N’importe quelle surface exposée au soleil peut être exploitée pour produire facilement de l’électricité, même en pleine ville. Comment ? Avec un simple kit solaire prêt-à-brancher. Quelques panneaux, un onduleur, deux câbles et une prise suffisent pour injecter des kilowattheures photovoltaïques chez soi. Nous avons testé un petit modèle à panneaux flexibles de la gamme proposée par Ecoflow, dont la facilité d’installation et d’exploitation est assez épatante.
Lorsque la marque américaine nous a proposé de tester son kit solaire, nous nous sommes d’abord demandés où pourrions-nous bien l’installer. Car dans notre imaginaire, produire de l’électricité solaire nécessitait jusqu’à peu d’investir dans une lourde centrale en toiture. Des tuiles à retirer pour fixer les rails, de lourds panneaux à hisser, de fastidieux câblages jusqu’au tableau électrique général…
Nos inquiétudes se sont rapidement dissipées en observant les caractéristiques du kit solaire qu’Ecoflow nous a proposé de tester. Pensé pour être utilisé sur un balcon, l’ensemble s’adapte à une grande variété de sites, urbains ou non, sans avoir à réaliser de travaux. Il suffit de disposer d’une prise à proximité et de quelques vis ou colliers de serrage pour commencer à produire de l’électricité solaire.
Configurable, le kit que nous avons reçu se compose de 4 panneaux souples particulièrement légers (2,3 kg pièce) d’une puissance de 100 Wc et dotés d’œillets à ses extrémités pour faciliter leur fixation. Un onduleur compact de 800 W dotés de ports connectables en un clic permet de transformer le courant continu des panneaux en courant alternatif injecté sur le réseau électrique. Deux sets de câbles permettent de brancher l’ensemble. L’un relie les panneaux à l’onduleur, l’autre relie l’onduleur à la prise domestique. Il suffit d’orienter les panneaux, de les fixer fermement sur leur support improvisé (nous avons choisi des vis avec rondelles, mais des colliers de serrage peuvent aussi faire l’affaire) et de brancher l’ensemble pour commencer à produire. Rien de plus.
Fiche technique du kit solaire Ecoflow Powerstream 400 Wc |
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Puissance installée |
4 × 100 Wc |
Type de branchement |
À brancher sur une prise domestique |
Type d’installation |
À fixer sur garde-corps ou tout autre support léger |
Type de kit |
Panneaux et onduleur séparés |
Longueur du kit |
105,5 cm |
Largeur du kit |
244,8 cm |
Profondeur du kit |
2,5 cm (panneaux) 3,3 cm (onduleur) |
Poids du kit |
9,2 kg (panneaux) 3 kg (onduleur) |
Compteur d’énergie |
Oui, communiquant (intégré à l’onduleur Powerstream) |
Puissance max de l’onduleur |
800 W |
Prix Kit panneaux souples 400 Wc + onduleur PowerStream 800 W Batterie Delta 2 Max (optionnelle) Smart plug (optionnel) |
943 € (705 € en promo)
1 799 € (1 599 € en promo) 36 € |
Garantie |
3 ans (panneaux) 10 ans (onduleur) 2 ans (câbles) |
Installation du kit solaire flexible Ecoflow 400 Wc
Dans le cadre de notre test, mené dans le Verdon (Alpes-de-Haute-Provence), le support improvisé est le pan de toiture orienté ouest-sud-ouest (260°) incliné à 35°, d’un kiosque de jardin en bois. Les quatre panneaux flexibles de 100 Wc chacun sont maintenus à la structure du kiosque grâce à des tasseaux, vis et rondelles (non fournies) passées dans les œillets intégrés à chaque coin. Ces panneaux en silicium monocristallin sont composés de 182 cellules, recouvertes d’une couche de fibre de verre renforcé. S’il parait très robuste, le revêtement présente des aspérités qui ont tendance à accrocher les poussières et autres souillures. Nous avons dû les nettoyer après chaque épisode de pluies sableuses (fréquents dans le sud), avec de l’eau de pluie décantée, en frottant vigoureusement avec un balai.
