Illustration : Révolution Énergétique.
Qui dit transition énergétique réussie, dit énergies renouvelables. Et qui dit énergies renouvelables, dit bien souvent énergies intermittentes. Ainsi, la multiplication des moyens de stockage d’énergie apparait comme élément incontournable dans l’atteinte de la neutralité carbone. Pour mieux connaître les grands sites de stockage d’énergie en France (à l’exception des sites dédiés aux hydrocarbures), nous avons compilé la majorité des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), méga batteries (BESS) et réservoirs d’hydrogène (H2) installés en France, territoires ultramarins compris.
Si le stockage de l’énergie a toujours eu un rôle important pour assurer la stabilité des réseaux électriques à travers le monde, la transition énergétique et le recours croissant aux énergies renouvelables entraîne un besoin accru en batteries, STEP et sites de stockage d’hydrogène. Ces systèmes permettent de mieux exploiter l’énergie issue de moyens de production non pilotables comme le solaire et l’éolien.
Dans ce contexte, les projets d’installations de stockage d’énergie se multiplient un peu partout à travers le monde, et de nombreuses entreprises cherchent en permanence à innover pour améliorer le rendement des installations tout en en faisant baisser le prix. La France ne fait pas exception. Pour avoir une idée des capacités de la France en matière de stockage d’électricité, nous avons rassemblé, dans la carte ci-dessous, les plus grands sites de stockage d’énergie hors hydrocarbures du pays.
Quid du stockage des autres formes d’énergie ?
Si c’est le stockage d’électricité qu’on mentionne le plus, le stockage d’autres formes d’énergie, et en particulier de l’énergie thermique, devrait également se développer dans les années à venir. Il existe quelques projets de stockage d’énergie thermique souterrain intersaisonniers en France.
La carte des STEP et méga batteries en France
Comme on peut le constater, le stockage d’énergie en France métropolitaine est principalement assurée par les stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) qui ont été construites principalement dans les années 1970 à 1980 dans le cadre du programme de nucléarisation du mix électrique français. Elles permettent alors d’aider les réacteurs dans le suivi de charge du réseau et d’absorber une partie de leur puissance la nuit, lorsque la consommation nationale est faible. Elles affichent des puissances et des capacités de stockage bien supérieures à toutes les autres formes de stockage actuellement utilisées.
En dehors de la métropole, ce sont plutôt les BESS (Battery Energy Storage System, ou Système de stockage par batterie en français), qui constituent la plus grande part du stockage d’électricité. Par l’absence de réacteurs nucléaire dans les territoires d’outre-mer, les énergies renouvelables constituent le seul moyen d’atteindre la neutralité carbone, rendant le stockage indispensable. Certaines de ces installations, comme celles de Bardzour, à la Réunion, ou Kwita Wije, en Nouvelle-Calédonie, sont directement installées sur des sites de production d’énergie renouvelable, en l’occurrence des fermes solaires. Toutefois, quelques STEP marines de plus grande capacité que les batteries restent à l’étude dans certains départements d’outre-mer.
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Si, aujourd’hui, les STEP constituent l’une des solutions les plus économiques et au rendement le plus intéressant, elles nécessitent des travaux de très grande envergure et des investissements colossaux. De plus, elles ont l’inconvénient d’avoir un très fort impact sur l’environnement et de modifier des écosystèmes entiers sur le long terme. En France, EDF dispose de plusieurs projets de stations de pompage turbinage dans les cartons, comme le site de Redenat. Dans le monde, certains projets de grande envergure sont néanmoins en cours. On pense à la plus haute STEP du monde, construite par la Chine au Tibet, ou encore le gigantesque projet du lac d’Onslow, en Nouvelle-Zélande.
Face aux investissements colossaux nécessaires pour réaliser des STEP, les BESS sont actuellement une alternative très prisée. Ces batteries chimiques ont l’avantage d’être modulables et relativement rapides et faciles à installer. Néanmoins, leur coût au kilowattheure est élevé et leur durée de vie est limitée. Par ailleurs, elles nécessitent nettement plus d’espace au sol qu’une STEP à capacité de stockage équivalente. C’est pourquoi, de nombreuses entreprises continuent à chercher des solutions pour créer des moyens économiques de stocker de l’énergie avec un rendement suffisant.
À lire aussi Dans quel pays se trouvera la plus grande batterie d’Europe ?La piste de l’hydrogène est très étudiée, car malgré un rendement relativement peu intéressant, elle a l’avantage de permettre un stockage sur le long terme. On retrouve donc de vastes projets de stockage, comme le projet HyPSTER, en France. Celui-ci consiste à utiliser des cavités souterraines naturelles pour y stocker l’hydrogène.
D’autres solutions sont étudiées pour pour associer coût et rendement. L’une des pistes envisagées consiste à utiliser le stockage dit gravitaire. C’est notamment ce que cherche à faire l’entreprise écossaise Gravitricity dans l’ancienne mine la plus profonde d’Europe. La startup souhaite y installer des masses suspendues à des treuils qu’il sera possible de faire monter et descendre en fonction des besoins en électricité.
En France, l’entreprise Energiestro cherche à permettre le stockage de l’électricité à des volants d’inertie. Le principe de cette technologie consiste à faire tourner à très grande vitesse et sur elle-même une importante masse de béton tout en réduisant les frottements au minimum. Le moteur électrique qui y est associé permet d’accélérer la rotation de la masse lorsqu’il faut stocker de l’électricité, et permet de freiner la masse lorsqu’il faut produire de l’électricité. Cette technologie n’est toutefois pas adaptée aux sites de stockage d’énergie à grande échelle, du fait de la grande quantité de matériaux qu’elle nécessite.
