Aux Pays-Bas, un parc éolien a été érigé à même la plage. Un choix d’emplacement surprenant au premier abord, mais bénéfique pour la production électrique. À la frontière entre la mer et la terre, ces turbines les pieds dans le sable disposent des avantages de l’éolien offshore sans ses inconvénients.
Installer des éoliennes sur les plages normandes, landaises ou azuréennes en France est inconcevable. Pourtant, aux Pays-Bas, un parc éolien a bien été érigé à même le sable sans rencontrer de vives oppositions. Il s’agit de la ferme « Maasvlakte 2 », située à proximité du port de Rotterdam, dans le delta Rhin-Meuse. En réalité, ces éoliennes ne sont pas implantées sur une plage, mais sur une « digue souple ».
Malgré leur apparence naturelle, ces étendues de sable ont été entièrement fabriquées par l’homme. Ces digues souples protègent une gigantesque zone industrialo-portuaire gagnée sur la mer. L’implantation d’éoliennes était d’ailleurs déjà planifiée à sa réalisation.
Le parc éolien Maavsklate 2 aux Pays-Bas / Images : Eneco.
Un clou planté profondément dans le sable
Mi-offshore, mi-onshore, le parc éolien Maasvlakte 2 est composé de 22 turbines pour une puissante totale de 116 MW. Il devrait produire 416 GWh d’électricité bas-carbone chaque année, dès son inauguration prévue en janvier 2023. Le site est décomposé en deux implantations : 10 éoliennes Vestas V-117 et V-162 ont été érigées sur une « digue dure » et 12 éoliennes sur une « digue molle ».
Si les turbines de la « digue dure » sont hors de portée de la mer, celles de la « digue molle » sont littéralement léchées par les vagues. Leur construction a d’ailleurs fait recours aux techniques habituellement exploitées pour les éoliennes offshore. Elles ne s’élèvent pas sur un socle en béton comme la plupart des éoliennes terrestres, mais sur un « monopieu » enfoncé dans le sable. Il s’agit d’une sorte de clou géant en acier de 5 m de diamètre, pesant 300 tonnes et ici enfoncé à 40 m de profondeur.
À lire aussi Pourquoi cette ligne électrique à haute tension s’est-elle mise à fumer ?En mer, l’opération est réalisée par un navire spécialisé dont l’exploitation est coûteuse et la disponibilité faible. Mais, à Maasvlakte, l’installation a été entièrement réalisée depuis la plage, au moyen de grues classiques. Sans y être entièrement, les 12 turbines bénéficient des conditions de vent favorables de l’éolien en mer (vents plus puissants et plus constants, donc facteur de charge plus élevé). Elles jouissent ainsi de ses avantages en s’affranchissant de la plupart de ses coûts et contraintes.
Un site aux contraintes uniques
Selon Eneco, énergéticien néerlandais et exploitant du parc Maasvlakte 2, ces turbines ne pouvaient être installées plus en retrait de la mer, sur les dunes par exemple. « Une éolienne ne peut pas être placée dans la dune, quelle que soit sa taille, car la digue souple est conçue de manière à ce que le sable soit en partie emporté lors de tempêtes extrêmes. Si les éoliennes devaient se tenir sur les dunes, cela pourrait avoir un effet négatif sur la quantité de sable emportée lors d’une tempête extrême, et donc sur la fonction de la digue de protection de l’arrière-pays contre la mer. Plus les éoliennes sont positionnées vers la mer, plus cet effet est faible » explique la société en réponse aux questions soulevées par des citoyens.
À lire aussi Reportage : voici comment la boîte de vitesse d’une éolienne est remplacéeFortement industrialisée et artificialisée, la zone ne compte aucune habitation, ce qui explique probablement la faible opposition de la population au projet. Sur la plage, qui est totalement ouverte au public, seule la pratique du kitesurf est interdite depuis l’installation des éoliennes pour des raisons évidentes de sécurité. Les autres sports de voile restent autorisés.