Les câbles fournis permettent de relier facilement les panneaux entre eux (en parallèle), puis de les centraliser jusqu’à l’onduleur. Il n’y a pas de risque d’inverser les polarités grâce aux connecteurs traditionnels MC4 déjà montés sur les extrémités de câbles. Seule l’extrémité à connecter à l’onduleur Powerstream est équipée d’une prise propriétaire Ecoflow, qui semble robuste et plus sécurisée (une fois branchée, elle nécessite un accessoire spécifique fourni pour être retirée du port). Les câbles sont relativement courts, imposant une installation côte-à-côte des panneaux et pas plus d’un mètre jusqu’à l’onduleur. Cela permet d’obtenir un aspect très plat de l’installation, l’onduleur pouvant étant installé sous la structure.
Nous branchons le kit à une prise préexistante dans le kiosque, servant jusque-là à alimenter toute sorte d’appareils extérieurs : nettoyeur haute pression, éclairage, sono. Par précaution, nous avons préalablement vérifié l’intégrité physique de la prise et son câblage, en 2,5 mm². L’onduleur, fixé sous une poutre au moyen de simples vis, est masqué par une petite décoration. À noter que les câbles extra plats sont à-priori conçus pour pouvoir être coincés dans le joint de fermeture d’une fenêtre, évitant ainsi des travaux de perçage. Nous n’avons pas pu vérifier cette fonctionnalité, mais cela nous paraît délicat, selon le type d’ouverture.
Quatre sessions de nettoyage, principalement suite à des pluies sableuses, ont été nécessaires, sur une année / Images : RE – HL.
Gérer la production du kit solaire
La suite est simple : nous n’avons plus rien à faire. Dès le branchement effectué, l’onduleur vérifie automatiquement la présence d’une tension conforme provenant du réseau et autorise la production d’électricité. Il convertit les 20 V continus des panneaux en 230 V alternatifs, qui sont injectés dans le réseau. La production que vous ne consommez pas immédiatement est envoyée sur le réseau national, bien sûr sans aucune rémunération. Pour remédier à cela, deux choix : optimiser au maximum l’autoconsommation, par exemple, en programmant ou automatisant le démarrage d’appareil aux heures les plus ensoleillées. Autrement, l’onduleur Powerstream est capable de gérer la recharge d’une batterie Ecoflow, comme la Delta 2 Max qui nous a été envoyée avec le kit (mais est optionnelle, vendue 1 599 € en promotion).
Nous ne l’avons toutefois pas utilisée au-delà de quelques jours, car cette batterie (2 kWh de capacité) n’avait, chez nous, qu’une faible utilité en usage stationnaire, du fait d’un excellent taux d’autoconsommation (91,6 %). D’autant que cette batterie, qui doit être reliée à l’onduleur par un câble extrêmement court, est particulièrement lourde (difficile de la fixer sous notre kiosque) et ne résiste ni à l’eau ni aux températures extrêmes de l’été comme de l’hiver. Nous l’avons plutôt utilisée comme substitut de groupe électrogène, afin d’alimenter ponctuellement divers appareils au fond du jardin, en la rechargeant manuellement aux horaires ensoleillés.
L’index injection du compteur Linky concerné par l’installation, l’onduleur fixé sous le kiosque et les panneaux flexibles en toiture / Images : RE – HL.
Plus de 100 euros d’électricité économisés sur une année
La présence d’une pompe de piscine de 900 W, déclenchée en journée, a permis de nous assurer une autoconsommation maximale de la production. À noter qu’à la lecture de l’index d’injection du compteur Linky, nous constatons que 44 kWh ont été offerts au réseau sur un an (soit une moyenne de 3,67 kWh/mois). Cela correspond certainement aux quelques jours d’absence, ou la pompe de piscine était disjonctée et la consommation « de fond » du logement était nettement inférieure à la production des panneaux. Car l’onduleur est, en l’état, incapable d’adapter la production à la consommation. Il injecte la totalité sur le réseau, que l’on consomme ou non.
Sur une année complète, nous avons donc produit un total de 526,32 kWh, le mois de juillet étant le plus rentable, avec 68,04 kWh. Le record de production sur une seule journée s’élève à 2,78 kWh, atteints le 31 mai. Le facteur de charge de notre installation s’élève donc à 15,02 %, légèrement supérieure à la moyenne française (environ 14 %), mais un peu faible pour le sud-est de la France, ou l’on peut espérer dépasser 20 % les années très ensoleillées.
