C’est une petite bombe que lancent certains scientifiques et climatologues du GIEC. Selon eux les fuites d’hydrogène dans l’atmosphère contribuent de façon non négligeable à l’effet de serre. Leur impact est si puissant qu’elles pourraient saper l’avantage de l’utilisation de cette énergie dans la transition énergétique.
L’hydrogène vert sera-t-il la recette miracle qui sauvera notre climat ? L’Europe et dans son sillage plusieurs gouvernements, semblent y croire. L’un après l’autre, ils élaborent des plans pour développer la filière à coups de milliards d’euros d’aides publiques. «L’hydrogène a le vent en poupe et la Commission européenne est déterminée à le faire avancer davantage », a par exemple déclaré récemment Sarah Nelen, chef de cabinet de Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, en charge du Green Deal européen. Quant à Emmanuel Macron, il ambitionne tout simplement dans son plan «France 2030», de faire du pays « le leader de l’hydrogène vert ».
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« Pas si vite » préviennent certains scientifiques. Steven Hamburg est un ancien professeur de sciences environnementales qui a été l’un des principaux auteurs des rapports du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Il est à présent scientifique en chef de l’Environmental Defense Fund (EDF), une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis.
« L’hydrogène est un puissant gaz à effet de serre lorsqu’il fuite dans l’atmosphère » a-t-il déclaré à Euractiv. « Il a une courte durée de vie mais, à masse égale, il est 200 fois plus néfaste que le dioxyde de carbone (CO2) ».
En réalité, l’impact de l’hydrogène est indirect : il prolonge la durée de vie dans l’atmosphère du méthane, dont on sait que le potentiel de réchauffement global[1] est élevé. En outre, les réactions de l’hydrogène dans la troposphère avec les autres gaz qui la composent, participent à la formation d’ozone et de vapeur d’eau, et ces molécules accroissent aussi l’effet de serre.
La contribution indirecte des fuites d’hydrogène dans l’atmosphère au réchauffement global est si importante qu’elle « pourrait saper les avantages climatiques des efforts de décarbonation », a prévenu Ilisa Ocko, une climatologue senior de l’EDF qui s’est exprimée lors d’un événement organisé par Euractiv fin septembre.
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Les scientifiques de l’EDF ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Ceux de l’institut CICERO à Oslo étudient également les impacts climatiques de l’hydrogène. Un document de recherche préliminaire, publié sur leur site web, indique : « les émissions d’hydrogène dans l’atmosphère peuvent très probablement provoquer un réchauffement climatique par le biais d’effets indirects ». « La question est probablement insuffisamment étudiée et définitivement sous-déclarée », précise quant-à-lui Falko Ueckerdt, scientifique principal à l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique, un organisme financé par le gouvernement allemand.
Les chercheurs qui se sont penchés sur la question ont établi des parallèles entre l’hydrogène et le méthane, affirmant que les deux gaz ont des tendances similaires à s’échapper des réservoirs, tuyauteries et autres équipements, a déclaré Mike Fowler, directeur de la recherche sur les technologies énergétiques avancées à la Clean Air Task Force (CATF), une organisation environnementale américaine. Selon un article récent de M. Ueckerdt, les fuites de méthane se situent généralement entre 0,5 et 3 %.
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Mais comme l’hydrogène est la plus petite des molécules gazeuses, les risques de fuites sont plus importants qu’avec n’importe quel autre gaz. Il est en effet difficile de rendre complètement étanche les réservoirs et tuyauteries contenant de l’hydrogène, surtout lorsque celui-ci est comprimé à très haute pression : il peut s’échapper par des ouvertures microscopiques. Ainsi, mêmes les meilleurs réservoirs ne sont jamais complètement étanches : ceux des voitures à hydrogène, par exemple, peuvent se vider en quelques semaines, même quand le véhicule est à l’arrêt.
