Illustration : Getty, modifiée par Révolution Énergétique.
Grâce à son impact environnemental beaucoup plus faible, le train pourrait devenir, dans les années à venir, le choix le plus adapté pour voyager en France métropolitaine. Mais pour y parvenir, il y a encore du travail, car le réseau ferroviaire français est loin d’être parfait. Voici quelques pistes qui permettraient d’en faire le choix numéro un.
Depuis de nombreuses années, le transport aérien et le transport ferroviaire se tirent la bourre pour s’accaparer le plus part de marché des trajets intérieurs en France métropolitaine. Pendant très longtemps, prendre le train pour voyager en France était une évidence. Mais à partir des années 90, la dérégulation du transport aérien a eu pour conséquence de rendre l’avion plus accessible, et de lancer une véritable guerre entre l’aérien et le ferroviaire en France.
Récemment, le ferroviaire est revenu sur le devant de la scène grâce au développement de son réseau à grande vitesse, et surtout à son impact environnemental beaucoup plus faible que celui de l’avion. Néanmoins, le réseau ferroviaire s’avère hétérogène et nécessite de nombreuses améliorations pour devenir la norme pour voyager dans le pays.
Le renforcement du réseau ferroviaire entre Paris et la province a porté ses fruits
Selon le ministère de l’Écologie, en 2001, 25 millions de passagers prenaient l’avion pour des vols intérieurs. La majorité de ces vols étaient réalisés entre Paris et les régions avec 19 millions de passagers. Mais depuis, notamment grâce à des travaux d’envergure, le train est devenu une alternative de plus en plus prisée pour ces trajets entre Paris et les régions. Ainsi, alors qu’en 2001 on comptait l’équivalent de 38 milliards de kilomètres-passagers réalisés par des trains à grande vitesse (ou plutôt aptes à la grande vitesse), ce chiffre est passé à 48,6 milliards de kilomètres passagers en 2021, et ce malgré la crise du COVID. Dans le même temps, le nombre de passagers à prendre l’avion entre Paris et les provinces a chuté à 12 millions de passagers en 2022.
Ce renforcement des trajets réalisés en train s’explique par le développement de nombreuses lignes à grandes vitesses. En 20 ans, on aura notamment assisté à la création de la ligne LGV Est-Europe reliant Paris à Strasbourg, ou encore de la LGV Sud-Europe-Atlantique, reliant Paris à Bordeaux.
Néanmoins, si le ferroviaire a gagné du terrain sur l’aérien concernant les liaisons entre Paris et les grandes villes régionales, la tendance s’est inversée pour les destinations transversales. En 2001, le transport aérien de région à région représentait seulement 5,8 millions de passagers, mais il est passé à 9 millions de passagers en 2022. Côté ferroviaire, si le trafic associé aux TER (Train Express Régionaux) a augmenté (de 8,7 milliards de kilomètres-passagers en 2001 à 14,7 milliards de kilomètres-passagers en 2021), le trafic des trains interurbains s’est littéralement effondré, passant de 15,3 milliards de kilomètres-passagers en 2001 à seulement 3,1 milliards de kilomètres-passagers en 2021.
Redynamiser les lignes ferroviaires transversales
Face à ce constat, il paraît évident que, pour renforcer l’attractivité du ferroviaire face à l’aérien en métropole, il est nécessaire d’améliorer les liaisons interrégionales à travers le pays. À ce sujet, la liaison Bordeaux-Lyon est un cas d’école. Les itinéraires historiques, passant autrefois par Clermont-Ferrand ou Limoges, ont été remplacés et/ou supprimés. Par conséquent, relier les deux villes nécessite un changement à Paris et près de 6 heures pour parcourir les 430 km qui séparent les deux villes à vol d’oiseau. Problème : ce même trajet, en avion, ne demande qu’une heure et dix petites minutes. Avec un tel écart, malgré un bilan écologique avantageux pour le train, on comprend le succès de la liaison aérienne. D’autant que les tarifs sont nettement plus attractifs pour l’avion que le train.