L’économie réalisée se chiffre à 119,8 € sur l’année, le contrat d’électricité du logement équipé étant au tarif réglementé option base. La petite centrale solaire a couvert 6,1 % des besoins en électricité de cette maison, pourtant chauffée par une pompe à chaleur. L’installation (hors batterie) devrait donc être rentabilisée en environ 6 ans, sous réserve que le prix de l’électricité reste élevé. La mise en place, à l’avenir, d’heures creuses solaires ou une baisse notable des prix de l’électricité pourrait repousser la rentabilité d’au moins 2 à 3 années supplémentaires.
Une appli smartphone plutôt bien conçue
Les « smart plugs », prises connectées en option à brancher sur l’alimentation des appareils énergivores, n’y changent pas grand-chose. C’est bien l’ajout d’une batterie Ecoflow qui permet d’absorber les excédents, à condition qu’elle soit correctement réglée via l’application smartphone (choix des plages de charge et décharge possible). Cette application Ecoflow est d’ailleurs plutôt bien conçue, fluide et sans bugs. Elle permet de gérer tous les appareils Ecoflow, dans notre cas, l’onduleur. On y retrouve les statistiques de production enregistrées par l’onduleur (connecté en Wifi) : puissance instantanée, production par heure, jour, mois, année… À noter que les données de production sont stockées par l’onduleur en cas de coupure de connexion, même prolongée, et consultables sur l’appli au rétablissement de la connexion.
Nous regrettons simplement l’absence d’une courbe de puissance sur 24 heures au pas de la minute, qui serait utile pour identifier d’éventuels ombrages, vérifier la bonne orientation des panneaux et connaître l’horaire exacte du pic de puissance. De même, une fonction « records » gagnerait à enregistrer les valeurs maximales.
Côté matériel, nous aurions apprécié un compteur de consommation du logement (tore à placer sur l’arrivée ou sur le port TIC du Linky, par exemple) communiquant avec l’onduleur. Cet appareil pourrait empêcher, si l’utilisateur le souhaite, d’injecter de l’électricité gratuitement sur le réseau, et de connaître en temps réel son taux d’autoconsommation.
Test du kit solaire Ecoflow 400 Wc : notre verdict
ℹ️ En toute transparence
➡️ Cet essai a été réalisé librement par un journaliste de Révolution Énergétique.
➡️ Le produit testé nous a été envoyé gratuitement par la marque, à son initiative et sans contreparties.
➡️ Nous pouvons percevoir une petite commission à chaque achat effectué via les liens d’affiliation éventuellement intégrés à cet article. Ce mode de financement, parmi d’autres, nous permet de continuer à vous proposer gratuitement des articles sans compromis sur leur qualité.
Un peu plus de 100€ par an d’économie et un prix deprès de 1600€, vous m’expliquer comment c’est rentable en seulement 6ans ?
Le kit coûte 705 euros onduleur compris
Faudrait quand meme détailler un peu le calcul de rentabilité truqué car ne prends pas en compte le prix de l’onduleur…
À 1600€ le kit et economie de 119€/an, ça rentabilise l’équipement en plus de 13 ans, et toujours en considérant le prix haut de l’électricité. Bien au delà de la garantie…
Ça vaut donc pas vraiment pas le coup !
Vous avez mal lu, le kit coûte 705€ (en promotion)
Coût énorme pour une si petite puissance, rentabilité entre 6 et 9 ans… si le kit solaire, le distributeur, et fabricant tiennent d’ici là… c’est nul.
Autant se passer de solaire, investir dans un variateur de fréquence pour la pompe de la piscine (qui est un gouffre à pognon) et adopter un contrat EDF Tempo (à bien gérer les 22 jours rouges l’hiver évidemment…).
Ces kits plug and play sont au final assez couteux, il serait intéressant que vous cherchiez à faire une installation équivalente en achetant directement les divers composants et d’expliquer les difficultés rencontrées. Une solution low-cost, pas nécessairement accessible à tout le monde mais à des « bricoleurs » un peu avertis.
J’approuve !
Avec des panneaux d’occasion il doit être possible d’avoir un bon article démontrant ce qu’il est possible de faire.