Une taxe environnementale pour chaque mégawattheure produit
Eneco s’engage par ailleurs à reboucher sous 14 jours les « fosses d’érosion » qui se formeraient au pied des éoliennes, suivant le mouvement de la houle et des marées. Enfin, l’énergéticien est également contraint de verser 0,50 € par MWh produit à un fond de compensation environnemental, sur une durée de 15 ans. Chaque année, environ 200 000 € devrait donc être consacré à des opérations de restauration et préservation de la biodiversité.
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au secoure, quel horreur !
comment flinguer l’environnent avec un truc à faible rendement, et qui ne feront pas baisser les émissions de co2 chez nous : car sans gaz russe le système éolien ne marche pas !
les éoliennes c’est 10 fois plus de béton de cuivre etc par kw produit que le nucléaire
et les ressources ce rarifies.
En réponse à Yoann (je n’ai pu le faire en direct)même si ce mail n’a pas véritablement de rapport avec l’article. Merci beaucoup pour votre soutien et je vous suis à 100% sur les dangers du nucléaire. J’apporterais même un constat supplémentaire à savoir qu’à terme, le nucléaire est la pire des énergies. Toutes les autres énergies renouvelables ou fossiles peuvent être stoppées du jour au lendemain sans conséquences immédiates pour certaines, sans trop de conséquences à court terme pour d’autres. Seule, l’arrêt de l’énergie nucléaire nécessitera une surveillance coûteuse sans aucune production et un risque permanent de catastrophe. Héritage… Lire plus »
En considérant que la montée du niveau de la mer va prendre le pas sur la plage ces éolienne finiront dans l’eau.
Espérons juste que ce ne sera pas une réalité dans moins de trente ans car la Hollande sera l’un des premiers pays à subir dramatiquement la montée.
La zone s’appelle MAASVLAKTE qui signife « pleine de la Meuse »
Ils ont 100 ans d’avance sur nous en matière de développement durable. Elles sont une période intermédiaire avant le principe de fusion pouvant être facilement démantelées et entièrement recyclées. Nous pourrions répondre en installant un parc éolien face au Mont St Michel l’avenir faisant face au passé, mais là, se serait la révolution. Pour preuve, notre Dame de Paris à l’identique et sa ridicule flèche de Violet le Duc…et de perpétuer notre république nucléarisée…
Excellente idée ! Je pense aussi que plein d’architectes et paysagistes pourraient exprimer leur créativité dans des concepts audacieux comme celui ci. Il est temps de bousculer un peu le ridicule conservatisme et les canons esthétiques bourgeois dans lesquels les littoraux se figent. Place au mouvement et à la modernité ! Dans un soucis de réalisme et de prudence (appelé aussi courage républicain), on évitera cependant les cotes corses et basques, l’audace a aussi ses limites 🙂 . Amis normands, bretons, vendéens et landais, soyez heureux de servir d’exemple !
Réponse à Pierre La veillée et la nuit de Noël ont été fantastiques avec nos 3 grandes filles et nos 2 adorables petits enfants. le réveil au déballage des cadeaux (merveilleux pour les petits) m’a laissé un gout un peu amer avec un père noël à coté de ses bottes en découvrant l’hagiographie en BD de jancovici (le « raspoutine énergitique » de nos gouvernants allant même déblatérer sa science pro nucléaire dans les universités) à coté de mes modestes souliers, puis vers midi je découvre le message de Pierre…mon cadeau de Noël. Je ne suis plus seul. J’ai beaucoup d’autres idées loufoques… Lire plus »
Non M. Raffin vous n’êtes pas seul, je cautionne entièrement votre texte ci-dessus. Je trouve vos idées excellentes et bien plus intelligentes que les inepties du « raspoutine énergétique » de nos gouvernants. En effet, avec les connaissances actuelles, il faut être totalement ringard et en définitif pas très intelligent pour persister à prôner le nucléaire comme un moyen de production d’électricité d’avenir. Tout d’abord et avant tout, cette technique est extrêmement dangereuse (Three Mile Island 1979, Tchernobyl 1986, Fukushima 2011 plus tous les accidents ou incidents graves non révélés ou plus ou moins étouffés …). Par ailleurs elle est prodigieusement sale… Lire plus »