Les cheminées du site d'enrichissement nucléaire du Tricastin / Image : AIEA, illustrations : RE.
« Le nucléaire participe au réchauffement climatique » : c’est ce que pensait une écrasante majorité des Français il y a peu de temps encore. Pourtant, les chiffres sont sans équivoque, le nucléaire est bien un moyen de produire de l’électricité faiblement carbonée. Sauf qu’ils présentent des différences qui, au mieux, interrogent, au pire, sèment le trouble. Décryptage.
En juin 2019, la publication d’un sondage BVA sur « les Français, l’énergie nucléaire et les émissions de CO₂ » faisait l’effet d’une bombe. Une large majorité de la population de notre pays pensait alors que les centrales nucléaires contribuent au réchauffement climatique. Près de 70 % et même plus de 85 % des jeunes. Fin 2021, un sondage IPSOS, cette fois, enfonçait le clou. En révélant que 55 % des 18-35 ans pensent que le nucléaire émet autant d’équivalents dioxyde de carbone (CO2) — comprenez de gaz à effet de serre dont les impacts sont normalisés en « équivalents CO₂ » — que le gaz ou le charbon !
Pourtant, les experts sont unanimes à ce sujet : le nucléaire est un moyen de production d’électricité bas-carbone. Il émet nettement moins que les centrales à gaz — de l’ordre de 400 g d’équivalent CO₂ par kilowattheure produit (gCo2e/kWh) — ou les centrales à charbon — de l’ordre de 1 000 gCo2e/kWh. Selon les chiffres, il émet même moins de CO₂ que le solaire — entre 25 et 44 gCo2e/kWh. Et que l’éolien — autour de 15 gCo2e/kWh (données Ademe).
À lire aussi L’électricité nucléaire française serait incroyablement bas-carbone selon EDFSelon les chiffres ? C’est peut-être, au moins en partie, là que le bât blesse. Parce que selon les études, on trouve, pour les émissions du nucléaire, des chiffres qui vont grosso modo de quelque 4 à près de 100 gCO2e/kWh. La différence est notable. Et prétexte, pour certains, à remettre la sincérité des analyses en question. Alors qu’en est-il vraiment ?
L’analyse du cycle de vie pour des chiffres justes
Faisons d’abord un petit point sur les différents chiffres. Pour l’Agence de la transition écologique (Ademe), par exemple, le nucléaire français émet 6 gCO2e/kWh. Pour EDF, il se situe même en dessous de la barre des 4 gCO2e/kWh. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) retient, quant à lui, la valeur moyenne dans le monde de 12 gCO2e/kWh.
Alors comment certains concluent-ils à des chiffres qui flirtent avec les 100 gCO2e/kWh ? Le Giec donne même une limite haute à 110 gCO2e/kWh. Et une équipe de l’université de Stanford estime que le nucléaire peut émettre jusqu’à 180 gCO2e/kWh. Une revue de plus de 100 études – un peu datée maintenant – présentait même des chiffres à 288 gCO2e/kWh.
À lire aussi Gaz et nucléaire entrent dans la taxonomie verte de l’Union européenneUne centrale nucléaire émet effectivement très peu de CO₂. Difficile, même pour les plus fervents antinucléaires, de ne pas l’admettre. Parce que non, la fumée qui sort des tours desdites centrales, ce n’est pas du CO₂, juste de la vapeur d’eau. En revanche, on fait souvent planer le doute sur le fait que l’ensemble du cycle nucléaire soit pris en compte dans les calculs. Les experts parlent d’analyse de cycle de vie. Elle seule permet de se rendre réellement compte de l’empreinte carbone d’un moyen de production
Concernant le nucléaire, elle doit inclure toutes les étapes, de l’extraction de l’uranium à sa conversion et son enrichissement jusqu’au traitement des déchets générés en passant par la fabrication des combustibles et la construction et l’exploitation des réacteurs ainsi que leur démantèlement et l’ensemble des étapes de transport ou encore de distribution de l’électricité. Et tous les chiffres produits ces dernières années sont effectivement les résultats d’analyses de cycle de vie très sérieuses. La différence observée dans les chiffres publiés ne vient donc pas de là.