Et ce cas de figure n’est pas une exception. Il suffit de relever les lignes aériennes transversales (de province à province) les plus empruntées pour comprendre où sont les points faibles du réseau ferroviaire. Les trois premières places reviennent à Bordeaux-Lyon, Lyon-Nantes et Marseille-Nantes suivi de Marseille-Bordeaux. On pourra également citer Nantes-Toulouse qui demande 6 heures de train dans le meilleur des cas contre 1h10 en avion. Concernant les lignes radiales, Paris-Nice et Paris-Toulouse sont logiquement en tête, puisque ces deux villes de province sont fort mal reliées par le rail à la capitale.
Dans ce contexte, la création d’une ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Lyon aurait beaucoup de sens. Pour l’heure, seule une ligne LGV relie Lyon à Montpellier tandis qu’à l’ouest de la France, la ligne entre Bordeaux et Toulouse vient d’entrer en phase chantier. Une ligne entre Toulouse et Narbonne est également en projet, mais non programmée. Toujours pour limiter la durée des lignes transversales, relier Nantes et Rennes au sud de la France via la LGV Aquitaine permettrait d’éviter les correspondances à Paris et ainsi limiter la durée des trajets en train entre Nantes, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Marseille et même Lyon.
Schéma directeur national des liaisons ferroviaires à grande vitesse
Le réseau des lignes à grande vitesse actuelle avait, en partie, été prévu par le schéma directeur national des liaisons ferroviaires à grande vitesse. Publié par décret en 1992, ce document prévoit de manière ambitieuse plus de 4 700 km de voies ferrées à grande vitesse sur l’ensemble du territoire, y compris des liaisons transversales entre Bordeaux, Toulouse, Montpellier et Marseille. Malgré l’ambition de départ, plusieurs événements viendront freiner considérablement le développement du réseau LGV. Parmi ces évènements, on peut citer le fait qu’à partir du début des années 90, la SNCF, ayant fait des investissements financiers considérables en lançant la construction de plusieurs lignes en simultané, ne peut plus investir seule pour la construction de nouvelles lignes. L’État devra donc participer au financement des lignes. Dans le même temps, la dérégulation du transport aérien intérieur entraîne une chute des prix des billets d’avions. Pour faire face à cette concurrence nouvelle, la SNCF baisse, elle aussi, ses tarifs. Néanmoins, cette guerre des prix aura pour conséquence de réduire l’excédent brut d’exploitation de la SNCF, affectant ainsi les capacités d’investissement de cette dernière qui se doit de maintenir en état tout son réseau, y compris les lignes non rentables. Aujourd’hui, le réseau LGV s’étend sur 2800 km.
Pour résoudre ces mêmes problématiques de liaisons transversales, un autre projet a été imaginé au début des années 2000. Appelée T3A ou Transversale Alpes Auvergne Atlantique, cette liaison à travers le Massif-Central, permettrait d’assurer des liaisons de base suivantes : Lyon-Bordeaux, Lyon-Nantes et Bordeaux-Nantes. Cette grande transversale à travers le pays continue d’être étudiée par l’association ALTRO (Association logistique transport Ouest). Ce projet suscite cependant des interrogations, notamment en termes de rentabilité. La traversée complexe du Massif Central pourrait entraîner des coûts de construction disproportionnés par rapport au trafic potentiel.
Relancer les trains de nuit, et augmenter le nombre de rames
Outre le développement des lignes à grande vitesse, et en particulier des lignes transversales, le train reste, sur de longues distances, invariablement plus lent que l’avion. Face à ce constat, la remise au goût du jour des liaisons de nuit pourrait être une solution pour contourner cette limite physique. Les trains de nuit ont été populaires dès la démocratisation du train jusqu’à la fin des années 80. À cette époque, de nombreux trains « lents » circulaient la nuit un peu partout à travers la France. On en trouvait même sur des lignes courtes, comme entre Paris et Rennes ou Nantes. Sur ces lignes, les trains restaient plusieurs heures en gare, pour permettre à ses passagers de faire une nuit complète. Relancer les trains de nuit à des tarifs attractifs permettrait d’offrir une véritable alternative à l’avion pour les trajets sur de longues distances.
