aujourd'hui moins que solaire et éolien et ne pourra faire mieux que doubler d'ici 2050 (ce n#est pas du tout le cas du solaire et de l'éolien).
Je suis bien sur Terre et EDF essaye de vende des EPR à l'Inde par exemple. or là-bas, le charbon tourne à fond pour plus d'un milliard d'habitants qui se montrent déjà plutôt sobres. Alors oui, là-bas cela fait sens de mettre quelques EPR. Pas en France où nous avons des conditions parfaites pour le renouvelable et où Samy prend son café en terrasse chauffée au lieu de se documenter sur les productions énergétiques.
Je pense avoir moins besoin de me documenter sur les productions énergétique que vous sur les maths.
Quand on arrive à dire que le nucléaire est un détail avec 1000 TWH de chaleur produite et 400 TWH d'électricité contre 40 minable TWH produit par le solaire et l'éolien en France, c'est visiblement qu'on sait pas compter.
Ce n'est pas un problème de mathématique, je vous ai donné les chiffres, même s'ils ne vous plaisent pas : un peu plus de 2% de l'énergie finale mondiale. On peut ensuite pinailler le terme « détail », certes.
Si on compte la chaleur produite, cela nous amène à 5% de l'énergie primaire comme vous aimez l'écrire. C'est un tout petit peu moins un détail, mais malheureusement, les deux tiers de ces 5% détériorent notre environnement en réchauffant l'eau des rivières ou en vaporisant 1m³/seconde lorsqu'il s'agit de tour aéroréfrigérante. Pas de quoi se vanter alors que la sécheresse touche de plus en plus notre pays.
Quant aux 400TWh par an. Ils ont été atteint par le passé. Mais notre industrie nucléaire s'est dite capable de produire seulement 350TWh à horizon 2050 (sauf aide de l'étranger). C'est pour cela que le nucléaire va rester un détail dans la transition énergétique mondiale : d'ici 2050 son potentiel reste très faible. Contrairement à celui du renouvelable.
Je ne pense pas que se passer du nucléaire soit la meilleure chose à faire. Mais faire tourner le débat autour de lui comme cela se fait en France est une catastrophe.
Je voudrais que les personnes qui soutiennent que le nucléaire est cool, pas cher, sûr et tout et tout s'engagent à aller nettoyer les décombres lorsqu'une centrale nucléaire française aura un accident. Je souhaiterais que ces mêmes personnes expliquent ce que la France fera de ses super électrons nucléaires dans 12 ans (date annoncée pour la livraison des 6 EPR français) lorsque que l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la Hollande nous envahiront de kWh PV et éolien, qui seront gratuit voire à un prix négatif. Allez voir sur le site d'Electricity Map les taux de pénétration record de ces deux ENR. Allez lire le rapport d'Ember où on voit que ces 2 sources émergent partout chez les voisins européens et vont tout balayer. Pendant qu’on discute, notez que le nombre d'installations PV en Autoconsommation en France et en Europe explose pour contrer l'augmentation du cout du kWh acheté. L'énergie a toujours été politique. Le nucléaire en France est ultra politique. Comment essayer de vendre une technologie - les EPR - dont presqu'aucun pays ne veux ? Il suffit d'en installer coûte que coûte chez nous et de faire payer les Français (merci à M. Macron d’avoir racheter pour 10 milliards les action EDF cet été). L’énergie est politique : comment juger le "débat" sur le nucléaire qui a eu lieu en mars 2023, juste après que notre président lance le "renouveau" du nucléaire en janvier de la même année ? Où est le débat quand la décision est prise avant le débat ? Moi j’appelle cela un déni de démocratie. Comment, quand on est président et qu’on ne veut pas entendre des militants anti-éoliens polluer mon air ? Comme ne « pas emmerder les français » avec le sujet de l’énergie ? Suffit de dire « ne vous en occupez pas, le nucléaire va tout arranger » « ne vous inquiétez pas des éoliennes, l’animateur de télévision M. Bern a raison, on va arrêter d’en installer en France. Désolé pour les ingénieurs ou techniciens français qui ont fait un peu d’étude sur l'énergie et souhaitent réfléchir ou débattre : débâtez de potager, de musique, du PSG,... Mais n'essayez pas de débattre en France ces 12 prochaines années, c'est peine perdue.
C'est facile de dire que les personnes qui soutiennent le nucléaire devront intervenir en cas de catastrophe. Aucun problème, je signe où? Par contre en contre partie il faut vous engager à prendre à votre charge les problèmes et les frais qui arriveront avec un fort taux d'EnR. Heureusement pour vous cela ne fonctionne pas ainsi.
Bien sur c'est très compliqué de savoir ce qu'il se passera dans 15 ans on rechargera peut etre toutes les voitures électriques d'Europe la nuit quand les PV seront à 0 et que les gens auront besoin d'aller travailler le lendemain et on sera payé le jour pour consommer leur électricité en trop!!
Pour le moment, c'est l'électricité nucléaire française qui est la moins chère d'Europe.
On prédit depuis des lustres que le photovoltaique et l'éolien vont remplacer le nucléaire, sauf que techniquement, ils en sont incapable.
Pour ce qui est des prédictions, tout le monde peut en faire.
Mais c'est aux gens compétent sur ces questions de décider.
Le choix, il est entre gaz, charbon d'un côté et nucléaire de l'autre.
L'éolien et le solaire ne pourront jamais fonctionner seul du fait leur intermittence et de leur impossibilité d'être piloté.
Agréablement surpris par l'article. Je m'attendais à un nouvel article à charge (c'est dangereux, ça coûte cher, ça tu les poissons...) mais au final les contre arguments de chaque point rend l'article vraiment intéressant et neutre dans son analyse.
Merci aux rédacteur.