Une empreinte carbone différente selon le pays
En y regardant de plus près, vous noterez peut-être que nous avions précisé plus haut « nucléaire français » ou « valeur moyenne dans le monde ». Et c’est finalement ce point-là qui affecte le plus le résultat de l’analyse de cycle de vie. Avant d’aller plus loin, rappelons par exemple, que les émissions du solaire peuvent passer du simple au double selon que les panneaux photovoltaïques considérés sont produits en France ou en Chine — ce qui est encore le cas. Concernant le nucléaire, la problématique est du même ordre.
Une part importante du bilan carbone du secteur est portée par les étapes d’extraction et d’enrichissement de l’uranium. Or, pour enrichir de l’uranium, par exemple, il existe plusieurs solutions. Même si elles comptent globalement toutes sur la légère différence de masse qui existe entre l’uranium 238 et l’uranium 235. Seul le second étant intéressant pour la production d’électricité.
La technique dite de diffusion gazeuse consiste à mettre l’uranium sous pression et à le faire circuler sous forme gazeuse au travers de membranes. Avec pour objectif de séparer les isotopes les plus lourds. Cette méthode est extrêmement énergivore. Sur le site de Tricastin, par exemple, où la technologie était exploitée jusqu’en 2013, trois des quatre réacteurs nucléaires de la centrale étaient dédiés à fournir l’énergie colossale nécessaire à l’opération.
La technique dite de l’ultracentrifugation repose sur des centrifugeuses qui, en tournant à grande vitesse, projettent les isotopes de l’uranium les plus lourds vers le bord alors que les plus légers se concentrent au cœur de l’appareil. Elle est de l’ordre de 50 à 60 fois moins consommatrice d’électricité que la technique de diffusion gazeuse. De quoi faire une différence marquée au moment de décompter des émissions de CO₂.
Les technologies et le mix électrique au cœur du problème
Une différence encore plus marquée si l’on tient compte de l’empreinte carbone du mix électrique du pays dans lequel on procède à l’enrichissement — ou à d’autres étapes du cycle, finalement. Voilà comment le bilan carbone du nucléaire peut grandement varier. Entre un enrichissement réalisé par diffusion gazeuse dans un pays qui utilise une électricité fortement carbonée produite à partir de charbon notamment ou un enrichissement réalisé par ultracentrifugation dans un pays au mix électrique bas-carbone.
Comprendre ces subtilités de l’analyse de cycle de vie permet, notamment, de comprendre pourquoi la valeur présentée pendant un certain temps sur la base carbone de l’Ademe de 66 gCO2e/kWh n’avait que peu de sens. Parce qu’elle s’appuyait sur des chiffres qui n’étaient pas spécifiques à la France. De plus, ces chiffres n’étaient pas tous issus d’analyses de cycles de vie. Ainsi, leur moyenne arithmétique ne pouvait-elle pas refléter la réalité de la situation dans notre pays. Interpellée sur la méthode, l’Ademe avait d’ailleurs fini pour invoquer… « une erreur typographique » !
Commentaires
bonjour
Si on ne regarde le carbone que pour la production
et pourtant les mines quel bilan, le retraitement
démantèlement,stockage des déchets sur plusieurs milliers d'années quel bilan carbone qui le sait qui sera responsable ? personne.
Le projet de construire de nouvelles centrale est une ineptie pourquoi ?
1°Comment va ton les refroidir ? nous traversons un épisode de sécheresse sans précédent la loire est a son niveau le plus bas. en 2023 et dans les 60 années a venir qui peut prévoir ce qui va se passer.
2° le risque
tout le monde a peur du nucléaire de la guerre atomique d'un missile qui viendrait frapper la france
mais le nucléaire civile est aussi dangereux , nous avons 57 centrales qui peuvent être attaqué du jrs au lendemain polluant la France et la planète entière, les combustibles entreposés dans les piscines ne sont pas protégé d'une attaque en cas de guerre et de terrorisme, quand au démantèlement on laissera notre descendance s'en occuper et les déchets en héritage quel honte d’irresponsabilité.