Selon les estimations des scientifiques, la production et l’utilisation d’une tonne d’hydrogène pourrait laisser s’échapper entre 5 et 30 kg de ce gaz. Cette fourchette aurait le même impact sur le climat que 1 à 6 tonnes de CO2.
L’autre risque lié aux fuites d’hydrogène est dû à la grande inflammabilité de ce gaz, comme l’ont démontré des accidents survenus dans des stations de distribution d’hydrogène. Mais « l’hydrogène est plus cher que le gaz naturel » explique Gniewomir Flis, un expert du groupe de réflexion allemand Agora Energiewende. Pour ces raisons, il estime, de son côté, que les industriels seront incités à prévenir les fuites dans les infrastructures.
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[1] Le potentiel de réchauffement global ou PRG est un facteur de conversion qui permet de comparer l’influence de différents gaz à effet de serre sur le réchauffement climatique.
hydrogène toujours le même problème des scientifique qui travail dans une entreprise qui a d’autre Energie a défendre éolien pale non recyclable pile pour voiture polluent lithium qui di la vérité
Bonjour,
L’article me laisse extrêmement perplexe car il faudra m’expliquer par quelle réaction dans la chimie de l’atmosphère, l’hydrogène moléculaire permet de ralonger le temps de résidence du méthane d’une part et d’autre part, par quelle puissant miracle ce gaz qui possède la plus faible masse molaire (2g/mole) n’échappe pas à l’attraction terrestre pour se perdre dans l’espace…
On n’a pas peur des fuites pour le nucléaire mais on a peur des fuites pour l’hydrogène, c’est ça ? Enfin voyons pourquoi voulez-vous qu’il-y-ait des fuites si c’est sécurisé. Ok l’erreur est humaine mais on court plus de risques avec des fuites radioactives qu’avec des fuites à l’hydrogène me semble t-il… Alors revoyez bien la balance bénéfice-risques SVP. Pour rappel, la fusée Ariane fonctionne à l’hydrogène.
Bonjour
Pouvez vous svp partager le lien vers le document préliminaire de CICERO? Je ne l’ai pas trouvé sur le site. Sinon ce texte qui parle de résultat à l’été 2022. https://cicero.oslo.no/en/posts/projects/cicero-to-study-the-climate-impacts-of-hydrogen-emissions
Merci
» Leur impact [des fuites]est si puissant qu’elles pourraient saper l’avantage de l’utilisation de cette énergie dans la transition énergétique ». Effectivement si l’impact réel est avéré, d’autant que l’hydrogène (le bleu) présente l’avantage crucial ( cf. le dernier rapport du GIEC) par apport aux autres alternatives d’être utilisé très rapidement.Certes il s’agira d’utiliser des hydrocarbures en grande majorité fossiles mais ceci sera temporaire, jusqu’à la maturité des autres alternatives, dont l’hydrogène vert ( cf. la question des éoliennes terrestres et sur le plateau continental). A noter que la combustion de l’hydrogène produit sans doute des oxydes d’azote ( d’où la… Lire plus »
L’article reporte : « à masse égale, il [l’hydrogène ] est 200 fois plus néfaste que le dioxyde de carbone (CO2) ». Le calcul (200/24; 48/2 =24) établit qu’à l’échelle moléculaire l’effet de l’hydrogène est 8 fois celui du CO2 .
Comme indiqué « La question est probablement insuffisamment étudiée ». C’est par cela qu’il faudrait commencer. Ainsi quelles sont les publications scientifiques indiquant que l’hydrogène « prolonge la durée de vie dans l’atmosphère du méthane » ? La probabilité de rencontre d’une molécule d’hydrogène avec une de méthane est infinitésimale, et on ne voit pas quelle réaction chimique pourrait se produire. Ceci dit, le problème des fuites est réel, ce qui encourage à utiliser l’ammoniac, plus gros et moins volatil, qui en dérive.
