Inutile de faire durer le suspense : oui, il est possible d’installer des panneaux photovoltaïques dans un logement en triphasé. Heureusement d’ailleurs, puisque ce type d’installation électrique équipe, encore aujourd’hui, près de 10 % des logements français. Cependant, l’installation de panneaux sur une installation triphasée diffère d’une installation pour logement en monophasé. 

La mise en œuvre d’une installation solaire est généralement l’aboutissement d’une longue réflexion qui consiste à prendre en compte l’ensemble des particularités d’un logement, des habitudes de consommation, et des attentes du futur utilisateur. Parmi ces contraintes, l’une d’entre elles n’est pas souvent abordée : est-il possible d’installer des panneaux solaires sur une installation triphasée ? Principal enjeu d’une installation électrique triphasée, la répartition de la production solaire sur les différentes phases demande une réflexion particulière. Dans ce dossier, nous revenons sur les différentes solutions qui permettent cette répartition.

Le triphasé, c’est quoi ?

En règle générale, en France, les logements disposent d’une alimentation électrique dite monophasée. EDF fournit à ses clients de l’électricité grâce à deux fils, à savoir une phase et un neutre. Mais pour environ 10 % des logements, cette alimentation électrique est triphasée. Dans ce cas de figure, EDF délivre du courant à ses clients grâce à quatre fils représentant trois phases et un neutre. Ce type d’installation, qui était plus courante dans les années 1970 à 1980, est généralement utilisée pour des logements qui ont des besoins de puissance électrique très élevés ou spécifiques (gros outils, machines à moteur triphasé). Le triphasé était également utilisé dans certaines configurations lorsque l’habitation en question était située loin du poste de distribution afin de limiter les pertes de charge.

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Brancher ses panneaux solaires sur une seule phase

Rien n’oblige à ce que la production d’une installation solaire soit distribuée de manière symétrique sur l’ensemble des phases d’une installation électrique. Il est possible de brancher ses panneaux solaires sur une seule phase. C’est d’ailleurs l’option la plus facile à mettre en œuvre, la moins coûteuse, mais aussi la moins optimisée. Elle peut s’appliquer à une installation directement raccordée sur le tableau, ou à un système photovoltaïque plug-and-play qui se branche directement sur une prise de courant. Cette solution permettra d’alimenter exclusivement les équipements qui sont alimentés par cette même phase.

Au niveau du compteur Linky, il n’y a pas de limite de production autre que la puissance totale du compteur. En effet, la limite de puissance par phase ne s’applique que lorsque l’électricité est soutirée au réseau EDF. De plus, le compteur Linky fait la somme algébrique de la consommation des trois phases, à laquelle il soustrait le surplus de consommation qui est injecté dans le réseau. Ainsi, au regard de la consommation enregistrée sur le compteur, c’est comme si le surplus de la production solaire était réparti sur les deux autres phases. En réalité, ce surplus repart dans le réseau EDF, mais l’énergie équivalente consommée par le logement n’est pas comptabilisée.

Répartir la production grâce à des micro-onduleurs

Pour répartir la production photovoltaïque sur les différentes phases d’un tableau, il est possible d’avoir recours à plusieurs micro-onduleurs qui seront répartis les différentes phases de l’installation. Cette solution peut être intéressante pour les installations relativement petites, puisqu’elle permet de ne pas avoir à investir dans un onduleur triphasé, qui est un équipement assez onéreux. Contrairement à une installation sur une seule phase, le recours à plusieurs micro-onduleurs garantit une répartition réelle de la production sur les différentes phases, et contribue à l’équilibre de ces phases. Avec cette solution, il est également plus facile d’ajouter ou de retirer des panneaux de l’installation.

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Opter pour un onduleur triphasé

Malgré ces différentes options, le recours à un onduleur triphasé reste la solution de prédilection, car il permettra de répartir efficacement la production électrique. Contrairement à une installation sur une seule phase, l’onduleur triphasé permet de consommer « réellement » sa production solaire. Les onduleurs les plus communs sont les modèles symétriques. Ce type d’onduleur reçoit toute l’électricité en courant continu issue des panneaux, la transforme en courant alternatif et la répartie de manière égale sur les trois phases. Néanmoins, il existe un autre type d’onduleur triphasé qui se montre particulièrement utile, en particulier lorsque la répartition des phases est inégale. Les onduleurs triphasés à répartition asymétrique sont capables de gérer la charge des trois phases, ce qui permet de répartir la production solaire sur les phases où la consommation est la plus élevée. L’idéal pour valoriser au mieux sa production photovoltaïque.

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