3° l'indépendance énergétique avec le nucléaire
Nous sommes dépendant de nos approvisionnements, pays instable politiquement sous pression étrangère. Nous sommes dépendant de la Russie pour notre uranium ,avec le conflit actuel problème ?
4° Panne et accident
plus de la moitié de notre parc de centrale a l’arrêt, flambé des prix de l'énergie x fois le prix de base
les centrales vieillisse mal et mettent en danger notre sécurité et donc notre santé.
En cas d'accident on est incapable de résoudre le problème tchernobyl pas résolu combien de temps a géré un sarcophage . Fukushima pas résolu fuite et rejet de radioactivité importante.
5° prix de l'énergie produite
déjà aujourd’hui l'énergie produite est plus cher que les énergie propre et renouvelable
et dans les décennie a venir l'écart va encore se creuser qui peut prévoir le prix des énergie verte
de toute façon en courbe de baisse constante le nucléaire en hausse constante
prix de flammanville dépasser de 3 a 4 fois délai de construction dépasser
fiasco complet .pourquoi s'entête ton a vouloir fabriquer de nouvelles centrales alors que l'on arrive pas a gérer celle que l'on a et je ne parle pas d'un accident probable qui déclencherai des oppositions farouche de tout projet et exploitation de ce type d'énergie. On apprend rien de nos erreur le surrégénérateur de malville impossible a faire fonctionné quel cout pour la société .
Un bon mixe d'énergie renouvelable solaire , éolien , hydraulique , marémotrice, hydrolienne , energie des vagues, energie osmotique , biomasse , géothermique et celle qui est la plus importante celle que l'on ne consomme pas.L' intelligence et le bon sens a quitté nos gouvernants a moins que la pression économique les ai converti en marionnette.
On peut créer un monde vivant sans la guerre tout azimut : économique,, politique religieuse, sociétale. Le plus fort contre le plus faible . conflit de territoire ,d'énergie , de ressources , d'idéologie, d'eau.
a plus
Ouh, là là, que d'antiennes.
1) sécheresse-refroidissement :
avez-vous remarqué qu'un grand nombre des futurs réacteurs sont prévus pour être construits au bord de la mer (Flamanville, Penly, Blayet,...) Pensez-vous que l'Océan Atlantique ou la Manche vont s'assécher dans les 60 prochaines années ?
2) risque et peur :
C'est vrai qu'en France, nous somme biberonnés par les médias du matin au soir pour nous faire vivre en permanence avec la peur...de tout. Pouvez-vous m'expliquer pourquoi en Finlande et en Suède, les populations acceptent le nucléaire tout en ayant été informés des risques ?
De 1972 à 2016 la circulation routière a tué 390 545 personnes, rien qu'en France. Pour l'Europe-27 sur la période 1991-2021 nous sommes en environ 1 400 000 morts. Pouvez-vous me dire combien de personnes ont été tuées par le nucléaire sur cette période ? Ah oui, Tchernobyl : ce maudit réacteur conçu avec peu de sécurité et piloté par des idiots... en URSS, ce pays (qui n'existe plus) du paradis et du progrès pour les Hommes de bonne volonté. Combien de morts imputables aux réacteurs occidentaux depuis 1972 ? Même Fukushima n'a pas fait de morts, la population ayant été évacuée à temps. Qui est le plus dangereux : la voiture ou l'atome ?
3) indépendance et pays (fournisseurs) instables :
La France avait ses propres mines d'Uranium, qui ont été arrêtées pour des raison de coût. Il y a encore de l'uranium dans le sous-sol.
Un gros producteur d'uranium est l'Australie, vous savez ce pays lointain qui est une dictature sanguinaire. Et le Khazakstan qui amorce progressivement une libéralisation vers la démocratie (de nouveaux partis d'opposition sont en cours d'autorisation en vue des législatives cet été). Pour ce qui est de nos liens avec la Russie, ce sont des contrats signés de longue date . La dénonciation précipitée de ces contrats nous coûterait beaucoup plus cher en pénalités que le gain à en retirer. Nous maîtrisons le cycle de l'enrichissement et du recyclage. Et l'arrivée future des sur-générateurs nous apportera plusieurs milliers d'années de combustible devant nous avec des stocks déjà présents sur notre sol. Et d'ailleurs les Océans de la planète constituent une ressource colossale (supérieure aux ressources terrestres) d'uranium dissous dans l'eau de mer. Seul le prix de revient pour l'extraire nous dissuade pour l'instant de l'exploiter.