J’ai personnellement installé, En juin 2022, 6 panneaux de 380Wc, 2 par phase, avec 6 micro-onduleurs de 700W. J’ai utilisé deux pans de toiture pour lisser la production. Inutile de produire un maximum à midi, il faut produire toute la journée. L’objectif est de produire autant que le bruit de fond de consommation électrique instantanée de la maison que certains appellent talon. L’installation m’a coûté 1600€ avec la quincaillerie pour 2280 Wc soit 701€ le kWc en 2022. Je n’ai jamais vu la puissance injectée sur le réseau sur mon Linky. Il y aurait donc plusieurs versions… Incroyable… Comme il… Lire plus »
l’utilisation du chauffe eau est une bonne idée, cependant elle se heurte à quelques limitations. les pertes de chaleur du chauffe eau, même sans consommation sont typiquement de l’ordre de 1,5 kWh par jour, ces pertes peuvent et doivent en effet être compensées par votre surproduction.( il est quand même impératif avant de produire de limiter les pertes en isolant correctement le chauffe eau, on réussit aisément à les diviser par 4) Cependant, si comme moi, vous utilisez l’eau chaude plutôt en soirée, c’est à peu prés tot ce que vous pouvez stocker. A ce moment la, un deuxième chauffe… Lire plus »
Entre la situation d’aujourd’hui, cumulus qui compense les pertes avec l’aide d’ENEDIS et la solution d’utiliser l’autoconsommation pour chauffer l’eau et compenser les pertes vous êtes forcément gagnant. Pas besoin de tricoter un manteau pour le cumulus 😂 (je vais quand même jeter un œil à cette sur-isolation) A voir si je continue d’utiliser bêtement le signal HC pour compléter le réchauffement de l’eau ou le limiter à 40°C (une valeur de consigne), ou laisser faire sur plusieurs jours, il faudra par contre programmer un choc thermique régulièrement grâce à ENEDIS (atteindre il me semble les 70°C, je ne sais… Lire plus »
Isoler permet de réduire les pertes tout le temps et marche qu’il y ait du soleil ou non. Cela vous permet aussi de réduire les pertes qui ont lieu entre l’arret de votre production et le début des heures creuses. Cette action à déjà sa propre rentabilité intrinsèque.. Le problème du chauffe eau instantané est qu’il nécessite une grosse puissance, donc un gros abonnement qu’il y ait du soleil ou non. De plus il aura une action faible voire nulle sur le risque de légionelle, cependant ce peut être une solution si vous avez une grosse batterie. Un fonctionnement avec… Lire plus »
Je pense que le thermodynamique n’est pas rentable intrinsèquement, le système est beaucoup plus complexe qu’un classique cumulus électrique alimenté partiellement par PV. L’entropie augmente les pannes sur la durée de vie d’un système thermodynamique. Vous laissez supposer que les cumulus ne sont pas suffisamment isolés, il doit s’en vendre des quantités astronomiques. A la louche, 30 millions de logements, durée de vie de 30 ans avec un taux d’équipement de 50% ça fait 500’000 pour le renouvellement… Il doit bien y avoir des normes comme pour les réfrigérateurs. Que font les écolos ? Mon objectif est qu’avec très peu… Lire plus »
Je laisse supposer que les pertes d’un chauffe eau sont importantes, cette supposition est étayée quand même par plusieurs données le chiffre de 20 % de pertes journalières est couramment admis les coefficients de perte donnés par les constructeurs amènent au même chiffre après un petit calcul le calcul thermique prenant en compte l’épaisseur d’isolant, la surface etc.. donne le même résultat il est vrai que de trouver que ces pertes sont importantes est subjectif et que cela peut être considéré comme une supposition. ces pertes sont faciles à diviser par 3 ou 4. Ces pertes n’intéressaient personne tant que… Lire plus »
Comptage ou facturation ?
Parce que le cos phi c’est de la facturation pour les industriels.
On utilise un puissance que l’on restitue, la somme est nulle mais quelqu’un a produit sans être rétribué.
le comptage de la puissance s’effectuant sur 3 phase , on peut en avoir une en légère injection (dans certaines limites) et que cela soit décompté de la consommation