Commentaires
"Qui dit transition énergétique réussie, dit énergies renouvelables. Et qui dit énergies renouvelables, dit bien souvent énergies intermittentes. Ainsi, la multiplication des moyens de stockage d’énergie apparait comme élément incontournable dans l’atteinte de la neutralité carbone"
Je trouve drôle qu'on ramène toujours les énergies renouvelables au fait qu'elles sont intermittentes ? Alors que personne ne se pose la question de savoir comment on arrive à extraire et à transporter le charbon, le pétrole ,le gaz ou l'uranium pour que ces énergies ne soient pas intermittentes ?
Alors je vais répondre ! Pour qu'une énergie ne soit pas intermittente lorsqu'il faut la chercher, l'extraire du sol, la transporter , la transformer, il faut la stocker ! Mais ou sont donc ces stocks invisibles ? Ils sont pour la plupart répartit dans toutes la France !
- Il existe plus de 200 dépôts de carburant en France, souvent à proximité ou sur le même site que les raffineries. Chaque dépôt comprend généralement entre 10 à 30 réservoirs en acier pouvant accueillir 10 000 à 30 000 m3 de produits pétroliers divers
-La France dispose de 130 TWh de capacités de stockage souterrain de gaz naturel, ce qui représente un peu moins d'un tiers de sa consommation annuelle de gaz qui s'établit à environ 450 TWh. En France, trois opérateurs (Storengy, Teréga et Géométhane) gèrent 11 sites de stockage de gaz.
-Deux centrales à charbon fonctionnement aujourd'hui en France : Cordemais (Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle)
-Fin 2021, le stock d'uranium appauvri entreposé sur notre territoire national était de 324 000 tonnes et en conservant ce rythme actuel, il devrait avoisiner 550 000 tonnes en 2050
Pour ce qui concerne le nucléaire il faut savoir que sont prix n'est pas sans conséquence sur le tarif de l'électricité « 85,75 dollars. Le cours de ce combustible a atteint 85,75 dollars (79 euros) la livre (environ 450 grammes) en décembre 2023, son plus haut niveau depuis 2007, a indiqué France info mardi 23 janvier. »
79€ / 450 X 1000 = 175€ /kg x 1000 = 175 000 € / tonne x 7000 = 12 250 000 € /an
A ces stocks ils faut ajouter les stocks d'eau des barrages, la biomasse , ceux qui sont des nos véhicules, et ceux qu'on possède à la maison (bois ,essence ,fuel ,etc..! Ce qui rajoute sans aucun doute de milliers de GWh de stocks.
Donc sans stocks aucune des énergies citées ne seraient capables de produire le moindre watt ! Sauf les énergies renouvelables qui elles peuvent produire directement de l'électricité avec le soleil ou le vent. Que cette électricité peut se transporter sans camions, sans train et sans bateaux, facilement avec des fils, d'un côté à l'autre d'un territoire. Que cette électricité peut se transformer en chaleur, en air comprimé, en gaz, en STEP, en électrochimie, etc.
La difficulté qui reste à résoudre pour stocker les énergies renouvelables, consiste donc à concevoir la façon la plus économique pour transformer l'électricité et la restituer sans utiliser trop de ressource.
On peut juste s'étonner vu les dépenses nécessaires pour s'approvisionner en stocks de pétrole ,de gaz, de charbon ,d'uranium (148 milliards en 2023), ce qu'attendent nos politiques pour faire pencher la balance vers ces nouvelles énergies, qui non seulement nous sortiraient de la dépendance, mais pourraient être décisives dans l'action climatique ?
"La difficulté qui reste à résoudre pour stocker les énergies renouvelables, consiste donc à concevoir la façon la plus économique pour transformer l’électricité et la restituer sans utiliser trop de ressource."
L'air comprimé est pour ça l'agent idéal !
Idéal parce que c'est la façon la plus simple de faire des stocks importants, dans des laps de temps très court..
Avec de l'électricité on peut faire tourner un ou plusieurs compresseurs suivant la puissance disponible à un instant T.
L'air comprimé ne change pas la nature de l'air quand on l'utilise. Ce qui n'est pas le cas des carburants qui produisent des déchets souvent toxiques ou contaminants, et polluent l'air lorsqu'on les brûlent.
L'air comprimé n'a pas besoin des milliards de mètres cube d'eau que consomment les centrales nucléaires ou thermiques pour fabriquer la vapeur d'eau ,premier gaz à effet de serre..
Avec le PV et l'éolien, l'air comprimé est l'agent idéal pour tous les pays qui souhaitent ne plus devoir dépendre des approvisionnements de bois, charbon, pétrole, gaz ou uranium, pour leur propres besoins d'énergie.
148 milliards, c'est ce que la France à dépensée en 2023 pour s'approvisionner en carburant énergétique? Alors que le pays dispose de tout ce qui lui serait utile pour ne plus subir cette dépendance qui dure depuis plus d'une centaine d'années ?
Il serait intéressant de donner quelques ordres de grandeur de la capacité de stockage de chaque site, exprimée en mois, jours ou heures de consommation moyenne d'électricité
Merci pour cet article,
Il semble par contre qu'il y ai une petite erreur sur la carte pour la STEP de Grand Maison.
effectivement l'installation a quitté les alpes.....sur la carte
Elle a été oublié, dommage c'est la plus importante de France!