Indépendance ? Indépendance !
.
4) pannes et accidents
Les pannes concernent certains modèles de notre parc. Le parc d'origine (900MW) n'est pas concerné. Et cela prouve que l'autorité en charge de la surveillance fait bien son boulot. Lorsque qu'il y a un problème de frein sur votre voiture, vous en déduisez que c'est le principe même de la voiture qu'il faut accabler ? Nos centrales vieillissent ? oui, comme vous et moi. Tchernobyl est l'exemple même de la crétinerie soviétique : réacteur RBMK à uranium naturel ou faiblement enrichi, conçu pour usage mixte civil/militaire pour produire de l'électricité et fabriquer du plutonium à usage militaire, à modérateur graphite et peu de sécurités, et pas de dôme en béton au-dessus du réacteur : exactement ce qu'il faut pour obtenir un emballement et foutre la merde. Les réacteurs PWR (USA, France,...) utilisent la particularité d'être auto-stables (une montée en température entraîne une diminution de la réactivité). Quant à Fukushima, le rejet de radioactivité sera dilué dans le temps dans l'immensité de l'Océan Pacifique. Un conseil : ne vivez pas dans le Massif Central ou le Massif Armoricain, vous risqueriez de vous prendre une dose élevée de...radioactivité naturelle.
5) prix de l’énergie produite
Flamanville est une tête de série, sur laquelle on essuie les plâtres, qui permet de faire ensuite un retex (retour d'expérience). Dans toutes les industries on a le même phénomène. Les prix des matériaux (ferraille, béton) ont beaucoup augmenté au cours des 15 dernières années. Et la France n'avait plus construit de centrales depuis le fin des années 90 : les ingénieurs constructeurs de centrales des années 80-90 sont à la retraite voire décédés = disparition des compétences. La vrai erreur est d'avoir arrêté de construire des centrales.
Quant au comparatif avec les ENr, il est biaisé. Les éoliennes terrestres ont un facteur de charge de 25%, et les éoliennes marines ont un facteur de charge légèrement inférieur à 50% : il faut donc construire 4x plus d'éoliennes (donc faire 4x investissement) pour obtenir la même capacité théorique. Et quand le vent ne souffle pas, 0% de beaucoup , ça fait toujours...0KWh. Pendant ce temps là, les centrales nucléaires continuent de tourner. Et le photovoltaïque...c'est dommage car c'est en hiver qu'on a besoin de beaucoup d'énergie (pour faire tourner nos Pompes-à-Chaleur) et c'est justement en hiver que les jours sont les plus courts et les plus gris avec une faible luminosité. Et la mise en place de solutions de stockage pour disposer d'énergie la nuit va multiplier par 3 le prix réel de ces ENr, ce qui n'est jamais avancé par les intégristes des ENr. Au final les ENr ont un coût de revient très élevé (peut-être plus de 5x le prix annoncé par leurs partisans intégristes, peut-être 10x) pour des éoliennes ou PV qu'il faut liquider au bout de seulement 20-25 ans.
Le surgénérateur de Creys-Malvile fonctionnait (enfin) comme une horloge l'année où il a été arrêté par Jospin. C'était un prototype industriel destiné justement à essuyer les plâtres : il en a essuyé beaucoup et c'était justement le but recherché.
