Divergence nucléaire de l’EPR de Flamanville : cette fois, c’est la bonne !


Divergence nucléaire de l’EPR de Flamanville : cette fois, c’est la bonne !

L'EPR de Flamanville / Image : EDF, modifié par RE.

Elle était attendue pour la première quinzaine de ce mois de juillet 2024. Avec quelques nouvelles semaines de retard, la première divergence de l’EPR de Flamanville a enfin eu lieu cette nuit.

Un réacteur nucléaire, quel qu’il soit, ça ne se lance pas comme ça. En claquant simplement des doigts. Non. Après le chargement du combustible, il est indispensable de réaliser de nombreux essais techniques pour s’assurer du bon fonctionnement de l’ensemble des circuits. C’est ce que les équipes d’EDF ont terminé de faire il y a quelques jours sur l’EPR de Flamanville. De quoi leur permettre de transmettre enfin à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) les éléments nécessaires à obtenir l’autorisation de démarrer le réacteur nucléaire.

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Au fil des semaines, l’ASN avait procédé à de nombreuses inspections de contrôle et analysé les actions correctives mises en œuvre en réponse à des « aléas » rencontrés par les équipes de l’EPR de Flamanville. Et ce lundi 2 septembre 2024, face à « l’absence d’éléments susceptibles de remettre en cause la capacité d’EDF à procéder à la première divergence du réacteur », l’Autorité de sûreté nucléaire a finalement donné son accord au lancement des opérations. La première divergence a eu lieu quelques heures plus tard seulement.

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L’EPR de Flamanville a enfin démarré

Rappelons de quoi il retourne. Comme le dit EDF, c’est un peu comme si le cœur du réacteur de l’EPR de Flamanville se mettait à battre pour la première fois. La divergence, c’est le début de la réaction en chaîne à la base du fonctionnement d’un réacteur nucléaire. Objectif : établir une réaction nucléaire stable à très faible puissance. Il n’est pas question ici de plus de 0,2 % de la puissance nominale de l’EPR. En d’autres mots, seulement quelques premiers neutrons qui heurtent des noyaux d’uranium pour les scinder en deux. Et libérer un peu plus de neutrons. Des neutrons qui provoquent à leur tour la fission d’autres noyaux d’uranium. Avec, à chaque étape, un important dégagement d’énergie.

Les premières dizaines d’heures de fonctionnement permettront de stabiliser le réacteur à 2 à 3 % de sa puissance. Ce n’est qu’ensuite que peu à peu, celle-ci augmentera jusqu’à atteindre les 400 mégawatts électriques (MWe), soit 25 % de la capacité totale de l’EPR de Flamanville. C’est à ce moment-là que le réacteur sera connecté au réseau électrique pour la première fois. « D’ici la fin de l’automne », se projettent les équipes. Toutefois, après les nombreux déboires connus depuis le lancement du chantier de l’EPR de Flamanville, les 12 années de retard et l’explosion de son budget, EDF semble aujourd’hui préférer ne « pas fixer de date » pour le fonctionnement à pleine puissance de son dernier réacteur.

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