Enfin, pour que le train soit définitivement privilégié face à l’avion, il faut tout simplement… qu’il y en ait plus ! L’année 2023 a été marquée par une hausse de la fréquentation des trains, qu’il s’agisse des TGV ou même des TER. Néanmoins, la SNCF a été confrontée à des problèmes de saturation. À l’heure actuelle, elle ne dispose que de 364 rames, soit une centaine de moins qu’il y a dix ans. Heureusement, à partir de 2025, Alstom devrait commencer à livrer les premières rames du TGV-M.
La nécessité d’une volonté politique forte
Si l’attractivité du train s’est améliorée ces dernières années, augmenter encore l’attractivité du train au détriment de l’avion ne pourra se faire sans une volonté politique forte. En effet, la mise en place de nouvelles lignes ferroviaires nécessite des investissements très importants, et une planification sur le long terme. À titre d’exemple, le premier débat public pour la ligne LGV Aquitaine (entre Saint Pierre-des-Corps et Bordeaux) a eu lieu entre 1994 et 1995 pour une mise en service le 28 février 2017. Au total, cette ligne de 302 km aura coûté 7,8 milliards d’euros.
Commentaires
..d'après cet article il n'y aurait que 2 lignes à grandes vitesses rentables dans le monde:
https://www.lesechos.fr/2015/03/tgv-seules-les-lignes-paris-lyon-et-tokyo-osaka-seraient-rentables-247173#:~:text=Selon%20une%20r%C3%A9cente%20%C3%A9tude%20espagnole,%2C%20sont%20aujourd'hui%20rentables.&text=La%20grande%20vitesse%20ferroviaire%20%3A%20un%20mirage%20pour%20les%20investisseurs%20!
Les émissiosn carbone de l"aviation par rapport à la voiture c'est pas grand chose. Ameliorer le reseau de ter est surement plus efficace que d'ameliorer le réseau de lignes à grande vitesse.
Paris Toulouse mal desservi 5h 15 en Ouigo ? 4h30 avec TGV
Vision de Parisien ecolo pas de provincial actif qui doit se déplacer Tres régulièrement.
On supprime Rennes Orly en avion au motif que le train c'est plus ecolo.
On supprime aussi Orly Mulhouse ou ... en avion pour la même raison
Moralité : plus de hub à Orly, Lyon ou Clermont Ferand comme autrefois ... et le provincial de base qui habite Rennes, Caen, Lannion,... ne peut plus aller/retour partout en France dans la journée Globalement c'est une régression au nom de l'écologie punitive Parisienne.
On ajoute à cela une SNCF en monopole qui fait ce qu'elle veut ... et c'est la catastropheabsolue au nom de la dictature du CO2.
Il faut rétablir une concurrence forte
, pardon très forte à la SNCF en lui mettant dans les pattes une concurrence avion, bus, train ... bref casser la SNCF ... plutôt quel'aviation regionale
Ah ah ah dire que les transports à Rennes sont en régression, quelle blague! Deux aller retour à Lyon par jour, 1 à Strasbourg, 1 à Bruxelles, 1 à Marseille et des offres parisiennes multipliées.
Quant au Orly-Rennes, il ne servait plus à rien clairement.
Je pense que ce que veut dire Ceyal, et que votre réponse ne parvient pas à contredire réellement, c'est que avec l'avion, on a 1 heure de vol le matin, on peut assurer ses RV sur l'ensemble de la journée, et rentrer le soir chez soi. Avec le train, il faut au bas-mot 1/2 journée pour le transport (davantage pour un Rennes-Marseille) , et 1/2 journée pour revenir. Donc plus aucune disponibilité pour les RV en journée. En ce sens, le train n'est pas une solution fonctionnelle pour le monde professionnel.