conclusion :
Le solaire sera peut-être une excellente solution pour les pays ensoleillés (Algérie, Arabie,...). Chez nous l'option agri-voltaïsme (permettant de protéger les cultures des coups de soleil) peut de prime abord sembler une piste inintéressante (mais attention aux tempêtes type 1999) . L'énergie marémotrice est une solution peu reproductible et gourmande en espace et participe (à sa modeste échelle) à l'éloignement progressif de la Lune de la Terre. La réserve de gisement hydraulique en France est modeste en comparaison de l'équipement déjà en place. Biomasse : le rendement global de la photosynthèse est médiocre , environ 1% seulement, d'où une consommation gigantesque d'espace. Énergie hydrolienne : est-vous au courant que la puissance du GulfStream a baissé de 15% en seulement quelques décénies, et que quelques modèles de simulations envisagent son arrêt complet en raison du réchauffement climatique ? Energie osmotique : il en reste quoi quand les fleuves (Rhône qui a déjà perdu 30% de son débit) sont asséchés ? Énergie des vagues : pourquoi pas, oui il faut essayer, mais nécessite encore plusieurs décennies d'expérimentations (comme pour le regretté surgénérateur de Creys-Malville) avant de proposer un prototype industriel (comme Creys-Malville) de 500MW ou 1GW qui tombera souvent en panne (comme Creys-Malville) , capables de résister aux tempêtes sur lequel on pourra faire du retex (un privilège qu'on n'a pas accordé à Creys-Malville) en vue de la production industrielle: on fait quoi en attendant ces quelques décennies , on s'éclaire à la bougie ?.
Le scénario 100% ENr est une utopie sous notre latitude de 45°Nord. Étymologiquement, utopie (οὐ tópos) = le lieu qui n'existe pas.
Vous n'aimez pas le nucléaire ? Lui vous aimera...durablement. Après l'uranium il y aura le thorium beaucoup plus abondant et qui permettra de bruler les déchets nucléaires.
Comme dit le dicton populaire, c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses de vaches.
Aucune énergie n'arrive à ce jour à 0% de CO2. Les éoliennes doivent être officiellement démantelées au bout de 20-25 ans, mais en réalité leurs fondations de plusieurs milliers de tonnes d'acier+béton restent enfouies et simplement recouvertes avec quelques cm de terre : on dissimule le CO2 lié à leur démantèlement, au préjudice de l'environnement et de la place pour remettre une nouvelle éolienne au même endroit. Dans le cas du nucléaire, le CO2 lié au démantèlement est encore difficile à évaluer dans la perspective de l'éventuelle prolongation (pas encore acquise) à 60-80 ans des réacteurs PWR, si on rapporte tout cela au nombre de MWh produits, dont ceux produits en surplus pendant 20/40 ans supplémentaires. Et le démantèlement des vieilles centrales UNGG, beaucoup moins puissantes, ne donne pas une idée réelle du coût-CO2 final des centrales PWR actuelles. On commencera à avoir une idée approximative lorsque le démantèlement de Fessenheim sera achevé.
la cheminée des centrales est en quoi ?
et la chaleur dissipé dans l'atmosphère c'est pas du réchauffement
La l'énergie émise sous forme de chaleur par l'homme (tous usages confondus) est complètement anecdotique quand on la compare à l'énergie supplémentaire accumulée sur Terre à cause du surplus de CO2 (à la louche entre 10 et 100 million fois moins importante)
Bonjour tout comme l'élévation de la température de l'eau des fleuves aux abords d'une centrale néfaste de plus pour l'écosystème.En espérant que l'osmose inverse testée en réel dans l'estuaire du Rhône soit efficace et puisse nous permettre d'envisager d'autres modes de production plus propres
La cheminée des centrales est en béton, tout comme le dôme ; le béton étant historiquement un matériau avec indice CO2 élevé. C'est peut-être une bonne raison pour re-construire les nouvelles centrales nucléaires sur les même sites, afin de ré-utiliser une partie des infrastructures existantes (cheminées par exemple, pour le dôme je ne sais pas).
Et la chaleur dissipée par le système de refroidissement (toutes techniques confondues) est...de la chaleur dissipée , soit environ 67% de la chaleur initiale du coeur (environ 60% dans le cas d'un EPR), valable également dans le cas de centrales à énergie fossile (fioul, charbon...).
Par comparaison, dans le cas du photovoltaïque, si on considère un rendement électrique de 20% et un albédo de 5%, il reste donc 75% de dissipation thermique dans l'atmosphère, ce qui est franchement pas génial non plus pour une énergie dite "vertueuse", c'est même pire que le nucléaire.