Le dihydrogène n’est pas un gaz à effet de serre. Il est constitué de deux atomes d’hydrogène, or il faut au moins deux atomes différents dans une molécule pour être gaz à effet de serre, ce qui n’est pas le cas ici. Aussi l’eau est certe un gaz à effet de serre, mais sa quantité dans l’atmosphère est régulée en seulement quelques jours par la pluie et les océans. Le dihydrogène ne se trouve pas à l’état naturel, parce que ce n’est pas une molécule stable. Son impact est donc limité dans le temps. En revanche il est possible que… Lire plus »
L’hydrogène est un intru mal venu dans la stratosphère. Il a tendance à former de la vapeur d’eau qui amplifie le cycle de formation de l’ozone (qui est aussi impacté par le méthane).
Pour votre culture, voici un résumé assez succinct de la chimie rencontrée : https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/ozone-et-methane.xml
A quand l’hydrogène solide sur les galettes de magnésium
Le PRG de référence pour le CO2 est le PRG sur 100ans. Si l’hydrogène a une courte durée de vie, ce n’est pas le bon indicateur de comparaison a fortiori si on cherche à mesurer un impact court terme.
Il y a déjà de l’hydrogène dans l’atmosphère et la question est de savoir si les émissions anthropiques changent les concentrations. Compte tenu de la faible durée de vie, ça m’étonnerait. Ca m’a tout l’air d’un faux problème. C’est un peu comme si on disait que l’eau produite par l’homme va augmenter l’effet de serre. Goutte d’eau dans l’équilibre atmosphérique.
700g/litre pour le co2 et 0,08g/l pour l’hydrogène
Donc un litre de co2 est 10 000 fois plus contributeur au rechauffement qu’un litre d’hydrogène
Qu’en penser ?
Se chauffer au co2 ?
C’est comme essayer de brûler des cendres pour se chauffer
Comparer le nombre de forêts sui brûlent et conclure que les forêts risquent de polluer
Il faut donc les raser
les petroliers ont vraiment de l’argent à distribuer. de l’intox, encore et toujours.. car, entre autres produits de l’extraction du pétrole, et que l’on brule dans les torchéres, on trouve de l’hydrogene. et celui la, il l’a compté.? on va nous ressortir le danger de l’hindenburg, roh lala, le rechauffé qui pue. quand au probleme de l’hydrogéne qui finit par fuiter à travers les reservoirs en acier, ca a été résolu par une couche externe en fibre de carbone pour la legerete et la resistance et une interne en polymére, qui elle retient trés bien l’hydrogéne. c’est clairement une ‘etude’… Lire plus »
L’hydrogène, une fois brûlé de transforme en vapeur d’eau. Étant un gaz à effet de serre, la vapeur d’eau participe donc au réchauffement climatique. Mais la nature étant bien faite, la vapeur d’eau dans l’atmosphère se régule quelque soit la quantité rejetée (il pleut tout simplement plus). Cela étant dit, l’hydrogène fuit et fuir à toujours. Il est bien trop léger et les molécules bien trop petites pour être efficacement contenues. Mais c’est un non-problème. L’hydrogène étant convertible en gaz et/ou liquide plus lourd, il est idiot de le conserver tel quel. Il est plus efficace de le transformer en… Lire plus »
Il reste le stockage par la chaleur, pour un rendement semblable (30%).
Le stockage cryogénique semble prometteur, avec un rendement apparemment plus intéressant (60%?) que le stockage par la chaleur.
Les STEP: on connaît. On sait même qu’il y en a de nouvelles en Suisse, Autriche, au Portugal, mais pas en France… La Norvège possède un potentiel important.
Attention les step c’est dangereux. Des barrages se sont déjà effondrés, ca se reproduira.
Comme l’hydroélectrique de barrage classique, dans le monde entier.
C’est un risque, comme utiliser sa voiture, et on vit avec.
Par contre, les normes de sécurité doivent être très élevées.
Nous avons le nucléaire, alors pourquoi prendre des risques inutiles 1vec ces barrages qui ne sont finalement que de minces coquilles de béton censées retenir des milliards de tonnes d’eau?