Les Rennes Marseille en avion n'ont pas disparu. Donc si un vol en 1h existe il est toujours là. La seule différence c'est que maintenant on a du Rennes Marseille direct en train qui le concurrence et qui s'il n'est pas valable à la journée l'est tout à fait pour deux jours (on part le matin à 7h40 et on arrive sur la pause de midi)
Quant au principe de réunion à la journée, c'est en fait tout à fait possible aussi. D'autant plus qu'on peut travailler confortablement et avec wifi dans le train, ce qui n'est pas le cas en avion et dans toutes les procédures pour y accéder.
En fait le seul impact c'est le Paris Orly en train et clairement le train est bien plus efficace pour ce tronçon. Ce n'est pas pour rien que les trajets Rennes Paris se sont multipliés depuis l'arrivée du TGV par rapport à l'avion.
Bon, en dehors de l'avis définitif un peu plus bas, le bilan carbone du train est indéniablement meilleur que l'avion, merci EDF. Mais ça coûte très cher à construire et à entretenir, l'état ne veut pas mettre un centime, même s'il en parle, et laisse les régions et la sncf financer le réseau et le matériel, dont les poches ne sont pas extensibles. Donc Bordeaux Lyon par exemple, ça n'arrivera jamais.
Le gvt pourrait déjà faire ce que macron avait promis, supprimer les liaisons où le train fait à peu près pareil. De dérogations en exceptions, seules 4 lignes aériennes ont été supprimées, de mémoire. Du baratin as usual. Comme pour le fret, on en veut en Europe mais on le coule chez nous. C'est une classe politique responsable et soucieuse du bien commun dont on a besoin. On en est loin.
Marre de ces politiques liberticides au nom de l'écologie...punitive.
L'impact environnemental du train loin d'être négligeable. Déjà pour commencer, la charge utile d'un wagon représente seulement 5% à 10% de sa masse totale. Donc 90% à 95% de la masse transportée est constituée du wagon lui-même. et il faut ajouter la masse gigantesque de la motrice. Le bilan énergétique final est tout simplement médiocre : on dépense de l'énergie pour faire rouler un poids mort.
On construit des lignes nouvelles TGV, qui détruisent des milliers d'hectares au lieu de moderniser-rectifier des lignes existantes. Au final on se retrouve avec les anciennes lignes ET les nouvelles lignes. Une politique de modernisation-rectification efficace permettrait de faire rouler presque tous les trains à 250km/h au lieu d'une poignée de TGV à 320km/h et le reste des trains à 120/160km/h.
Ces interdictions prononcées par la puissance publique sur certains vols courts "oublieront" très probablement d'être levées le jour où les avions ne consommeront plus d'énergie fossile. Dans ce beau pays , nous avons appris à multiplier les interdictions jour après jour, et à restreindre toujours plus les libertés.
Au final, le train demeure un moyen de transport assez inefficace , très couteux car gigantesquement gourmand en capital à investir. La SNCF annonce fièrement parfois des bénéfices de 1 à 1 milliards, en oubliant de dire qu'elle a reçu 20 milliards de subventions pour y parvenir (source : FIPECO) . Comme aurait dit Krazucki "le compte n'y est pas".
Et la solution magique trouvée dans ce match "train couteux" contre "avion concurrentiel" a été de détruire le concurrent qui est moins cher. C'est typiquement français. Et c'est avec ce genre de mentalité anti-concurrentielle que notre pays est en train de sombrer à la vitesse grand V dans la compétition économique internationale.
Ah...mais c'est vrai. Suis-je bête. Un train est propre car il roule à l'électricité.
Même le jour où les avions seront decarbonnés, il sera toujours moins consommateur en énergie de faire rouler plutôt que de faire voler, ce sont les lois de la physique.