Mais, après tout, comparaison n'est pas raison.
qu’est ce qu’il ne faut pas lire ! Selon Gazogène ce ne serait le soleil qui;provoquerait de la chaleur mais le panneau ? Et puis quoi encore ?
le solaire photovoltaïque n’est pas émetteur de chaleur.
Lorsque dans mon village, au Pays Basque sur le toit de ma maison un m2 de toiture bénéficie de 1 550 kWh d’irradiation solaire, cette chaleur est émise par le soleil. S’il n’y pas de panneaux, cette chaleur irradie mes tuiles, et les murs et diffuse ensuite vers l’intérieur de la maison : pas assez en hiver quand les journées sont courtes et l’irradiation est faible, et beaucoup trop en été quand les journées sont longues et l’irradiation est forte.
Si cette toiture est recouverte de panneaux solaires :
toute cela est soustrait aux 100 % des 1 550 kWh qui tomberaient dans tous les cas sur ma toiture
De facto, non seulement la pose de panneaux ne génère pas de la chaleur mais elle l’abaisse
La transformation de cette irradiation naturelle du soleil abaisse la température de la toiture sous-panneaux à un pourcentage de l’irradiation originelle à
les inventeurs des panneaux hybrides se sont rendu compte qu’il était dommage de laisser les 73 % de chaleur non transformée par des panneaux photovoltaïques inexploités.
Ils ont donc couplé en façade le photovoltaïque et en arrière plan, le réchauffement d’un liquide caloporteur
La chaleur n’est pas une invention du panneau photovoltaïque mais le résultat de l’irradiation naturelle du soleil qui est de 1300 kWh au m2 à Lille et 2 000 kWh au m2 en Provence ou en Corse et de 1 550 kWh chez moi.
Cette chaleur qui irradierait sinon la toiture et les murs, créérait de la surchauffe en été et nécessiterait de la climatisation pour rafraichir l’habitat, s’il n’y a pas quarante centimètres d’isolation naturelle sous la toiture et en façade.
Les panneaux solaires, en transformant une partie de cette irradiation solaire en électricité ou en chaleur utile pour l’habitat au contraire abaisse la température
Au XIXe siècle, les tous premiers panneaux photovoltaïques avaient un rendement de 1 % et 99 % étaient la chaleur résiduelle
En 1972, les rendements atteignaient à peine 6 %
en 2022, ils flirtent avec les 23 %
D’autres technologies, et notamment les perovskite promettent d’augmenter à terme le rendement de nouvelles générations de panneaux en utilisant davantage encore de cette irradiation naturelle du soleil. On verra dans une décennie ou deux
Mais chaque 1 % d’irradiation transformée en électricité ou chaleur pour l’habitat, c’est autant de chaleur en moins et non en plus
"De facto, non seulement la pose de panneaux ne génère pas de la chaleur mais elle l’abaisse"
Vous le faîtes exprès ? Ou c'est de la mauvaise foi ?
Il est évident que votre toiture étant posée SOUS vos panneaux, sera donc à l'ombre des panneaux. Elle subira une irradiation partielle d'infrarouges par l'arrière des panneaux qui vont la chauffer légèrement, mais beaucoup moins que si elle était exposée aux rayons directs du soleil.
Franchement là....rien de nouveau sous le soleil !
Les panneaux PV sont sombres. Leur rendement électrique est d'environ 20% Leur albédo (la luminosité réfléchie) est d'environ 5%-10%. Donc si on fait le compte 100% (lumière) - 5%(réflexion) - 20%(électricité) = 75%(chaleur). Il reste 75% transformés en chaleur (chaleur + rayonnement IR).
Que devient cette chaleur ? Vous n'avez jamais entendu parler d'une montgolfière ? Je vais donc vous expliquer. Une montgolfière prend de l'altitude parce qu'elle est gonflée avec de l'air chaud, "emprisonné" dans le ballon . L'air chaud étant plus léger (on dit en physique "moins dense") que l'air froid, il monte en altitude sous l'effet de la poussée d'Archimède. Ce qui signifie que l'air chaud...monte...monte. Ce qui signifie que les 70% de chaleur du panneau PV réchauffent l'air au-dessus des panneaux et cet air chaud monte , monte , monte dans l'atmosphère. Ils réchauffent aussi l'air situé sous vos panneaux, mais comme vos panneaux sont en oblique (pente du toit), l'air chaud peut quand-même monter jusqu'à s’échapper.