Le fait d’avoir du nucléaire (qui ne couvre pas toute la demande, loin de là) ne remplace pas les barrages. Les STEP sont généralement « mixtes », c’est-à-dire que les barrages, au moins le plus important des deux, existerait de toutes manières par l’hydraulique classique renouvelable.
Les lacs de barrage sont vidés chaque hiver pour couvrir une partie de la demande en chauffage électrique. Les remplacer par du nucléaire reviendrait à construire des centrales qui n’auraient que 30% maximum de facteur de charge. Inenvisageable d’un point de vue économique.
Les normes sont relativement élevée depuis le dernier accident en date (et le seul soit dit en passant). Le contrôle et l’entretien d’un barrage est assez simple en réalité. L’un des tests récurrent pour contrôler si un barrage résiste consiste à mesurer la fuite d’eau dans un trou traversant réalisé lors de la construction du barrage. La hauteur d’eau étant connue, on connaît le débit d’eau qui doit sortir du trou, si la mesure dévie plusieurs fois, c’est qu’il y a d’autre fuites. D’autres mesures/contrôles peuvent aussi réalisés (contrôle visuel par plongée ou lors de la vidange, détection par ultrason…).… Lire plus »
Les barrages sont parmi les sources d’énergie les plus fiables. Il existe différents types de barrages plus ou moins résistants en fonction de la façon dont ils sont construits. Les barrages à contrefort ou les barrages-poids sont quasiment indestructibles et ne demandent que peu d’entretien. Les barrages-voûte, malgré deux accidents sont aussi considéré comme très fiables (l’accident à côté de Frejus vient d’une mauvaise installation, c’est la paroi qui a lâché et pas le barrage, celui d’Italie n’a pas cassé, il a juste débordé). L’ énergie hydroélectrique est similaire à l’énergie nucléaire en terme d’accident. Peu courant mais très dévastateur.… Lire plus »
En cas d’accident le nucléaire est dévastateur, tout comme le sont les barrages quand d’énormes quantités d’eau se déversent en aval. Il y a tout de même une petite différence entre les deux catastrophes. Dans le cas du nucléaire c’est toute une région qui pourrait devenir définitivement inhabitable.
Une rupture de confinement d’une centrale nucléaire et un accident sur un barrage n’ont absolument rien de commun. Je ne faisais qu’évoquer les statistiques. Cela dit, étant parfois à mes heures perdues un troll, je ferais remarquer qu’un accident nucléaire est l’accident le plus écologique qui soit: c’est dommageable pour l’homme, très peu pour la nature. Comme l’a montré une étude sur les conséquences de Fukushima, la population de sanglier, libérée des stress imposés par la présence humaine s’est parfaitement adapté à son nouvel environnement et maintien (ou plus précisément accroît) sa population. Un phénomène similaire peut être observé autour… Lire plus »
Ce serait pire si un astéroïde percutait la Terre.
Heureusement la probabilité d’un accident nucléaire en France est bien moindre…
C’est toujours ennuyeux lorsqu’on a comme référence que des propos de chercheurs sans contexte ni aucune référence à de la littérature scientifique sur le sujet.
J’ai un peu tiqué lorsque j’ai lu que l’hydrogène est qualifié de gaz à effet de serre, puis, plus loin,il est expliqué que sont impact est indirect, ce qui m’a paru plus conforme à ce que je connais. Finalement, cela laisse une impression confuse.
il y a beaucoup d alternatives au stockage d electricite. Le stockage sous forme d hydrogene est la plus utopique
Diable! Mais que font les fabricants de joints? 🙂
En fait même l’air s’échappe lentement des pneus… Pire, l’hydrogène peut même fuiter (très lentement) au travers de l’acier.
De toute manière l’hydrigène est si léger que en cas de fuite son accéleration ascensionnelle sera si fulgurante qu’ il traversera toutes les couches de l’atmpsphère, stratosphère puis ira se perdre dans le vide i tersidéral. Pas le temps de se recomposer avec auoi que ce soit…