Autre solution prometteuse, faire voler les trains au dessus des rails (non ce n'est pas une blague) sans investissements massifs en nouvelles infrastructures regardez du côté d'ironlev, et de Nevomo
"écologie punitive..." encore un argument stérile et déconnecté des réalités que l'on retrouve également chez les partis populistes ! Allez expliquer vos propos aux sinistrés des inondations à répétition dans le pas de calais ! Faites de même également vis à vis des habitants du bassin méditerranéen qui voient leur accès à l'eau de plus en plus compromis ! Bref et au prétexte de ne surtout rien faire, il faut continuer à brûler des énergies fossiles importées de pays parfois totalitaires (Russie,Arabie saoudite,...) et à privilégier l'aérien qui ne supporte aucune taxe sur le kérosène ni de TVA sur les désertes trans-europeennes...
Bon, un désaccord. Ce n'est ni le premier , ni le dernier.
"Allez expliquer vos propos aux sinistrés des inondations à répétition dans le pas de calais"
Je vais vous donner un exemple de mauvaise pratique. L'ancien maire de Tours Jean Royer avait refusé l'urbanisation de certaines zones dans le sud de la ville, en bordure du Cher. Lorsqu'il a pris sa retraite et qu'une autre municipalité (Jean Germain) lui a succédé, cette zone a fortement urbanisée et s'appelle le quartier des 2 lions. Un jour si des inondations monstrueuses s'y produisent et que les habitants sont dans la mouise, vous serez probablement de ceux qui accusent le réchauffement climatique, alors qu'il faudrait tout simplement accuser la stupidité humaine en matière d'urbanisme : il ne fallait tout simplement pas construire à cet endroit.
On peut évoquer les morts de la tempête Xynthia à La Faute-sur-mer (85) par exemple.
Nous avons un gros problème, en France, avec la mémoire collective humaine. Si un événement naturel hors-norme ne s'est pas produit dans les 10 dernières années, nous avons tendance à considérer qu'il ne se re-produira plus jamais et qu'on est donc tranquille pour l'avenir. Or il me semble qu'il existe des expressions du type "crue décennale" , "crue centennale", "crue millénale". Et on s'étonne lorsque le crue centennale ou millénale nous tombe sur la tête...surtout si par inaction d'entretien des fossés, on a tout fait pour qu'elle se produise.
Dans le Pas-de-Calais, on est sur des zones de polder (donc par définition inondables), qui ont été mal entretenues par la puissance publique. Autrefois les individus privés du monde rural faisaient l'entretien eux-même. Puis un jour la puissance publique a décidé qu'il leur était interdit de le faire, et que c'était le monopole de la puissance publique ; puissance publique qui...n'a rien entretenu. Comme souvent en France. Je vis le même cas de figure là où j'habite, où des ruraux qui faisaient l'entretien eux-même de longue date (curage des étiers, réparation des exutoires) se frittent souvent avec la puissance publique qui leur met des bâtons dans les roues au motif de compétences légales ; sauf que la puissance publique au final ne fait pas l'entretien ou le fait très mal ce qui revient strictement au même en terme de résultat final (risque d’inondation).
Dans ce domaine là je sais donc de quoi je parle et vous êtes donc mal placé pour me faire la leçon. Le "populiste" que je suis censé être à vos yeux vous prouve par A+B que l'initiative individuelle est plus efficace que le "centralisme démocratique" communiste français qui veut tout gérer à la place de tout le monde et au final gère très mal ce genre de situation.
Quant à la zone méditerranéenne...
Oui, à Perpignan , ils morflent un max.
Mais a-t-on le droit de parler de l'explosion démographique du Sud de la France ? Et de la consommation d'eau qui l'accompagne ? Piscines individuelles incluses ?
A-t-on le droit de rappeler que les habitants et agriculteurs de cette zone ont refusé il y a plusieurs années la prolongation de l'aqueduc "aqua domitia" vers Perpignan (par peur qu'il se prolonge jusqu'à leurs concurrents agriculteurs espagnols) et qu’aujourd’hui finalement ils seraient bien demandeurs ?
A-t-on le droit de rappeler qu'il y a quelques années pas si lointaines il y a eu des dégâts par inondations en hiver dans ces zones et que cela s'appelle "épisode méditerranéen" ou "pluies cévenoles" selon des zones ?