"le solaire photovoltaïque n’est pas émetteur de chaleur."
Je confirme votre phrase.
Ce n'est pas le photovoltaïque qui émet de la chaleur, c'est la couleur sombre des panneaux qui absorbe la lumière et les fait chauffer.
L'effet photovoltaïque se contente d'opérer une conversion énergie lumineuse vers énergie électrique.
En physique, la chaleur est la plus courante forme de l'énergie, car toute transformation d'une forme d'énergie en une autre forme d'énergie implique un rendement inférieur à 100% avec pour conséquence génération d'énergie calorifique.
...d'où l'invention des panneaux hybrides PV+thermiques, pour récupérer une partie de ces 75% purement thermiques.
Il se trouve simplement que les panneaux hybrides sont encore minoritaires, d'une part, et ne sont pas encore utilisés dans le cadre des grands champs photovoltaïques d'autre part. Cela viendra peut-être ultérieurement, mais à ce jour ce n'est pas le cas. Je n'ai donc pas de raison de m’appesantir sur quelque chose qui est si marginal.
Le PV à base de perovskite n'est est pas encore au stade industriel massif. Donc oui, on en reparlera dans 20 ans si vous voulez, mais pas aujourd'hui.
"Mais chaque 1 % d’irradiation transformée en électricité ou chaleur pour l’habitat, c’est autant de chaleur en moins et non en plus"
Évidemment !!!! 1 point d'électricité en +, c'est 1 point de chaleur en moins.
1 point de chaleur récupérée, c'est 1 point en moins de chaleur qui repart immédiatement vers l'atmosphère par l'effet montgolfière. Rassurez-vous, la chaleur que vous avez remarquablement collectée avec vos panneaux thermiques repartira quand-même dans l'atmosphère, mais plus lentement, puisque votre maison va progressivement dissiper sa chaleur, +/- rapidement selon la qualité de l'isolation, ainsi que par l'évacuation de l'eau potable chauffée).
Comme dirait Lavoisier, le plus grand physicien (français) du 18e siècle : "rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme".
Tout ça pour ça !
Tout cela pour en arriver à la conclusion que si on veut refroidir la planète, il nous faudrait repeindre toute la planète en blanc, ou faire disparaître l'espère humaine. Quoique notre bonne planète a connu des périodes très chaudes et des périodes très froides même lorsque l'Humain n'existait pas encore.
Mouais, cela dit la réponse est surtout : on ne sait pas. Parce qu'on ne sait pas démanteler et qu'on ne sait pas stocker les déchets à grande échelle, il est impossible de raisonner en coût complet ou total d'émissions pour le nuke. Et que plus généralement, ce type d'évaluation fait appel à beaucoup trop de paramètres pour tenir la route scientifiquement. D'un point de vue scientifique, mieux vaut donc éviter les débats de chiffonniers sur les émissions réelles entre ces énergies bas carbone, les arguments pro ou contre se situant à un autre niveau.
Intéressantes subtilités, merci pour cet éclairage. Ça n'empêchera pas les anti de rabâcher toujours les mêmes arguments, mais du factuel de temps en temps, ça relève le niveau du débat. Ce qui n'est pas très difficile.
il manquait 4 mm pour avoir notre Fukushima national. C est un fait. Que du factuel ....
Tant que les centrales ne relachent pas de radioactivite, on est content.
Une des centrales nommee Penly avait un tuyau fissure sur 23 mm d epaisseur (le tuyau est epais de 27 mm) sur 25% de la circonference du tuyau.
Des circuits de tuyaux il y en a beaucoup ! Avez vous la compréhension détaillée de l'architecture d'une centrale ? Tant qu'on a pas l'information sur le circuit impacté, les tolerances applicables, les processus de suivi, le statut de la centrale, la redondance des équipements, on ne peut pas conclure grand chose, si non jouer à se faire peur. L'absence d'accident critique en France me dit que l'ASN ne laisse rien passer à EDF.