A-t-on le droit de dire que cette tendance à la sécheresse est ressentie progressivement depuis plusieurs années : j'étais dans le Gard en 2018 et visité Nîmes par +40°C et même les habitants locaux disaient qu'il y faisait anormalement chaud. Je me suis baigné au Grau-du-Roi dans une Méditerranée à 29-30°C.
A-t-on le droit de dire que rien n'a été fait, depuis si longtemps, pour faire face à la pénurie d'eau (usines de dessalinisation d'eau de mer, par exemple) ?
A-t-on le droit de dire que le soleil est dans une phase d'activité croissante et que par conséquent il libère beaucoup plus d'énergie qui vient frapper la Terre, et que cela va durer plusieurs années ?
Quant à la liste des pays totalitaires, vous avez oublié d'y ajouter les Etats-Unis qui ne se gênent pas , à la faveur de la destruction "opportune" des gazoducs sous la Baltique, de nous vendre leur GNL qui est du gaz de schiste, dont les méthodes d'extraction sont plus que controversées. Et l’Azerbaïdjan, pays si pacifique, où Mme Von der Leyen s'est précipitée pour nouer des contacts commerciaux intenses avec beaucoup de zéros : de quoi acheter beaucoup d'armes avec beaucoup de zéros, ce sont les Arméniens qui apprécient.
Un peu comme GreenPeace qui gueule contre les centrales nucléaires françaises et qui "oublie" de gueuler contre les centrales nucléaires américaines. Il suffit d'examiner l'origine de leurs financements depuis 50 ans, en provenance d'officines douteuses, pour comprendre la sélectivité de leurs actions.
Cela fait 1 bon siècle que nous brûlons du pétrole à forte dose. Et on nous demande d'arrêter brusquement du jour au lendemain d'utiliser les avions ? Hypocrisie et bonne conscience à 2 balles !
Et si vous commenciez par acheter un téléviseur "Made in France" pour économiser du CO2 ? Ah dommage, il n'y en a plus. Pourquoi ? parce que nous, collectivement (donc moi inclus) avons trouvé que celui "made in China" était intéressant car moins cher. Par contre j'essaye de rouler avec des pneus "made in France" (si, si...ça existe, il faut chercher !!!) et non avec des pneus, coréens, japonais, chinois ou autres. Et j'essaye, à ma modeste échelle, de réduire mon empreinte CO2 sur ce sujet.
A part ça, je rêve de re-prendre l'avion pour aller voir les troupeaux de zèbres au Kenya. Et éventuellement aller voir de plus près les dragons de Komodo en Indonésie. Et si ce sont des avions à hélices ou open-fan fonctionnant à l'e-ammoniac ou e-méthanol, cela m'ira très bien. Mais en attendant...ce sera kérosène.
À votre post , je ne répondrai que sur le sujet des inondations catastrophiques qui ont malmené la population du pas de calais (mais également en d'autres régions).
L'histoire nous rappelle que le secteur de l'Aa a été gagné sur l'océan vers le 12eme siècle par les moines.
Si les inondations ont ravagé le pas de calais, ça n'est pas une question d'insuffisance d'entretien des canaux mais à une recrudescence de phénomènes météorologiques , à l'imperméabilisation des sols et aux pratiques (destructrices) de l'agriculture intensive (arrachage des haies, disparition des zones humides et fossés, engins lourds,...).
De plus , les précipitations de cet hiver ont été classés millénaires par METEO FRANCE (entre 500 et 700 mm/M2 en qql semaines !!).l
Concernant la topographie du secteur , tous les petits cours d'eau convergent vers la commune de Blandecque qui a été citée dans ENVOYE SPÉCIAL hier sur France TV.
Au lieu de faire croire à la responsabilité des politiques (qui accordent néanmoins les permis de construire...) posons nous les vraies questions face à la NATURE ..
https://www.institution-wateringues.fr/le-territoire/les-wateringues-comment-ca-marche/
Merci de votre contradiction.