Bonjour,
Sauf que des ingénieurs edf lanceur d'alerte ont ete harcelés ces dernières années sur des révélations de manquements graves a la sécurité et que l'ASN se serait plutôt montrée très conciliante avec leur employeur.des articles de Mediapart en avait fait état mais rien dans les médias nationaux.A lors ne pas jouer a se faire peur ok mais faire une confiance aveugle a cet organisme serait tout aussi contreproductif.
Bonjour,
Je suis ingénieur dans le secteur du nucléaire (actuellement au CEA) et je peux vous dire que vous pouvez faire confiance à l'ASN pour ce qui est de la sécurité des centrales en France.
Je ne compte plus le nombre de retard de travaux ou d'arrêt de production à cause de cette organisme. Si aujourd'hui, il nous faut 30 ans pour construire une centrale contre quelques années dans d'autres pays, il y a une raison. Le moindre petit problème sur un circuit auxiliaire (même si c'est un circuit redondant) peut arrêter immédiatement une centrale en France.
En bref, l'ASN est l'organisme de contrôle dans le milieu de nucléaire le plus pointilleux du monde. La différence avec les autres pays, c'est que l'ASN est complètement transparente avec les accidents et incidents ayant déjà lieu (tout est sur leur site ou sur celui de l'IRSN, je te laisse regarder). Donc, bien entendu, les gens ayant accès à plus d'informations et ne comprennant souvent pas le vocabulaire technique utilisé, prennent rapidemment peur. Cela est une réaction normal, les journaux devraient veiller à informer correctement le public au lieu de chercher à l'effrayer pour avoir du buzz.
Pour revenir sur le problème de fissure, il est important de comprendre quel élément est concerné par celle-ci. Voici d'abord comment fonctionne le système de sécurité en cas de surchauffe d'un réacteur :
Il existe bien entendu d'autres procédures pour tout les autres accidents théoriquement possibles (évacuation de la vapeur, système d'approvisionnement en eau pour le circuit de refroidissement, système anti-incendie, etc ...). La fissure évoquée dans l'article Médiapart est disponible dans d'autres journaux mais notemment, comme toujours, sur le site de l'ASN et de l'IRSN :
Elle concerne donc "une fissure située à proximité d’une soudure d’une ligne située en branche chaude du système d’injection de sécurité (RIS BC) du réacteur 1 de la centrale de Penly" (ASN). D'après l'IRSN : "Le système RIS est composé de deux voies indépendantes connectées au circuit primaire via des piquages en branche chaude [1] et en branche froide [2] sur les boucles du circuit primaire (circuit principal de refroidissement du cœur du réacteur). Il existe 4 piquages en branche froide et 2 piquages en branche chaude."(IRSN) Il reste alors 1 piquage en branche chaude de disponible. Bien entendu, n'ayant plus de système de secours de disponible cela a entraîné l'arrêt du réacteur en attendant la réparation. Un problème de corrosion moins important à également mis à la réparation l'un des 4 piquages en branche froide d'un autre réacteur (ayant donc un système RIS indépendant).
En conclusion, on a détecté une fissure grave sur un des systèmes redondants (donc 1 suffit) permettant l'injection de l'eau borrée dans le coeur. Ce système étant utile seulement dans le cas d'une surchauffe du réacteur et d'une panne mécanique du sytème d'injection des barres de contrôle.Ceci reste un incident important en terme de sûreté qu'il faut prendre très au sérieux, cependant, il faut relativiser sur la gravité de la situation. Pour faire une comparaison grossière, c'est comme-ci tu remarques qu'un de tes 2 extincteurs ne fonctionnent pas très bien alors que ta maison n'est pas du tout en feu et possède encore un système d'exinction des feux automatique. Tu décides alors d'éteindre tout objets pouvant provoquer une flamme en attendant de changer cet extincteur.
Je m'excuse si j'ai fait quelques fautes d'orthographe et/ou imprecisions techniques et j'espère que ces informations vous auront été utiles.
En vous souhaitant une bonne journée,
Jérémie