Merci pour ce lien.
Vous rejoignez donc partiellement mon constat, lorsque je parlais de "crues millénales".
A nos époques contemporaines, nous avons malheureusement tendance à penser que les crues millénales, c'est "pour ceux des autres époques". Sauf que humblement face à la violence de la nature , il vaudrait mieux admettre qu'on est jamais que dans "l'autre époque" de quelqu'un d'autre.
Reste la question : est-il raisonnable de construire sa maison en zone inondable (en l’occurrence un polder) ? pour moi la réponse à cette question est : NON.
Et pour l'avenir, face à la montée du niveau de la mer...il ne fait pas bon être situé en-dessous du niveau des hautes eaux.
Sur la fin ça m'a bien fait rire : J'achète mes pneus made in France, alors je peux me permettre de voyager en avion.
Et le "et si vous vous commenciez par faire ça ou ça", qui veut dire qu'on ne bouge pas si l'autre ne fait rien, typique des personnes résignées ou qui ne veulent rien changer à leur habitude.
Juste une question comme ça : Pensez-vous que ça ne sert à rien (ou par grand chose) de réduire les émissions de CO2 car ceux-ci sont minoritaires dans le changement climatique actuel (Soleil qui a une activité plus intense, personnes qui se sont installées là où il ne faut pas, méchant Etat qui fait mal son travail alors que les bons vieux agriculteurs faisaient tout bien,...)?
Sinon, un scoop pour vous : L'aviation est née avec le pétrole et mourra quand il n'y aura plus de pétrole.
Ah et aussi : On va tous crever
Si je vous ai fait rire, alors j'en suis content.
Mais vous avez mal interprété (j'y suis probablement pour quelque chose) les contradictions que je voulais soulever et auxquelles nous sommes tous, moi y compris, confrontés.
Il y a des sujets sur lesquels je peux agir à titre personnel (acheter un pneu re-manufacturé en France réduit son empreinte carbone de 80%, paraît-il) . C'est peu, mais c'est mieux que rien. Je peux rouler à l'éthanol, tout en sachant que sa production n'est pas exempte d'empreinte CO2, mais en sachant également qu'au final il y en a moins qu'avec l'essence fossile.
Il y a d'autres sujet sur lesquels je n'ai aucune prise. Tout comme vous, mon téléviseur vient du bout du monde, et est donc chargé en CO2. J'en suis SINCÈREMENT triste, mais je n'ai aucune prise là-dessus.
Il y a des sujets sur lesquels il faut éviter les confusions et les amalgames : AVEC ou SANS réchauffement climatique, construire sa maison en zone inondable ou dans un polder est une hérésie. Tout comme construire sa maison au bord d'une falaise.
Là où j'ai un profond désaccord avec vous, c'est lorsque vous dites "L’aviation est née avec le pétrole et mourra quand il n’y aura plus de pétrole." . Vous pensez sérieusement ce que vous avez écrit ? Vous imaginez que dans 100 ans il n'y aura plus d'avions , juste parce qu'on aura pompé tout le pétrole ? Là c'est à votre tour de me faire prodigieusement rire.
Quand à mes convictions de ce qu'on peut par commodité appeler le CO2 anthropique...j'observe que le réchauffement actuel est réel (je suis assez vieux pour constater que la neige en hiver a disparu en comparaison de mon enfance) ET rapide. Mais je constate également qu'il y a eu des cycles dans le passé (époque de Charlemagne, par exemple). Et je commence à avoir assez de recul pour comprendre que le pétrole arrivera bientôt à sa fin. Puis ce sera au tour du gaz fossile. Donc lorsque ces 2 ressources seront épuisées (économiquement car devenues trop chères à pomper les réserves ultimes), alors le taux de CO2 atmosphérique recommencera à baisser. Le taux de CO2 a monté rapidement, donc il baissera rapidement. Et si on ajoute d'autres paramètres tels que la distance variable Soleil-Terre, et la variation de l'inclinaison de l'axe de la Terre, et les périodes avec +/- d'éruptions volcaniques fortement émettrices de CO2 , au final cette dictature de la bien-pensance me gonfle prodigieusement.
Donc...je considère qu'interdire l'avion, y compris et surtout sur une courte distance sous prétexte de l'existence d'un train (lui même pas spécialement vertueux, même électrique), est une approche tyrannique et dictatoriale. Je veux garder ma liberté de choisir mon mode de déplacement, tandis que je constate que quelques tyrans minoritaires ont suffisamment de pouvoir pour réussir à me l'interdire.
Je préfère, et de loin,une approche qui consiste à poursuivre les efforts de R&D pour remplacer techniquement et économiquement les énergies fossiles par des énergies alternatives de synthèse. Une écologie optimiste au lieu d'une écologie punitive et culpabilisante.
"On va tous crever"
Raison de plus pour que je prenne du plaisir à monter dans un avion qui crache un max de CO2 , et aller admirer les troupeaux de zèbres et de gnous , et les dragons de Komodo. J'aurai pris un peu de plaisir dans ce monde qui cherche à me culpabiliser du matin au soir.
"Vous imaginez que dans 100 ans il n’y aura plus d’avions , juste parce qu’on aura pompé tout le pétrole ? Là c’est à votre tour de me faire prodigieusement rire."
Je me suis mal exprimé. Il y aura des avions mais uniquement des jets pour les riches. Pour les autres, le e-fuel sera tellement cher qu'on ne pourra plus se le permettre.
"Le taux de CO2 a monté rapidement, donc il baissera rapidement." : Là il vous manque des notions de chimie. Le CO2 est très stable et reste pour des siècles dans l'atmosphère. Donc le CO2 ne baissera pas facilement et rapidement.
"Et si on ajoute d’autres paramètres tels que la distance variable Soleil-Terre, et la variation de l’inclinaison de l’axe de la Terre, et les périodes avec +/- d’éruptions volcaniques fortement émettrices de CO2 , au final cette dictature de la bien-pensance me gonfle prodigieusement." : Tout cela, on ne peut rien y faire, on a aucune prise là dessus (comme vous l'avez dit précédemment), il ne faut donc pas en rajouter une couche. C'est ça le problème.
"une approche tyrannique et dictatoriale" : Malheureusement, c'est ce qui va arriver. Ca va être un gros bordel et ensuite un régime brutal se met en place (par exemple la terreur après la révolution française)
"J’aurai pris un peu de plaisir dans ce monde qui cherche à me culpabiliser du matin au soir." : Vous avez raison, moi aussi j'ai lâché l'affaire. J'essaie de vivre de façon pas trop dégeu pour le climat mais je vais m'installer une piscine.
"Déjà pour commencer, la charge utile d’un wagon représente seulement 5% à 10% de sa masse totale. Donc 90% à 95% de la masse transportée est constituée du wagon lui-même. et il faut ajouter la masse gigantesque de la motrice. Le bilan énergétique final est tout simplement médiocre : on dépense de l’énergie pour faire rouler un poids mort"
C'est vrai, mais il ne faut pas oublier que la masse à moins d'impact pour un train , du fait que celui-ci à des roues en métal.
Et que des ce fait, la résistance au roulement est près de cent fois inférieur à celle des roue avec pneus classiques.
Ce qui consomme vraiment beaucoup sur un train au final, c'est de le faire accélérer pour lui faire atteindre sa vitesse de croisière.
mais la vrai question, c'est de penser que il faut absolument construire des lignes TGV pour se passer de l'avion
Je pense que ce n'est pas du tout une bonne idée dans la mesure ou il y a déja des lignes de TGV qui perdent de l'argent.
Oui, pour les frottements roue-rail, vous avez parfaitement raison.
J'allais répondre sur l'efficacité du train grâce aux faibles frottements à son inertie et à son aérodynamisme. Merci de m'avoir devancé